L’adaptation des femmes ukrainiennes à la vie en Suisse
Difficultés, défis, facilitateurs et perspectives
Après près de trois ans de conflit entre l’Ukraine et la Russie, près de 66’000 Ukrainiens et Ukrainiennes vivent toujours en Suisse. Une grande majorité de ces personnes sont des femmes. Voici un examen de la manière dont les femmes Ukrainiennes s’adaptent à la vie en Suisse, ce qui comprend: l’adaptation culturelle, l’apprentissage des langues et l’intégration sociale. Alors que le conflit continue, beaucoup d’entre elles commencent à projeter leur avenir en Suisse.
Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, de nombreuses femmes ukrainiennes ont trouvé protection en Suisse, espérant une vie normale dans un environnement sûr. Arriver dans un nouveau pays implique non seulement de surmonter des défis administratifs et logistiques, mais aussi de s’adapter à une culture et à un mode de vie souvent très différents. L’adaptation et l’intégration des femmes ukrainiennes en Suisse sont des sujets cruciaux, car cela détermine leur bien-être, leur épanouissement personnel et leur capacité à contribuer à la société d’accueil. Cet article vise à examiner les défis auxquels ces femmes font face, ainsi que leurs réussites dans leurs parcours d’intégration en Suisse.
Arriver en Suisse : les premières difficultés
L’arrivée en Suisse représente souvent un choc culturel pour les femmes ukrainiennes. Habituées à leur culture et à leur mode de vie, elles doivent rapidement s’adapter à un nouveau pays aux normes et valeurs différentes. Les premiers jours sont généralement marqués par une série de défis administratifs et juridiques, tels que: l’obtention du permis de séjour, l’inscription aux services sociaux et la compréhension du système de santé suisse. Trouver un logement stable peut également poser des problèmes avec des critères stricts et un manque de logements vacants. De plus, répondre aux besoins de base, tels que l’alimentation et l’accès à des services médicaux, peut s’avérer compliqué dans un environnement inconnu et souvent perçu comme couteux.
D’après le témoignage d’une femme ukrainienne que j’ai recueilli lorsqu’elle est arrivée en Suisse, il lui a été très difficile de s’acclimater à son foyer. Elle vivait avec des personnes qui parlent français ou leur langue maternelle. Plus tard, sa fille est également arrivée en Suisse mais elle a été installée dans une autre ville. Elles aimeraient vivre ensemble, mais cela s’est avéré problématique.
Différences culturelles et adaptation
Les différences culturelles entre l’Ukraine et la Suisse sont nombreuses. Par exemple, les normes sociales suisses mettent souvent l’accent sur la ponctualité, la discrétion et la politesse; des aspects qui peuvent parfois différer des pratiques culturelles ukrainiennes. De plus, la diversité linguistique et la structure fédérale de la Suisse ajoutent une couche supplémentaire de complexité à l’adaptation. Pour surmonter ces défis, les femmes ukrainiennes adoptent diverses stratégies : elles participent à des cours sur la culture suisse, elles s’appuyent sur les réseaux sociaux et les groupes de soutien pour partager leurs expériences et conseils. L’adaptation culturelle est un processus continu qui nécessite de la patience et une ouverture d’esprit.
Apprentissage de la langue
La maîtrise des langues nationales (l’allemand, le français ou l’italien selon la région) est essentielle pour l’intégration en Suisse. La barrière linguistique est l’un des premiers et des plus difficile obstacle auquel se heurtent les femmes ukrainiennes, limitant leur accès à l’emploi, à l’éducation et aux services publics. Heureusement, de nombreux programmes d’apprentissage de langues sont disponibles pour les personnes migrantes, souvent soutenus par des organisations locales, des écoles et des initiatives gouvernementales. Les cours de langues offrent non seulement des compétences linguistiques, mais aussi des opportunités de socialisation et de meilleure compréhension des coutumes suisse. Les témoignages de femmes ukrainiennes révèlent à quel point l’apprentissage de la langue peut être un facteur clé de succès dans leur processus d’intégration, bien qu’il s’agisse souvent d’un défi de longue haleine.
L’intégration sociale et professionnelle
Pour beaucoup de femmes ukrainiennes, l’intégration sociale passe par une participation active à la vie locale. Rejoindre des groupes communautaires, participer à des activités bénévoles, ou même simplement assister à des événements locaux sont des moyens efficaces pour créer des liens et pour se sentir partie intégrante de la société suisse. L’intégration professionnelle est un autre aspect crucial, mais les femmes ukrainiennes se heurtent souvent à des obstacles tels que la reconnaissance des qualifications et la compétitivité du marché du travail suisse. Néanmoins, grâce au soutien de divers programmes et initiatives, certaines parviennent à trouver un emploi correspondant à leurs qualifications ou à se former dans de nouveaux domaines et peuvent ainsi contribuer activement à l’économie locale. Les réseaux familiaux et amicaux jouent également un rôle déterminant dans leur intégration en offrant un soutien moral et pratique au quotidien.
Soutiens et initiatives locales
En Suisse, plusieurs organisations, tant suisses qu’ukrainiennes, œuvrent à faciliter l’intégration des immigrantes ukrainiennes. Elles proposent une variété de programmes spécifiques, tels que des cours de langue, des ateliers de développement de compétences et des événements culturels pour favoriser l’échange et l’inclusion. Les initiatives gouvernementales complètent ces efforts en fournissant des services d’orientation et des ressources adaptés aux besoins des personnes refugiées. L’impact de ces initiatives se fait sentir non seulement au niveau individuel, mais aussi dans le renforcement des liens entre la communauté ukrainienne et la société suisse dans son ensemble.
Défis persistants et perspectives d’avenir
Malgré de nombreux efforts et progrès réalisés, les femmes ukrainiennes continuent à faire face à des défis importants. L’isolement social et les difficultés financières sont encore des réalités pour beaucoup. Néanmoins, les perspectives d’amélioration restent positives, grâce à un dialogue ouvert entre les communautés et des politiques inclusives. Il est crucial de continuer à identifier et à lever les barrières qui entravent leur plein épanouissement en Suisse. Les récits de résilience et de détermination des femmes ukrainiennes montrent qu’avec de bons soutiens, elles peuvent non seulement s’adapter mais aussi prospérer dans leur nouveau pays d’accueil.
En résumé, l’intégration des femmes ukrainiennes en Suisse est un processus complexe qui est marqué par des défis mais aussi par de nombreux succès. L’apprentissage des langues, l’adaptation culturelle et l’intégration sociale et professionnelle sont des aspects clés de leur parcours. Il est essentiel de reconnaître l’importance d’un soutien continu et d’une approche inclusive pour faciliter leur adaptation et maximiser leur contribution à la société suisse. Une plus grande sensibilisation et des initiatives ciblées peuvent faire la différence en transformant les défis en opportunités et en permettant aux femmes ukrainiennes de se sentir pleinement chez elles en Suisse.
Olekxandra Yefimenko
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils
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