1

Flash infos #186

Palestinians inspect the ruins of Aklouk Tower destroyed in Israeli airstrikes in Gaza City on October 8, 2023 / Wafa APA Images / CC BY-SA 3.0 DEED

Sous la loupe : Rafah, un des derniers refuge des Gazaouis / Décès en Méditerranée: l’OIM souligne la nécessité de sécuriser les routes migratoires / La prise d’otages d’Yverdon est un passage à l’acte « provoqué par le désespoir »

 

Plus de 50 palestiniens tués dans des frappes à Rafah

Swissinfo, le 12 février 2024

Décès en Méditerranée: L’OIM souligne la nécessité de sécuriser les routes migratoires

ONU Info, le 29 janvier 2024

La prise d’otages d’Yverdon est un passage à l’acte « provoqué par le désespoir »

Le Blick, le 11 février 2024

Ce podcast a été réalisé par :

Liana Grybanova et Alix Kaneza, membres de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils et Malcolm Bohnet, civiliste à la rédaction




FLASH INFOS #135

Sous la loupe : Asie du Sud-Est : le HCR réclame une réponse régionale face à la hausse des traversées en mer mortelles / Face à la pénurie de main-d’œuvre, la Suisse veut former les bénéficiaires de l’aide sociale / Documentaire : dans une prison libyenne, un amour en enfer.

Voici nos sources pour creuser les sujets:

Asie du Sud-Est : le HCR réclame une réponse régionale face à la hausse des traversées en mer mortelles

ONU Info, le 17 janvier 2023

Face à la pénurie de main-d’œuvre, la Suisse veut former les bénéficiaires de l’aide sociale

Swissinfo, le 17 janvier 2023

Documentaire : dans une prison libyenne, un amour en enfer

Info Migrants, 13.01.2023




Un hommage à Eli

Evangelista Mañón Moreno. Auteure: Renata Cabrales / Voix d’Exils

Victime d’un féminicide

Un policier a tué Evangelista Mañón Moreno – alias Eli – le 19 mars 2021 à Bussigny, une commune à proximité de Lausanne. D’origine dominicaine, Evangelista Mañón Moreno était une mère de quatre enfants âgée de 43 ans. Cet assassinat a été rapporté dans la plupart des journaux comme un « drame conjugal » dans la rubrique des faits divers (Le Nouvelliste – 19.03.2021; Lausanne Cité – 20.03.2021; La Liberté – 20.03.2021; Le Matin – 20.03.2021; 20 Minutes – 20.03.2021). Cette manière de qualifier un féminicide par les médias ne peut continuer d’être acceptable.

Le mouvement Offensive contre le féminicide  définit le féminicide comme « la mort violente de filles, de femmes et de personnes considérées comme féminines, en raison de leur genre. Ils se produisent au sein de la famille, dans la sphère domestique ou au sein d’autres relations interpersonnelles et affectent toutes les régions, sphères et classes de notre société. Les féminicides sont l’expression du monde violent dans lequel nous vivons, où les femmes, les filles et les personnes considérées comme féminines en particulier sont souvent exposées à des violences multiples et doivent se défendre contre des violences basées sur leur genre, leur sexualité, leur classe ou leur origine ».

Par ailleurs, en raison de différents facteurs tels qu’économiques ou le manque de documents leur permettant d’obtenir l’autorisation de rester dans le pays d’arrivée, les femmes migrantes sont plus vulnérables et sont parfois obligées d’entretenir des relations abusives de dépendance ou de violences physiques et émotionnelles, dont l’isolement les empêche de trouver un moyen de sortir de situations aussi difficiles. Des recherches ont analysé ce phénomène :

« Les recherches sur la violence à l’égard des femmes issues ou non de la migration menée en Allemagne (centrées sur des femmes turques et de l’ex-Union soviétique) ont, sur la base d’analyses statistiques de corrélation, montré que, par rapport aux femmes allemandes, une exposition accrue à la violence ne peut que partiellement être expliquée par l’origine (par des valeurs religieuses et traditionnelles, des normes et des rôles stéréotypés). Ce sont avant tout des facteurs tels qu’une plus grande vulnérabilité en raison du cadre de vie (conditions sociales et économiques, stress induit par la migration ainsi que tensions dans les rapports entre les sexes), de maigres ressources (formation, revenu, implication dans la vie professionnelle, connaissances linguistiques, savoir et possibilités de soutien, etc.) et les barrières posées par le droit étranger qui ont pour effet d’une part d’accroître le risque de violence domestique et d’autre part aussi de rendre plus difficile l’abandon des relations fondées sur la violence » (Schröttle & Ansorge 2008 ; Schröttle & Glammeier 2014) ; www.ebg.admin.ch, juin 2020.

Mais la situation a été plus alarmante pendant la pandémie du COVID-19 en Suisse comme dans d’autres pays. « En Suisse, toutes les deux semaines, une femme est tuée par son mari, son partenaire, son ex-partenaire, son frère ou son fils, parfois par un inconnu » peut-on lire dans le journal Le Courrier de Genève en date du jeudi 28 octobre 2021. En effet, en raison du confinement avec leur agresseur pendant la pandémie, de plus en plus de femmes étaient victimes de féminicides; et les chiffres ont augmenté de manière alarmante, en Espagne par exemple: « depuis la levée de l’état d’urgence sanitaire le 9 mai, une femme est tuée tous les trois jours par son partenaire ou ancien partenaire, contre une moyenne un féminicide par semaine », rapporte Le Temps dans son édition du 28 juin 2021.

Il est temps à présent de reconnaître le féminicide comme un grave problème social.

Renata Cabrales

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Hommage à Eli ce samedi 19 mars

La collectif pour la mémoire d’Eli appelle à un hommage pour le premier anniversaire du féminicide de Evangelista Mañón Moreno (Eli) samedi 19 mars 2022 à Lausanne à la Riponne.

Un autre article traitant du même sujet:

FÉMINICIDE : DE LA VIOLENCE À L’HOMICIDE




La revue de presse #4

La revue de presse: la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur: Damon / Voix d’Exils.

Sous la loupe: les champions de la naturalisation / bilan de l’opération Papyrus / des expulsions coûteuses ->

Les Russes, champions de la naturalisation en Suisse

Swissinfo.ch, 20 février 2020

Le passeport rouge à croix blanche serait plus attractif pour les résidents venus de loin que pour les Européens. La Commission fédérale des migrations (CFM) et l’Université de Genève ont publié récemment des chiffres détaillés sur la naturalisation qui montrent que 10,3% des Russes vivant en Suisse ont été naturalisés entre 2011 et 2017, ce qui les place en pole position.
« Les personnes qui se lancent dans une procédure comptent s’établir dans le pays sur le long terme et participer à la vie politique », explique Philippe Wanner, professeur ordinaire à l’Institut de démographie et socio économie de l’Université de Genève, et co-auteur de l’étude.
Parmi les autres ressortissants étrangers qui présentent un taux de naturalisation élevé, on compte 6,01% d’Irakiens et 3,16% de Sri lankais – l’un des groupes de migrants les plus importants de Suisse. « Ce sont des populations qui n’ont pas l’envie ou la possibilité de rentrer dans leur pays d’origine pour des raisons politiques. Pour ces personnes, la naturalisation peut aussi être un signe de reconnaissance envers le pays qui les a accueillies. »

Genève régularise des milliers de sans papiers

Le Courrier, 21 février 2020.

L’ « opération Papyrus », visant à régulariser un nombre important de personnes sans permis de séjour vivant à Genève depuis des années, a été un succès. Lancée en 2017, « Papyrus » a permis la régularisation de 2390 personnes à Genève. Parmi elles, on compte 437 familles (676 parents et 727 enfants), ainsi que 24 couples sans progéniture et 939 célibataires.
Seuls 47 dossiers ont été refusés à cause de l’important tri des candidatures ayant été fait en amont. Quelques cas de tentatives de fraude ont été dénoncés à la justice, mais elles sont restées «l’exception». Alors que 744 dossiers sont encore à l’étude, la démarche ne devrait cependant pas être renouvelée.
Sans surprise: 74% des dossiers concernaient des personnes travaillant dans le domaine de l’économie domestique, à des postes majoritairement occupés par des femmes. 7% concernaient le bâtiment et 4% l’hôtellerie et la restauration.

Des expulsions qui coûtent cher à la France

Mediapart, 24 février 2020

Ces derniers mois, les vols charters français à destination de l’Albanie et de la Géorgie se sont multipliés, avec l’appui de l’agence européenne de garde-frontières: Frontex.
Depuis l’été dernier, Frontex a été mobilisée à six reprises pour renvoyer des demandeurs d’asile vers Tirana, en Albanie, ou Tbilissi, en Géorgie, des pays considérés comme « sûrs » et dont les ressortissants – qui représentent les deuxième et troisième contingents de demandeurs d’asile en France – sont accusés de détourner la procédure d’asile pour des raisons économiques.
A titre d’exemple, le site d’information français Mediapart, cite le vol du Boeing 737 parti le 28 juin dernier de Toulouse en direction de la Géorgie, et qui a coûté 103 784 euros (environ 110 500 francs suisses). Un prix très élevé qui s’explique par la présence de 48 «escorteurs» de diverses nationalités (notamment des policiers et des interprètes), accompagnant sept adultes et six enfants renvoyés vers Tbilissi, alors que 90 personnes devaient initialement faire le voyage. Un authentique fiasco.
Même si l’agence Frontex prend en charge une partie du coût des vols charters, les expulsions coûtent très cher à la France qui a déboursé presque un demi-milliard d’euros en 2018.

Valmar / Voix d’Exils

Pour aller plus loin:

A propos de l’opération Papyrus: « Une lueur d’espoir au bout du tunnel des sans-papiers genevois », article publié dans Voix d’Exils le 30.03.2017.




هل يجب وضع قيود على الديمقراطية المباشرة في سويسرا؟

Dr. Antoine Chollet, Maître assistant à l’Université de Lausanne. Auteur : Aram Karim ©

أنطوان شولاي، الأستاذ المساعد بجامعة لوزان والمتخصص في العلوم السياسية، والخبير في مجال الديمقراطية المباشرة Auteur:    Aram Karim ©

 

خلال السنوات الأخيرة، أطلقت العديد من المبادرات الشعبية المثيرة للجدل كمبادرة حظر بناء المزيد من المآذن، وطرد المجرمين الأجانب، وكبح جماح الهجرة إلى سويسرا. وفي كل مرّة يثار نقاش سياسي وفلسفي حول الحاجة إلى وضع قواعد لتقييد حرية إطلاق المبادرات الشعبية من عدمه 

ويسلّط الدكتور أنطوان شولاي، الأستاذ المساعد بجامعة لوزان والمتخصص في العلوم السياسية، والخبير في مجال الديمقراطية المباشرة، في هذا الحوار المطوّل مع الصحيفة الإلكترونية « صوت المهجر »، (مقرها بلوزان)، الضوء على تاريخ الديمقراطية المباشرة في سويسرا، ويعبّر عن رأيه في الجدل الدائر حول وضع قيود لممارستها.

 صوت المهجر: كيف يُمكن تعريف الديمقراطية المباشرة وشبه – المباشرة؟

أنطوان شولاي: قد يكون من المفيد للإجابة عن هذا السؤال إلقاء نظرة تاريخية على مسار تطوّر ما يُسمى الديمقراطية المباشرة في سويسرا، والتوضيح فورا أن مصطلح الديمقراطية شبه المباشرة اخترع في وقت متأخّر جدا من الستينات من قبل المعارضين لآليتيْ الإستفتاءات والمبادرات الشعبية: أنا أفضّل اعتبار النظام السياسي السويسري عبارة عن مزيج من أدوات الديمقراطية المباشرة، والتي هي آلية الإستفتاء، ونظام تمثيلي، مُشابه تماما لما هو قائم في بلدان أخرى مثل فرنسا وألمانيا وبريطانيا

صوت المهجر: متى ظهر مصطلح الديمقراطية المباشرة؟

أنطوان شولاي: نشأت الديمقراطية المباشرة على المستوى الفدرالي أساسا في عام 1874، وهي آلية منحت لعدد معيّن من المواطنين، في مرحلة أولى، ومن المواطنات أيضا في مرحلة لاحقة (اليوم 50.000 مواطن) حقّ الإعتراض على القوانين التي أقرّها البرلمان (عبارة عن فيتو شعبي، ويؤدّي جمع التوقيعات الضرورية إلى تنظيم اقتراع يشارك فيه جميع المواطنين الذين يحق لهم التصويت).

وفي عام 1891، اعتمدت آلية ثانية هامّة أيضا، وهي المبادرة الشعبية. وبمقتضاها يحق لـ 100.000 مواطن ومواطنة اقتراح مادّة دستورية جديدة، أو تعديل مواد قائمة الذات في الدستور الفدرالي. ولإقرار المقترح، لا بدّ أن تحظى المبادرات الشعبية بتأييد أغلبية ممزدوجة (أغلبية على مستوى أصوات الناخبين، وأغلبية على مستوى الكانتونات).  وهذا لا ينطبق على الإستفتاء الإختياري، الذي لا يتطلّب سوى أغلبية أصوات الناخبين.

صوت المهجر: بالنسبة للمبادرات الشعبية، ما الفرق بين مبادرات الماضي ومبادرات الحاضر؟

 أنطوان شولاي: يُوجد الفرق على مستوى الفاعلين الذين يستخدمونها. في العقود الأولى لظهورها، كانت المبادرات الشعبية تُستخدم على وجه التحديد من قبل اليسار، خاصة في فترة ما بين الحربيْن. وفي عام 1943، إلتحق اليسار بالحكومة الفدرالية، وتراجع تدريجيا لجوؤه إلى الديمقراطية المباشرة في الفترة التي أعقبت الحرب. وساد سويسرا في ذلك الوقت توافق سياسي كبير، وحتى العدد القليل من القضايا التي طرحت للنقاش، أو المعارك المحدودة، كان يتم الحسم فيها من داخل البرلمان أو حتى على مستوى الحكومة، ولم يُطلق إلا عدد قليل من المبادرات الشعبية.

مع ذلك، بدأنا نلحظ منذ الثمانينات، وخاصة التسعينات، العودة إلى إطلاق المبادرات الشعبية من طرف اليسار بكل مكوّناته، ثم اليمين الشعبوي ممثلا في حزب الشعب. وخلال العقديْن الاخيريْن، أغلب المبادرات الشعبية أطلقها اليمين، إما من طرف حزب الشعب أو بتأييد ودعم منه. ولم ينجح اليسار منذ فترة طويلة في إنجاح أي من مبادراته. وآخر مبادرة أيّدها اليسار تلك المتعلّقة بحماية جبال الألب والمطالبة بالحد من حركة المرور عبرها. ما عدى ذلك، كان الفشل مآل جميع المبادرات التي أطلقها اليسار في السنوات الاخيرة.

صوت المهجر: هل تعتقد أن بعض الأحزاب السياسية أو بعض المجموعات تستخدم الحقوق الشعبية لخدمة مصالحها الخاصة؟

أنطوان شولاي: في الواقع، هذا أمر لم نعرفه من قبل. كل الأحزاب السياسية، من دون استثناء، باتت تستخدم آليات الديمقراطية المباشرة لإطلاق حملاتها الإنتخابية. فعام 2015 كان سنة الإنتخابات التشريعية على المستوى الفدرالي، لذلك أطلق كل من حزب الشعب، واليسار سلسلة من المبادرات الشعبية لمواكبة حملاتهما الإنتخابية. وعموما تُوجد مرحلية في استخدام المبادرات الشعبية. وجمع 100.000 توقيع عمل يستوجب تعبئة كبيرة، ويفترض نزول عدد كبير من المناضلين إلى الشوارع بالنسبة لليسار، وعدد مماثل من أشخاص مأجورين لجمع التوقيعات لصالح أحزاب اليمين. إنه أمر يحتاج إلى جهد وإلى موارد مالية، وإلى تعبئة للمناضلين.

ليس هناك أي عيْب في اقتراح أي موضوع للإستفتاء، فإذا ما كان الموضوع سخيفا، فسيرفضه الناخبون على نطاق واسع. المسالة الأخرى المثيرة للجدل عادة هي المبادرات التي تُعتبر مستفزّة من منظور سياسي. لكن الحقيقة المؤسفة هو أن أي مبادرة إذا ما حصلت على تأييد الأغلبية من الناخبين ومن الكانتونات، معناه أنها ذات أهمية بالنسبة للشعب السويسري – لها ما يبررها أم لا تلك مسألة أخرى – لأنه في حالة ما لم تطلق مبادرة بشأنها، سيتم تناولها بطريقة أو بأخرى سواء عبر الإنتخابات أو عبر مبادرات أخرى في السنوات اللاحقة.

صوت المهجر: هل بإمكانك أن تمدنا بمثال على ذلك؟

 أنطوان شولاي: أعتقد أن أوضح مثال على ذلك مبادرة حظر المآذن. فحتى لو لم تطلق تلك المبادرة، كان من المرجّح أن تتصدّر هذه القضية المشهد في وقت أو آخر، سواء بمبادرة مباشرة من حزب الشعب، أو من خلال تصويت آخر على علاقة هذه المرة بثنائية الديني والعلماني. وبعبارة أخرى، تسمح الديمقراطية المباشرة بطرح القضايا في الساحة العامة بطريقة صريحة ومباشرة، وهذا أمر جيّد من حيث المبدأ.

صوت المهجر: هل يجب وضع قيود على إيداع المبادرات الشعبية. وإذا كان الجواب بنعم، كيف وعلى يد من؟

أنطوان شولاي: لا أعتقد أن الأمر يستوجب المزيد من القيود. وقد قُدمت اقتراحات منذ فترة طويلة على ثلاثة مستويات. المستوى الأوّل، وهو الذي يُلفت الأنظار في معظم الأحيان، يتمثّل في المطالبة بالترفيع في عدد التوقيعات اللازمة. وقد سبق الترفيع في عدد التوقيعات بالفعل في عام 1977 لتمرّ من 50000 إلى 100000، كنتيجة لمضاعفة عدد الناخبين بعد حصول النساء على حق التصويت (على المستوى الفدرالي) في سويسرا (سنة 1971). وهناك اقتراح تقدمت به مؤسسة « أفنير سويس » في وقت سابق من هذا العام، وهي « مجموعة تفكير » من رابطة الشركات السويسرية، والداعية إلى مضاعفة عدد التوقيعات المطلوبة لتصبح 200000 توقيع بدلا من 100000، كما اقترح البعض الآخر أيضا تقصير فترة جمع التوقيعات، وهي حاليا 18 شهرا.

المطلب الثاني، تضمين الدستور قيودا أكثر تشددا. وفي الواقع فإن القيد الوحيد المفروض على المبادرات الشعبية حاليا هو ما يسمى باحترام قواعد القانون الدولي الملزم (بدأ العمل بهذه المادة سنة 1999، وقبله لم يكن هناك أي قيد). ويتعلّق الأمر بعدد محدود جدا من القواعد مثل الإبادة الجماعية، والتعذيب، والعبودية،… وقد وُضع هذا القيد لمنع تقدّم مجموعة من المجموعات بمبادرة تدعو مثلا إلى إعادة العمل بنظام العبودية في سويسرا.

النوع الثالث من القيود المقترحة الدعوة إلى إنشاء هيئة تقوم بالمصادقة على نص المبادرات سواءً قبل البدء في جمع التوقيعات أو بعده. وهذا ما يحدث مثلا على مستوى كانتون فو، لأن حكومة الكانتون، تدرس نص المبادرة قبل بداية جمع التوقيعات، وتقول ما إذا كان النص قابلا لطرحه في استفتاء أم لا.

صوت المهجر: ولماذا تُعارض أنت تطبيق هذه القيود؟

أنطوان شولاي: أنا أعارض هذه الصيغ الثلاث من القيود. وأعتقد أن النظام الحالي يجزي بما فيه الكفاية، وليس من الحكمة السياسية في شيء منح كيان الدولة القدرة على منع المبادرات الشعبية، لأن هذه الآلية في المقام الأوّل سلطة مضادة. ولابد أن يكون بإمكانها التأثير في الدولة ومراكز قوّتها، وضد البرلمان، والحكومة، وضد المحكمة الفدرالية. ولذلك، بقدر ما تزيد القيود، بقدر ما يضيق مجال نفوذ هذه السلطة المضادة. أنا أؤيّد بدلا من ذلك توسيع نطاق استخدام الديمقراطية المباشرة، ولذلك لابد من جعل المزيد من التدابير والآليات في خدمتها مثل المبادرات التشريعية، او الإستفتاء البنّاء الذي يُمكن أن يستهدف مادة أو بعض المواد من قانون ما وليس القانون كلّه. وخلاصة القول، انا أقترح الذهاب في الإتجاه المعاكس، والسماح بمزيد من الحرية بدلا من تقييدها.

صوت المهجر:  ما ريك في مبادرة حزب الشعب المقبلة التي هي تحت عنوان « القانون السويسري بدلا من القضاة الأجانب »؟

أنطوان شولاي: هذه مبادرة من شأنها أن تثير العديد من المشكلات من الصعب جدّا حلّ عقدها. والأمر الأوّل هو أن حزب الشعب يريد أن يصل من خلالها إلى هدف يضمره: المحكمة الأوروبية لحقوق الإنسان، الضامنة للإمتثال للإتفاقية الأوروبية لحقوق الإنسان التي يعود ظهورها إلى الخمسينات من القرن الماضي. وقد انضمت سويسرا إلى هذه الإتفاقية وصادقت عليها في السبعينات، وبالتالي، فعنوان مبادرة حزب الشعب مضلل لأن الأمر لا يتعلّق بقضاة أجانب، بل بمحكمة دولية بعض قضاتها سويسريون.

 المشكلة الثانية، وهذه المرة تحسب لحزب الشعب مع الأسف، هو أن المصادقة على هذه الاتفاقية لم تعرض على الناخبين السويسريين قط. فقد اكتفت الحكومة الفدرالية في السبعينات بمطالبة البرلمان بالمصادقة عليها دون تمريرها عبر آليات الديمقراطية المباشرة. أعتقد أنهذا الأمر ما كان ليطرح لو سبقت المصادقة عليها في استفتاء شعبي. كنا سنقول إن الشعب السويسري أقرّ تلك الإتفاقية منذ أربعين عاما، وبالتالي فهي جزء لا يتجزّأ من المنظومة القانونية السويسرية، تماما مثلها مثل الدستور السويسري.

صوت المهجر:  بحسب رأيك، ما هي أنسب الحلول للقيام بها تجاه هذه المسألة؟

أنطوان شولاي: من وجهة نظري، فإن عرض جميع الإتفاقيات الاوروبية في مجال حقوق الإنسان على أنظار عموم الناخبين، ليس فيه أي مُجانبة للصواب بدلا من الهجوم عليها مثلما يفعل حزب الشعب. الأمر الثاني، هو أن العديد من الدول تتعرّض باستمرار إلى الإدانة من قبل محكمة ستراسبورغ، كتركيا وفرنسا وألمانيا وإيطاليا، وسويسرا كذلك، مثلما حدث مؤخرا، مع الصحفي والسياسي التركي الذي نفى وجود إبادة جماعية للأرمن، وأدين، ثم اعترض على تلك الإدانة أمام المحكمة الفدرالية، والتي قامت هي الأخرى بتثبيت الحكمالأوّل، لكن المحكمة الأوروبية قبلت اعتراض السياسي التركي وحكمت لصالحه، مستندة إلى الحق في حرية التعبير.

هذا هو النوع من الحالات التي تنظر فيها المحكمة الاوروبية لحقوق الإنسان، وهو مثال يضرّ بحظوظ اليسار، لأن هذه المحكمة لا تحكم بالضرورة دائما لصالح المعارضة السياسية. ولأن هذه المحكمة ليس لها جهاز خاص بها ينفّذ أحكامها بل الدول الأعضاء هي الملزمة بتنفيذ هذه الأحكام. ويحدث في بعض الأحيان أن تتغافل تلك الدول عن قرارات هذه المحكمة. الشيء الآخر المزعج ايضا هو أن الإتفاقية الأوروبية لحقوق الإنسان ومبادئها الأساسية تعود إلى خمسين عاما. والحريات التي تكفلها هذه الإتفاقية هي أقلّ اتساعا وشمولية من تلك التي نعثر عليها في الدستور الفدرالي في نسخة عام 1999. فضلا عن ذلك، لا يُقدّم نص الاتفاقية نموذجا في الديمقراطية، لذلك قلت إن القضية التي يطرحها حزب الشعب مزعجة نوعا ما، إذا ما توقّفنا عند النص نفسه. وهذا يعني أنني غير مستعدا للدفاع عن الإتفاقية الأوروبية بأي ثمن. رغم ذلك، تظل نصوص القوانين محلّ تأويل وتفسير باستمرار، وفي بعض القضايا، نجد أن قرارات المحكمة الأوروبية هي أكثر تقدّمية من قرارات المحكمة الفدرالية في سويسرا.

* سبق نشر هذا الحوار على موقع الصحيفة الإلكترونية « صوت المهجر » ومقرّ هيئة تحريرها بلوزان.

(نقله من الفرنسية وعالجه: عبد الحفيظ العبدلي)

Article initialement publié dans Voix d’Exils sous le titre « Faut-il restreindre la démocratie directe suisse? » le 23 mars 2016 et traduit du français vers l’arabe par swissinfo.ch.