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La Cimenterie

La Cimenterie. Photos: Voix d’Exils

Valais – Une fenêtre ouverte au monde

Il existe un lieu que vous connaissez peut-être ou pas : la Cimenterie. C’est la maison de jeunes du village de Vouvry en Valais. C’est une salle communale, pour les jeunes et les familles.

Le premier jour où j’y suis allée, j’étais très timide parce que je ne connaissais personne, mais les femmes m’ont accueillie très gentiment. Je me suis très vite sentie comme avec ma famille. J’étais très contente et depuis je ne rate pas une occasion d’y aller. Je retire de l’énergie positive à leur contact, surtout quand on fait des activités de groupe.

La Cimenterie. Photos: Voix d’Exils

Par exemple, l’organisation d’une fête où beaucoup de personnes Suisses et étrangères participent est un échange de cultures avec les plats nationaux comme des ambassadeurs de chaque pays. Les talents de certaines personnes sont exprimés de différentes manières : la danse, le chant, la peinture et autres. Cela permet de faciliter l’intégration dans la communauté Suisse, surtout pour les femmes étrangères, qui sortent ainsi de leur isolement.

La Cimenterie. Photos: Voix d’Exils

Les ateliers proposent également le Yoga, la méditation, la décoration de table l’écriture et bien d’autres activités.

Et au final, c’est aussi une superbe opportunité pour apprendre le français.

Cette formule ne peut qu’être enrichissante pour tout le monde.

 

Kardouch Aya

Membre de rédaction Valaisanne de Voix d’Exils

Infos

La Cimenterie

Place de la Cimenterie 29

1896 Vouvry

Adresse courrier :

La Cimenterie

Grand-Rue 25

1896

Cimenterie.vouvry@bluewin.ch

Animateur :

Stéphane Burnier, animateur socioculturel et responsable

Tel. 079/643.20.61




Un pont pour relier les cultures et les générations

"Le pont" en construction. Photo: Etat du Valais.

« Le pont » en construction. Photo: Etat du Valais.

Venez vibrer à Sion à l’occasion des festivités du bicentenaire du Canton du Valais!

Dans notre monde incertain, une chose reste heureusement immuable : les valaisans savent faire la fête. Par chance, il en est une qui se prépare, et de dimension historique ! Les 7 et 8 août prochains, le Canton de Valais célèbrera le bicentenaire de son entrée dans la Confédération (1815-2015). Il y aura des discours, de la musique, de la raclette, de la viande séchée et du fendant… Mais aussi l’invitation des migrants au cœur de la fête. La rédaction valaisanne de Voix d’Exils se penche sur l’un des treize projets retenus pour ces festivités à savoir « Le pont 1815-2015 ». Cette œuvre spectaculaire, tout de bois et de métal, a été bâtie par des requérants d’asile pour rappeler le destin partagé entre les femmes et les hommes d’ici et d’ailleurs, d’hier et aujourd’hui. Marquant de notre présence à ce grand rendez-vous du donner et du recevoir autour de ce pont pour que la canicule cède la place à la chaleur humaine en chantant, dansant et en défilant dans la fraternité.

« Nous ne sommes pas seulement des requérants d’asile, mais également des professionnels »

Abdi Abdilahi Edow, l'un des artisans du pont. Photo: Etat du Valais

Abdi Abdilahi Edow, l’un des artisans du pont. Photo: Etat du Valais

Abdi Abdilahi Edow, de nationalité somalienne, participant à un programme de formation en menuiserie, est l’un des artisans de ce pont. Impressions.

Voix d’Exils : Quelle est votre impression à propos de la réalisation du pont 2015 ?

Abdi Abdilahi Edow: Comme migrant installé en Valais, je suis content de participer à ce projet. Je sors de cette expérience en ayant beaucoup appris sur mon métier, mais aussi sur le plan humain. Je suis fier de laisser mon empreinte sur un projet qui a réuni les migrants et les collaborateurs de l’Office de l’asile du Valais.

A votre avis, quel regard les gens vont-ils poser sur cette réalisation ?

Je pense qu’un projet comme celui-ci met en évidence un savoir-faire ; il permet d’installer la confiance car on va considérer l’individu dans toute sa diversité. Nous ne sommes plus seulement des requérants d’asile, mais également des professionnels doués de compétences.

Votre mot de la fin ?

Je suis fier de l’opportunité que le Canton du Valais m’a donné de participer un projet historique.

Informations

Les festivités du bicentenaire du Canton du Valais se dérouleront les 7 et 8 août 2015 sur le Cour Roger Bonvin à Sion. Voir le programme de la manifestation en cliquant ici

Pour voir le film du lancement du projet cliquez ici

Voix d’Exils est partenaire média du projet « Le pont 1815-2015 »

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Accueil de requérants d’asile en Valais : bientôt trois ans pour le centre des Barges

Les jardins des Barges. Photo: Voix d'Exils

Les jardins des Barges. Photo: Voix d’Exils.

A la fin du mois de mai, la rédaction valaisanne de Voix d’Exils a eu l’occasion de visiter le centre de formation et d’hébergement pour requérants des Barges à Vouvry. Les rédacteurs ont pu découvrir ce vaste domaine utilisé par l’office valaisan de l’asile depuis 2011. Ils ont également fait la rencontre de migrants et encadrants qui font vivre le site au quotidien.

Situé au beau milieu de la plaine du Rhône, le domaine des Barges à Vouvry s’étend à perte de vue, entouré de paysages magnifiques, au cœur des Alpes et à quelques kilomètres du lac Léman. Ce domaine de 5’000 m2 appartient à l’Etat du Valais. Depuis août 2011, il est utilisé par l’office valaisan de l’asile. Il sert de structure de formation et de 2ème accueil pour requérants d’asile. « 26 migrants y séjournent actuellement, hommes et femmes, entourés par 6 encadrants », précise Claude Thomas, responsable du centre. Le nombre de pensionnaires est en baisse, conséquence des derniers durcissements de la loi sur l’asile. « Nous avons la capacité d’accueillir une quarantaine de personnes », énonce le chef des lieux.

Depuis 2011, 152 requérants d’asile sont passés par les Barges. Sans véritable problème disciplinaire, se félicite Claude Thomas : « dans 90% des cas, cela se passe bien. Les quelques difficultés que nous rencontrons sont surtout liées à des incompréhensions linguistiques et parfois à la consommation d’alcool ». Mais ces dérives alcoolisées appartiennent au passé, promettent les résidents actuels que nous avons rencontrés. Quant à la cohabitation avec la population locale, elle est plutôt réussie selon Claude Thomas : « par ignorance, certains ont peur, d’autres sont ouverts. A nous de faire passer un message positif, même si ça prend du temps ».

Claude: le responsable des Barges (au centre) accompagné des 4 membres présents ce jour-là de la rédaction de Voix d'Exils. Photo: Voix d'Exils.

Claude: le responsable des Barges (au centre) accompagné des 4 membres présents ce jour-là de la rédaction de Voix d’Exils. Photo: Voix d’Exils.

Composé de deux grandes maisons et plusieurs ateliers, le domaine des Barges compte aussi de nombreux terrains pour le jardinage. De quoi héberger les différentes formations proposées sur place : cours de français, de couture et de coiffure, atelier cuisine, service, nettoyage, coupes de bois de feu, tri de bouchons ou encore agriculture. Les produits frais cultivés au domaine des Barges sont ensuite conditionnés ou utilisés dans les cuisines des différents foyers pour migrants du canton. Dans le même ordre d’idée, les requérants contribuent eux-mêmes à la rénovation du centre, dans le cadre d’ateliers liés au bâtiment. Les requérants participent également aux projets d’utilité publique en collaboration avec les communes environnantes. Mais malgré cette offre de formation, peu de requérants parviennent à trouver un emploi sur le marché suisse. « Leurs chances sont maigres, explique Claude Thomas. Pour les détenteurs d’un permis N, les possibilités se limitent à des domaines où le personnel manque : l’agriculture, les ménages privés et collectifs, les professions de la boulangerie-boucherie et l’hôtellerie restauration. La situation se simplifie avec un permis F ».

Malgré cette réalité, Claude Thomas encourage vivement les requérants à se former : « la vie est longue, on ne peut pas savoir ce qui se passera demain. Il vaut mieux avoir un diplôme dans son CV que de rester les bras croisés. Même si le requérant retourne dans son pays natal, personne ne pourra lui enlever ce qu’il aura appris ici ».

La rédaction valaisanne de Voix d’Exils

Marie-Pascale: la prof de français dans sa salle de cours. Photo: Voix d'Exils.

Marie-Pascale: la prof de français dans sa salle de cours. Photo: Voix d’Exils.

« Travailler avec les requérants : un vrai partage »

Elle est suissesse, elle a 48 ans. Elle, c’est Marie-Pascale Chambovey, qui travaille au domaine des Barges depuis 2 ans comme professeur de français. La « maman des Barges », comme la considèrent les résidents, vit sa première expérience d’enseignante auprès d’étrangers. Rencontre.

Voix d’Exils : Marie-Pascale, expliquez-nous en quoi consiste votre travail ?

Marie Pascale : Je donne des cours de français chaque matin. Ces classes sont obligatoires. Chaque élève vient une demi-journée par semaine à mon cours. A mon avis, l’intégration passe par la connaissance de la langue française. J’essaie donc de leur apprendre des choses qui leur seront utiles au quotidien. Pour moi, ce n’est pas important qu’ils sachent la différence entre l’imparfait et le passé simple. Il est par contre nécessaire qu’ils apprennent certains aspects pratiques, c’est pourquoi j’organise des sorties de groupes sur le terrain, à la gare ou dans des magasins, afin que les requérants apprennent à se débrouiller eux-mêmes dans ces lieux.

D’où viennent les élèves à qui vous enseignez ?

La plupart sont originaires d’Afrique. Les femmes viennent d’Erythrée et d’Ethiopie. Les hommes d’Algérie, de Guinée équatoriale, de Turquie, de Syrie, du Maroc, de Tunisie, de Guinée, de Mauritanie, du Niger, d’Irak, d’Israël et du Libéria.

Et quelle est votre relation avec ces migrants ?

Cela se passe bien. Certains m’appellent même « la maman des Barges ». On vit dans un esprit familial. Je suis à leur disposition pour les aider et les renseigner tout au long de la journée.

La serre qui se trouve sur le domaine. Photo: Voix d'Exils.

La serre qui se trouve sur le domaine. Photo: Voix d’Exils.

Quelles sont les principales différences entre l’enseignement à l’école obligatoire et dans un centre pour requérants ?

Le côté administratif de l’enseignement obligatoire n’existe pas : pas de réunions avec les parents, pas de notes, etc. Par contre, le niveau n’est pas homogène. Les requérants présentent des niveaux très différents. Les Erythréens, par exemple, n’ont jamais étudié le français, au contraire d’autres Africains qui le parlent bien. Il faut donc une bonne planification qui s’adapte à chacun.

Vous semblez passionnée par ce travail. On sent chez vous une véritable vocation. Est-ce que cet emploi comporte malgré tout des aspects négatifs ?

Effectivement, on peut même parler d’une vocation familiale pour l’enseignement. Mes parents exerçaient la profession, je le fais également et ma fille s’y destine. Il est vrai aussi qu’enseigner à des requérants d’asile est très différent. A moi de chercher de nouvelles méthodes afin de faciliter leur apprentissage de notre belle langue.

A travers votre travail est-ce que votre vision des migrants a évolué ?

J’apprends tous les jours au contact des migrants. C’est un vrai partage de richesses. Pour moi, travailler aux Barges est un rayon de soleil. Le parcours de vie de nos requérants est parfois lourd. A nous de les encadrer au mieux : un vrai et passionnant défi !

La rédaction valaisanne de Voix d’Exils

 

 




« Une dernière occasion de clamer leur révolte »

M. Olivier Messer, animateur pastoral

M. Olivier Messer, animateur pastoral, apporte écoute et soutien aux requérants d’asile placés en détention administrative.  Pour Voix d’Exils, il rend visible la difficile réalité de ces détenus.

 

Voix d’Exils : Comment définissez-vous le travail d’un aumônier?

L’aumônier est une présence d’Église dans des milieux de vie divers, comme les prisons, les hôpitaux, les écoles, etc. Son premier témoignage est sa simple présence qui rappelle celle de son Église en rejoignant les gens là où ils sont, là où ils vivent.

Il apporte un soutien spirituel aux personnes qui le souhaitent et peut, si la personne le désire, cheminer avec cette dernière sur une période plus ou moins longue. Il peut parfois apporter une aide matérielle, mais généralement cela est assuré par d’autres intervenants, comme les services sociaux par exemple.

Depuis combien de temps visitez-vous les lieux de détention administrative pour requérants d’asile déboutés?

Cela fait trois ans maintenant, mais de façon assez irrégulière, je le reconnais. J’ai surtout mis l’accent sur les visites aux détenus des prisons, ainsi qu’aux jeunes privés de liberté. Il faut en effet savoir que mon collègue protestant et moi-même sommes envoyés par nos Église et mandatés par l’Etat pour assurer le service d’aumônerie de tous les établissements pénitenciers du canton du Valais, ceci incluant le centre pour requérants d’asile de Granges. Le temps qui nous est attribué pour cela représente seulement 20% ! (1 jour pour 5 établissements…).

Quelle est votre expérience particulière d’aumônier auprès des requérants d’asile en situation de détention administrative ? Que pouvez-vous leur offrir ?

La question de l’offre est intéressante, car elle revient régulièrement lorsque je rencontre des requérants retenus : que pouvez-vous nous offrir ? Il est alors essentiel d’être pleinement honnête et précis : je suis ici pour vous offrir un soutien et un accompagnement spirituel, pour entendre ce que ces évènements révèlent en vous, comment cette situation que vous traversez vous parle intérieurement, dans une confidentialité absolue. Bien entendu, leur premier espoir est que je puisse influer sur la décision de renvoi dont ils font l’objet, mais là n’est clairement pas notre rôle. Et l’aumônier se doit d’être très clair sur ce point et inviter le requérant à se tourner vers son avocat, la justice, etc. Une fois cela exprimé, nous rentrons parfois dans de belles et douloureuses confidences sur la manière dont est vécu ce renvoi et cet emprisonnement (car il faut être sincère, il s’agit bien de cela au vu des conditions de détention), sur les espoirs mis dans ce voyage parfois très risqué vers la Suisse et la crainte de retourner au pays, par risque de violence ou par honte vis-à-vis de sa famille. Puis vient souvent la question de Dieu : quelle que soit la religion dont se réclame le détenu, la foi demeure souvent comme la seule valeur restante. Même si je perds tout, Dieu est présent, témoin de ma vie et ultime lumière vers laquelle se diriger. Cette foi permet de ne pas sombrer et de conserver une étincelle d’espoir.

Observez-vous une demande, un besoin de la part des requérants d’asile ? Le questionnement spirituel est-il important parmi ces détenus ?

Un besoin marquant est sans doute celui d’exprimer leur révolte face au système et au refus qu’ils ont reçu de la Suisse. Comme aumônier, nous arrivons au moment où tout est joué puisqu’ils sont en attente d’être physiquement renvoyés dans un autre pays. Une fois qu’ils comprennent que nous n’avons pas d’influence sur la justice, c’est un peu comme une dernière occasion de clamer leur révolte. Alors, une fois cette révolte entendue, on peut entrer dans le dialogue vrai et profond, si la personne accepte d’aller sur ce chemin. Et on touche au spirituel, au sens de l’existence, aux choix de vie, au sens à donner à ce que l’on traverse, qu’on le considère comme une épreuve ou comme une opportunité.

Pouvez-vous estimer la proportion de croyants parmi les requérants que vous rencontrez ?

Ceux que j’ai rencontrés m’ont toujours dit croire en quelqu’un ou en quelque chose.

Les détenus sont d’origines très diverses, avec des appartenances religieuses multiples. Les musulmans ont-ils aussi accès à un encadrement religieux ?

Pour l’instant, il n’y a pas d’aumônier musulman dans les établissements valaisans. Mon collègue protestant et moi-même sommes aussi à disposition des croyants d’autres religions, surtout pour l’écoute. Il faut aussi avouer qu’il est difficile de trouver un imam pour ce ministère.

Avez-vous observé des conversions? Avez-vous déjà baptisé quelqu’un dans un centre de détention administrative?

Je n’ai pas vécu ce genre d’évènement. Qui sait si l’avenir m’offrira cette joie ? A noter toutefois que je suis animateur pastoral de formation, donc laïc ; si un détenu souhaite recevoir un sacrement comme le baptême, mais aussi le pardon de ses fautes par exemple, j’entre alors en contact avec un prêtre. C’est lui qui pourra administrer le sacrement.

A titre personnel, que pensez-vous de la politique d’asile menée par la Suisse?

Je pense que la politique d’asile de la Suisse est réfléchie et témoigne aussi de sa volonté d’être reconnue comme une terre d’accueil.

Je peux toutefois lui reprocher les cas dans lesquels la personne – parfois même la famille entière – habite notre pays depuis plusieurs années et se voit soudainement déboutée, alors qu’elle est déjà bien intégrée. Je pense primordial que les décisions d’accepter une demande d’asile ou non soient prises beaucoup plus rapidement par nos autorités, même si cela implique la mise en place de postes administratifs supplémentaires. Il s’agit de la vie d’êtres humains et nous n’avons pas le droit de négliger cela.

Enfin, je pense que les conditions de détentions de ces personnes dans le centre valaisan sont inadmissibles et doivent impérativement être améliorées. Pour cela, il est important de sensibiliser l’opinion publique sur cette problématique, afin d’obliger ensuite les pouvoirs politiques à bouger.

C’est pourquoi je tiens à vous remercier, car par cette interview, vous permettez aussi de rendre visible la difficile réalité de ces détenus administratifs retenus en Valais.

La rédaction valaisanne de Voix d’Exils

Un requérant d’asile rencontre la foi

baptême à l’Eglise de Vouvry en Valais

Gaby Yao, un jeune Ivoirien de 21 ans, a reçu le sacrement du baptême en l’Eglise de Vouvry. Voix d’Exils l’a rencontré pour comprendre sa démarche.

 

 

Voix d’Exils : Vous avez été baptisé durant la messe du Samedi Saint en l’Eglise de Vouvry. Quel a été votre cheminement ?

En Côte d’Ivoire, j’ai suivi le catéchisme chez les Sœurs et j’ai même commencé à préparer le baptême : j’ai accompli la première étape, puis la deuxième, d’un parcours qui en comptait trois, mais j’ai tout abandonné quand le foot a pris ma tête.

Arrivé en Suisse, j’ai commencé à fréquenter l’église de Vouvry. Un jour, j’ai parlé avec le curé et ai demandé à être baptisé. C’est ainsi que ma préparation a commencé. Elle a duré trois mois jusqu’à la cérémonie du 7 avril dernier. Ce fut un moment exceptionnel, j’étais le seul à être baptisé ce soir-là.

Qui sont vos parrain et marraine ?

Mon parrain est le responsable du programme d’occupation de jardinage au Centre des Barges. Il a accepté tout de suite. Il a dit qu’il était vraiment touché que je pense à lui. Je suis son premier filleul. Ma marraine est une dame Suissesse qui habite le domaine des Barges. Je suis son seul filleul adulte. Tous deux m’aident à m’adapter et à m’intégrer du mieux possible en Suisse.

Avez-vous pu informer votre famille de votre baptême ?

Mon papa est décédé, mais j’ai pu joindre ma mère ; comme toutes les mamans, elle a pleuré ; elle m’a recommandé ensuite de garder mon caractère, de persévérer dans mon chemin et a promis qu’elle allait prier pour moi.

Le témoignage de Gaby nous rappelle que les requérants d’asile ne se réduisent pas à un numéro N, figés dans l’attente d’une décision à leur demande d’asile. Durant leur séjour en Suisse, ils vivent une vie d’humains ordinaires, intégrés dans leur société d’accueil. Ils se forment, travaillent, tombent amoureux, font du sport et certains, comme Gaby, tentent l’aventure spirituelle.

Pita

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils