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Marche solidaire à Sion

Photo: rédaction valaisanne de Voix d’Exils.

Photo: rédaction valaisanne de Voix d’Exils.

Les interrogations de Souwayba

Pour mobiliser la vague émotionnelle provoquée par la détresse des migrants qui doivent survivre à la mer et aux frontières, Myriam Darioli Bongi, du parti des Verts valaisans et Anne-Christine Willa d’Amnesty International pour le Valais central ont appelé à une marche silencieuse de soutien aux migrants en ville de Sion, le 7 octobre dernier dans la soirée.  

Le parcours reliait la Place de la Planta à celle du Scex. Cette manifestation a vu la participation de certains partis politiques de sensibilité de gauche, des institutions religieuses, des ONG et associations actives dans le domaine de l’asile sans oublier tous les autres anonymes que la condition humaine ne laisse pas indifférents.

Photo: rédaction valaisanne de Voix d’Exils.

Photo: rédaction valaisanne de Voix d’Exils.

Fait marquant : beaucoup d’enfants ont participé à cette marche. Les manifestants brandissaient des pancartes portant des messages forts pour la protection de la dignité humaine, le respect des droits humains, à l’image de ces deux messages portés par la jeune Souwayba (huit ans) et son papa, dont l’un revendique « Davantage de voies sûres et légales vers l’Europe ! », et l’autre scandant « Stop aux noyades en mer Méditerranée ! »

L’intérêt que porte la petite Souwayba à cet évènement se percevait dans les questions qu’elle posait à son papa, même si elle n’appréhende pas encore la totalité la problématique de l’immigration :

Que veut dire « des voies sûres et légales » ?

Que faut-il faire pour que les noyades s’arrêtent ?

A chaque humain d’y répondre.

La rédaction valaisanne de Voix d’Exils




Le CSP recherche des bénévoles

Votre temps n’a pas de prix, il a de la valeur ! Offrez-le !

Vous n’avez pas encore d’emploi ? Vous êtes à la retraite ? Vous venez d’arriver dans le canton de Vaud ? Vous avez tout simplement un peu de temps à offrir et vous partagez les valeurs de solidarité du CSP ?

Vous aimez la vente, la mode, la brocante, les livres ? Vous êtes bricoleur ?
Vous êtes un spécialiste : de bijoux, d’antiquités, de pièces de monnaie, d’armes anciennes, ou autre? Venez, quelques heures par mois, nous aider à estimer certains objets !

Le CSP a besoin de vous ; rejoignez une de nos équipes de travail conviviales et participez à des projets concrets et utiles! Le bénévolat permet de valoriser votre savoir-faire et vos qualités humaines tout en vous ouvrant de nouveaux horizons.

Toutes les informations sur http://www.csp.ch/vd/benevolat/

 




فم مفتوح وآذان مغلقة

"The cries of death" by Eissa Mousa, syrian painter.

« The cries of death » by Eissa Mousa, syrian painter.

في البداية عمدت إلى رفع صوت التلفاز بحيث يعلو على أزيز الرصاص وأصوات الإنفجارات في المناطق المجاورة. دربت طفلها على سد أنفه وقطع التنفس بينما يجتازون أكوام القمامة المنتشرة في الحي عند مصادفتهم لمشاهد التعذيب كانت تشير إلى منطقة بعيدة في الاتجاه المعاكس وتقول لطفلها: »ثمة مراجيح هناك! ». مع اقتراب صوت الرصاص من منزلهم صارت تحضن طفلها وتغطي أذنيه براحتيها. عمدت إلى تغطية عيون الطفل بكفيها عندما تدمر بيت جيرانهم وانتشرت أشلاؤهم في كل مكان . عندما أخرجت طفلها من بين الأنقاض كانت عيونه مفتوحة وأذنيه كذلك وأنفه وفمه ، ولم يكن ثمة داعٍ لإغلاقها. فتحت فمها وأطلقت صرخة عظيمة لدرجة أن سمعها العالم بأسره، ولكنها كانت صرخة قوية لدرجة أنهم احتاجوا إلى تغطية آذانهم براحات أكفهم!

رامي الابراهيم




Open mouth, closed ears

"The cries of death" by Eissa Mousa, syrian painter.

« The cries of death » by the syrian painter Eissa Mousa.

At the beginning, she turned the television up so her child would not hear the gunshots and explosives nearby. She trained her child to close his nose and stop breathing as they passed by the piles of garbage in their district. When there were scenes of torture, she pointed out to a far area in the opposite direction saying: “there are swings there ». As gunshots became closer, she hugged her child putting her hands around his ears. As their neighbor’s house was destroyed and their flesh was spread everywhere, she covered her child’s eyes with her hands. When she was taking her child out of the wreckage, his eyes, his ears, his nose, his mouth and his hands were all open, and there was no need to close them anymore. She opened her mouth and did a loud scream, so everybody all around the world could hear her, but it was so loud that they needed to close their ears.

Ibrahim Rami

Membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils




Pour moi, la vie continue…

Mama Africa dans son jardin.

Mama Africa dans son jardin.

Visages de l’asile

C’est dans « son » jardin potager situé derrière le centre du Botza à Vétroz que nous avons rencontré Paulina, affectueusement appelée ici Mama Africa. Noire de peau, elle est de taille moyenne et vive dans ses gestes. En ce matin de début d’automne, vêtue d’une robe pagne de couleur vive, elle accueille la rédaction valaisanne de Voix d’Exils. 

Née en Angola voici septante-quatre ans, Paulina est mariée selon la tradition de sa tribu à un homme choisi par ses parents. Les deux arrivent en Suisse en 2007, fuyant les violences politiques liées à la guerre civile qui sévit dans leur pays. Ensemble, ils suivent le parcours du demandeur d’asile et ils sont transférés à Martigny où Paulina réside toujours.

La mélancolie que l’on peut de temps à autre percevoir sur son visage est le fruit des événements douloureux qu’elle a traversés. Deuxième née dans une fratrie de sept enfants, elle-même sept fois mère, elle ne peut pas dire aujourd’hui exactement combien de ses enfants sont encore en vie. Une chose est certaine, elle a perdu son fils aîné, militaire mort au combat. Dans la tourmente qui a suivi, les autres ont fui le pays. C’est à son arrivée en Europe qu’elle retrouve la trace de trois d’entre eux en France, en Belgique et en Suisse. Mais des autres qu’en est-il ? « Je n’ai aucune nouvelle » lâche-t-elle d’une voix à peine audible. Le sort s’acharnera encore sur elle car la mort frappe coup sur coup son époux malade et sa meilleure amie : «C’était dur, …très dur c’est vrai … mais pour moi, la vie continue ».

Nous avons voulu en savoir plus sur cette femme dont la douleur n’a pas eu raison de l’espérance.

Voix d’Exils: Comment vous sentez-vous aujourd’hui, seule dans votre studio ?

Mama Africa : A la mort de mon mari j’ai eu le sentiment d’avoir échoué et je suis restée plusieurs semaines enfermée dans mon studio à culpabiliser. C’est auprès de mon amie Jacqueline que j’ai trouvé une oreille attentive, ce qui m’a permis d’évacuer ma souffrance. Vous comprenez donc pourquoi j’ai ressenti sa mort survenue quelque temps après comme un frein au bonheur.

Comment vous sentez vous aujourd’hui?

(elle sourit) J’ai eu beaucoup de chance de rencontrer ici des personnes qui ont été attentives à mon état. Je pense particulièrement à mon assistante sociale qui a mis fin à ma solitude en m’inscrivant au programme d’occupation du Botza. A l’Espace femme, je me suis sentie tout de suite acceptée et l’ambiance dans le groupe a fait le reste. Dès lors, j’ai réappris à rire et à parler de tout et de rien, bref à sortir la tête de l’eau. Vous voyez, je suis encore active et me consacre au maraîchage dans un bout de terre que le centre a mis à ma disposition et où je produis des légumes bio. Les autres jours, étant doyenne de ma communauté, je suis sollicitée et bien entourée.

Concrètement, qu’attendez-vous des autorités suisses?

Je souhaiterais que les autorités suisses me permettent de circuler librement sur le territoire européen pour aller à la rencontre de mes enfants  établis en France et en Belgique.

Nous avons entendu parler d’un projet d’occupation pour personnes  âgées qui serait mis en place par le délégué à l’intégration de la mairie de Martigny. Accepteriez-vous d’y participer?

Je suis ouverte à toute proposition qui me permette d’être active et de partager mon expérience.

La rédaction valaisanne de Voix d’Exils