1

Malgré son mépris absolu pour les droits de l’homme, la Chine devient membre du HRC

Un dessin produit par la rédaction neuchâteloise de Voix d'Exils.

Un dessin réalisé par Gonch, membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils.

«Tous les êtres humains naissent et demeurent libres et égaux en droits», affirme la première phrase du préambule de la Déclaration universelle des droits de l’homme. L’Assemblée générale des Nations Unies a trahi ce principe fondateur en nommant la Chine 47ème membre du Conseil des droits de l’homme (HRC).

Le Conseil des droits de l’homme (HRC) est le principal mécanisme des Nations Unies pour la promotion et la protection des droits de l’homme. Pourtant, le 12 novembre 2013, lors de sa 68ème session, l’Assemblée Générale des Nations Unies a décidé de faire entrer la Chine – considérée comme l’un des plus grands violateurs des droits humains– en tant que 47ème membre du HCR. Cette décision pose la question de la crédibilité et de la viabilité de cette institution censée être la gardienne et la promotrice des droits humains.

Manipulations politiques et économiques

L’entrée de la Chine au HRC a déçu et consterné non seulement les Tibétains et leurs partisans, qui ont fait campagne contre cette nomination, mais aussi toutes celles et ceux qui chérissent les droits de l’homme. Quand l’offense aux droits de l’homme est délibérée, lorsque l’homme fou prétend être sage, quand le non-respect des droits de l’homme par la Chine est volontairement ignoré, quand la Chine, grâce à ses manipulations politiques et économiques, a trouvé sa place au HRC, l’accumulation de ces signaux nous dit qu’il est temps de se réveiller.

La Chine: l’un des plus grand agresseurs des droits de l’Homme

N’oublions pas que plus d’un million de Tibétains sont directement ou indirectement morts suite à l’occupation brutale du Tibet par la Chine. 6000 monastères ont été détruits selon International Campaign for Tibet. De nombreux Tibétains sont toujours emprisonnés, notamment dans la tristement célèbre prison de Drapchi à Lhassa, la plus grande du Tibet. Le journal tibétain Phayul affirme que, depuis 2009, 126 personnes se sont immolées, une des plus hautes formes du sacrifice pour les Tibétains. Pourquoi se sont-elles immolées? La Chine doit une explication.

Lorsque la Chine est l’un des six États considérés par les observateurs des droits de l’Homme comme les plus grands agresseurs des droits humains, son entrée au HRC blesse la crédibilité des observateurs internationaux des droits humains. «C’est un jour noir pour les droits de l’homme [….] Élire la Chine comme juge en matière de droits de l’homme au niveau mondial c’est comme demander à un renard de garder des poules» a souligné Hille Neuer, directeur de l’ONG UN Watch et spécialiste des droits de l’Homme.

Dans sa déclaration officielle, le gouvernement tibétain en exil a exhorté les États membres de l’ONU à tenir la Chine pour responsable des incessantes violations des droits de l’homme au Tibet et responsable vis-à-vis des engagements qu’elle a pris.

L’omnipotence chinoise

53 années ont passé depuis l’occupation brutale du Tibet par la Chine. Aujourd’hui, elle est devenue très puissante: chaque nation poursuit une politique d’apaisement de ses relations avec la Chine et craint de la déranger parce que cela pourrait avoir un impact négatif sur ses exportations. Cela met les Tibétains dans une situation abyssale. La question du Tibet n’est pas un problème seulement pour les Tibétains, mais aussi pour le monde entier car le Tibet est considéré comme le quatrième plus grand réservoir d’eau douce de la planète du fait de sa couverture de glace.

Le fait que la Chine ait trouvé sa place dans le HRC signale t-il un nouvel engagement de sa part? Nous ne pouvons que l’espérer. Mais, pour les Tibétains, il est temps de s’unir et de s’élever contre les violations des droits humains au Tibet.

Gonch

Membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils