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Le projet Abri+

Le projet Abri+ d’Iskander Guetta.

Comment améliorer la qualité de vie des personnes vivant dans les abris PC

« Abri+ » est un travail de diplôme d’Iskander Guetta, designer sorti l’an dernier avec mention de l’Ecole cantonale d’art de Lausanne (ECAL). A travers Abri+, Iskander cherche à offrir, avec un minimum d’objet, plus d’intimité et de dignité à des personnes en situation de vulnérabilité sociale vivant dans des abris PC. Ce projet a été mené avec l’appui de l’Établissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM), qui a ouvert à Iskander Guetta les portes de certains abris. Rencontre avec Iskander Guetta lors du Grand Direct de Radio Django du 22 octobre 2019.

Une émission à écouter ici

 

Iskander Guetta (à gauche) à Radio Django le 22.10.2019. Photo: Damon / Voix d’Exils.

 

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Pour aller plus loin:

Article du quotidien 24 Heures du 06.06.2019




Le Grand Direct de Radio Django fête aujourd’hui sa 200 ème émission!

Fabien Honsberger (à gauche, Radio Django) et Mamadi Diallo (à droite, Voix d’Exils) dans le chauderon du Grand Direct. Photo: Yazan / Voix d’Exils

Rendez-vous au centre socio-culturel lausannois Pôle Sud

Voix d’Exils est partenaire de Radio Django depuis 2015 et anime un sujet chaque mois dans la rubrique « La rose des vents ».

La création de Radio Django remonte à 2013, lorsqu’une petite équipe de lausannois et lausannoises motivés se rencontre pour créer un événement de radio éphémère, avec le soutien de Pôle Sud (FASL) et d’Azimut Prod. Tous fans de ce média, ces bénévoles se mettent alors à rêver: et si on parvenait à rendre cette radio pérenne, en réalisant une émission hebdomadaire en direct ? 4 ans et demi plus tard, Radio Django a relevé ce défi ambitieux! Aujourd’hui, le Grand Direct compte 225 semaines d’existence, 200 émissions, plus de 220 heures d’antenne en direct, 850 sujets et plus de 700 invités reçus aux micros. Une très belle performance pour cette webradio associative menée par une quinzaine de bénévoles, tous passionnés de radio!  La force de cette radio réside dans sa capacité à: multiplier les voix grâce à un travail de proximité, rendre visible, faire entendre, et mieux faire écho des réalités d’ici et d’ailleurs.

A la découverte des coulisses de la radio autour d’un apéro

A l’occasion de cet anniversaire, Radio Django, basée au centre socio-culturel Pôle Sud à Lausanne, ouvre ses portes et dévoile ses coulisses. De 18h à 19h30, le Grand Direct du 29 octobre 2019 célébrera donc sa 200 ème édition à travers une rétrospective des moments forts de l’émission depuis sa création. L’occasion d’aborder avec nos invités le rôle des médias de proximité et de nourrir une réflexion sur l’impact, les enjeux et les limites de ce médium entendu comme vecteur de communication et outil de participation sociale. L’émission sera évidemment ouverte au public qui sera diffusée comme toujours en direct sur le web et qui sera suivie d’un apéro.

L’équipe de Radio Django ouvre ses portes à toute personne tentée par une expérience radiophonique : amateurs motivés et prêts à s’impliquer, passionnés de l’outil et amoureux des rencontres, mordus de la vie et curieux de prendre son pouls! Le Grand Direct offre un cadre, une méthode, une formation et un coaching pour faire de la radio le plus professionnellement possible.

Seront notamment présents à la soirée pour débattre du sujet suivant: radios de proximité, enjeux, impacts et limites

Pour écouter les émissions et le débat cliquez ici

Un grand merci à Radio Django pour cette très belle aventure radiophonique!

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Liens et informations:

200 ème émission du Grand Direct de Radio Django

Rendez-vous à Pôle Sud, av Jean-Jacques Mercier 3 1003 Lausanne, le mardi 29 octobre à 18h.

 

Logo de Radio Django.

 




L’aide sociale

Pixabay License

Un droit ou une honte ?

En Suisse, l’aide sociale a pour objectif d’aider les personnes dans le besoin, tout en préservant leur dignité humaine. Sont concernés: les chômeurs en fin de droit, les personnes en situation de handicap et les réfugiés dans l’impossibilité de travailler.

Dans la plupart des pays occidentaux, l’accès à diverses mesures sociales garantit aux citoyens en difficulté des conditions de vie décentes. Un toit, l’accès aux soins, l’école pour les enfants, à manger en suffisance… En assurant la satisfaction des besoins de base, les aides sociales permettent également le maintien de l’ordre public. En Occident, on ne verra pas d’émeutes de la faim dans les rues des grandes villes.

Si travailler permet de vivre dignement des fruits de son labeur, que faire lorsque le travail est un rêve inaccessible après un licenciement, une maladie, une période de chômage prolongée, une incapacité à intégrer le monde professionnel ? Faire appel à l’aide sociale.

Dans la réalité, ce recours peut s’avérer impossible. Ainsi, certaines personnes refusent d’y faire appel parce qu’elles ont honte d’avouer qu’elles sont dans le besoin. Elles préfèrent puiser dans leurs économies au lieu de faire valoir leurs droits. En agissant ainsi, elles espèrent éviter qu’on leur reproche de profiter du système.

D’autres personnes ne reçoivent pas l’aide sociale simplement parce qu’elles sont mal informées et ne font pas les démarches nécessaires pour y avoir droit.

Aide-toi, et le ciel t’aidera

A Djibouti, d’où je viens, comme dans beaucoup de pays africains, le peuple ne reçoit aucune sorte d’aide sociale. Ceux qui se retrouvent au chômage ou qui ne gagnent pas suffisamment d’argent pour vivre et faire vivre leur famille n’ont d’autre alternative que de se débrouiller par eux-mêmes ou de faire appel à la générosité familiale.

En l’absence d’un système d’aide proposé par les États, la solidarité familiale et le système D restent les moyens les plus utilisés et les plus profondément inscrits dans les cultures locales.

Aux yeux de beaucoup d’Africains qui émigrent en Europe, l’aide sociale ne représente pas un droit, mais une aide faite aux mendiants. Les Djiboutiens utilisent le terme péjoratif de « caydh », à traduire par « pauvreté extrême », pour qualifier le statut de ceux qui en bénéficient.

C’est pourquoi, les réfugiés installés en Europe qui confient à leur famille restée au pays qu’ils sont sans travail et qu’ils dépendent de l’aide sociale sont très mal vus. Mieux vaut ne pas en parler pour éviter les préjugés et les déceptions.

Finalement, je pense qu’il faudrait faire abstraction des préjugés qui pèsent ici comme ailleurs sur les personnes à l’aide sociale. Là où elle est proposée, les hommes et les femmes dont les difficultés financières justifient qu’ils la reçoivent devraient la considérer comme un droit et non pas comme une honte.

Oumalkaire

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

 




« L’hospitalité c’est comme respirer: c’est vital! »

Anne-Laure Gausseron. Photo: Aya Kardouch / Voix d’Exils

Anne-Laure Gausseron nous raconte son engagement auprès des réfugiés à Martigny

A l’heure où les migrants sont vus comme des sources de problèmes, Anne-Laure Gausseron rappelle que l’accueil est aussi simple et évident qu’une goulée d’air frais.

J’ai rencontré pour la première fois Mme Anne-Laure Gausseron, lors de la sortie des familles à Bourg St-Pierre pendant les vacances de Pâques de 2019. Elle m’a parlé du GOAR (Groupe œcuménique d’accompagnement des réfugiés à Martigny). J’ai voulu en savoir plus sur ses actions. C’est au foyer Abraham, sis à la paroisse de Martigny, que notre entretien se fait au milieu des familles et des enfants issus de l’asile et de bénévoles.

Voix d’Exils : Bonjour Madame, pouvez-vous présenter la mission du GOAR ?

Anne-Laure Gausseron : C’est un groupe œcuménique d’accompagnement des réfugiés. Sa mission est assez simple et consiste à créer un lien de fraternité et d’hospitalité avec des personnes qui relèvent de l’asile, c’est-à-dire avec ou sans statut/qualité.

D’où est venue l’idée de créer ce comité et depuis quand existe-t-il ?

Le groupe existe depuis plus de quatre ans. Il y avait une arrivée importante de requérants d’asile en Suisse : des Érythréens, des Afghans, des Syriens. C’était aussi une réponse à l’appel du pape François aux chrétiens, aux catholiques et au monde pour l’accueil des réfugiés.

Quelles sont les activités proposées par le comité ?

Il y a plusieurs choses. Le foyer Abraham est un lieu d’accueil pour aider les enfants à faire leurs devoirs (le mercredi après-midi), avec un temps de jeu et un goûter. Pour les adultes qui veulent apprendre le français, il existe un cours collectif. Il y a également un accompagnement au niveau familial et individuel. Des bénévoles les aident pour des démarches administratives qui peuvent être parfois compliquées. Des sorties sont organisées en journée, l’été et aussi l’hiver pour la découverte du ski. Pour les vacances, on se retrouve à la fois avec des familles de réfugiés de la région de Martigny, des jeunes mineurs non-accompagnés du foyer du Rados de Sion et certains bénévoles

Attendez-vous des résultats précis des activités menées par le comité et lesquels sont-ils ?

Non pas vraiment. En tout cas pas au sens de l’efficacité. C’est plus un supplément d’âme. J’attends qu’il y ait de la joie autant chez les personnes qu’on accueille que chez les bénévoles qui viennent et qui donnent leur temps, leurs savoir-faire et leur charisme. Un supplément d’âme pour créer des liens d’amour et de joie.

Avez-vous des exemples de liens qui se créent entre bénévoles et bénéficiaires du GOAR ?

Il y a par exemple une famille de réfugiés à Martigny et des bénévoles qui se connaissent depuis plus de trois ans. Pour les enfants de cette famille, ce couple de bénévoles est comme une deuxième famille. Tout le monde est bénéficiaire. Et aussi pour une femme qui est seule, avoir une bénévole de son âge, c’est comme une sœur.

Comment trouvez-vous l’aide financière suffisante qui permet à l’association d’exister ?

Je prie. Je prie pour qu’il y ait des dons qui nous permettent d’organiser des choses. Les familles aussi participent librement.

De manière plus personnelle, comment vous sentez-vous dans l’accompagnement des familles?

Elles m’apprennent beaucoup, même quand il n’a y pas de mots pour ceux que ne parlent pas bien le français. Ils sont mes frères et sœurs en humanité. Ce sont mes amis. Même dans les situations très dures, c’est pour moi un immense cadeau de les connaître. Et si je ne les voyais plus, je serais malheureuse, triste. C’est une famille « de cœur » à laquelle je tiens beaucoup.

Comment les familles perçoivent-elles l’accompagnement et les activités proposées par le GOAR?

Elles se sentent soutenues, je crois. Je vois leur reconnaissance quand, dans des situations compliquées, nous sommes à leurs côtés. Je reviens à l’hospitalité, je crois que c’est comme la respiration. C’est un besoin vital. Moi-même je suis étrangère, dans une communauté religieuse qui pratique l’hospitalité. Je ne sais pas ce qu’est l’exil forcé. Je devine les choses. Je pense que si on ne se sent pas accueilli, c’est très dur. Je ne mets pas de pression. Il n’y a pas d’inscription pour le foyer Abraham. Ceux qui veulent viennent. On note aussi la présence au foyer des enfants non réfugiés. C’est bien de les voir ensemble ; d’une certaine manière, on est tous frères et sœurs quelle que soit notre origine, quelle que soit notre religion. Je suis chrétienne et pour moi c’est très important que mes frères et sœurs qui sont d’une autre religion puissent se dire: « là, à l’église, on va être accueillis ».

Je vous remercie de m’avoir accordé du temps pour cette interview. Je souhaite également vous remercier pour tout le travail entrepris par le comité et les bénévoles afin d’aider les familles réfugiées.

Aya Kardouch

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils

Pour aller plus loin:

Lien pour plus d’informations à propos du GOAR

 

 




Retour sur la 14ème édition du Festival Cinémas d’Afrique à Lausanne

Interviews d’Amina Abdoulaye Mamani par Mamadi de la rédaction de Voix d’Exils au Festival cinémas d’Afrique 2019. Photo: Omar Odermatt / Voix d’Exils.

Focus de Voix d’Exils sur deux films: « The Mercy of the jungle » et « Sur les traces de Mamani Abdoulaye »

Pour cette quatorzième édition du Festival Cinémas d’Afrique, qui s’est déroulé du 22 au 25 août au Casino de Montbenon à Lausanne, Voix d’Exils a réalisé deux interventions en direct des émissions produites par notre partenaire Radio Django.

La première est une interview réalisée par Mamadi Diallo à propos du film « Sur les traces de Mamani Abdoulaye ». Cette interview a été menée en compagnie de la réalisatrice et fille du protagoniste: Amina Abdoulaye Mamani. « Sur les traces de Mamani Abdoulaye » est un film documentaire en mémoire de Mamani Abdoulaye, un écrivain et homme politique engagé du Niger. Amina interroge l’histoire de son père et du Niger à travers les écrits qu’il a laissé derrière lui.

Lien pour écouter l’interview d’Amina  Abdoulaye Mamani à propos de son film « Sur les traces de Mamani Abdoulaye »

Lors de sa seconde intervention, Mamadi Diallo a présenté un coup de cœur à propos du film « The Mercy of the jungle » (La Miséricorde de la jungle). « The Mercy of the jungle » est une fiction franco-belge réalisée par Joël Karekezi qui se déroule dans le contexte de la deuxième guerre du Congo. Deux soldats de l’armée régulière congolaise sont séparés de leur bataillon dans les montagnes du Sud-Kivu à la suite d’une offensive.

Lien pour écouter le coup de cœur de Mamadi Diallo à propos du film  « The Mercy of the jungle » de Joël Karekezi 

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Trailer de « The mercy of the jungle »