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Un père Noël fit et déjanté débarque à l’EVAM!

Photo: Babak / Voix d’Exils

Badaboum !

C’est traditionnellement entre le 24 et le 25 décembre que tout le monde attend impatient devant la cheminée la venue de l’Homme au grand cœur, dodu, sage, à la grosse barbe blanche dans un habit rouge.

CC0 Creative Commons / pixabay.com

On commence par observer la nuit, à la recherche de la lumière du célèbre traineau tiré par Rudolf-le-Renne. Puis l’oreille attentive, on écoute le moindre bruit au dehors, sur le toit ou autour de la cheminée, pour apercevoir le gros Bonhomme qui nous apporte d’innombrables cadeaux et remplira nos chaussons…

A l’EVAM (Etablissement vaudois d’aide aux migrants), rien ne va plus… ou presque !

Photo: Babak / Voix d’Exils

 

Le mois de l’Avent commence à peine lorsque se présente par surprise, un Père Noël foufou, jeune, drôle et pour le moins original…

Fit et mince, comme s’il revenait tout juste d’un long séjour dans une communauté de yogis, l’homme en rouge (tout de même !), mais sans traineau, surprend tout l’EVAM!

Photo: Babak / Voix d’Exils

Le voici qui débarque animé, agité, sautillant, sur le sentier qui mène au centre administratif de l’EVAM.

Photo: Babak / Voix d’Exils

Il n’hésite pas à faire le clown… et à venir tour à tour déconcentrer tout l’établissement.

Photo: Babak / Voix d’Exils

Un cuisinier de l’EVAM, sorti de sa cuisine…

Photo: Babak / Voix d’Exils

Erich Dürst, Directeur de l’EVAM, en compagnie du Père Noël fit et de Marie-France, bénévole à Voix d’Exils.

Photo: Babak / Voix d’Exils

Le Père Noël fit charme les professeurs dopés aux douceurs… pour les détourner de leur devoir.

Photo: Babak / Voix d’Exils

Des étudiants et enseignants excités à l’approche des Fêtes.

Photo: Babak / Voix d’Exils

Avant de repartir, le Père Noël fit essaie de décoller comme Marie Poppins… mais sans succès.

Photo: Babak / Voix d’Exils

Nous garderons un souvenir ému et vivant de ce personnage rempli de joie et de folie.

La rédaction de Voix d’Exils vous souhaite à toutes et à tous de très joyeuses et déjantées fêtes de fin d’année !

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Le pianiste des ruines

Aeham Ahmad, pianiste et chanteur. Source: Parrainages d’enfants de Palestine.

Un réfugié palestinien-syrien donne un concert à Genève

L’association « Parrainages d’enfants de Palestine » a invité Aeham Ahmad, réfugié palestinien-syrien en Allemagne, à Genève, où il a donné un concert de piano et de chansons au théâtre du Galpon le 21 novembre dernier. A travers sa musique et ses chansons, il raconte la tragédie des réfugiés palestiniens pendant la guerre en Syrie.

L’association Parrainages d’enfants de Palestine, créée à Genève en 2005 aide les familles palestiniennes qui vivent dans des conditions précaires. En collaboration avec d’autres associations, elle contribue aussi à sensibiliser le public suisse à la cause palestinienne. Notamment, le 21 novembre dernier, l’association a invité Aeham Ahmad, pianiste et chanteur, réfugié palestinien-syrien en Allemagne, et organisé son concert à Genève. Pour couvrir une partie des frais, elle avait initié un projet de financement participatif (appel à un grand nombre de personnes afin de financer un projet). Le concert était organisé dans le cadre des manifestations de commémoration des 70 ans de la Nakba (« catastrophe » en arabe) : l’exode palestinien pendant la guerre israélo-arabe de 1948, exode qui est responsable de quelque 5 millions de réfugiés palestiniens dans la région du Proche-Orient aujourd’hui.

Résistance à Yarmouk

Aeham Ahmad est né en 1988 à Yarmouk en Syrie, une ville de réfugiés palestiniens de la banlieue de Damas. Il a étudié à l’Institut arabe de musique de Damas pendant dix ans. Après ses études, il est devenu professeur de piano et s’est marié à 23 ans. C’est alors que la guerre civile en Syrie, qui a débuté en 2011, a interrompu la vie tranquille de la jeune famille. Yarmouk a été complètement dévasté par le régime syrien et les djihadistes, et Aeham a été blessé à la main. Par désespoir, il a décidé d’utiliser sa musique comme une forme de résistance.

Il a commencé à jouer son piano et chanter au milieu des ruines. En expriment la douleur vécue et les sentiments d’abandon, cette action musicale était contre la violence. Elle a été filmée et postée sur YouTube à l’attention du monde entier comme un témoignage de la résistance qui subsistait dans la ville assiégée. Ses concerts étaient souvent accompagnés par une chorale dont une petite fille a été tuée par des assaillants. Aeham a alors continué ses concerts seul. Son piano a été brûlé par Daech et lui, menacé de toutes parts. Il a finalement décidé de quitter le pays en 2015. Arrivé en Allemagne, il a obtenu l’asile politique, et sa famille l’a rejoint en 2016.

Plus tard, il a écrit un livre en allemand qui raconte l’histoire bouleversante des habitants de Yarmouk, y compris ceux qui l’ont aidé, encouragé et protégé, et du parcours effrayant des réfugiés syriens. Le livre a été traduit en français sous le titre « Le pianiste de Yarmouk ». A présent, Aeham enseigne gratuitement la musique aux enfants de réfugiés et donne des concerts partout dans le monde.

Aeham Ahmad, pianiste et chanteur. Source: Parrainages d’enfants de Palestine.

Emouvante soirée au théâtre du Galpon

Il y a deux semaines, au théâtre du Galpon à Genève, Aeham Ahmad a donné un concert de piano et de chansons qui racontent l’horreur de la violence extrême, la douleur des habitants de Yarmouk et le destin tragique de tous les réfugiés. Les comédiens du théâtre Christian Robert-Charrue et Claude Vuillemin ont lu des extraits de son livre. Le public chantait avec lui. La musique et les chansons contenaient tant de douleur et de souffrance. Après le concert, j’ai eu la chance de parler avec Aeham.

Il m’a dit qu’il avait des impressions extraordinaires du concert et du public. Il a raconté ce qui s’est passé à travers, non seulement les mots, mais encore la musique du piano, un instrument très provocant selon lui. Il se sent responsable de transmettre ce message compliqué à son public. Il essaye de l’aider à mieux comprendre la situation des palestiniens et syriens en lui communiquant la vérité sur la situation autant qu’il est capable d’en recevoir. Il trouve que le public suisse, comme partout en Europe, comprend cette communication et l’accepte avec responsabilité.

MHER

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

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Lettre ouverte à ma mère, mon héroïne.

Photo: Kokob, membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils

De Kokob, membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils

Désolée, je ne t’ai jamais dit tout ce que je voulais te dire…

Maintenant, il est trop tard pour te prendre dans mes bras

Parce que tu es loin, si loin…

Jamais je n’aurais imaginé vivre sans ton sourire

Source: Mariah Carey Ft. Boys 2 Men

Parfois, je reste silencieuse dans un environnement calme pour ne penser qu’aux moments précieux que nous avons passés ensemble, Maman. Tu es si loin de moi maintenant. J’aimerais que tu puisses voir mon bonheur en Suisse, afin que tu arrêtes de t’inquiéter pour moi. Parce qu’à chaque fois que je t’appelle, tu te soucies de moi, tu me demandes si j’ai faim ou si j’ai besoin de quelque chose. Maman, comment puis-je te rendre toute cette gentillesse et tout cet amour que tu m’as donnés ?

Enceinte, j’avais besoin de toi près de moi pour mon accouchement, mais je l’ai fait, Maman, avec l’aide des médecins et des infirmières ! Ensuite, j’ai eu peur de ne pas pouvoir être aussi forte que toi pour ma fille. Maintenant, mon seul souhait est de te revoir bientôt. Tu sais, ce jour-là, tout contre toi, je me blottirai. Et je m’endormirai, bercée par les battements de ton coeur. Oui, moi, ta grande fille, reconnaissante pour la vie que tu m’as donnée.

Je ne t’ai pas dit au revoir quand j’ai quitté le pays ; tu as connu la prison à cause de moi ; ta vie a été un combat pour me protéger. Tu es forte, Maman. Peux-tu me dire ton secret, maintenant que j’ai ma fille à protéger ? Parfois, l’argent ne peut pas tout résoudre, mais tu m’as montré que l’amour, la sagesse et la grâce suffisent. Tu n’es pas allée à l’université mais tu as fait tous les sacrifices pour que je puisse y aller. La photo du jour de mon diplôme, où tu te tiens si fière près de moi, est mon trésor, ici en Suisse.

Maintenant que je suis mère, je voudrais réussir aussi bien que toi, mon héroïne. Mon souhait, c’est de te voir ici avec nous au milieu de tes petits-enfants. J’aimerais qu’il existe une loi dans tous les pays du monde qui autorise les mamans à voir leurs enfants, où qu’ils soient sur la planète, une fois par année. C’est un beau rêve, il se réalisera peut-être un jour.

Maman, je m’arrête ici pour aujourd’hui. Le reste, je te le dirai quand je te reverrai. N’oublie pas que je t’aime du fond du cœur.

Kokob

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils