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« Les agents de sécurité faisaient croire à mes filles que les fouilles étaient un jeu »

Shimon Koifman  Morning games... (CC BY-NC-SA 2.0)

Shimon Koifman Morning games… (CC BY-NC-SA 2.0)

Les premiers pas difficiles d’une famille dans un centre d’accueil suisse pour requérants d’asile

Une famille de requérants d’asile d’origine macédonienne avec quatre filles âgées de trois ans et demi à sept ans a rencontré un problème d’adaptation dès son arrivée au Centre de Bremgarten dans le canton d’Aarau. Tout leur était nouveau, les autres demandeurs d’asile, la nourriture et les fouilles systématiques à chaque entrée au centre. Le père de famille, aujourd’hui membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils, a souhaité raconter cette expérience qui, le temps aidant, a fini par s’arranger.

 « Une nouvelle vie venait de commencer pour nous. Les gens avec qui nous étions étaient de cultures différentes. C’était la première fois que nous nous retrouvions dans une telle situation, au point où mes enfants avaient de la peine à s’accoutumer à l’environnement et aux autres enfants. La communication n’était pas facile car il y avait plusieurs communautés linguistiques.

Les contrôles étaient quotidiens dans le centre.  Un jour, de retour d’une excursion à l’extérieur, mes filles ont été très choquées d’avoir été fouillées. Elles ne se rendaient pas compte de ce qui se passait malgré les explications que je leur ai données sur ce que font les agents de sécurité. Ces derniers ont finalement compris que les enfants étaient mal à l’aise et, pour pouvoir continuer leur travail, ils ont dû leur faire croire que c’était un jeu et qu’il ne fallait pas s’inquiéter. Elles s’y sont habituées et ça les amusait à la fin. Si bien qu’après notre transfert dans un appartement, mes filles me demandaient de m’arrêter à la porte pour qu’elles me fouillent à chaque fois que nous rentrions à notre domicile.

Avec ce changement de milieu, elles acceptent progressivement la nourriture locale, elles arrivent également à communiquer et à jouer avec les autres enfants. Elles sont maintenant très heureuses et s’intègrent bien à l’école. Et au final tout le monde a retrouvé le sourire.

Je tiens à remercier infiniment toutes les personnes qui se sont occupées de nous tout au long de notre parcours jusqu’ici ».

 La rédaction valaisanne de Voix d’Exils