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Etre jugé d’avance

Auteur: Askal Hailu

Le problème des clichés sociaux

Voici deux boucles d’oreilles : l’une est neuve et l’autre est cassée. A cause du bijou cassé, la paire sera éliminée. Que peut-on reprocher à la boucle d’oreille intacte ? Rien, hormis le fait d’être la « partenaire » de la boucle cassée.

Nous vivons tous quelque chose de similaire. Peu importe ce que nous souhaitons, nous ne sommes pas considérés comme des personnes singulières et uniques. Le jugement social fait des généralités et des catégories. On parle, par exemple, des Éthiopiens, des réfugiés, des Noirs, des Blancs, des femmes, des hommes, des Arabes, des Suisses.

Que nous sachions pourquoi ou non, que nous agissions ou pas, nous sommes jugés pour ce qu’ont fait d’autres. Parce que nous venons de la même région, les gens présument que nous « sommes les mêmes » et agissons de la même façon.

Si un des nôtres refuse de s’intégrer, même si nous n’approuvons pas son comportement, nous sommes blâmés et nous perdons la confiance du public.

À la suite de l’échec de quelques réfugiés, tous les réfugiés à venir ne devraient pas être sous-estimés ni insultés.

Chaque personne est un ambassadeur de son pays quand il vit dans un pays d’accueil.

Tout ce qu’il fait peut être nuisible ou bénéfique pour son peuple et contribuera à son image au sein de la population.

Il est de notre devoir de créer une bonne image de nous et de détruire les mauvais jugements basés sur des raccourcis. Nous devons ainsi nous employer à faire le bien, en respectant la loi, et en travaillant dur.

Dans tous les pays il y a des bons et des mauvais. Aucun peuple n’est parfait! Tous devraient s’en tenir aux mêmes valeurs : respect, confiance, politesse, entraide et empathie.

Askal Hailu

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils

 




لعبة العروش

Source: facebook.com

 

قصة نشوء وسقوط مدينة

جزءٌ مهمٌ من عملي كمترجم قانوني في مدينتي , القامشلي ، الواقعة في شمال شرق سوريا على الحدود مع تركيا ، كان التعامل مع طالبي اللجوء ، وخاصة العراقيين منهم, الذين لجأوا إلى سوريا هاربين من الدمار والفوضى العارمة التي لحقت بهم عقب الغزو الأمريكي لبلدهم عام ٢٠٠٣ وباتوا يبحثون عن اللجوء في البلدان الغربية.
كنت أقوم بتجهيز ملفاتهم: ترجمة الوثائق ، تحديد المواعيد مع السفارات ، ملء الاستمارات إلخ… . العديد من العائلات كانت تأتي إلى مكتبي، ولكلٍ منها قصة مؤلمة للغاية عن الاضطهاد والظلم والتهجير. كان من المحزن جداً سماع روايات هؤلاء الناس الذين عاشوا في يومٍ من الأيام حياةً مستقرةً ومريحة إلى حد ما ، ثم انقلب فجأة عالمهم رأسا على عقب, ففقدوا كل شيء وأصبحوا مشردين بلا مأوى في بلدانٍ أخرى.
في الواقع لم تكن قصصهم غريبة تماماً بالنسبة لي بحكم كوني أنا أيضاً سليل عائلة لاجئة. كان جدي الناجي الوحيد من بين عائلة كبيرة أُبيدَتْ خلال مجازرالأرمن والمسيحيين في تركيا أثناء وبعد الحرب العالمية الأولى, فحكايات النزوح والقتل الجماعي كانت تُطاردُ ذاكرتي مذ كنتُ طفلاً.
ومع ذلك، عندما كنت أقوم بترجمة قصصهم وأستمع إلى التفاصيل التي يسردونها بدقّة متناهية اعتقاداً منهم بأنها ستُسهّل عملية منحهم اللجوء, لم أكن أستطيع أن أمنع نفسي أبدا من التفكير بما يُمكن أن يحصل لسوريا إن اشتعلت فيها حربٌ مدمرةٌ مثلما حصل في العراق ! إن مجرد التفكير في ذلك كان شيئاً مرعباً ورهيباً !
ولكن ما كنت اتصوره آنذاك ضرباً من المستحيل أصبح حقيقةً واقعة في عام ٢٠١١. اندلعت الحرب الأهلية فجأةً في البلد وانطبقت السماء على الأرض وفُتِحَ  » صندوق باندورا « 1 مع كل شرور البشرية على أوسع نطاق.
هذه المرة ، بدأت الوجوه القلِقة والمضطربة لأبناء مدينتي بالتدفق إلى مكتبي، حاملين معهم إلى جانب وثائقهم الثمينة ، قصصاً فظيعة عن عمليات خطفٍ ونهبٍ وقتل, إثر انهيارٍ كامل للنظام الأمني وتعطلٍ تام للخدمات الحيوية وسقوطِ قسم كبير من الأراضي المحيطة بالمدينة في أيدي داعش.
من سخرية القدر, أنَّ أحفاد أولئك اللاجئين الذين أسّسوا هذه البلدة الحدودية الجميلة منذ مائة عام كملاذٍ آمنٍ من الاضطهاد والتشرد، أصبحوا الآن يهرولون محاولين الفرارَ منها هرباً من الدمار والقتل الوشيك، باحثين عن اللجوء في السويد وألمانيا ودولٍ أوروبيةٍ أًخرى.
انطفأت فجأة أضواء المدينة المتعددة الأعراق والمُفعمة بالحيوية. تلاشت الفعاليات المزدحمة, اختفت أصوات الأطفال في الأزقّة وأصبحت الشوارع مهجورة لا حياة فيها.
قصة حزينة أخرى لنشوء وسقوط مدينة في لعبة العروش اللانهائية.
هــ. دونو H.Dono1.
1- صندوق باندورا في الميثولوجيا الإغريقية، صندوق يتضمن كل شرور البشرية.
Traduction en arabe de l’article initialement publié en français dans Voix d’Exils le 21.09.2016 sous le titre: » Réflexion sur l’ascension et la chute d’une ville« 



« Pour s’intégrer, il faut persévérer ! »

Ilyas Mohamed Bileh. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

Les 10 ans de l’Evam – Inerview de d’Ilyas Mohamed Bileh

Ilyas Mohamed Bileh est un jeune Somalien de 29 ans arrivé en Suisse il y a précisément dix ans. S’il est intégré aujourd’hui dans son pays d’accueil, c’est grâce à sa volonté, aux formations qu’il a suivies avec le soutien de l’EVAM, pour décrocher au final une place de travail.

Il y a de la fierté dans sa voix lorsque Ilyas Mohamed revient sur son parcours en Suisse.

J’étais étudiant à l’école secondaire en Somalie. Arrivé en Suisse, je n’avais pas encore suivi le gymnase. En 2008, j’ai commencé à apprendre la langue française en me rendant deux fois par semaine aux cours pour débutants organisés au foyer de Crissier. J’avais un objectif élevé: suivre une formation professionnelle à l’EVAM en tant qu’Auxiliaire de santé.

« La langue française comme facteur primordial d’accès aux formations »

Mes premiers contacts avec la langue française n’ont pas été faciles, car quand je suis arrivé en Suisse, je ne parlais pas un seul mot de français. J’avais du mal avec la prononciation et surtout à comprendre le vocabulaire. Etant donné que la connaissance de la langue française est primordiale pour avoir accès aux formations professionnelles, j’ai décidé de m’investir en continuant à étudier de manière très assidue le français dans les centres de formation de l’EVAM. Cela m’a pris beaucoup de temps pour réussir à bien m’exprimer, écrire et comprendre cette langue. Maintenant, j’ai beaucoup avancé. Je suis content et fier de moi.

Je pense qu’il n’y a pas de voies faciles pour certains. Il faut juste avoir la volonté d’apprendre. Je pense que les difficultés sont liées à la timidité, au manque d’encouragement et de motivation.

« Grâce aux formations et stages que j’ai suivis, j’ai réussi à trouver un travail »

J’ai suivi les formations et les stages que propose l’établissement. En 2009, j’avais un niveau de français suffisant pour pouvoir suivre la formation que je visais. La formation d’« Auxiliaire de santé » à l’EVAM dure 6 mois. Ensuite, j’ai réussi à faire des stages dans plusieurs institutions. En 2009 à la Fondation Mont-Calme ; en 2010 à l’établissement médico-social Paix du Soir ; en 2011 à l’établissement médico-social La Vernie ; en 2011 à la Fondation Vernand qui accueille des enfants présentant une déficience intellectuelle, du développement et des troubles du spectre de l’autisme, puis en 2011-2012 à l’établissement médico-social La Rozavère.

Toutes ces formations et stages m’ont apporté beaucoup d’expérience, ont développé mes compétences et m’ont permis au final de trouver un travail stable. Pendant 6 ans, entre 2011 et 2017, j’ai travaillé à 100% pour l’EMS La Rozavère dans le quartier de Chailly, à Lausanne. Dans le futur, j’aimerais devenir éducateur social. Je suis décidé à poursuivre mes études à l’Ecole d’Etudes Sociales et Pédagogiques de Lausanne (EESP).

« Aide-toi et le ciel t’aidera est une anecdote qui me parle en Suisse »

Pour moi, l’intégration c’est participer à la vie sociale et économique d’un pays. Il faut s’intégrer socialement, aider les gens et participer au marché du travail. Le plus important pour l’intégration, c’est le travail. En ayant suivi des formations puis trouvé un travail, aujourd’hui je me sens vraiment intégré en Suisse.

La langue et la formation sont les moyens qui facilitent l’intégration. Sans ces deux éléments qui sont indispensables pour trouver du travail, l’intégration devient difficile.

Un jour, j’ai discuté avec une personne âgée et lui ai raconté les difficultés que je rencontre dans mon parcours. Nous avons aussi parlé de la langue, de la formation et de l’intégration. Et elle m’a dit : « Aide-toi et le ciel t’aidera ». C’est la première fois que j’entendais ce proverbe. Cela veut dire que si la personne est vraiment motivée, elle peut tout faire pour atteindre son objectif.

Grâce aux réseaux sociaux, je garde toujours des contacts avec ma famille et mes amis restés en Somalie. Malgré le fait que je sois en Suisse depuis 10 ans et que je sois intégré, ma famille, ma mère et mon pays me manquent toujours.

« Il faut être empathique avec les personnes en procédure d’asile »

J’ai toujours de l’empathie pour les personnes en procédure d’asile, car j’ai aussi été dans leur situation. Maintenant, je les aide dans leurs démarches en les orientant.

Une saveur, un goût qui te parle ?

Une saveur sucrée, un dessert sucré comme un gâteau.

Une expression dans ta langue qui t’es chère et qui te ressemble ?

« Connaître son intérêt, c’est bien pour pouvoir aider les autres »

 Lamine

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

Bio expresse d’Ilyas Mohamed Bileh

Langue maternelle : Somali

1989                       Naissance en Somalie, âge actuel : 29 ans

2008                      Arrivée en Suisse

2009                     Formation comme auxiliaire de santé et formations en français à l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM)

2012-2016           Certificat fédéral de capacité (CFC) comme assistant social éducatif au centre professionnel nord vaudois à Yverdon (CPNV)

 

 




L’asile en Suisse vu de l’intérieur

Auteur: Gitti Lohr – Pixabay.com – CC0 Creative Commons

Témoignage d’un migrant sur son expérience des structures de l’asile

Michael[i] a quitté un pays où ses droits et sa liberté ne sont pas respectés. Il a demandé l’asile et vécu certaines difficultés organisationnelles pendant son accueil dans les structures d’asile en Suisse. Cependant, il est reconnaissant pour le soutien qu’il reçoit et pour la chance de vivre en sécurité avec la tranquillité d’esprit.

Le monde libre était la destination de Michael qui avait quitté un pays où ses droits et sa liberté ne sont pas respectés. Après une année d’errance en Europe, il s’est finalement retrouvé en Suisse. Michael a demandé l’asile dans le centre d’enregistrement et de procédure à Vallorbe. Il était extrêmement fatigué. Avant qu’il puisse se permettre un peu de repos derrière les barbelés du centre, il a été minutieusement fouillé. Tout ce qui était sur papier, y compris les documents, les imprimés et l’argent dans sa poche, ont été saisis sans aucune discussion.

Devenir « nobody »

Plus tard, on informe Michael que ses documents seraient utilisés dans la procédure selon les besoins, et que l’argent dépassant 1000 francs ne serait pas restitué. Toutefois, il croyait qu’il devait présenter ses documents importants sur demande, que des copies des documents seraient faites, et que les originaux lui seraient retournés immédiatement. Quoi qu’il en soit, quelques mois plus tard, Michael a reçu en retour tous ses documents et papiers sauf son passeport. Le priver du document qui atteste de son identité ne lui semble pas juste. Entre-temps, il a reçu le permis N, sur lequel il est précisé : « ce document ne prouve pas l’identité de son titulaire ».

Michael avait aussi plus d’argent que le minimum autorisé. Mais il n’était pas riche. Il venait de se permettre de prendre une relative petite somme d’argent, des économies modestes de sa famille. L’argent qui lui permettrait de faire face à des situations extrêmes et urgentes et d’acheter de l’hébergement et du pain dans sa nouvelle vie pleine d’incertitudes. Cet argent ne lui permettait évidemment pas de contribuer aux coûts de sa demande d’asile. Michael estime que « la confiscation de l’argent des réfugiés qui se trouvent déjà dans une situation pénible les rend complètement misérables ».

Vivre nullepart

Après quelques semaines à Vallorbe, on l’informe d’un transfert dans un autre centre. Michael n’a obtenu aucune information sur le nom ou l’endroit où se trouvait ce centre avant sa sortie du mini bus aux sommets des montagnes du Jura où il se trouvait. C’était les « Rochas » dans le canton de Vaud : un véritable exil, un lieu loin de tout sauf des montagnes et des forêts. La cabine téléphonique la plus proche était à Concise dans le canton de Vaud, à 10 kilomètres (le téléphone portable n’était pas autorisé). Les magasins les plus proches se trouvaient à Saint-Aubin dans le canton de Neuchâtel, à 10 kilomètres. Pratiqué souvent, l’aller et le retour à pieds faisait 20 kilomètres au total. Notamment, il a fait ces trajets quand il a reçu une décision de renvoi dans le pays européen où il avait déjà été auparavant, sous les soi-disant règles de Dublin. Au milieu de nulle part, il devait : téléphoner à un avocat, aller le rencontrer à Lausanne et lui retéléphoner plus tard pour vérifier si le recours contre la décision avait été soumis au tribunal.

Après avoir vécu quelques mois dans les montagnes, Michael est transféré à Lausanne, où il a d’abord vécu l’aventure de cinq mois de vie dans les bunkers, souvent dans des conditions insupportables. Heureusement pour lui, le dernier bunker, qui malgré des tentatives de désinfection étaient toujours infecté par les punaises de lit, a été fermé, et, simultanément, il a trouvé une chambre en collocation où il habite toujours.

On peut constater que Michael a vécu certaines difficultés organisationnelles pendant son accueil dans les structures d’asile en Suisse. En revanche, pour ses besoins vitaux, il a périodiquement reçu et continue à recevoir un soutien essentiel – financier et en nature – pour lequel il est très reconnaissant au peuple suisse. Actuellement, il est en procédure d’asile en Suisse. Entre-temps, il pratique son français et apprécie d’avoir la chance de vivre en sécurité avec la tranquillité d’esprit.

MHER

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

[i] Nom d’emprunt




Guerre contre le terrorisme

Auteur: Skeeze Pixabay.com – CC0 Creative Commons Skeeze

Le rôle trouble du Pakistan

 

Le premier janvier dernier, Donald J. Trump, le Président des Etats–Unis, a écrit un tweet dénonçant le rôle trouble du Pakistan dans la guerre contre le terrorisme :”The United States has foolishly given Pakistan more than 33 billion dollars in aid over the last 15 years, and they have given us nothing but lies & deceit, thinking of our leaders as fools. They give safe haven to the terrorists we hunt in Afghanistan, with little help. No more! »

Donald Trump exprime clairement la frustration des États-Unis d’Amérique, qui ont investi beaucoup d’argent au Pakistan depuis des années pour lutter contre le terrorisme. Comme le Pakistan a toujours soutenu les talibans, le résultat final est une recrudescence des attaques contre les troupes afghanes, américaines et de l’OTAN en Afghanistan.

Le tweet du président Donald Trump a soulevé la colère au Pakistan, avec beaucoup de manifestations contre les Etats-Unis. Les manifestants ont brûlé des drapeaux américains et appelé à la mort de l’Amérique, disant que, comme l’Amérique a perdu la guerre en Afghanistan, elle cherche un bouc émissaire.

Selon le Pakistan, rien ne prouve que le pays soutienne et protège les terroristes. Quel genre de preuve faut-il pour faire la démonstration que c’est bel et bien le cas ?

Des questions troublantes

Le 2 mai 2011, le chef d’Al-Qaïda Oussama bin Laden, le terroriste le plus recherché dans le monde, a été assassiné par les commandos du SEAL de la marine américaine dans la ville pakistanaise d’Abbottabad, à seulement 1,3 kilo mètres de l’académie militaire pakistanaise. Pendant des années, il a vécu dans un complexe remarquable avec ses trois épouses et ses enfants.

Est-ce qu’il vivait sans aucune forme de soutien de la part de l’appareil d’État ou est-ce qu’il y a quelque chose que les États-Unis et le Pakistan cachent à leur population et au reste du monde?

Même si l’on accepte l’argument selon lequel les responsables pakistanais et les organismes de l’Etat n’étaient pas au courant de sa présence dans le pays, il reste beaucoup de questions sans réponse. Si l’État pakistanais ne soutenait pas Oussama, alors pourquoi le Dr. Shakil Afridi, l’homme qui a aidé les États-Unis à le localiser, est-il toujours en prison ? Sa seule faute est d’avoir aidé les Etats-Unis à cibler le terroriste le plus recherché d’Al-Qaïda.

Le Mollah Omar, le dirigeant et fondateur des talibans afghans, est décédé en 2013 dans un hôpital de Karachi. Sa mort n’a été annoncée officiellement ni par les talibans ni par les Etats-Unis. On peut donner ici le bénéfice du doute au Pakistan.

Mais comment le Pakistan peut-il nier la présence du mollah Akhtar Mansour, chef des talibans afghans après le Mollah Omar, tué par un drone américain le 22 mai 2016 dans la province pakistanaise du Baloutchistan ? Il avait un passeport pakistanais avec de nombreuses mentions de départ et d’entrée depuis un aéroport pakistanais. Comment a-t-il obtenu son passeport ? Qui l’a aidé à se le procurer ? Qui lui a donné l’assurance de voyager en toute sécurité ? Ces questions suffisent à prouver l’implication de l’État pakistanais.

Un homme comme le Mollah Mansour peut-il voyager sans être certain de ne pas être arrêté et remis à l’Amérique au risque de subir des tortures dans la baie de Guantanamo? Il est peut-être courageux, mais il ne prendrait jamais de tels risques. Comment se fait-il que la personne la plus recherchée du monde vive paisiblement avec sa famille près d’une base militaire, voilà la question qui devrait être posée à l’Amérique et aux pays de l’OTAN.

Une autre coïncidence est le fait que le chef taliban Afghan nouvellement élu, Mullah Hibatullah Akhundzada, était auparavant professeur de religion à Quetta, au Baloutchistan, province du Pakistan.

Il n’y aura pas de paix si l’on ne s’attaque pas aux racines du terrorisme. Le peuple afghan continuera de souffrir et les soldats américains et l’OTAN continueront de mourir, il n’y aura pas de paix en Afghanistan.

Il convient de reconnaître que la population pakistanaise a beaucoup souffert du terrorisme : on ne peut pas oublier le meurtre des écoliers de Peshawar ni le fait que des milliers d’autres personnes ont perdu la vie dans cette guerre. Mais d’une certaine manière, le pays soutient les terroristes au nom de la religion et de l’intérêt national.

Bugti Jamal Khan

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils