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Les chrétiens d’Orient de Suisse s’organisent en association

Photo: rédaction vaudoise de Voix d'Exils

Photo: rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Interview en direct sur Radio Django de deux membres de l’association des chrétiens d’Orient en Suisse

Radio Django poursuit cette année sa collaboration avec Voix d’Exils autour de l’émission « La Rose des vents » qui traite de sujets en lien avec l’intégration des migrants dans la société suisse. Le 19 janvier 2016, Rama Kouria, rédactrice de Voix d’Exils, a invité Madame Rana Kardouh et Monsieur Mazen Almesber – deux membres du Comité de l’Association des chrétiens d’Orients en Suisse – pour parler des buts et des activités de leur nouvelle organisation.

Vous pouvez écouter l’interview en cliquant ici

Infos:

Contact de l’association : asco.st.paul@outlook.com

Site web de Radio Django : http://www.django.fm/

 




Bouche ouverte et oreilles fermées

"Les cris de la mort en Syrie" par Eissa Mousa. peintre Syrien.

« Les cris de la mort en Syrie » par Eissa Mousa. peintre Syrien.

Au début, elle augmenta le volume de la télévision de façon à ce que son enfant ne puisse pas entendre les coups de feu et les explosifs à l’extérieur. Elle entraîna son enfant à fermer son nez et à arrêter de respirer quand passaient les tas d’ordures par leur quartier. Quand il y avait des scènes de torture, elle attira son attention sur des zones lointaines dans la direction opposée en lui disant « regarde, il y a des balançoires là-bas».

Quand  les coups de feu se rapprochèrent d’eux, elle serra son enfant dans ses bras en entourant ses oreilles avec ses mains. Quand la maison de leurs voisins fut détruite et leur chair se répandit partout, elle couvrit les yeux de son enfant avec ses mains. Au moment où elle prit son enfant en dehors des ruines, ses yeux, ses oreilles, son nez, sa bouche, ses mains étaient ouverts, de sorte à ce qu’elle n’eut plus besoin de les fermer à nouveau. Elle ouvrit alors la bouche et fit un cri si fort que le monde entier l’entendit. Mais il fut si perçant que l’humanité dut fermer à son tour ses oreilles.

Ibrahim Rami

Membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils




Trois femmes créent J’change: une association pour l’accueil des migrants

L'association J'change. Photo: rédaction vaudoise de Voix d'Exils

L’association J’change. Photo: rédaction vaudoise de Voix d’Exils.

Inspirée par la citation de Ghandi « Sois le changement que tu veux voir dans le monde », l’association J’change a tenu dimanche 10 janvier 2016 sa première Journée solidaire. L’occasion de partager avec des requérants d’asile un repas canadien entre gens d’ici et d’ailleurs, d’échanger, d’écouter de la musique, de danser et de jouer à l’Espace Jaykay de Carrouge (VD). Rencontre avec les trois fondatrices.

Cette journée solidaire avait pour objectif de tisser des liens harmonieux entre les migrants et la population locale. Un repas canadien a réuni une cinquantaine de personnes dont une majorité de familles syriennes. Après le houmous, le mtabal syrien et le saumon norvégien en entrée, les personnes présentes ont partagé le kebab blsenieh syrien, la goulache autrichienne et le hachis parmentier français, avant de terminer en douceur avec des desserts syriens comme le halaweh jobn et le namoura. Le tout, animé par un joueur d’Oud, instrument à cordes pincées oriental, qui a su charmé son auditoire avec un répertoire arabe ainsi que le partage de danses moyen-orientales.

La journée était organisée par les trois femmes à l’origine de la création de l’association J’change : Karen Hafsett Nye, Norvégienne, responsable de l’espace JayKay, Rana Kardouh, Syrienne, ingénieure civile et enseignante en langue arabe, et Anne-Marie Zoé Fuchsluger, Autrichienne, travaillant dans la domaine de la communication.

(de gauche à droit) Karen Hafsett, Anne-Marie Zoé Fuchsluger, et Rana Kardouh les trois fondatrices de J'change en compagnie de Rama Kouria, rédactrice de Voix d'Exils (deuxième à partir de la droit)

(de gauche à droit) Karen Hafsett, Anne-Marie Zoé Fuchsluger, et Rana Kardouh les trois fondatrices de J’change en compagnie de Rama Kouria, rédactrice de Voix d’Exils (deuxième à partir de la droit)

Après avoir fait l’amer constat que la situation dans certaines régions du monde ne faisait qu’empirer, Karen et Anne-Marie ont décidé de réagir. Touchées par les récits de familles qui quittent leur pays et entament un long et périlleux voyage pour trouver un nouveau foyer et la sécurité, elles se sont posées la question suivante : « Que pouvons-nous faire ici et maintenant ? » Elles se sont alors tournées vers Rana, leur voisine syrienne. «La première chose à faire, c’est de bien les accueillir ! », leur a-t-elle répondu. « Ce n’est pas seulement les Syriens, mais tous les réfugiés – d’où qu’ils viennent – que l’on doit aider avec beaucoup d’amour et de générosité. Nous sommes convaincues que la diversité des cultures est une richesse pour la Suisse. » précise Karen.

L'association J'change. Photo: rédaction vaudoise de Voix d'Exils

L’association J’change. Photo: rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Association simple, non religieuse et apolitique,  J’change s’est donné comme objectif de réfléchir aux besoins des migrants et d’agir pour mettre en place un accueil généreux et adéquat. En période de Noël, le trio a distribué des jouets à de petits syriens ayant trouvé refuge dans la région lausannoise, ainsi que des habits pour le foyer EVAM (Etablissement vaudois d’accueil des migrants) de Crissier.

Actuellement, J’change organise une collecte afin d’offrir aux personnes qui en ont besoin des billets de bus pour leur permettre de retrouver de la liberté de bouger. Parce que la possibilité de se déplacer constitue l’une des bases d’une bonne intégration.

L'association J'change. Photo: rédaction vaudoise de Voix d'Exils

L’association J’change. Photo: rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Les trois prochaines Journées solidaires auront lieu le 24 avril, 19 juin et 20 octobre prochains à Carrouge.

Rama

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Infos

Pour faire un don à J’change pour sa collecte :

Association Jchange

CCP 14-675897-2

IBAN CH13 0900 0000 1467 5897 2

1084 Carrouge

Pour contacter l’association : 

Retrouvez l’association sur  Facebook ou contactez directement Karen Hafsett Nye – Espace JayKay – Route de l’Ecorcheboeuf  20 – 1084 Carrouge.

Tél. 079 239 69 87

jchange.ch

 




Bonne année 2016 !

Lever de Soleil sur le Nil. Une photo de Remi Jouan (CC-BY-SA 3.0)

Lever de Soleil sur le Nil. Une photo de Remi Jouan (CC-BY-SA 3.0).

La rédaction intercantonale de Voix d’Exils vous souhaite une belle, heureuse et palpitante année 2016!

La rédaction intercantonale de Voix d’Exils

 




Mon mari

Avin Anes et son mari. Photo: rédaction neuchâteloise de Voix d'Exils

Avin Anes et son mari. Photo: rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils.

Portrait d’un homme gentil

Mon mari et moi, nous nous sommes rencontrés il y a 10 ans et nous avons vécus des jours doux et rudes ensemble, dans la partie kurde de la Syrie.

Nous avons eu trois enfants et nous étions ensemble pour tous les moments de notre vie.

Avin Anes et son mari. Photo: la rédaction neuchâteloise de Voix d'Exils

Avin Anes et son mari. Photo: la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils

Mon mari est caractérisé par l’honnêteté, la franchise et par son écoute, il a toujours des mots gentils pour moi.

Il arrive parfaitement à diviser son temps entre son travail, ses obligations envers les enfants et pour moi également. Il me dit toujours que les femmes ne sont pas les seules responsables de la famille.

Il est logique dans ses exigences et il m’aide beaucoup à la maison. Il est sincère, il écoute et sait résoudre les problèmes conjugaux.

Donc, nous étions toujours ensemble et très unis, même en période de crise, quand nous avons perdu notre fils de 7 ans pendant la guerre. Nous avons dû quitter notre maison et notre ville et partir pour vivre dans un nouveau pays.

Alors même qu’il y a des différences de vues entre nous, nous nous comprenons et nous acceptons les idées de l’autre. Nous trouvons toujours des solutions par le débat et le dialogue.

Notre désir maintenant est de continuer de vivre ensemble, de retrouver une vie tranquille et une stabilité après les importantes perturbations que nous avons subies suite aux pressions de la guerre.

Avin Anes

Membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils