1

Eddietaz expose ses photos

Auteur: Eddietaz.

Vaud – Le photographe de Voix d’Exils vernit une expo photos aujourd’hui à l’EVAM

Depuis plus d’une année, vous appréciez les magnifiques photos d’Eddietaz qui illuminent les pages de Voix d’Exils. Aujourd’hui, il expose pour la première fois ses clichés au restaurant de l’établissement, sis à la Route de Chavannes 33 à Lausanne, et ce jusqu’à la fin du mois de juin.

Jean-Pierre Vicario, formateur à l’EVAM et photographe, a lancé un projet d’expositions temporaires au sein du restaurant de l’établissement pour valoriser les talents des requérants d’asile qui fréquentent les structures de l’EVAM.

Après une première expo des toiles du photographe et peintre afghan Mutaza Zeraati, en janvier dernier, en voici une deuxième consacrée à l’œuvre photographique d’Eddietaz.

Jean-Pierre rencontre Eddietaz alors qu’il venait de rejoindre le club de photographie qu’il présidait: le Photoclub Lausanne. Depuis, une belle amitié lie les deux photographes qui a abouti à ce projet.

Petit vernissage de l’exposition :

lundi 6 mai dès 15h30 au restaurant de l’EVAM

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils

« J’étais assoiffé d’apprendre la photographie »

« J’ai toujours été passionné par la photographie. Mais je n’avais jamais pensé pouvoir devenir photographe moi-même. Un jour, en Suisse, j’ai passé le cap. Je me suis acheté un appareil photo. Depuis, je n’ai plus arrêté. J’ai appris les bases du fonctionnement technique avec des tutoriels sur Internet. Je prenais des photos de mes collègues, de mes amis. Puis on m’a proposé de couvrir des événements. Les premières fois, c’était la catastrophe. Alors j’ai commencé à aborder des photographes en ville. C’est ainsi que je suis entré au club de photos de Lausanne : le Photoclub Lausanne. J’étais assoiffé, j’écoutais les gens, je prenais des conseils pour utiliser le studio, je faisais des images dans tous les festivals en Suisse romande où je pouvais aller.

En parallèle, j’ai commencé le programme Voix d’Exils à l’EVAM. C’est un média en ligne qui favorise l’expression libre des personnes migrantes. Je m’occupe des photos des articles pour illustrer des événements, des interviews.

Ce qui me plaît le plus dans la photographie, c’est de transmettre ma façon de voir les choses, de développer mon sens artistique, de réussir à capturer des moments éphémères et de les conserver pour le reste de ma vie. »

Eddietaz




« Pour ouvrir son commerce, il faut vite apprendre le français »

Photo : Ferit Karçan (au centre) et son équipe. Auteur : Voix d’Exils

Neuchâtel – Rencontre avec Ferit Kaçan, entrepreneur d’origine kurde à Peseux

Voix d’Exils : Pouvez-vous vous présenter et depuis quand êtes-vous en Suisse ?

Je m’appelle Ferit Kaçan, je suis kurde de Turquie, je suis marié, j’ai deux enfants, j’habite à Peseux (NE). En 1994, on est allés en Irak à cause des problèmes politiques entre la Turquie et les kurdes. De 1994 jusqu’à 2003, je suis resté en Irak et après je suis parti parce qu’il y avait la guerre, je suis arrivé illégalement en Europe puis en Suisse en 2004.

Qu’est-ce qui vous a le plus surpris en arrivant en Suisse ?

C’est la démocratie et l’égalité entre les gens, je n’avais jamais vu ça avant. Chez nous, en Turquie, on n’avait pas le droit de parler notre langue maternelle (Kurde). Ici,, il y a beaucoup de gens différents, d’étrangers et il n’y a aucun problème.

Comment vous est venue l’idée d’ouvrir une pizzeria-kebab ?

Quand je suis arrivé en Suisse, j’ai demandé l’asile. Après trois mois, j’ai trouvé un travail dans un magasin à Neuchâtel, j’y ai travaillé pendant une année. Après, j’ai aussi travaillé dans une fabrique. En 2006, j’ai commencé un nouveau job à la Chaux-de-Fonds dans un « Döner Kebab ». En 2009, avec un ami, j’ai ouvert mon « Döner Kebab ». Une année, j’ai continué seul et aujourd’hui, je travaille, j’arrive à payer mon crédit. En 2013, juste à côté, j’ai ouvert un magasin d’alimentation, je n’ai pas eu besoin de l’aide sociale depuis mon arrivée en Suisse.

Il y a combien de personnes qui travaillent pour vous ?

Trois personnes travaillent pour moi dans le « Döner Kebab » et une autre dans le magasin.

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontré?

Aucune difficulté.

Quel est votre conseil pour les nouvelles personnes migrantes qui arrivent en Suisse?

Quand je suis arrivé en Suisse, je ne parlais pas bien français et c’était difficile. Je conseille à tout le monde qui veut ouvrir un commerce de ne pas perdre de temps et d’apprendre le français par tous les moyens. C’est important d’apprendre le français, trouver un travail, il faut bouger !

Que pensez-vous de la Suisse?

Ça me plaît beaucoup d’être en Suisse. C’est un pays démocratique, c’est une garantie pour ma vie. Tout le monde s’entend très bien. Quand on voit la Turquie c’est bien différent. Il y a 80 millions de personnes, une langue, un drapeau et ils ne s’entendent pas. Je vois la Suisse où il y a 26 cantons et quatre langues nationales, il y a beaucoup d’étrangers et tout le monde s’entend, c’est un pays magnifique.

Qu’est-ce que vous avez laissé dans votre pays qui vous manque?

J’ai laissé tout le reste de ma famille, mes amis et bien sûr ça me manque.

 

Muslim Sabah Muhammad Faraj

Membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils