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Des délices éthiopiens

Timaj Abdulahi. Photo: Voix d'Exils.

Timaj Abdulahi prépare le samoussa au bœuf et le bajia. Photo: Voix d’Exils.

 

Recettes

Timaj Abdulahi, ancienne rédactrice de Voix d’Exils, nous propose deux spécialités culinaires éthiopiennes, le samoussa au bœuf et le bajia. Ces deux recettes populaires sont régulièrement préparées lors de grandes fêtes familiales et pendant le mois de ramadan.

Samoussa au bœuf

Ingrédients

  • 1 kg de bœuf haché
  • 1 paquet de feuilles de brick de forme rectangulaire
  • 4 oignons
  • 2 gousses d’ail
  • 3 piments verts
  • 100 g de coriandre
  • 1 cuillère à café de sel
  • ½ cuillère à café de paprika
  • 1 cuillère à café de cumin
  • 1 cuillère à soupe d’huile
  • huile pour friture

 Préparation de la farce

  • Dans une poêle, faire revenir la viande hachée à feu vif et laisser cuire pendant 10 minutes.
  • Ajouter les oignons, les gousses d’ail, les piments verts et la coriandre finement émincés.
  • Bien mélanger et laisser cuire à feu doux 10 à 15 minutes.
  • Ajouter le sel, le cumin et le paprika.

Cuisson

  • Répartir la farce dans les feuilles de brick (2 feuilles par samoussa).
  • Procéder au pliage (suivre l’explication notée sur l’emballage).
  • Coller le dernier revers avec de la farine mélangée à de l’eau.
  • Faire dorer dans un peu d’huile 4 minutes de chaque côté.

En fin de cuisson, déposer les samoussas sur une assiette recouverte de papier absorbant afin de retirer l’excès d’huile de cuisson.

 

Le samoussa et le bajia

Le samoussa et le bajia

Bajia

Ingrédients

  • 2 ½ verre de farine de pois chiches
  • 1 oignon
  • 1 gousse d’ail
  • 2 piments verts
  • 50 g de coriandre
  • ½ cuillère à café de sel
  • ½ cuillère à café de paprika
  • 1 ½ cuillère à café de levure chimique
  • huile pour friture

Préparation

La pâte :

  • Mélanger la farine avec de l’eau jusqu’à consistance d’une pâte épaisse.
  • Ajouter tous les autres ingrédients et bien mélanger.
  • Laisser reposer la pâte pendant 10 minutes.

Cuisson

  • Chauffer un peu d’huile dans une poêle à feu moyen.
  • Verser une cuillère à soupe de la pâte dans la poêle et faire cuire 4 minutes de chaque côté.
  • En fin de cuisson, déposer les bajias sur une assiette couverte de papier absorbant afin de retirer l’excès d’huile de cuisson.

 Bon appétit!

Rama

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




« 3 minutes avec Lucia »

Keerthigan Sivakumar recevant son prix.

Keerthigan Sivakumar recevant son prix pour son film « 3 minutes avec Lucia » et Lucia.

«3 minutes avec Lucia» est un court métrage qui dresse le portrait d’une femme sans-papiers qui vit en Suisse depuis 10 ans. Le réalisateur, Keerthigan Sivakumar, étudiant à l’Ecole romande d’arts et communication (Eracom) et ancien rédacteur de Voix d’Exils, s’est vu décerner un prix pour son film, l’an dernier, lors d’un festival organisé par la Berner Beratungsstelle für sans-papiers. Interview.

Quel est votre parcours, votre formation ?

J’ai suivi un cursus scolaire jusqu’au secondaire au Sri-Lanka. Le système est proche du système scolaire anglais. Une fois en Suisse, j’ai commencé à apprendre la langue française et j’ai participé au programme d’activité de l’EVAM  « Voix d’Exils » qui permet à des requérants d’asile d’acquérir des compétences dans le domaine de la communication et du  journalisme.

Début 2014, grâce aux compétences que j’ai pu acquérir dans le domaine du journalisme, j’ai déposé mon dossier pour intégrer ma formation actuelle en communication visuelle à l’Eracom et j’ai été admis. J’avais des lacunes au début, à cause de la langue, puis je me suis amélioré. Il me reste encore des efforts à fournir pour réussir mon travail de diplôme cette année.

Qu’est-ce qui vous a motivé à réaliser ce film « 3 minutes avec Lucia » ?

C’est par le biais d’une amie qui habite à Berne et qui m’avait parlé du festival du court métrage « Film ab » et dont la thématique était l’immigration clandestine. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de réaliser ce film et de participer à ce concours. Cette envie ne vient pas spécifiquement de mon histoire. Je ne connaissais pas de personnes sans-papiers. A travers ma procédure d’asile, j’ai plutôt côtoyé des requérants d’asile, des refugiés et des requérants d’asile déboutés.

C’est quoi la différence entre un sans-papier et un requérant d’asile ?

Le requérant d’asile, c’est une personne qui fait une demande d’asile politique et dont la procédure est en cours. Un sans-papiers est une personne qui n’a pas de statut en Suisse : son existence n’est donc pas connue des autorités. Autrement dit c’est un clandestin.

Affiche du concours

Affiche du concours.

Qu’est-ce que le film nous apprend sur les sans-papiers ?

Le sujet du film est le témoignage de Lucia, une femme sans-papiers, les difficultés qu’elle rencontre au quotidien et le regard de la société vis-à-vis des laissés pour compte. Ce concours a été organisé par une Fondation Suisse alémanique – la « Berner Beratungsstelle für sans-papiers » – qui vient en aide aux personnes sans-papiers.

Quel message voudriez-vous faire passer à travers ce court métrage ?

Simplement, j’aimerais encourager les gens à aller à la rencontre des personnes dont  beaucoup ignorent l’existence et les difficultés qu’elles endurent. Pendant ces trois minutes, face à la camera, je découvre en même temps le récit de ce personnage dont la vie n’a pas fait de cadeaux.

Comment avez-vous trouvé votre personnage principal Lucia ?

C’est à travers une association d’entraide pour les sans-papiers que j’ai pu prendre contact avec Lucia. Ce n’est pas facile de rencontrer des sans-papiers car ils sont très peu visibles. Dès la première rencontre, j’ai compris que c’était la bonne personne. Elle est très naturelle et raconte les choses simplement.

Avez-vous reçu des soutiens pour réaliser ce film ?

Oui, j’ai reçu des soutiens. D’une part, l’association qui m’a permis de rencontrer Lucia qui vivait en Suisse depuis 10 ans. Je lui ai proposé mon projet, elle était d’accord. On a pris rendez-vous pour le tournage et j’ai choisi mon appartement pour tourner. D’autre part, j’ai eu accès à du matériel professionnel grâce à mon entourage. J’ai choisi un cadrage simple, sans effets spéciaux, pour mettre en avant Lucia et son récit.

Qu’est-ce que ça vous fait d’avoir reçu ce prix ?

Je suis très fier et content pour Lucia. Ce prix lui revient, elle est un personnage incroyable. Malgré ce qu’elle endure depuis 10 ans, elle reste positive et garde le sourire. Bref, elle me fascine. Elle est aussi une personne exemplaire qui représente positivement les sans-papiers. Je suis aussi fier de moi, c’est le premier prix que j’ai reçu, c’est la première fois que je reçois un prix reconnu par un jury.

Qu’est-ce qui vous a permis de vous distinguer des autres candidats ?

C’est peut-être la personnalité de Lucia, mais aussi l’originalité et la simplicité avec lequel on a tourné qui a plu au jury. D’ailleurs, une personne du jury a dit : « C’est comme s’il n’y avait rien entre le personnage et la caméra. »

TM

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Infos:

 

 

 

 

 




Les bénévoles valaisans répondent aux défis d’envergure que pose l’accueil des migrants

Christine Bourdin entourée de trois membres de la rédaction valaisanne de Voix d'Exils. Photo: Voix d'Exils.

Christine Bourdin entourée de trois membres de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils. Photo: Voix d’Exils.

« Face à l’afflux actuel de réfugiés en Europe, nous ne pouvons pas rester indifférents ». C’est en ces termes que les Eglises et les mouvements citoyens du Valais ont lancé un appel à la population, le 4 octobre 2015, d’entente avec les autorités cantonales en charge de l’accueil des requérants d’asile.

Le résultat : un immense élan de générosité qu’il faut organiser pour qu’il soit le plus efficace possible. C’est la mission de Christine Bourdin, engagée depuis quelques mois à l’Office de l’asile. Elle a accepté de faire un premier bilan auprès de la rédaction de Voix d’Exils.

Toute simple, souriante et confiante, elle déclare : «La réponse a été très impressionnante ; heureusement, la cellule de coordination était déjà en place, ce qui a permis d’éviter que nous soyons submergés. Et les bonnes volontés qui se sont manifestées sont, dans la plupart des cas, des personnes que la cellule mettra dès que possible en contact avec les services d’encadrement des migrants.»

La tâche d’accueillir les nouveaux arrivants est immense et les besoins sont multiples et variés. Christine Bourdin détaille : «Nous avons besoin de professeurs de français et de salles de cours, de personnes capables d’encadrer les leçons et devoirs d’enfants scolarisés, d’accompagner les personnes dans diverses démarches, comme certains rendez-vous administratifs, les courses, les visites chez le médecin ».

Donner un peu de soi, tout simplement pour créer le contact et boire un café ensemble de temps en temps, c’est déjà faciliter l’intégration. Mais le bénévole n’a pas toute latitude. Il s’agit de respecter absolument, par exemple, la sphère privée des nouveaux arrivants. Christine Bourdin explique : « Le bénévole signe une charte qui précise son engagement et ses limites ».

Cette démarche s’étend sur le court, le moyen et le long terme. En même temps que l’acquisition de la langue française et des règles de vie dans la société suisse, il faut, petit à petit, se pencher sur l’intégration professionnelle des requérants d’asile afin de permettre leur épanouissement, leur indépendance financière et leur contribution à la bonne santé économique de leur pays d’accueil.

Quand nous avons demandé à Christine Bourdin, si nous, requérants d’asile, pouvions également donner de notre temps pour le bénévolat ou pour l’accompagner dans ses présentations, elle a répondu oui avec enthousiasme. Que vive cette cellule qui constitue un véritable pont entre les requérants d’asile et la population valaisanne !

La rédaction valaisanne de Voix d’Exils

Info:

Cliquez ici pour visionner la brillante intervention d’Ibrahim Moumouni, membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils, sur Canal 9 (la télévision régionale valaisanne) à propos de l’engagement bénévole en Valais.




Les hirondelles du bonheur

Image from page 80 of "Nouvelles histoires sur de vieux proverbes;" (1908)  Aucune restriction de droits d’auteur connue.

Image extraite de page 80 des « Nouvelles histoires sur de vieux proverbes; » (1908) Aucune restriction de droits d’auteur connue.

Ouagadougou le 16 janvier 2016. L’action des forces de sécurité lancée contre les auteurs d’attaques djihadistes de l’hôtel Splendid de Ouagadougou et des établissements avoisinants est terminée. L’heure est au bilan… macabre car au moins 29 morts de 18 nationalités, dont deux suisses du canton du valais : Jean-Noël Rey, 66 ans, et Georgie Lamon, 81 ans.

 Deux personnalités qui, après une vie active menée au niveau national et international, s’étaient consacrées au bénévolat, ce qui explique leur présence à Ouagadougou. Ils étaient venus inaugurer la cantine de l’école financée par l’association Yelen, créée justement par Georgie Lamon.

Ce vendredi 29 Janvier 2016, à la Cathédrale de Sion, ils sont presque tous là: parents, compagnons, amis et anonymes. À 10h20, au milieu des sonorités majestueuses des orgues, s’élève dans la nef le chant d’entrée entonné par  le chœur; il porte à lui seul toute la perplexité de cette population rassemblée ici pour rendre hommage à Jean-Noël Rey et Georgie Lamon. Enfants du pays, ils sont tombés loin des leurs, très loin, pour donner leur temps, leur expérience et leur amour.

Pourquoi…pourquoi…pourquoi ? Cri de douleur et de révolte dans les discours qui portent à ce moment-là comme un sentiment d’injustice et de trahison, suite à la disparition de ces hirondelles du bonheur tombées face à la violence aveugle, haineuse et inflammable, qui nous a volé, à tous, la liberté de donner.

Si la réponse au tourbillon d’émotions qui envahit nos âmes meurtries est dans le chant d’entrée «…Tourne vers Lui ton regard… Ecoutons ce qu’il nous dit…», notre victoire, elle, se trouve dans nos cœurs insubmersibles, tellement qu’ils sont remplis d’amour.

 Jyma

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils