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«Faites ce que je dis mais pas ce que je fais !»

Une caricature signée Voix d'Exils

Une caricature signée Saras, membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils.

Le 9 février prochain, le peuple suisse se prononcera sur plusieurs initiatives, dont celle de l’UDC intitulée « Contre l’immigration de masse » qui vise à introduire le plafonnement des titres de séjour pour toutes les catégories d’étrangers. Il est peut-être bon de rappeler quelques jours avant cette date cruciale, quatre scandales qui ont éclaboussé des élus UDC ces dernières années. A croire que même les élus UDC peuvent difficilement se passer… de main d’œuvre étrangère.

Décembre 2013 : le conseiller national Zurichois Hans Fehr est accusé d’avoir employé au noir une requérante d’asile Serbe.

On apprend par la RTS, le 16 décembre 2013, que le conseiller national UDC Hans Fehr et sa femme sont accusés d’avoir employé au noir une requérante d’asile serbe en qualité de femme de ménage. Cette affaire avait été rendue publique par la NZZ am Sonntag. Aujourd’hui, après la plainte déposée contre Monsieur Fehr et son épouse par l’Office de l’économie et du travail du canton de Zurich, l’affaire suit son cours.

Novembre 2013 : le conseiller aux Etats UDC Glaronnais This Jenny éclaboussé par une affaire de sous-enchère salariale impliquant au moins quatre ouvriers Polonais.

Dans son édition du 13 novembre, 20 minutes dévoile que le syndicat Unia dénonce un cas de sous-enchère salariale sur le chantier de l’Intercontinental de Davos. Cette affaire implique notamment la société Toneatti SA – présidée par le conseiller aux Etats UDC Glaronnais This Jenny – qui partageait le mandat d’origine du chantier avec l’entreprise Baulink SA. Il s’avère que quatre ouvriers Polonais avaient été recrutés dans leur pays et employés comme faux travailleurs indépendants. Ils n’avaient pas été payés depuis leur engagement datant du mois de juillet 2013. Monsieur Jenny a affirmé ne pas avoir connaissance de la situation et que la responsabilité reposait sur l’entreprise de plâtrerie qui dirigeait les travaux et qui avait été déclarée entre temps insolvable. Toneatti SA et Baulink SA ont accepté de s’acquitter rétroactivement les salaires impayés.

Octobre 2008 : le conseiller national UDC Coirien Luzi Stamm éclaboussé par une affaire d’abus de pouvoir impliquant une femme de ménage Malaisienne.

En octobre 2008, le Beobachter révèle que les parents du conseiller national UDC Luzi Stamm ont engagé en 1999 une Malaisienne, mère seule avec trois enfants à sa charge, en qualité d’employée de maison. En 2007, elle touche un salaire mensuel de CHF 3000.- pour 36 heures de travail hebdomadaire. De mars à octobre 2008, elle travaille 72 heures par semaine pour le même salaire. Elle dénonce ce cas d’abus au Prud’hommes de Baden qui clôt l’affaire, étant donné qu’elle avait « accepté de son plein gré » ses nouvelles conditions de travail.

Juillet 2001 : Le conseiller national UDC et agriculteur Vaudois Jean Fattebert inculpé pour avoir employé des travailleurs au noir dans son exploitation.

Le 20 Juillet 2001, le site d’information Swissinfo révèle que l’élu UDC Vaudois est inculpé pour infraction à la loi fédérale sur le séjour et l’établissement des étrangers. Ce dernier a reconnu avoir employé plusieurs années durant quatre Polonais sans permis de travail. Ces derniers avaient néanmoins été annoncés à l’administration fiscale et payaient l’impôt à la source ; ils étaient également au bénéfice d’une assurance maladie et accident. Le fils de Monsieur Fattebert a aussi été accusé d’avoir facilité le séjour illégal de personnes étrangères et de les avoir employées illégalement en 2000.

Bamba

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




«Lorsque toutes les communautés étrangères se montrent solidaires pour une cause juste, l’impact est bien plus fort»

Gianfranco di Grogorio, président de la Feneci. Photo: Voix d'Exils

Gianfranco di Grogorio, président de la Feneci. Photo: Voix d’Exils.

La Fédération Neuchâteloise des Communautés Immigrées (la Feneci) est une association à but non lucratif qui a été créée en 2010. Elle rassemble les associations des migrants du canton de Neuchâtel et vise à améliorer le dialogue et l’échange entre les Neuchâtelois et les migrants dans le canton qui représentent environ 145 nationalités. Son président, Gianfranco di Grogorio, un Suisse d’origine italienne, établi à Neuchâtel depuis 1965, répond aux questions de Voix d’Exils.

Voix d’Exils : Pourquoi la Feneci a-t-elle été créée ?

Gianfranco di Grogorio: J’ai toujours milité dans la Colonia Libera Italiana, une fédération présente en Suisse depuis 70 ans qui regroupe une cinquantaine d’associations italiennes. Quand les premières vagues d’immigrés italiens, puis espagnols, sont arrivées en Suisse dans les années 60, l’intégration dans le travail et dans la société posait problème pour ces deux communautés. Fort de cette expérience, nous avons décidé de constituer en 2010 une fédération d’associations afin de défendre nos droits d’immigrés. La Colonia Libera Italiana de Neuchâtel a alors contacté différentes associations d’immigrés pour sensibiliser ses membres à propos de l’importance d’agir ensemble. Lors de nos rencontres, nous évitons d’évoquer les problèmes religieux ou politiques relatifs à nos pays d’origines et favorisons le dialogue afin de permettre une meilleure intégration des migrants dans le travail, la société ou dans d’autres domaines.

Quelles sont les missions principales de la Feneci ?

Actuellement, nous luttons pour permettre à des immigrés de deuxième génération tels que des Africains noirs ou originaire du Maghreb, des Turcs ou des Kosovars d’accéder à des postes de travail au sein de l’État au niveau communal et cantonal. Actuellement, la majorité des immigrés occupant des postes aux niveaux communal et cantonal sont des espagnols et des italiens de première génération. Nous pensons que cette situation doit changer et que la loi fédérale sur l’intégration visant à inclure la population étrangère au tissu économique, social et culturel de la Suisse doit être appliquée. Nous souhaitons que le Conseil d’État neuchâtelois sensibilise les employeurs du canton afin que les immigrés soient davantage considérés en fonction de leurs capacités professionnelles et au regard de leurs origines.

Quelles actions concrètes ont été menées par la Feneci pour la défense des droits des immigrés ?

On organise, par exemple, des conférences de presse, comme celle tenue avant la fin de l’année 2012, pour dénoncer le manque de volonté des employeurs à embaucher les immigrés, surtout les Africains noirs ou du Maghreb. A cette occasion, nous avions rencontré le Conseil d’État et le responsable cantonal des ressources humaines pour solliciter leur intervention auprès des employeurs locaux afin qu’ils engagent des personnes migrantes. Nous espérons que d’ici quelques mois, nous verrons des résultats positifs.

La Feneci défend aussi les droits des immigrés en procédure d’asile ?

Les requérants d’asile sont soumis à la loi fédérale sur les étrangers et l’intégration que le canton doit respecter. On aimerait aussi approfondir la problématique de la défense des droits de requérants d’asile dans le canton de Neuchâtel. C’est cependant difficile, parce que le canton défend sa position en s’abritant derrière la loi fédérale. Nous pensons néanmoins que le canton peut faire un effort supplémentaire en faveur des requérants d’asile. Il y a la loi fédérale et l’application de ladite loi. Recevoir les gens dignement, le canton peut le faire. Nous, on ne défend pas les délinquants et tous les requérants d’asile ne sont pas des délinquants. Il suffit qu’une personne commette une déviance sociale et toute sa communauté est accusée. Ce stéréotype doit être combattu avec le soutient des autorités en place. Déjà dans les années 60, quand un Italien faisait une «connerie», on disait que tous les italiens faisaient des  «conneries».

Si la Feneci est saisie d’un cas de discrimination à l’embauche, que fait-elle ?

Pour répondre à cette question, je vais vous exposer un exemple concret : la candidature d’un juriste africain habitant la ville de La Chaux-de-Fonds. Sa candidature a été rejetée par un employeur alors que nous étions convaincus qu’il avait la capacité et l’aptitude de satisfaire le cahier des charges du poste en question. Grâce à notre intervention – soutenue par le Service de la cohésion multiculturelle (le COSM) – cette personne a été finalement embauchée.

La Feneci fédère combien d’associations de migrants ?

Nous fédérons une dizaine d’associations et notre but aujourd’hui est d’augmenter notre visibilité. La principale difficulté que nous rencontrons est de fédérer les associations. Nous devons renforcer notre réseau et nous soutenir les uns et les autres, ce indépendamment de nos origines. C’est normal qu’un Noir ou un Magrébin soient frères. Mais lorsque toutes les communautés étrangères se montrent solidaires pour une juste cause, l’impact est bien plus fort.

En trois ans d’existence, quel bilan tirez-vous de l’action de la Feneci ?

Le bilan est satisfaisant, mais on doit faire plus. On doit se renforcer. La force qu’on a à l’extérieur est inversement proportionnelle à l’intérieur. Nous sommes en train de travailler sur deux plans: la question du travail des immigrés et le renforcement de notre organisation.

Avez-vous un message pour les Suisses qui ont des préjugés envers les immigrés ?

L’immigration est une richesse culturelle et économique. Il ne faut pas faire comme autrefois, c’est-à-dire les Européens appréciaient les bras pour travailler sans vraiment se soucier que derrière ces bras, il y avait des hommes, des femmes et des enfants. Le gouvernement suisse doit comprendre que la Suisse dans 40 ans, 30 ans et même dans 20 ans aura besoin de gens qui travaillent pour produire les richesses du pays. Afin que cette main d’œuvre soit efficace et compétente, des efforts doivent être entrepris pour intégrer et respecter les personnes migrantes, mais également les considérer comme des citoyens à part entière.

Propos recueillis par :

Paul Kiesse
Journaliste, membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils

Infos:

Fédération neuchâteloise des communautés immigrées (Feneci)
c/o Gianfranco di Grogorio
Rue du Tertre 32
2000 Neuchâtel
E-mail: g.degrogorio@net2000.ch
Tél: 0794188140

Cliquez ici pour obtenir la loi fédérale sur les étrangers et l’intégration




«L’action de l’association Sénevé permet aux femmes migrantes de retrouver la confiance en leurs capacités»

Christelle Rochat, fondatrice de l'association Sénevé. Photo: Voix d'Exils

Christelle Rochat, fondatrice de l’association Sénevé. Photo: Voix d’Exils.

L’association lausannoise Sénevé repose sur les épaules de Christelle Rochat, éducatrice sociale. Aidée par une équipe de bénévoles, cette Suissesse propose depuis 2009 un atelier cuisine, des cours de langue française et une aide administrative à une cinquantaine de migrantes. Rencontre avec une femme de cœur et d’action.

Voix d’Exils: D’où vous vient le goût du travail social avec les femmes migrantes ?

Christelle Rochat: Lors d’un voyage en Afrique, qui a duré deux ans, j’ai fait la connaissance d’Africaines avec lesquelles j’ai eu de très bons contacts. A mon retour en Suisse, en parallèle à ma formation d’éducatrice, j’ai travaillé dans une unité d’accueil pour écoliers qui recevait des enfants de deux à dix ans. J’ai alors été en contact avec une maman indienne dont le mari travaillait dans une grande boîte. C’était une famille aisée et sans problème, sauf que son mari ne lui laissait aucune liberté. Puis j’ai rencontré d’autres femmes en difficultés.

Qu’est-ce qui vous a surpris dans cet accompagnement ?

J’ai pris conscience qu’une partie de leur souffrance venait de leur incapacité à lire en français et à comprendre les mécanismes de l’argent. Souvent, elles avaient des dettes simplement parce qu’elles ne savaient pas lire les factures et ne savaient donc pas quoi en faire. Elles payaient tout et n’importe quoi. Si on leur donnait des bulletins de versement pour faire un don à la Chaîne du Bonheur, par exemple, elles avaient peur, alors elles payaient sans savoir ce qu’elles payaient.

C’est à ce moment-là que vous avez décidé de vous engager professionnellement ?

Arrivée au terme de ma formation d’éducatrice sociale, je me suis mise à la disposition de l’église évangélique comme éducatrice sociale pour m’occuper des femmes. Le quartier lausannois de la Borde proposait déjà des activités pour les enfants, mais l’église cherchait quelqu’un pour s’occuper des femmes seules qui ne sortaient pas. C’était en octobre 2009. L’association Sénevé, que j’avais entre temps créée, accueillait à ses débuts quatre femmes, puis elle s’est agrandie au fil du temps et, aujourd’hui, il y en a une cinquantaine. Nous répondons donc à un besoin précis.

En quoi consiste l’aide de Sénevé ?

Nous aidons les femmes à sortir de chez elles, à rencontrer d’autres femmes et à ne pas rester seules.

Parlez-nous de l’évolution des demandes…

Au début, l’idée était de se réunir et de favoriser des rencontres. Petit à petit, il y a eu des demandes pour écrire des lettres, s’adresser aux assurances maladies, se rendre chez le médecin, pour rechercher du travail et un logement. J’ai dû faire un tri dans ces demandes. Pour la recherche de travail ou de logement je n’ai pas les ressources suffisantes, alors j’ai orienté mon action dans les domaines dans lesquels je pouvais apporter mon aide.

Quelles activités proposez-vous ?

Nous proposons un atelier de cuisine et un cours de français par semaine, ainsi qu’une aide administrative pour écrire des lettres, contracter des assurances maladies, les accompagner chez le médecin s’il y a besoin.

A quelles difficultés sont confrontées les migrantes ?

L’une des difficultés c’est qu’il y a des lois qu’elles ne connaissent pas et surtout elles ont peur parce qu’elles ne savent pas ce qu’elles ont le droit de faire et ce qu’elles n’ont pas le droit de faire. Et puis l’autre difficulté, c’est de trouver du travail et de trouver un appartement.

La population migrante dont vous vous occupez a-t-elle changé depuis que vous avez créé Sénevé?

Au départ, c’était surtout des femmes Africaines. Mais, avec le temps, on reçoit davantage de femmes arabes qui viennent du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie, de la Turquie, de l’Afghanistan ou du Liban. Ça dépend surtout des horaires, de comment les femmes bougent ou travaillent. Par exemple, les Africaines qui étaient là au début n’avaient pas de travail et, entre temps, elles ont trouvé un emploi et ne viennent plus.

Cela vous apporte-t-il une grande satisfaction ?

Oui, l’action de l’association permet aux femmes migrantes de retrouver la confiance en leurs capacités et grâce à cela, elles peuvent trouver du travail !

Quelle est l’origine du nom Sénevé ?

Le sénevé est le grain de la plante de moutarde. On dit dans la Bible que c’est le plus petit des grains. Mais quand il germe et grandit, il donne la plus grande des plantes aromatiques. A l’image du sénevé, on a commencé tout petit mais plus on grandit, plus on a d’impact.

Quelle est l’importance de l’apprentissage de la langue ?

C’est vrai que si les migrantes ne parlent pas le français, trouver du travail n’est pas facile. Mais il en y a beaucoup qui parlent français et qui ne trouvent pas de travail car c’est difficile quand on n’est pas en possession d’un permis B.

Que proposez-vous aux femmes qui ont des enfants et qui veulent suivre les cours de français ?

On essaie juste de trouver une personne qui garde les enfants pendant les cours de français. Mais, pour l’instant, on n’a pas beaucoup de possibilités, donc on permet aux dames de venir avec leurs enfants aux cours, ce qui n’est malheureusement pas très adéquat.

Travaillez-vous avec d’autres associations ?

Le Sénevé s’occupe des femmes, Quartier libre s’occupe des enfants de la Borde et les deux sont regroupées au sein de l’association MC4. Nous sommes en contact avec AICLA BORDE, une association interculturelle, laïque et apolitique du quartier de la Borde, avec la PJB (Permanence Jeunes Borde) qui nous prête les locaux où nous faisons la cuisine, avec l’église évangélique du réveil, avec beaucoup d’autres associations comme CARITAS par le biais du CARL (Colis alimentaires région Lausannoise) qui nous donne un peu de nourriture et aussi les cartes CARITAS pour les dames.

Comment voyez-vous l’avenir du Sénevé ?

J’aimerais que nous soyons ouverts du lundi au vendredi avec plusieurs ateliers, que les femmes puissent venir tous les jours et qu’on ait la possibilité de garder les enfants.

Alors il vous faudra des subventions ?

Exactement. Je suis en train de préparer un dossier pour atteindre ces objectifs.

Propos recueillis par :

DG

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Informations :

Association Sénevé

Adresse : Rue de la borde, 49 bis, 1018 Lausanne

Tél. 078 724 84 79

Heures d’ouverture :

Lundi: 14h-17h

Mercredi: 10h-15h

 

 




التاريخ حقيبتنا لرحلة المستقبل

الأسد المجنح، الفن الآشوري. غلين نيلسون (CC BY-NC-SA 2.0)

الأسد المجنح، الفن الآشوري. غلين نيلسون
(CC BY-NC-SA 2.0)

تعددت في عام ٢٠١٠ زياراتي لدمشق بسبب مرض الوالدة، فكنت أعود من باريس بمعدل مرة كل شهرين لإقامات قصيرة. ومما أثار فضولي واستغرابي آنذاك هو ما

كنت أراه في مطار دمشق كلما أشرفت على المغادرة، كنت أُفاجأ في كل مرة بصفوف طويلة أمام شبابيك وزن الحقائب، وعربات كثيرة تحمل جميعها حقائب متشابهة، وبأعداد كبيرة، وأناس كثيرون، كبار وأطفال وشيوخ يحملون جميعاً أكياس « نايلون » متشابهة وعليها شعار المنظمة العالمية للهجرة. ويتقدمهم موظف يتكفل بأمور سفرهم وبتخليص جوازاتهم  وعلى صدره بطاقة تحمل شعار المنظمة نفسها

فكّرت وتساءلت، من هم هؤلاء المهاجرون؟ من أي مكان يرحلون، وبأي بلد يصبّون؟ وأي اضطهاد يعانون كي يتحملوا هذا العناء ويغادروا شيوخاً وأطفالاً إلى المجهول؟ هل يهربون من العراق ومن العنف واللااستقرار في هذا البلد المجاور الذي جارت به الحال؟

وفي إحدى هذه المرات صادف أن جلس أحد هؤلاء المهاجرين بجانبي بالطائرة . فبادرت بفتح الحديث معه سألته من أين يأتي و إلى أين يرحل. فأجابني بأنه آشوري من شمال شرق سورية، وأشار إلى عائلته وأطفاله. حدّقت بهم، بعيونهم شديدة الاتساع التي يعلوها حاجبان نصف دائريين وكأنهما مرسومان بالريشة، وتهيأ إلي أنني أرى أحد تماثيل آلهة آشور التي كنا ندرسها في كتب التاريخ ونراها في المتحف الوطني. هؤلاء هم الآشوريون الذين قطنوا في أرض ما بين النهرين منذ آلاف السنين، والذين خلدوا للتاريخ حضارة التمدن، وأسسوا المجتمع الحديث، والاقتصاد، والقانون. الآشوريون، معاصرو البابليين و الآراميين والحيثيين، الذين أعطوا لسوريا اسمها الحالي. وتذكرت دروس التاريخ التي كان أستاذنا (أمير علي) يملأ بها مناخ الصف بغبار الطبشور وهو يمسح بيديه الخارطة التي استغرق رسمها على اللوح ربع ساعة ليرينا تحركات الشعوب وهجرة قبائل ما بين النهرين وامتداد امبراطورية آشور التي غطت في أوجها مناطق ممتدة ما بين ايران والعراق و سورية وتركيا ولبنان و فلسطين و مصر ، وعادت إلى ذهني أسماء ملوك آشور: آشور بنيبال الآشوري، الملك سارجون والأسود المجنحة التي تزين قصره، و..و..و.

كنت قد سمعت من زمن طويل خلال أحاديث عائلية، وخاصة من خالي الذي عمل مدرِّساً في نواحي الحسكة، أن الآشوريين لا زالوا يقطنون سوريا، وأنهم الآن مسيحيون، وأن هناك تدابير منظمة لهجرتهم من سورية إلى السويد و النرويج، ويا للأسف علينا وعلى حضارتنا التي ستنقرض ويبتلعها الغرب.

وها هو بجانبي الآن، سليل الملك سارجون، وأهله، وأبناؤه وسلالته كلها، يستقلون الطائرة.

ـ إلى أين إن شاء الله؟

ـ والله إلى كندا، قالوا لنا أنهم سيقطّنوننا ببلدة « كالغاري »، يقال أنها جميلة، هل سمعتِ بها حضرتك؟

أنا لا أعرف عن كالغاري سوى أنها احتوت الألعاب الأولمبية الشتوية عام ١٩٨٨، مما يعنيه أنها بمقربة من جبال عالية يمكن عليها ممارسة رياضة التزلج على الثلج. وكنّا في شهر كانون الثاني، أي بمنتصف فصل الشتاء، فنظرت إلى ما يرتديه سليل الملك سارجون من ملابس: سترة جلدية خفيفة وحذاء رخيص، وكذلك أطفاله ذوي العيون اللامتناهية، جزمات وطنية وسترات خفيفة. فأجبته:

ـ نعم أسمع أنها جميلة، أدعو لكم بالتوفيق. وهل تجيد حضرتك الإنكليزية؟

ـ لا والله، أنا لا أتكلم إلا العربية والآشورية.

ثم أشار سليل سارجون لإبنه قائلا: هذا ابني غورغيوس « الآشوري » طالباً منه أن يحيي السيدة، فرمقني غورغيوس بعينيه اللتين ومضتا بابتسامة خجولة.

ووصلت بنا الطائرة إلى أوروبا، كان باستقبال المهاجرين لجنة تحمل شعار المنظمة العالمية للهجرة لتساعدهم على متابعة الطريق، فودّعت سليل سارجون وبنيبال الآشوري وتمنيت لهم في قلبي التوفيق مع حزني الشديد برؤية فيلق كامل من حضارتنا يغادر الوطن من دون عودة.

هل سيتابعون تكلم الآشورية في كندا؟ وإلى متى؟ بعد كم جيل ستنقرض هذه اللغة ذات الأكثر من أربعة ألف عام، وسيختفي كل أثر حيٍّ لها؟ هل علينا التمسك بالحضارات القديمة؟ أم أن هذا الأمر غير مهم فمصيرها أن تندثر على أي حال؟ أسئلة كثيرة خامرت ذهني و أنا اودع تلك الوجوه.

إن ما يحدث اليوم في الرقة وما حدث في معلولا البارحة ليس له أبعاد دينية وحسب، و تكسير الكنائس ربما يكون حدث هامشي. فمعلولا كشمال شرق سوريا هي من بعض الأماكن النادرة  في العالم التي لا زالت شاهداً  حياً للحضارات المؤسسة للبشرية.  وإن تدمير هذه المجتمعات ما هو إلا محاولة لتدمير آثار ما بنته الإنسانية عبر عصور وعصور من التطور والفكر والابتكار والتحضُّر والإبداع.

ولكن الإنسان، وعلى الرغم من جميع الحملات الرجعية اللتي قامت في جميع أنحاء العالم وخلال جميع العصور، أثبت أنه قادر على ركوب عجلة التقدم من جديد، واستكمال رحلة التطور. فنتأمل أن تكون هذه الحقبة مرحلة عابرة وقصيرة وألا تدمر الكثير من تاريخنا، لأن التاريخ حقيبتنا لرحلة المستقبل.

تقرير كاتيا هلال

مساهمة لفائدة صوت المهجر‎

 

Informations:

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Hommage à Nelson Mandela

Photo de Nelson Mandela 1918-2013 Par Debris2008  (CC BY-NC-SA 2.0)

Photo de Nelson Mandela 1918-2013 Par Debris2008 (CC BY-NC-SA 2.0)

Un poème dédié à Nelson Mandela, décédé le 5 décembre 2013 à l’âge de 95 ans.

Mandela est parti, Madiba est passé de l’autre côté de la vie:

Les cheveux sont à terre.

Les couleurs coulent.

Les épaules sont sous sa tête.

Mandela est parti, Madiba est passé de l’autre côté de la vie:

Arrête de croire que ton malheur provient de l’autre;

Ta souffrance n’est pas le cocktail d’autrui.

Mandela est parti, Madiba est passé de l’autre côté de la vie:

Chaque rivière possède son crocodile, l’abeille pique mais produit du miel pour la santé; évite d’enraciner le monde.

Mandela est parti, toi prône la paix.

Madiba est passé de l’autre côté de la vie:

Toi, sois humble et tolérant.

Le coq qui te chante est un danger pour le cafard.

Mandela est parti, Madiba est passé de l’autre côté de la vie:

Cesse de pleurer pour ta Bible volée, elle guidera le voleur à la conscience.

Lemarri

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils