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« Nous voulons que justice soit rendue ! »

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Les funérailles de Hervé Bondembe Mandundu
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Photo: Giorgi, membre de la rédaction vaudoise de Voix d'Exils

Les funérailles de Hervé. Photo: Giorgi, membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils.

L’incompréhension plane toujours autour de la mort tragique du jeune Congolais abattu par la police à Bex

Dimanche 6 novembre, Hervé Bondembe Mandundu a été abattu par la police dans son immeuble à Bex. L’enquête est toujours en cours.

Il était environ 22h10 dans cet immeuble situé près de la gare de Bex dans le canton de Vaud, lorsque le drame s’est produit. Selon le communiqué de presse de la police cantonale vaudoise datant du 7 novembre, un habitant de l’immeuble où résidait Hervé Mandundu a d’abord fait appel à la police car un autre locataire, apparemment troublé, avait enfoncé la porte d’un appartement situé au-dessus de son propre logement. Deux patrouilles de la Police du Chablais se sont dès lors rendues sur place et sont entrées en contact avec le jeune congolais. Ce dernier serait sorti armé d’un couteau de cuisine, courant en direction des policiers dans la cage d’escalier. Après lui avoir fait la sommation de s’arrêter en lui disant « stop police », un caporal de la Police du Chablais a fait usage de son arme de service, tirant à plusieurs reprises en direction de l’agresseur. Blessé, le Congolais a été immédiatement pris en charge par les policiers qui ont fait appel aux services sanitaires.

Photo: Giorgi, membre de la rédaction vaudoise de Voix d'Exils

Les funérailles de Hervé. Photo: Giorgi, membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils.

L’incompréhension des parents

Selon les parents de ce jeune père de 27 ans, trois coups de feu ont été tirés. L’un atteignant le défunt sous la hanche, l’autre à la cuisse droite et la dernière balle – mortelle – s’est logée dans son cœur. Selon la maman, Nicole Mandundu, Hervé remontait les escaliers pour fuir les policiers et il n’y a jamais eu affaire du couteau puisque « cette arme n’a jamais été retrouvée ». Son petit frère, âgé de 11 ans, explique, quant à lui, que « Hervé a toujours été respectueux envers lui. C’était quelqu’un de sociable et de chrétien. Même s’il était en colère, ça ne justifie pas qu’il soit mort comme ça ». Le papa Willy Mandundu n’a été informé de la mort de son fils que le lendemain à 10 heures. Ne trouvant pas les mots pour qualifier cet acte dramatique, il explique que sa famille souhaite « laisser la place à la justice pour faire toute la lumière sur l’affaire puisque, pour l’heure, il y a plusieurs versions et nous ne savons plus qui croire. »

Photo: Giorgi, membre de la rédaction vaudoise de Voix d'Exils

Les funérailles de Hervé. Photo: Giorgi, membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils.

Une marche pacifique contre le délit de faciès

Samedi 19 novembre 2016, les amis de Hervé, la communauté congolaise, des associations, des mouvements politiques tels que « SolidaritéS Vaud », le collectif « A qui le tour » et d’autres sympathisants ont défilé à Lausanne en répétant des slogans comme « la vie des Noirs compte aussi » – s’inspirant du mouvement noir américain Black Lives Matter – « La justice pour Hervé », ou « La Suisse c’est nous aussi ». Les rues de la capitale vaudoise étaient noire de monde avec un cortège de 600 personnes selon la police et de de 1’000 manifestants d’après les organisateurs.

Yannick Lema, porte-parole du collectif « A qui le tour » qui représente les communautés africaines du canton de Vaud a déclaré que « lors de la préparation de la manifestation, nous avons mis l’accent sur son caractère pacifique et nous accompagnons la famille dans son deuil dans une démarche de paix ». Ce dernier constate aussi « une discrimination ambiante qui règne actuellement dans le pays » et dénonce « un profilage racial qui n’est pas récent ».

Photo: Giorgi, membre de la rédaction vaudoise de Voix d'Exils

Véronique Kelani. Photo: Giorgi, membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Les funérailles de Hervé

L’enterrement a eu lieu le vendredi 25 novembre à 14 heures au cimetière de Montoie à Lausanne. La communauté congolaise était en nombre car la cérémonie a rassemblé près de 300 personnes : hommes, femmes, amis et anonymes pour rendre un dernier hommage à Hervé. On pouvait lire la tristesse qui creusait les visages de la famille et des proches qui s’est déversée lors de la mise en terre du défunt.

Véronique Kelani, la responsable des mamans de la communauté congolaise, nous livre son impression à l’issue de cette journée tragique. « J’ai vu Hervé grandir et ça me fait trop mal au cœur. Dieu va faire quelque chose pour Hervé parce que c’était un garçon calme et gentil. Toute la communauté congolaise dit non, non, non, non, on ne peut pas tirer sur quelqu’un comme ça à bout portant ! Nous voulons que justice soit rendue !»

Niangu Nginamau

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

 



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