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Pourquoi on s’exprime sur Voix d’Exils?

Voici les réponses des blogueurs de Voix d’Exils:

Il est dur de supporter une vie sans perspectives d’avenir.

Cela fait longtemps que je vis dans le provisoire et comme moi, nombreuses sont les personnes dans ce monde qui vivent dans le temporaire.

Ils portent  parfois l’horreur de ce qu’ils ont subi. La rupture avec leur passé est souvent violente et ils sont en état de deuil par rapport à tout ce qu’ils ont abandonné. C’est comme s’ils vivaient à côté de la vie.

Depuis que je me suis installé dans le provisoire, j’ai cherché le refuge dans les mots. J’avais un souffle de plongeur malgré le sentiment d’enfermement, d’impuissance, de peur et de perte de dignité.

Un homme submergé par les malheurs et penché sur ses feuilles s’accroche avec ses dernières forces pour essayer de changer n’importe quoi.

On peut parler, crier, mais les paroles s’en vont et il ne reste que les écrits.

L’écriture est notre moyen d’aller au fond de nous-mêmes, au plus profond de notre âme pour soulager nos chagrins.

L’écriture nous libère, car elle nous permet de remporter une victoire sur le moment.

Chaouki DARAOUI

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Après une longue et interminable bataille, je n’avais pas d’autre choix que de partir en catastrophe de mon pays pour sauver ma vie, laissant derrière moi toutes les personnes que j’aime profondément, et tout ce que j’avais mis des décennies à construire. Je fuyais dans l’espoir de trouver un refuge, la paix de l’esprit et une vie nouvelle sur le vieux continent.

Suite à un voyage périlleux et difficile, dont je ne souhaite plus jamais me rappeler, je débarque en Suisse dans le CEP (Centre d’ Enregistrement et de Procédure) de Vallorbe. C’est là que débute pour moi un nouveau combat ; mais un combat qui sera cette fois-ci psychologiquement et mentalement difficile et bien différent du précédent car ici, le système hostile mis en place par le législateur fait plus de victimes que les stupéfiants et les malades d’Alzheimer. Une véritable machine à tuer. Voici la raison qui me pousse à vouloir communiquer à propos de cette situation, afin de mettre en lumière ce que vivent les migrants en général, et les requérants d’asile en particulier, qui ont besoin de se faire entendre.

La question qui se posait à l’époque était précisément comment m’exprimer ?

Me lever le matin et me faire entendre sur la place publique ? Non, car je craignais d’être assimilé à un agitateur.

Aller dans les églises et les mosquées ? Non, car tout le monde n’est pas croyant.

Collaborer avec les médias ? Non, car le chemin était long et complexe.

Une seule réponse s’offre à moi aujourd’hui: m’exprimer en urgence sur le blog de Voix d’Exils, afin d’en faire une plaque tournante, un canal d’échanges entre les migrants et la population suisse.

C’est ainsi que j’espère que mes écrits ne sombreront pas dans l’oubli et pourront changer quelque chose à notre situation.

Gervais NJIONGO DONGMO

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Vous savez que le monde est grand ; mais grâce aux nouvelles technologies il est devenu tout petit !

Les gens passent maintenant le plus clair de leur temps sur internet. Sur la toile, on peu écrire quantité de choses, exprimer nos idées. Via un site internet, on peut informer les gens et comprendre les différents modes de vie. Parfois, les informations produites peuvent s’avérer très utiles.

Aujourd’hui, le blog voixdexils.ch, qui est réalisé par notre équipe, ouvre un angle de 360 degrés de possibilités pour la création d’informations nouvelles qui traitent de migration.

Peace

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Si j’écris dans un blog, c’est d’abord pour me faire plaisir ! Cela me permet de communiquer avec des gens de différentes cultures.

Je peux également leur transmettre de l’information sur l’actualité, ce qui leur donne l’occasion de réagir et de pouvoir partager leurs opinions.

Le blog m’offre aussi la possibilité d’échanger des idées, et le fait de dialoguer avec les gens me donne l’impression de voyager à travers le monde.

Jean KAMUNGA SHEBA MULUNDA

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Je dessine et j’écris ici…

Car l’art et l’information sont la fenêtre qui me permet de voir la réalité; je continue ici ce que j’ai commencé ailleurs.

Nashwan HASHIM BAMARNI

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Étant un défenseur invétéré des droits de l’homme dans mon pays activité qui, dans le monde moderne ne peut évoluer sans la technologie de pointe, est un des facteurs principaux qui m’a poussé à devenir un blogueur chevronné.

Je passe 30% de mes journées à manier deux outils issus de deux époques différents, mais qui poursuivent néanmoins la même finalité: la plume et le clavier.

Au moyen de ces outils, je nourris de supports de partage et de diffusion d’informations, afin de faire bénéficier les lecteurs de mon expérience et ma maigre connaissances du domaine de la justice humaine.

Ce blog est ainsi un support de plus à nourrir.

Hassan Cher, d’origine Djiboutien




Poème

Poème de Urna de Saxon/VS

Donnez-moi un tout petit bout de temps

Rassurez-moi d’un simple mot

Comme un jour suffit au papillon

Donnez-moi une petite lumière pour l’avenir

Le matin commence avec un grand cauchemar

La boîte aux lettres  mesure mes afflictions

Chaque moment est lourd comme des années

Le chagrin et la  désespérance effacent ma beauté.

On ne retrouvera jamais ce qu’on a perdu

Mon cœur en larmes a  des goûts de regrets

Innocents, nos descendants poussent dans l’incertitude

Hors de leurs droits, dissociés.

Urna de Saxon/VS




L’incompréhension

L’incompréhension

Étrangers et suisses, le mur de l'incompréhension

Série 1  le message du mouton / l’ incompréhension / par Nashwan  BAMARNI, artiste originaire du Kurdistan – Irak




L’intégration automatique

L’intégration automatique

La machine de l'integration automatique

Série 1  le message du mouton / l’ intégration automatique / par Nashwan  BAMARNI, artiste originaire du Kurdistan – Irak




D’une rive à l’autre, Douglas Gonzalez rapproche les cultures

Tambour, le Vénézuélien Douglas Gonzales en SuisseVénézuélien installé en Suisse de longue date, l’ancien secrétaire général du Forum des étrangers et étrangères de Lausanne fait découvrir aux immigrés les rivières cachées de la capitale vaudoise.

« Au cours de l’histoire, les peuples se sont déplacés et retrouvés via les cours d’eau. Ceux de Lausanne, notamment le Flon et la Louve, sont enterrés et donc virtuels pour la plupart de ses habitants, spécialement les migrants », constate Douglas Gonzalez, président-fondateur de l’Association Vénézuélienne Suisse – AVES.

Son dernier  projet, « D’une rive à l’autre », réalisé grâce au Fonds interculturel de la Commune de Lausanne et promu dans le cadre de la Caravane des quartiers, est né de la recherche des ressemblances culturelles entre les différentes communautés. « Pendant tout l’été 2010, nous nous arrêterons dans des lieux symboliques et marquants pour l’intégration des migrants : des lieux d’animation de la vie des quartiers, de rencontre et de solidarité. »

C’est une étape de plus dans le parcours militant de Douglas Gonzalez. Ce vénézuélien issu de Catia, un quartier populaire de Caracas, a commencé par créer un club de cinéma en 1973, intitulé « Les sans chemises » : « On a construit un réseau de ciné-clubs lié étroitement aux luttes sociales, et contre des fléaux comme le trafic de drogue en informant les gens, notamment les enfants. Un de nos copains avait été tué par des dealers. Ces trafiquants nous ont cherchés, mais on a tout de même continué notre travail de sensibilisation. »

Gonzalez et ses collègues étaient convaincus que l’image attire plus que les livres. « Notre but était que les gens arrivent à maitriser l’information. En effet, les films montrent comment on peut manipuler l’opinion ! Nous voulions dire aux gens qu’il y a des moyens pour s’en sortir ». Aujourd’hui, Douglas Gonzalez est toujours attiré par l’image, qui exerce une certaine magie sur lui. « Je viens du ciné-club et je garde encore cette empreinte. Mon engagement politique date de cette époque », affirme-t-il.

La vie associative lui coule dans le sang et donne sens à toute son existence. Ayant quitté le Venezuela après la fin de ses études en génie mécanique, Douglas Gonzalez a créé l’Association vénézuélienne dès son arrivée en Suisse. « Au début nous étions environ 450 familles sur tout le territoire suisse. On a mis en place des représentants locaux dans le but d’être solidaires entre nous et avec les nouveaux arrivants. C’était un espace de promotion de la culture vénézuélienne. On organisait des concerts, des fêtes. Nous avons même crée un journal :  « La Gaceta de AVES ».

En 1998, il fut l’initiateur de la Coordination européenne des associations vénézuéliennes. En parallèle,  il a participé à la création d’un groupe de réflexion pour l’Amérique latine qui a donné naissance à l’association dénommée « Presencia latinoamericana », dont le but est d’améliorer la situation des migrants latino-américains en Suisse.

En continuant le travail avec d’autres communautés, il a participé, à partir de 2000 et jusqu’à fin 2002, aux séances de consultation pour fonder le « Forum des étrangères et étrangers à Lausanne (FEEL) », dont il a été le premier président provisoire en 2003 avant d’en devenir le secrétaire général jusqu’en 2009. « Le FEEL est un espace d’expression pour les immigrés. Nous avons toujours travaillé pour les gens et avec les gens, même les sans-papiers, en aidant les immigrants à créer des associations. »

En 2009  il a participé aux travaux de la Plate-forme pour la gestion de projets (Quint-essenz community) où il était le seul migrant du groupe de réflexion au niveau national. Puis, en 2010, les Ligues vaudoises de la santé l’ont recruté pour développer un projet de prévention concernant la condition physique des immigrants dans un programme intitulé « ça marche ».

« Toute ma vie a été liée au travail associatif », conclut Douglas Gonzalez, la cinquantaine maintenant bien sonnée. Et toute sa famille est également rythmée par le quotidien de la vie associative, de son épouse à ses enfants. Mais le soir, l’ancien ingénieur en mécanique devient surtout chanteur et musicien dans les groupes « Tinaja », « La Parranda de AVES », « América Latina en Coro » et « Trabuco Contrapunto ». La musique populaire et folklorique du Venezuela et de l’Amérique latine pénètre alors en Suisse par son souffle.

Chaouki Daraoui