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Edito. De l’Obamania à l’Obamagie

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La réélection de Barack Obama à la tête des États-Unis a surpris plus d’un. Et à juste titre. Selon les sondages, ni le président Obama, ni l’ancien gouverneur Mitt Romney ne jouissaient d’un avantage certain quelques heures avant l’élection présidentielle. Ce qui est somme toute très surprenant.

Comment Obama, celui qui a suscité « l’Obamania » – cet incroyable soutien passionné dans toutes les régions, les classes sociales, les ethnies, les religions, et même les secteurs économiques – s’est-il retrouvé à presque « mendier » chaque voix auprès du même électorat quatre ans plus tard pour être réélu ? Seuls cinq des 44 présidents américains ont été vaincus dans leur tentative de réélection. Obama semblait être sur le point de les rejoindre. Évidemment, la faiblesse de l’économie américaine et la crise économique mondiale qui sévit ont rendu Obama vulnérable! Mais des erreurs stratégiques comme : sa retenue à défendre sa gestion durant son mandat, à mieux expliquer les obstacles qui limitaient son action et son omission de rappeler à l’électorat la situation catastrophique dont il avait hérité de Georges W. Bush ont également étonné plus d’un observateur. Naturellement, Romney a profité de ces failles pour s’y faufiler.

Mais Obama a fini par gagner. Il devient ainsi le premier président depuis Franklin D. Roosevelt à être réélu avec un taux de chômage supérieur à 7% ; et le premier démocrate depuis le même Roosevelt à dépasser la barre des 50% pour la deuxième fois. Voici donc quelques indicateurs des forces et des faiblesses de la campagne d’Obama. Il existe néanmoins aussi plusieurs circonstances qui ont concouru à sa victoire. Mentionnons juste sa brillante maîtrise de la catastrophe de l’ouragan Sandy qui est comme arrivé « du ciel » à quelques jours de l’élection, ce qui contrastait avec la gestion calamiteuse de l’ouragan Katrina par W. Bush. Une intervention saluée par les républicains eux-mêmes, au premier rang desquels Chris Christie, le gouverneur du New Jersey, un fervent supporter de Mitt Romney.

Obama a sans doute offert un visage qui ressemble plus aux États-Unis d’aujourd’hui. Une Amérique devenue plus que jamais une société multiculturelle et multiethnique, car Barack Obama a bien été élu en grande partie par des Afro-Américains noirs, des hispanophones, des femmes et des jeunes. Tous ces électeurs qui ont voté pour Obama croient en lui, à son charisme hors pair, mais également à son programme. Comme le montrent d’ailleurs les légalisations récentes de la marijuana ou le mariage homosexuel dans certains États, ce qui confirme le fait que les États-Unis évoluent désormais dans une direction très différente de celle du Parti républicain : celle de « l’Obamagie ».

FBRADLEY Roland

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils