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Harcèlement sexuel dans l’espace public

Photo: Ahmad Mohammad / Voix d’Exils

Le ras-le-bol des femmes d’ici et d’ailleurs

Hors de leur foyer, les jeunes Iraniennes courent le risque de se faire lourdement draguer, insulter, voire agresser par des hommes qui règnent en maîtres dans l’espace public. Leurs comportements déplacés et violents pèsent sur la liberté de mouvement des femmes et leur équilibre psychique. Moins touchée, la Suisse n’est pourtant pas épargnée par ce phénomène. Notre rédactrice iranienne Zahra raconte.

En Iran, les hommes se sentent supérieurs aux femmes. Ils nous embêtent soi-disant pour rire et pour le plaisir. Ils prétendent que ce qu’ils appellent des « taquineries » sont un moyen de communiquer avec nous et que nous aimons être taquinées. De notre point de vue, c’est complètement faux ! Les hommes n’ont rien à gagner avec des comportements sexuellement agressifs et des paroles déplacées. Mais ils ne nous écoutent pas ! Pour eux, la parole des femmes ne compte pas. Pour illustrer cette réalité, je vais vous raconter trois situations vécues par des amies et par moi-même.

Zahra, 15 ans, victime d’un violent attouchement dans la rue

J’habitais la ville iranienne de Sardasht. C’était la fin de l’année scolaire et, après avoir passé un examen, je rentrais à la maison à pied en compagnie d’une camarade. Nous étions deux adolescentes sans histoires et complices qui papotent tout en marchant. Alors qu’on traversait une ruelle, deux garçons à moto nous ont dépassées et le passager m’a frappée sur les fesses. Cet acte à la fois sexuel et violent m’a profondément choquée. Après, j’en ai longtemps tremblé de peur.

En arrivant chez moi, je n’ai pas osé parler avec mes parents de ce qui m’était arrivé. Je n’avais rien fait et pourtant je me sentais coupable. J’avais peur qu’ils se fâchent et me grondent… C’était inutile aussi de dénoncer ces violences à la police. En Iran, la police prend généralement le parti des agresseurs: « Si tu t’étais bien comportée et si tes habits t’avaient couverte décemment le corps, alors il ne te serait rien arrivé… », voilà la réaction habituelle.

On attendrait de la police qu’elle se montre compréhensive, qu’elle soutienne les femmes qui portent plainte, qu’elle dise que les hommes qui les harcèlent sont des malades, qu’ils n’ont pas d’éducation, mais la plupart des policiers ne valent pas mieux que les harceleurs.

Personnellement, je n’avais rien à me reprocher, je n’étais pas provocante du tout, j’étais habillée avec une longue robe et je portais le voile. Cela n’a pas empêché un inconnu de se sentir autorisé à me donner une fessée. Après cet épisode, je me suis sentie très vulnérable. A chaque fois que je sortais dans la rue, je regardais autour de moi pour m’assurer que je n’allais pas à nouveau me faire agresser.

Farzaneh, 25 ans, victime d’un rodéo-drague sur l’autoroute

Les hommes de mon pays se font un plaisir de harceler aussi les femmes qui conduisent. Il y a quelques temps, mon amie Farzaneh, qui habite dans la ville d’Ouromiye, avait pris sa voiture pour se rendre au travail.

En entrant sur l’autoroute, elle s’est aperçue qu’un homme la suivait. Il se comportait comme s’il était fou : pendant tout le trajet, il se déplaçait à sa hauteur sur la piste de dépassement, lui faisait de grands gestes obscènes et puis revenait derrière elle en la collant pare-chocs contre pare-chocs, il allumait et éteignait ses phares, il la klaxonnait…

Au début, elle a juste pensé que c’était une mauvaise plaisanterie sans importance, puis le comportement et les gestes de cet homme lui ont vraiment fait peur. Elle s’est sentie en danger. En sortant de l’autoroute près de son travail, elle a pensé qu’il allait laisser tomber. En fait, il l’avait suivie discrètement dans les ruelles et lorsqu’elle s’est garée, elle l’a vu surgir devant sa voiture.

A ce moment-là, elle s’est sentie impuissante, elle ne savait pas comment réagir. Et puis, elle s’est reprise, elle a fait marche arrière et elle est partie. Cette fois, l’homme ne l’a pas suivie. Il avait probablement atteint son objectif : lui faire peur et lui montrer qu’il était le plus fort…

Mon amie n’a même pas pensé à noter la plaque de la voiture de cet homme pour le dénoncer à la police. De toute façon, ça n’aurait probablement servi à rien.

Bafrin, 22 ans, victime de gestes déplacés dans un taxi

Alors qu’elle rentrait à la maison en taxi, Bafrin, étudiante à l’université de Khoy a vécu une mésaventure particulièrement stressante.

C’était le début des vacances scolaires et, après 6 heures de bus elle était enfin arrivée à la gare principale. Elle avait encore un peu de chemin à faire et elle a opté pour le taxi. Il était 19h, il faisait déjà sombre en cette fin d’après-midi d’automne et elle ne voulait pas marcher seule dans la rue. Elle pensait être en sécurité à l’arrière du taxi dans lequel elle était montée. Mais lorsque le chauffeur a démarré, il a commencé à lui caresser la jambe et lui a proposé des relations sexuelles.

Heureusement, Bafrin n’a pas perdu tous ses moyens. Elle a eu le réflexe d’appeler discrètement son père et de mettre sur haut-parleur sa conversation avec le chauffeur sans que ce dernier ne s’en rende compte.

Le père, qui entendait tout ce qui se disait dans le taxi, a compris que sa fille était en danger. Il a pris sa voiture et sur la base des indications que sa fille lui donnait indirectement, – elle citait les lieux par lesquels le taxi passait -, il a pu les retrouver.

Quand le chauffeur de taxi s’est rendu compte qu’il était suivi, il a aussitôt fait descendre Bafrin. Mais son père avait eu le temps de noter le numéro de plaque et il a porté plainte au commissariat au nom de sa fille. D’homme à hommes, le courant est passé. La police a pris la situation de ce père outragé au sérieux. Elle a arrêté le chauffeur et l’a emprisonné en attente de sa comparution devant le juge.

Lors de son jugement, il a prétendu qu’il était innocent, mais le père de Bafrin qui avait enregistré la discussion dans le taxi a pu prouver le contraire. Comme le chauffeur avait menti, il a été frappé en plein tribunal devant Bafrin… Pour elle, cette pénible expérience suivie par des actes de violence jusque dans un tribunal ont été très traumatisantes. Elle n’est plus jamais montée seule dans un taxi.

En Suisse aussi…

En parlant autour de moi de cet article sur le harcèlement dans l’espace public vécu par mes compatriotes, j’ai réalisé que cette problématique dépassait le cadre de mon pays. A Lausanne, mon amie Julie a, elle aussi, été victime de harcèlement. Elle a accepté de témoigner d’un épisode qui l’a durablement marquée.

Julie, 18 ans, victime d’un harceleur au petit matin

Après avoir fait la fête à Lausanne, Julie descendait seule la rue très pentue du Petit-Chêne en direction de la gare. A un moment, elle a senti une présence derrière elle. Elle s’est retournée, elle a vu un homme et s’est demandée avec un début d’inquiétude s’il avait l’intention de la draguer. Elle a continué sa route en se disant qu’elle se faisait un film dans sa tête et qu’elle ne risquait rien.

A cette heure avancée – il devait être près de 3 heures du matin – le seul souhait de Julie était de pouvoir prendre son train sans être molestée et de rentrer à la maison.

Mais, en continuant son chemin, elle a compris que cet inconnu la suivait réellement. Il s’était rapproché d’elle et lui faisait des propositions sexuelles. Elle avait beau lui répondre qu’elle n’était pas intéressée en espérant qu’il allait laisser tomber, il insistait.

Plus elle avançait, et plus il se rapprochait. Elle accélérait, il faisait de même. Ils étaient seuls dans la rue. Elle avait tellement peur qu’elle s’est mise à courir jusqu’à la gare pour rejoindre un endroit avec du passage et des personnes qui pourraient éventuellement l’aider.

Arrivée à la gare, elle avait constaté que l’individu ne la suivait plus. Aujourd’hui encore, elle se souvient du tremblement de ses mains et de son cœur battant. Pour trouver du réconfort, elle avait appelé un ami qui était avec elle en ville ce soir-là. Elle avait besoin de lui raconter sa mésaventure et de lui demander de la rejoindre au plus vite afin d’être rassurée.

Zahra Ahmadyan

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

EyesUp: une application pour lutter contre le harcèlement

Le harcèlement sexuel s’invite partout : dans la rue, dans le bus, en soirée, mais également à la salle de sport ou au travail. Et ses victimes sont nombreuses. A titre d’exemple, 72 % des jeunes Lausannoises ont été confrontées, au moins une fois, à un épisode de harcèlement de rue au cours des 12 derniers mois.

La plupart du temps, pour les femmes harcelées, il est impossible de réagir sans se mettre en danger. Elles baissent les yeux, rasent les murs, accélèrent le pas et tentent d’oublier au plus vite ces pénibles moments… D’où des sentiments d’injustice, de colère et d’impuissance.

Pour aider les femmes à relever la tête, un groupe de bénévoles Lausannois a mis au point EyesUp: une application pour smartphones qui permet de signaler les comportements déplacés à caractère sexuel, tout en restant anonyme. Plus largement, l’objectif de EyesUp est de documenter, sur la base des signalements reçus, le phénomène du harcèlement pour que les pouvoirs publics réalisent son niveau de gravité et prennent des mesures pour en libérer les femmes.

Sur son site, EyesUp regroupe des ressources pour soutenir, informer et sensibiliser. Elle rassemble des articles de vulgarisation scientifique, des fiches d’informations, des astuces ainsi qu’un recueil des associations actives dans les domaines pouvant toucher au harcèlement sexuel.

Z.A

Pour aller plus loin :

Consultez le site internet de Eyesup:

eyesup – l application contre le harcèlement (eyesupapp.ch)

 

 




Revue de presse #58

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils

Sous la loupe : Début du procès de Matteo Salvini en septembre / Sea-Eye 4: en route pour l’Espagne / Le Danemark critiqué pour le sort qu’il réserve aux réfugiés Syriens / La justice allemande annule environ un tiers des demandes d’asile rejetées

Le Danemark de plus en plus critiqué pour le sort qu’il réserve aux réfugiés Syriens

L’Orient-le jour, le 11 avril 2021

Le Danemark figure parmi les pays européens ayant adopté une politique migratoire des plus restrictives. A cet effet, jugeant que la situation actuelle à Damas et ses environs est « sûre », depuis l’été 2020, 189 Syriennes et Syriens ont été privés de leur permis de séjours suite à un réexamen de leur dossier. Une partie des personnes migrantes déboutées, qui avaient à l’origine obtenu qu’un permis temporaire, ont été placées en centre administratif de rétention. Selon un avocat spécialisé dans les dossiers migratoires, les principaux concerné.e.s y resteront tant qu’ils n’auront pas signé un document attestant qu’ils s’engagent à rentrer en Syrie de leur propre gré. Le pays nordique, dont la politique d’accueil vise le « zéro demandeur d’asile », propose également des aides au retour volontaire acceptées par 137 Syriens en 2020. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés s’est dit « préoccupé » par la décision de Copenhague. Amnesty International a pour sa part dénoncé « une évolution inquiétante » de la politique migratoire du pays.

 

La justice allemande annule environ un tiers des demandes d’asile rejetées

Info Migrants, le 16 avril 2021

Faire appel contre les décisions de l’Office fédéral allemande pour la migration et les réfugiés (la BAMF) est quasiment devenu la règle. En effet, la majorité des requérant.e.s d’asile débouté.e.s en Allemagne fait appel à la justice. Ainsi, selon les chiffres du gouvernement allemand, en 2020, sur 68’000 refus du droit d’asile du BAMF, 21’200 ont été annulées sur décision de la justice. Néanmoins, la durée moyenne des procédures d’asile s’est vu être rallongée passant de 17,6 mois en 2019 à 24,3 mois en 2020. Bien que le nombre de dossiers en cours est en baisse, la justice allemande se retrouve encore face à plus de 190’000 appels à examen. Dans la plupart des cas, les personnes faisant appel obtiennent dans un premier temps simplement l’interdiction d’être expulsée.

Début du procès de Matteo Salvini en septembre 2021

RTS, le 17 avril 2021

Le tribunal de Palerme, en Sicile, a décidé le 17 avril que Matteo Salvini, le chef du parti italien d’extrême droite de la Ligue, sera jugé pour avoir bloqué des personnes migrantes en mer en 2019. Le procès de l’ex-ministre de l’Intérieur débutera le 15 septembre. Pour rappel, l’homme politique est accusé de séquestration de personnes et d’abus de pouvoir pour avoir interdit le débarquement de 147 personnes migrantes secourues en mer par l’ONG Open Arms en août 2019. Alors que les conditions à bord s’aggravaient, il aurait également refusé pendant six jours d’accorder un port sûr au navire de l’ONG. Alors Open Arms a salué la décision du tribunal, Matteo Salvini a de son côté déclaré sur son compte Twitter que « la défense de la patrie est le devoir sacré de tout citoyen (…) Je vais être jugé pour cela, pour avoir défendu mon pays ? Je m’y rendrai la tête haute ».

Sea-Eye 4 : en route pour l’Espagne

24 Heures, le 17 avril 2021

Le 17 avril, L’ONG allemande Sea-Eye annonce que son nouveau navire de sauvetage de personnes migrantes – le Sea-Eye 4 – a quitté le chantier naval de Rostock en Allemagne pour se diriger vers l’Espagne. L’arrivée du navire en Espagne est prévue pour la fin du mois d’avril, d’où il partira dès que possible pour sa première mission de sauvetage. Le président de l’ONG – Gorden Isler – a soutenu que le départ de ce navire constitue un signal important envoyé par une large alliance de la société civile aux États membres de l’Union européenne. Le navire a en grande partie été financé par l’église protestante allemande.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 




Satori #3

L’audition

Entièrement imaginé et dessiné par notre rédacteur Ezio Leet, le premier roman graphique de Voix d’Exils retrace les aventures de Satori, un jeune homme qui a été contraint de quitter sa famille et son pays afin de rejoindre le « West-World ».

Après avoir précipitamment quitté le South-World (épisode 0), Satori arrive dans le West-Word : un monde à la fois étrange et fascinant (épisode 1). Alors que les remords et le manque de sa famille habitent ses cauchemars (épisode 2), la réalité du West-Word le rattrape et le pousse à faire face aux contraintes de sa nouvelle vie. Découvrez sans attendre le troisième épisode intitulé « L’audition ».

 

 

Ezio Leet

Membre de la rédaction de Voix d’Exils




L’article 14 de la loi sur l’asile

L’amère expérience de notre rédacteur Valéry Martseniuk

Dans la loi sur l’asile suisse, un article donne lieu, parmi les requérants d’asile, à pas mal d’équivoques, de rumeurs, de doutes, mais aussi énormément d’espoir. C’est l’article 14 alinéa 2. En fait, cet article permet aux requérants d’asile déboutés de demander aux autorités cantonales la régularisation de leur statut en Suisse. Valéry Martseniuk – rédacteur à Voix d’Exils – a tenté à deux reprises de recourir à l’article en question et partage avec nous son expérience. Un podcast produit par Voix d’Exils et réalisé par Ezio Leet.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 




Revue de presse #57

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils.

Sous la loupe : « Appréhender et poursuivre les trafiquants de personnes doit devenir une priorité » / Record historique d’arrestations à la frontières Sud des États-Unis / Espagne : un réseau de passeurs démantelé

« Appréhender et poursuivre les trafiquants de personnes doit devenir une priorité »

Le Matin, le 12 avril 2021

Le directeur régional de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) – Mohammed Abdiker – a annoncé le 12 avril que trente-quatre personnes migrantes sont mortes après le chavirement de leur embarcation dans le détroit de Bab-el-Mandeb. Ce détroit, qui sépare Djibouti du Yémen, est un lieu de fort trafic de personnes migrantes et de réfugié.e.s, où se croisent à la fois des Yéménites fuyant la guerre et des Africain.e.s allant tenter leur chance dans la péninsule arabique. Selon les survivant.e.s, le bateau en question aurait quitté le Yémen avec environ 60 personnes migrantes à son bord. A cet effet, Mohammed Abdiker a soutenu sur son compte Twitter « qu’appréhender et poursuivre les trafiquants de personnes doit devenir une priorité ».

 

Record historique d’arrestations à la frontières Sud des États-Unis

La Tribune de Genève, le 08 avril 2021

Selon des statistiques publiées le 8 avril 2021, les arrestations de personnes migrantes à la frontière des États-Unis avec le Mexique ont atteint, en mars, leur plus haut niveau en quinze ans. Plus de 172’000 personnes ont été appréhendées par les gardes-frontières le mois dernier après être entrées illégalement sur le sol américain; soit 71% de plus qu’en février. Parmi elles se trouvent toujours plus de mineurs isolés, dont le nombre a doublé pour s’établir à 18’890 arrivées – un record historique – selon les données des services des douanes et des gardes-frontières des États-Unis (CPB). Ces flux avaient commencé à augmenter en 2020, mais ont clairement bondi depuis l’arrivée à la Maison-Blanche de Joe Biden. La hausse la plus importante concerne toutefois les personnes migrantes arrivées en famille, qui sont passées d’environ 20’000 en février à 53’823 en mars. Plus de 20’000 d’entre elles sont actuellement hébergées dans des structures d’accueil gouvernementales, dont certaines sont peu adaptées à la prise en charge de jeunes enfants, selon des données obtenues par le Washington Post.

De leur côté, les Républicains accusent Joe Biden d’avoir causé un « appel d’air » en assouplissant les politiques migratoires de son prédécesseur Donald Trump et d’ignorer le problème ainsi créé. Pour rappel, dès son arrivée au pouvoir, Joe Biden a suspendu les expulsions des sans-papiers, introduit un projet de loi pour leur offrir un chemin vers la citoyenneté et commencé à admettre une partie des demandeurs et demandeuses d’asile qui patientaient depuis des mois dans des camps au Mexique.

Espagne : un réseau de passeurs démantelé

L’Essentiel, 12 avril 2021

La police espagnole a annoncé le 12 avril avoir arrêté 20 personnes qui se livraient à un trafic de personnes migrantes sur des embarcations de fortune entre le Maghreb et l’Espagne. Leurs victimes – en majorité marocaines mineures – étaient approchées à Ceuta, une enclave espagnole sur la côte nord du Maroc se trouvant à quelques kilomètres des côtes du sud de l’Espagne, a indiqué la police dans un communiqué. Ces personnes migrantes effectuaient ensuite la traversée vers la péninsule Ibérique moyennant 2’500 euros, à bord de bateaux pouvant contenir 7 à 10 personnes. Les décès de personnes migrantes par noyade sont fréquents dans cette zone de la Méditerranée où 330 personnes sont mortes en 2020, selon un bilan établi par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). Fin mars, 377 personnes migrantes étaient arrivés en Espagne par la mer depuis le début de l’année; dont plus de la moitié a touché terre dans l’archipel des Canaries, théâtre d’un flux migratoire croissant depuis la fin de l’année 2019.

Masar Hoti

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils