1

Un délice diabolique

Source: myswitzerland.ch

 

Les meringues double crème : une révélation de la gastronomie suisse

J’ai lu quelque part que les meringues à la double crème, c’est un péché mignon. L’auteur de cet article, sait-il de quoi il parle !? Je voudrais lui dire : «Monsieur, soit vous n’avez jamais goûté les meringues à la double crème, et du coup vous les nommez « péché mignon », soit vous les avez goûtées et vous poussez les gens vers le vice. »

Je préviens tout le monde. Ce « péché mignon » est un délice diabolique qui provoque immédiatement une forte dépendance. Mais pour sentir cet effet, il faut préciser qu’il s’agit des meringues suisses et de la « crème double la Gruyère ».

La meringue suisse se réalise en montant des blancs d’œufs en neige avec du sucre glace sur un bain-marie.

La crème double de la Gruyère, produite à partir de lait de la Gruyère, contient souvent 50 % de matières grasses.

Auto-interview de l’auteure

Interviewer – Madame, dans quelles circonstances vous avez fait la connaissance des meringues à la double crème ?

Moi – C’était en fin d’année 2017, entre Noël et Nouvel-An. J’ai organisé une petite fête chez moi. Parmi les invités, il y avait un Monsieur (je tairai son nom) qui a apporté les meringues et la crème double de la Gruyère, la spécialité fribourgeoise qui …

Interviewer – Oui, oui, c’est une spécialité fribourgeoise… Désolé de vous avoir interrompue.

Moi – Je reprends… C’est un Monsieur qui a amené cette spécialité fribourgeoise. Pendant qu’il expliquait à l’étrangère que je suis ce que sont les meringues et la crème double, je pensais que j’allais mourir de rire. Parce que les meringues et la crème double existent dans tous les coins du monde !

Interviewer – Même en Asie Centrale ?

Moi – Oui, bien sûr ! Mais on ne marie jamais ces deux produits. Voilà ce qui est le plus important ! C’est ça que ce Monsieur m’a fait découvrir ! Le croquant de la meringue suisse associé à l’onctuosité de la crème double de la Gruyère suscite un parfait moment de bonheur !

Interviewer – Je pense que ce Monsieur était très content de voir quelle impression son cadeau avait produit sur vous.

Moi – Non, il ne l’a pas vue.

Interviewer – Pourquoi ?

Moi – Parce que… Vous savez, en fait l’objectif principal de sa visite, c’était de m’appâter pour me séduire…

Interviewer – Excusez-moi… Et il a atteint ses objectifs ?

Moi – Non, parce que je l’ai raccompagné vers la sortie avant d’avoir goûté les meringues double crème. Sinon, je n’aurais pas pu répondre de moi.

Interviewer –J’ai entendu dire que vous subissez l’effet « meringues double crème ».

Moi – Oui, je suis dépendante de ce délice. Je considère le dimanche comme perdu si je n’ai pas mangé mes meringues double crème. C’est devenu mon rituel du dimanche. Je les mange et je vois la vie autour de moi se remplir de rêves et de béatitude… Ces meringues double crème, c’est une vraie obsession gastronomique. Ça vaut le coup de l’attraper.

Mylène

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

 




Le petit ange de la Ghouta

Source: https://www.alarabiya.net

Fragment de l’horreur de la guerre en Syrie
A quel point le sujet est déprimant, quand le stylo s’abstient d’écrire entre vos doigts. Et les mots vous échappent, quand vous en avez besoin. C’était mon sentiment quand je voulais raconter ce que j’avais vu à la télé. Un journaliste syrien interrogeait un petit garçon qui avait traversé la Ghouta assiégée, près de la ville Damas en Syrie. Ses vêtements étaient déchirés. Il était couvert de poussière : sa maison s’était effondrée suite à l’explosion d’un missile aveugle tiré par un pilote russe qui ne se souciait pas des enfants.Le journaliste lui posait beaucoup de questions, telles que : « Comment es-tu arrivé là ? Ta famille est où ? Peux-tu comprendre mes questions ? » L’enfant regardait vers le bas, ne répondait pas, et le journaliste déjà pensait que le garçon était muet. Ensuite, le garçon a levé ses yeux fatigués et a dit : « j’ai faim ».

Les quelques mots sortis de la bouche de cet ange m’ont fait beaucoup pleurer. Entre les larmes et la douleur, dans ma mémoire, je suis revenu dans le passé. Là, je me souviens lorsque j’étais assis à côté de mon père sur le balcon de notre maison. Puis, mon père décide d’ouvrir la boîte de ses souvenirs devant moi et dit :

« Quand j’étais jeune comme toi, mes amis et moi, nous avions voulu hisser le drapeau syrien au lieu du drapeau français (la France occupait notre pays à cette époque). Alors qu’on avait presque accompli cette aventure, un soldat français nous a vus. Nous avons fui rapidement, et les soldats nous pourchassaient. Ils étaient prêts à nous attraper quand nous sommes entrés un cimetière à proximité. Soudainement, les soldats se sont arrêtés à l’entrée. Ils ont entouré le lieu et sont restés là jusqu’au soir. Leur commandant a demandé à nos parents de nous convaincre de quitter le cimetière avant la tombée de la nuit. Les négociations avec les parents n’ont pas duré longtemps étant donné que nous étions des jeunes garçons et l’armée d’occupation avait de bonnes manières. »

C’est à ce stade que l’histoire de mon père se termine. Je reviens à la réalité. Heureusement pour mon père, il n’a pas entrepris son aventure héroïque à l’époque de Bachar et Poutine. Je pense au petit ange de la Ghouta. Ils ont tué toutes les belles choses que tu aimes, ils t’ont déraciné et ont enregistré ton nom dans le convoi de réfugiés qui ne finit jamais. Quant à moi, je veux écrire avec mes larmes sur la tombe de ta famille : « la neutralité dans la guerre entre les faibles et les forts n’est pas neutre mais est un soutien aux forts ».

Khaldoon HAWALEY 

Membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils

 

 

 




Le permis de conduire

Le permis de conduire

Kakar Mohammad Tariq. Photo: rédaction valaisanne de Voix d’Exils.

Un passeport pour l’emploi!

Le permis de conduire est une étape importante dans le processus d’intégration : on se sent comme les autres, plus libre de se déplacer et, pour l’accès à l’emploi, c’est un atout immense !

La Suisse est un pays démocratique qui offre l’égalité des chances pour tous. Devant le permis de conduire, les citoyens suisses et les étrangers jouent à égalité : il faut maîtriser le code de la route et son véhicule pour décrocher son permis !

La procédure à suivre

L’obtention d’un permis de conduire en Suisse peut prendre beaucoup de temps, mais tout dépend de la capacité du demandeur. Celui qui dispose d’un permis de conduire valable de son pays d’origine peut l’échanger pour un permis suisse après vérification. Le demandeur va recevoir une carte provisoire de 90 jours non-renouvelable. Il vaut la peine de mentionner que, dans ce cas, le demandeur a seulement une chance de passer l’examen pratique pour avoir un permis de conduire suisse. En cas d’échec, il devra suivre la procédure normale, c’est-à-dire obtenir un nouveau permis de conduire selon la loi suisse.

Les conditions à remplir

Il faut être âgé au minimum de 18 ans, remplir un formulaire attesté par la commune du demandeur et l’envoyer à l’autorité compétente. Il faut ensuite suivre un cours de samaritains (premier secours) avant l’examen théorique sous la forme de questions à choix multiples au centre de circulation routière. Les candidats à l’examen théorique, en cas d’échec, ne peuvent se représenter que 7 fois. Après, ils sont obligés de se soumettre à un examen psychologique.

Après l’examen théorique, il y a le cours de sensibilisation pour avoir accès à l’examen pratique. Si vous échouez pour la quatrième fois à l’examen pratique, vous ne serez admis à un nouvel examen qu’à la suite d’une expertise psychologique favorable.

Une longue liste de coûts

Les coûts varient selon les régions, mais ils restent toujours élevés pour le budget d’un requérant d’asile, si l’on tient compte de toutes les dépenses nécessaires : photos d’identité, test de vue, CD de préparation à l’examen théorique, cours de Samaritains, cours de sensibilisation, taxe de l’examen théorique, cours de pratique avec auto-école, taxe pour l’examen pratique et frais pour l’établissement du permis de conduire ! Cet investissement exige de gros sacrifices mais peut se révéler très fructueux.

Personnellement, j’ai échangé mon permis d’Afghanistan sans rencontrer de problème administratif. Ensuite, j’ai passé mon permis de chauffeur de taxi B121. J’ai financé moi-même les deux permis. Peu de temps après, j’ai eu la chance de trouver un emploi auprès d’une compagnie de taxis, ce qui est très exceptionnel en Valais pour un titulaire de permis N. La série de bonnes nouvelles a continué, puisque ma famille s’est ensuite vu reconnaître le statut de réfugié et que nous avons reçu un permis B !

Votre ordinateur ne marche pas !

Un compatriote Afghan, lui, a perdu son permis de conduire d’origine et pour cette raison a été obligé de tout refaire à nouveau. Après avoir passé par toutes les procédures administratives, il a malheureusement raté quatre fois son examen théorique. Il est un peu découragé, mais il va continuer à se battre, parce que dans sa famille ils sont 8 personnes et que les déplacements avec d’autres moyens de transports pourraient être très chers et difficiles.

Un autre Afghan est resté combatif après un échec à son examen théorique lorsqu’il a dit au moniteur : «  C’est votre ordinateur qui ne marche pas ! J’ai réussis l’examen sans problème sur mon smartphone et ici rien ne va. Comment est-ce possible ? ».

Pour traverser le long chemin jusqu’au permis, c’est sûr, il vaut mieux garder le sens de l’humour !

Kakar Mohammad Tariq

Ancien membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils

Sources:

http://www.ocn.ch/ocn/fr/pub/ocn_online/formulaires___notices.htm

https://www.ch.ch/fr/examen-theorique-de-conduite

https://www.vs.ch/web/guest/search?_3_keywords=combien+de+la+chance+pour+l%27examen+theorique&_3_struts_action=%2Fsearch%2Fsearch&_3_groupId=18119&p_p_id=3&x=0&y=0

 




Enfants migrants et risques psychologiques

Photo: Eddietaz/ Voix d’Exils

Rencontre avec Bernard Hunziker, psychologue au Service Universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent du CHUV

Lorsqu’on parle de migration, on parle souvent de personnes adultes, de mineurs non accompagnés, mais très rarement des enfants migrants accompagnants leurs parents migrants. Quels sont les problèmes psychologiques que ces enfants qui ont grandi dans un pays d’accueil sans connaître leur pays d’origine peuvent rencontrer ? Pour en parler, nous accueillons Bernard Hunziker, psychologue et responsable pour les MNA au Service Universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent du CHUV. Une interview menée par Anush lors du Grand Direct de Radio Django du 16 mai 2018 à écouter ici.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Photos de l’événement signées Eddietaz / Voix d’Exils

Photo: Eddietaz/ Voix d’Exils

 

Photo: Eddietaz/ Voix d’Exils

 

Photo: Eddietaz/ Voix d’Exils

 

Photo: Eddietaz/ Voix d’Exils

 




Manifestation de soutien aux Erythréens réfugiés en Suisse

pixabay.com / CC0 Creative Commons

Opinion – Pourquoi je serai à Berne le 18 mai prochain

Je suis Erythréenne, je vis en Suisse, protégée par le peuple et le gouvernement suisse. Comme à tant de mes compatriotes, vous m’avez donné un abri, un air pur pour respirer, une paix à vivre.

Nous venons de très loin, nous avons vécu des épreuves terribles au cours de notre voyage vers la liberté : la traversée de la mer Méditerranée, mais aussi les passeurs, les marchands d’organes et les terroristes qui ont coupé le cou de tant de nos frères devant nos yeux.

Aujourd’hui, nous entendons que la Suisse veut changer sa politique vis-à-vis des Erythréens car l’intention du SEM est de lever l’admission provisoire de quelque 3200 ressortissants Erythréens.

Pourquoi ?

Croyez-vous que nous avons choisi de passer à travers tout cet effrayant parcours juste pour découvrir le monde ?

Non, la réponse est définitivement NON. Nous avons tout supporté parce que nous avions l’espoir d’un lendemain. Même si le monde est plein de gens sans cœur, nous avions l’espoir de trouver des gens au grand coeur en Suisse.

Nous, les Erythréens, nous nous inquiétons ; nous sommes passés par tant de souffrances. Qu’est-ce qui a changé dans votre façon de penser? Vous nous avez acceptés, aidés et maintenant vous voulez nous renvoyer. Jusqu’où ? En enfer? Je crois qu’il y a un malentendu. Nous n’allons jamais retourner vers le cercueil qui nous attend là-bas. Nous aimons mieux mourir ici et reposer en paix.

Mais nous voulons vivre, nous intégrer ici en Suisse, ce pays que nous considérons comme le nôtre. Pour vous convaincre, vous expliquer, vous rencontrer, je serai à Berne, le vendredi 18 mai, avec mes frères et sœurs Erythréens.

Venez à notre rencontre !

Kokob Mebrahtu

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils