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Couleur Respaix tient tête à HEC Lausanne

Photo Georgi, Voix d'Exils. Une partie de l'équipe de Couleur Respaix

Photo Georgi, Voix d’Exils. Une partie de l’équipe de Couleur Respaix.

L’équipe Couleur Respaix, composée de mineurs non accompagnés, a participé au championnat de la ligue romande de football!

L’équipe de football « Couleur Respaix », créée en décembre 2015 par l’association Couleur Respaix en collaboration avec l’EVAM est composée de mineurs non accompagnés (MNA). Cette équipe s’est qualifiée au championnat de la ligue romande de football de cette année.

Ces mineurs non accompagnés proviennent de plusieurs pays d’Afrique ou d’Asie comme l’Éthiopie, la Sierra Leone, le Maroc ou l’Afghanistan. En tant que requérants d’asile n’ayant pas atteint la majorité, ils séjournent dans des foyers exclusivement réservés aux mineurs de l’Établissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM). Ils composent l’équipe de foot « Couleur Respaix » et l’alliance de leurs talents a permis à l’équipe de se qualifier au championnat de la ligue romande de football. Les 1er et 10 mai 2017, ils ont disputé deux matchs du championnat.

Photo Georgi, Voix d'Exils. Couleur Respaix rivalise avec HEC Lausnane

Photo Georgi, Voix d’Exils. Couleur Respaix rivalise avec HEC Lausnane

A l’origine du projet

Fruit d’une collaboration fructueuse entre l’association Couleur Respaix et l’EVAM répondant aux besoins d’activités sportives exprimés par ces mineures non accompagnés, la volonté au départ du projet était d’offrir « une solution pour ces jeunes qui n’ont pas accès à une activité physique régulière » explique Stéphane Tercier, médecin du sport, et membre de l’association Couleur Respaix. Le projet a pu voir le jour grâce à l’intervention de Stéphane Cilione éducateur à l’EVAM et entraineur de l’équipe de foot, Renaud Villé, chef d’équipe à l’entité Social et secrétaire du club Couleur Respaix, ainsi que Stéphane Tercier et son épouse Sarah Depallens, pédiatre au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV).

Photo Georgi, Voix d'Exils. L'entraîneur de Couleur Respaix S. Cilione.

Photo Georgi, Voix d’Exils. L’entraîneur de Couleur Respaix S. Cilione.

Hamza : le jeune buteur talentueux

Photo Georgi, Voix d'Exils. Hamza, le buteur de Couleur Respaix

Photo Georgi, Voix d’Exils. Hamza, le buteur de Couleur Respaix

Hamza, membre de l’équipe Couleur Respaix, est un jeune marocain de 17 ans qui s’est distingué par son talent de buteur lors des deux matchs disputés. Au premier match, le 1er mai, Couleur Respaix a gagné 8 à 4. Puis au second, le 10 mai, l’équipe a joué contre la redoutée HEC Lausanne qui réunit des joueurs plus grands, plus musclés et plus âgés. Alors qu’HEC Lausanne menait 2-0 à la première mi-temps ; à la seconde, Couleur Respaix a gagné en motivation, en ténacité et a réussi au final à rattraper son retard pour finir à égalité : 2-2. Ces deux buts qui ont permis à Couleur Respaix d’égaliser avec HEC Lausanne ont été marqués par le jeune et talentueux Hamza ! Le rêve de ce jeune footballer est de devenir une star du football en jouant dans des grandes équipes comme le Barça ou le Real Madrid. Ce sport l’a aussi aidé à se faire de nouveaux amis et à s’intégrer.

 

Lamine

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Participer à Couleur Respaix

Cette équipe de foot a pour buts de répondre à l’envie des jeunes mineurs non accompagnés de jouer au football, mais aussi d’améliorer leur intégration et de leur offrir une activité physique valorisante qui les maintiennent en bonne santé physique et psychique. Elle permet aussi de :

  • Pratiquer une activité sportive régulière
  • Améliorer leur hygiène de vie
  • Favoriser leur intégration grâce aux matchs et activités avec d’autres clubs.
  • Mais aussi, principalement, de les placer dans des clubs.

Pour être intégré dans l’équipe, les jeunes doivent obligatoirement répondre à quatre critères :

  • Être un garçon entre 16 et 17 ans. Il y a aussi la volonté de former une équipe féminine, mais dans cette ligue, les femmes ne peuvent jouer qu’à partir de 18 ans. Or, ce projet est consacré aux mineurs.
  • Ne pas faire partie d’un autre club (sportif ou autre).
  • Ne pas avoir eu ou peu de rapports d’incivilités.
  • Suivre régulièrement un cursus scolaire ou de formation.

Lamine

 

 




Dublin : le durcissement

Photo: Georgi, rédaction vaudoise de Voix d'Exils

Photo: Georgi, rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Interview de Magaly Hanselmann, Secrétaire romande de l’Entraide Protestante Suisse (l’EPER) sur les ondes de Radio Django

L’objectif des accords de Dublin est de retenir les migrants extra européens dans le premier pays d’accueil en les incitant à y déposer systématiquement leur demande d’asile. Depuis 2016, les personnes migrantes ayant déposé une demande d’asile dans un premier pays européen et souhaitant s’établir dans un autre pays d’accueil sont systématiquement refoulées vers le premier pays où ils ont déposé leur demande d’asile.

En Suisse, dans le canton de Vaud, ce durcissement amène la Justice de Paix à prononcer des assignations à résidence pour les personnes frappées par les accords de Dublin.

Pour en savoir davantage sur l’évolution de ces accords, Voix d’Exils a réalisé une interview de Magaly Hanselmann, Secrétaire romande de l’Entraide Protestante Suisse (l’EPER) sur les ondes de Radio Django.

Pour écouter l’interview, cliquez ici

Niangu Nginamau

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Photo: Georgi, rédaction vaudoise de Voix d'Exils

Photo: Georgi, rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

Photo: Georgi, rédaction vaudoise de Voix d'Exils

Photo: Georgi, rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Grande manifestation à Milan en solidarité avec les migrants

 CC0 Public Domain

CC0 Public Domain

« Nous ne construirons pas avec les briques de l’intolérance, du racisme et de la peur de nouveaux murs »

Plusieurs dizaines de milliers de personnes, dont des personnalités politiques et le maire de la ville, ont défilé samedi 20 mai à Milan, dans le nord de l’Italie, pour manifester leur solidarité avec les migrants. Le cortège était précédé d’une banderole « Ensemble sans murs » selon le site d’information l’Essentiel

Malgré l’aggravation des conditions météorologiques en Méditerranée, l’afflux de migrants en Italie ne cesse de se renforcer et la capitale du pays a du mal à y faire face. Des centaines d’entre eux sont actuellement bloqués à Rome. Les autorités de la capitale italienne ont mis en place un réseau de centres d’accueil, mais il n’y avait pas assez de places disponibles pour abriter tout le monde.

Malgré ces conditions difficile, la grande manifestation de samedi dernier a eu lieu et a rassemblé beaucoup de monde dans les rues de Milan. Plusieurs personnalités se trouvaient à la tête du cortège, dont le président du Sénat Pietro Grasso, le maire de Milan Giuseppe Sala ou l’ex-commissaire européenne aux droits de l’Homme, Emma Bonino. M. Grasso, membre du Parti démocrate (PD, gauche), a assuré que depuis ce jour « nous avons commencé à respirer un nouvel air, un air de liberté et d’espérance ». « Aujourd’hui nous disons à voix haute, avec fermeté et sérénité, que nous ne ferons pas marche arrière, nous ne construirons pas avec les briques de l’intolérance, du racisme et de la peur de nouveaux murs et de nouvelles divisions », a poursuivi le président du Sénat. « Intégrer les étrangers qui ont le droit de vivre dans notre pays », c’est-à-dire en règle avec les papiers, « n’est pas un cadeau ou un geste de générosité, cela sert à rendre le pays plus fort », a conclu M. Grasso. Propos rapportés par L’essentiel

Commentaire

Face à la politisation de la question des migrants, leur stigmatisation et la xénophobie croissante créée par les politiciens et les médias occidentaux nous observons une autre tendance. Il y a une énorme solidarité grandissante avec les réfugiés et la prise de conscience par la population de ces pays que leurs problèmes sont le produit de la nouvelle politique colonialiste des États-Unis et d’autres pays occidentaux et que les réfugiés sont des victimes impuissantes de ces politiques qui ont besoin d’aide et de sympathie.

Hayro

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Sept ans que la guerre fait rage en Syrie

Photo illustration: Delawer Omer

Illustration: Delawer Omer

Aux origines de la révolution syrienne

La révolution syrienne a commencé à Deraa, le 18 mars 2011, avec un groupe d’enfants qui ont fait des graffitis contre le régime et qui ont été torturés pour cela.[1]

Six ans plus tard, le pays est au cœur d’une guerre terrifiante qui a provoqué le déplacement de la moitié de la population syrienne et qui a coûté la vie à des centaines de milliers de personnes.

Début 2011, la population de Syrie comptait 23 millions d’habitants pour une superficie de 185’000 km². Cette Syrie était le résultat du démembrement de l’Empire ottoman par les Français et les Anglais. Elle a été établie après la Première Guerre mondiale et mise sous mandat français jusqu’en 1946. [2]

Photo illustration: Delawer Omer

Illustration: Delawer Omer

La Syrie indépendante a vécu des périodes démocratiques, avec des transitions du pouvoir et des élections pacifiques. C’était avant l’arrivée au pouvoir de Hafez Al-Assad, suite à un coup d’état militaire en 1971. [3] A la mort du Président Assad, la Constitution syrienne a été changée de manière non démocratique pour que son fils Bachar Al-Assad accède au pouvoir et continue la politique totalitaire et autoritaire de son père. [2]

En 2011, le monde arabe est traversé par des soulèvements populaires contre le pouvoir en place. Le vent du « printemps arabe » souffle sur la Syrie. Des premiers appels à manifester sont lancés sur les réseaux sociaux syriens en février 2011, plus précisément le 4 février 2011, lorsque des publications sur Facebook invitent les Syriens à suivre l’exemple tunisien, puis égyptien.[5]

Vers la mi-mars 2011, dix-huit enfants, entre 10 et 14 ans, ont tracé en jouant sur le mur de leur école primaire de Deraa, dans le sud du pays, un slogan entré dans l’histoire : « Jay alek eil ed-dor ya doctor ». (« Ton tour arrive, Docteur »), « Docteur » est le surnom de Bachar Al-Assad, ophtalmologue de formation. Ces enfants ont aussi fait d’autres graffitis sur les murs « le peuple veut la fin du régime » imitant ainsi les slogans égyptiens.

Les forces de sécurité politique, dirigées localement par le cousin du président Assad – Atef Najib – ont enfermé ces enfants et les ont torturés. Lorsque leurs familles et les notables de la région se sont rendus au bureau du gouverneur pour exiger leur libération, ils ont réussi à rencontrer Atef Najib. Il leur a dit : « oubliez vos enfants et laissez vos femmes faire d’autres enfants et si ça ne joue pas, envoyez-nous vos femmes et nous les engrosserons ». Ces familles et les notables ont été chassés et humiliés. Les enfants sont restés en prison.

Photo illustration: Delawer Omer

Illustration: Delawer Omer

La première manifestation, a eu lieu vendredi 18 mars 2011 réclamant la libération des enfants (c’est pour cette raison que les Syriens sur les réseaux sociaux ont nommé ce vendredi « jumaat el karama » «  la dignité du vendredi ») . Les forces de sécurité l’ont brutalement réprimée et ont tiré sur les manifestants tuant au moins cinq personnes. [4]

Ensuite, les forces de sécurité ont relâché certains des enfants pour apaiser les esprits. Leurs familles ont découvert alors des traces de coups sur leurs corps ; l’un d’entre eux avait les ongles arrachés.

La seconde manifestation a eu lieu mercredi 23 mars 2011, pour réclamer des sanctions contre Atef Najib, responsable des tortures et du premier massacre. Des dizaines de morts sont tombés sous les balles des forces du régime à Deraa. La mosquée Al-Omari, où les manifestants s’étaient réfugiés, a été envahie par les troupes du gouvernement sous prétexte de la présence d’armes et d’explosifs à l’intérieur de cette mosquée. [4]

Cet événement a mis en lumière le douloureux ressentiment de la majorité sunnite en Syrie, cette majorité écartée du pouvoir depuis quatre décennies, la minorité alaouite dirigeant la politique et ayant la mainmise sur tout le pays.

Cette première manifestation pacifique de contestation du pouvoir du 18 mars 2011 dans la ville de Deraa se répandit très rapidement dans la totalité du pays. Le régime totalitaire de Al-Assad réprima et opprima brutalement les manifestants qui réclamaient la justice, la liberté, la dignité pour la Syrie. [5] C’est ainsi qu’en moins de 9 mois de manifestations en Syrie, le régime assassina sur ordre du Président plus que 5000 manifestants. Ainsi commença l’exode syrien pour fuir la violence de ce régime.

Aujourd’hui, il y a des millions des réfugiés éparpillés partout dans le monde et 60 pays impliqués dans ce conflit qui n’en finit plus. [6]

 Namaat Shaherly pour la rédaction valaisanne de Voix d’Exils.

Les sources :

  1. http://www.lemonde.fr/international/article/2013/03/08/les-enfants-de-deraa-l-etincelle-de-l-insurrection_1845327_3210.html
  2. http://www.leconflitsyrienpourlesnuls.org/document/i-de-la-revolution-a-la-guerre-civile/
  3. http://www.lesclesdumoyenorient.com/Hafez-al-Assad-et-la-creation-de-l.html
  4. http://www.liberation.fr/planete/2011/03/24/syrie-deraa-sept-jours-de-soulevement_724052
  5. http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/du-soulevement-a-la-guerre-deux-ans-de-crise-en-syrie_1231143.html
  6. http://www.sudouest.fr/2017/03/15/six-ans-de-guerre-en-syrie-un-effroyable-bilan-3273322-4803.php

 

 

 

 

 




« Harraga »

Giulio Piscitelli ©

Giulio Piscitelli ©

Ou l’enfer des chemins de la migration

« Harraga » est un mot arabe (utilisé surtout en Algérie, en Tunisie et au Maroc) signifiant « ceux qui brûlent » ou, dans son contexte moderne, un migrant voyageant sans papiers qui « brûle les frontières ». Plus précisément, le terme se réfère aux réfugiés nord-africains qui ont été forcés de fuir leurs terres indigènes traversées par les guerres ou les famines.

« Harraga » est également le nom d’un nouveau livre du photojournaliste italien Giulio Piscitelli qui, de 2010 à 2015, a documenté la lutte pour la survie des réfugiés qui tentent de migrer d’Afrique en Europe. C’est un témoignage unique en images et en mots, de la période historique que nous vivons. Une archive visuelle qui laisse une marque indélébile dans l’esprit de tous ceux qui la voient.

Harraga

182 pages en anglais

Publié par : www.contrastobooks.com

au prix de 39 euros

 

H.Dono

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils