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Qui sont les déboutés de l’asile ?

Le 15 juillet dernier, Voix d’Exils a publié un article intitulé: « Je passe mon temps à manger pour dominer mes problèmes ». Cet article a suscité plusieurs commentaires concernant notamment le statut de « débouté ». En guise de réponse, l’auteur se propose de définir plus précisément ce qu’est un débouté de l’asile en Suisse.

Les déboutés sont des personnes dont la demande d’asile a été rejetée par l’Office fédéral des migrations (ODM) après épuisement des voies de recours possibles.

Ces personnes sortent alors de l’asile et ne reçoivent plus d’assistance sociale. Leur séjour devient illégal et elles sont sommées de quitter la Suisse.

Ne voulant pas quitter le pays, certains disparaissent, d’autres restent et choisissent de demander l’aide d’urgence. Ceux qui sont à l’aide d’urgence sont pris en charge en matière de santé, reçoivent une assistance en nature (dans les foyers d’aide d’urgence) ou Frs. 9.50.-  par jour, alors que les requérants qui sont en procédure reçoivent Frs. 12.-  par jour.

Les déboutés sont logés dans des abris PC, comme celui de Nyon, ou dans des abris d’aide d’urgence comme, par exemple, celui de Vennes à Lausanne. Les déboutés sont logés dans des foyers collectifs d’accueil et de socialisation ou en appartement selon s’ils sont considérés comme vulnérables pour des raisons de santé (mentale ou physique), ou s’ils sont accompagnés de membres de leur famille.

Hubert O.YIGO

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Opération coup de poing au foyer lausannois de Vennes

Le foyer de Vennes à Lausanne qui abrite exclusivement des requérants d’asile déboutés

Mardi 4 octobre, au petit matin, une perquisition d’envergure comptant 148 policiers accompagnés d’un procureur débute au foyer de l’EVAM de Vennes à Lausanne. Témoignage d’un résident du foyer.

Alors que la plupart de résidents dormaient paisiblement, des policiers se sont introduits soudainement et de manière fracassante dans les chambres communes du foyer à 5h30. Sans nous informer du motif de cette intrusion, ils nous ont tirés du lit, menottés les bras dans le dos, puis ont pratiqués des fouilles corporelles individuelles avant de nous faire nous assoir sur nos lits. Pour les chambres communes comprenant 5 lits, les requérants ont été déplacés dans les couloirs et ont été assis par terre. Je croyais alors qu’il s’agissait d’une expulsion collective et que le lendemain j’allais prendre l’avion.

Le contrôle des chambres a débuté à 6 heures du matin. Celles-ci ont été mises sens dessus dessous. Chaque coin et recoin a été fouillé minutieusement pendant que les chiens reniflaient nos affaires. Des sacs ont été remplis de nos effets personnels considérés comme suspects. Une fois ma chambre fouillée, l’on m’a conduit au rez de chaussée pour une notification du matériel saisi. C’est ainsi que vers 9 heures le tri des sacs personnels a commencé. Lorsque du matériel suspect était saisi, les personnes susceptibles d’être poursuivies étaient amenées au poste de police pour des contrôles approfondis. Les autres ont été mises à l’écart dans un coin appelé « zone verte » vers 10 heures. Elles ont été ensuite relâchées, sans pour autant obtenir l’autorisation de quitter les lieux.

La prise de photo m’a été interdite pour motif de sécurité et mon appareil m’a été confisqué pour faire l’objet d’un contrôle de provenance.

Vers 10 heures, on nous a informé du motif de l’opération qui était destinée à saisir des marchandises et interpeler les personnes en possession de substances illicites et de matériel volé.

Sur les 91 personnes contrôlées, 44 ont été déférées devant le procureur pour différents motifs et six demandes de détention ont été adressées par le ministère public au tribunal des mesures de contrainte, selon le communiqué de la police lausannoise.

J’aimerais cependant souligner qu’une partie des requérants fouillés ne s’adonnent pas au vol ou au trafic de drogues et qu’ils essayent, malgré la misère, de rester honnête.

Chacha

Correspondant pour la rédaction vaudoise de Voix d’Exils  




De nouveaux équipements bienvenus !

Foyer de Vennes pour requérants d'asileLes résidents du foyer lausannois de l’aide d’urgence de Vennes sont soulagés de voir leur cadre de vie amélioré.

 

 

 

La première phase de la rénovation du foyer de Vennes s’est achevée, en janvier dernier, par l’ouverture de nouveaux sanitaires. Les travaux, qui ont commencé fin 2010, devraient se terminer en mars prochain, sauf imprévu. A terme, les résidents du foyer de l’EVAM (Etablissement Vaudois d’Accueil des Migrants) disposeront aussi d’un confort supplémentaire grâce à l’installation de deux postes de télévision, deux machines à laver le linge et deux séchoirs supplémentaires, sans oublier deux micro-ondes et un réfrigérateur. Ces améliorations de leur cadre de vie soulagent et réjouissent les quelque cent personnes qui vivent actuellement dans le foyer lausannois.

Avant les travaux au foyer de Vennes pour requérants

Avant les travaux

Il faut savoir que, depuis janvier 2006, le foyer a hébergé 845 personnes. Une population composée de requérants d’asile déboutés et de NEM (Non Entrée en Matière), pour la plupart des hommes seuls et de diverses nationalités qui sont à l’aide d’urgence après avoir épuisé tous les recours administratifs possibles et qui vivent dans la crainte d’être expulsés dans leur pays d’origine.

Un bol d’air pour les résidents

Nourris et logés, les déboutés et les NEM n’ont aucune perspective professionnelle car ils sont frappés d’une interdiction de travail. Cette situation précaire conduit beaucoup d’entre eux à sombrer dans l’alcoolisme, la toxicomanie, sans oublier l’épineux problème du trafic de drogue. Pour ces hommes chagrinés par l’absence de leur famille et tourmentés par les difficultés de leur statut, l’amélioration de leurs conditions de vie représente un bol d’air et le témoignage que la société qui les accueille a de la considération pour eux.

Après les travaux au foyer de Vennes pour requérants

Après les travaux

C’est pourquoi, ils remercient les collaborateurs de l’EVAM et plus particulièrement M. Pascal Rochat, responsable du secteur de Lausanne, d’avoir âprement défendu la nécessité de rénover le foyer auprès de l’Etat de Vaud, propriétaire des lieux. Espérons que ces améliorations, en facilitant l’accès à l’hygiène et aux loisirs, mettent fin aux diverses altercations vécues par le passé.

 Niangu NGINAMAU

Membre de la rédaction lausannoise de Voix d’Exils