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« Le migrant le plus connu de la Suisse »

Exposition Chaplin en correspondance avec la Suisse mai 2018, Sion. Photo: Voix d’Exils

Exercice grandeur nature et montre en main lors de la formation multimédia de Voix d’Exils

Lors de la formation multimédia de Voix d’Exils du 16 mai dernier, les rédacteurs expérimentés ayant déjà suivi les dix modules de la formation étaient invités à mettre en pratique leurs connaissances en relevant un défi: réaliser un reportage sur un événement en une petite après-midi.

La formation multimédia de Voix d’Exils se tient une journée par mois au Centre de formation du Botza à Vétroz en Valais. Elle offre des cours d’écriture journalistique, d’informatique et de photographie aux rédactrices et rédacteurs des trois rédactions cantonales de Voix d’Exils. Deux rédacteurs de la rédaction vaudoise, avaient en tout trois heures à disposition pour réaliser un reportage sur l’exposition Chaplin en correspondance avec la Suisse qui s’est tenue du 1er mai au 26 mai 2018 à Sion en Valais.

Durant le temps qui leur était imparti, les rédacteurs avaient pour mission de se rendre à Sion pour couvrir l’exposition, de restituer puis organiser la matière, d’exposer leur travail aux trois rédactions réunies en plénière et de répondre aux questions des formatrices, des formateurs et du public. Top chrono! Et voilà le résultat tel qu’il a été présenté le 18 mai dernier sans aucune retouche :

Le migrant le plus connu de la Suisse

La Médiathèque à Sion organise une exposition intitulée « Chaplin en correspondance avec la Suisse » pendant ces jours. Le 16 mai, la rédaction valaisanne de Voix d’Exils a organisé la visite de deux rédacteurs vaudois à cette exposition dans le cadre de la formation multimédia pour les rédactions de trois cantons. Les rédacteurs ont découvert que l’idole du cinéma muet était exclue des Etats-Unis et arrivée en Suisse. Ils ont également saisi les raisons de son immigration, ainsi que la vie de sa famille en Suisse, présentées dans l’exposition à travers des lettres, des photos, des documents et des archives numérisés. Le photoreportage ci-dessous donne une idée générale sur l’exposition.

 Charlie Chaplin et sa famille

Photo de la famille devant leur maison le Manoir de Ban (1957)

 

Lecture de l’autobiographie de Charles Chaplin (1964)

 

La vie de la famille et l’apprentissage du ski

 

Charlie Chaplin dans les films et le cirque

 

Chambre ronde pour regarder des films muets du grand comédien

 

A l’intérieur de la chambre ronde pour regarder des films

 

Le film « Le Cirque »

 

Le film « Le Cirque »

 

Clowns de Cirque Knie devant Charlie Chaplin (1964)

 

La rédaction de Voix d’Exils

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




« Même pas si différents »

Source: ferme-asile.ch.

Valais – Une fête à ne pas manquer le 9 juin à Sion

Le 9 juin prochain, l’association RAJO organise une journée de fête à La Ferme-Asile, à Sion. Au programme : musique, animations, cuisines et langues du monde !

L’association RAJO – « espoir » en Somali – s’engage en faveur des droits de l’enfant et de l’éducation. Elle vise à permettre un accès durable des enfants (garçons et filles) à la scolarité ainsi qu’à la formation professionnelle de base des adultes, particulièrement des femmes.

Le 9 juin, vous apprendrez certainement à dire « bonjour » de toutes sortes de manières et vous conviendrez que, tous, nous ne sommes « même pas si différents » les uns des autres.

Ce sera j’en suis sûre une belle fête. C’est ouvert à tout le monde et, très important, les animations et les concerts sont GRATUITS.

Venez nombreux faire la fête avec RAJO!

Askal Hailu

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils

Le programme

Comment s’y rendre?

En transports publics:

Descendre à l’arrêt Pont du Rhône

Cars postaux : 361/362, 363, 381, 386

Bus sédunois : BS2, BS5

Theytaz Excursions : TH371

A pieds:

la Ferme Asile se trouve à  à 20 minutes de la gare. Voir la carte Google Maps ici




La peur et le bonheur

Photo: rédaction valaisanne de Voix d’Exils.

Un premier accouchement en Suisse riche en émotions

Je m’appelle Kokob, je viens d’Erythrée. Je vis en Suisse depuis bientôt trois ans ; j’y ai rejoint mon mari qui dispose d’un droit de séjour. Ma propre situation administrative est encore incertaine. En 2016, j’ai donné le jour à notre premier enfant, une petite fille, à l’hôpital cantonal de Sion.

C’était la première fois que je vivais l’expérience de la grossesse et de l’accouchement et en plus je n’avais pas de papiers ! Cette situation m’a fait vivre des émotions très fortes : j’étais tellement préoccupée avec ma procédure, chaque jour j’attendais avec espoir une réponse qui ne venait pas ! J’étais surtout inquiète que mon stress puisse affecter mon enfant. Quand j’ai dû me rendre à l’hôpital, j’étais remplie de peur. Mais au moment où l’infirmière m’a prise en charge,  le poids des soucis s’est envolé. Après, tout s’est bien passé, je me suis sentie en sécurité et heureuse. Ma fille Maria est venue au monde et nous a remplis de joie.

C’est le soin et l’amour que j’ai reçu à l’hôpital qui me font écrire ce témoignage.

J’aimerais vraiment prendre le temps de remercier du plus profond de mon cœur tous les médecins et les infirmiers de l’hôpital du Valais à Sion qui ont changé ma peur en bonheur ; je le fais aussi au nom des autres femmes enceintes qui ont accouché à l’hôpital valaisan.

Aujourd’hui, ma fille a presque deux ans ; je n’ai toujours pas de régularisation de séjour. Je l’attends tous les jours avec plein de chagrin dans mon cœur, sachant qu’il est question de la sauvegarde de ma famille, construite avec amour en compagnie de mon mari. Mais nous gardons espoir en regardant grandir dans la confiance notre petite fille.

Kokob Mebrahtu

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils     

 

 

 

 




« Devenir acteur de sa vie »

Photo: Moumouni Ibrahim, membre de la rédaction valaisanne de Voix d'Exils

Photo: Moumouni Ibrahim, membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils

« Égalité des chances dès l’enfance ». C’est sous ce nom que l’OSEO Valais a lancé un projet d’intégration avec les réfugiés érythréens installés sur la commune de Sion. Voix d’Exils est allé à la rencontre de Véronique Barras, sa coordinatrice, pour en savoir un peu plus. 

La section valaisanne de l’Œuvre suisse d’entraide ouvrière (OSEO) est une organisation centrée sur l’insertion socio-professionnelle, dont celle des migrants. C’est dans ce cadre que le projet « Égalité des chances dès l’enfance » a été mis sur pied. Il repose sur le principe de « parents-relais », à savoir des personnes-ressources, formées par l’OSEO Valais sur l’éducation préscolaire et sur le système scolaire en Valais, avec un petit regard sur ce qui se passe après l’école primaire. Les supports de cours ont été créés par l’OSEO Valais en collaboration avec des partenaires tels que la direction des écoles, la Consultation parents-enfants, l’Office éducatif itinérant.

Identifier les familles ayant besoin d’un accompagnement

Plusieurs communautés ont été ciblées dont, en premier lieu, celle des Erythréens. Treize parents-relais ont été formés pour accompagner les familles installées sur la commune de Sion. Véronique Barras explique : «Quand une direction des écoles de la Ville de Sion organise une réunion, seuls les parents qui ont un niveau de formation assez élevé se déplacent. On se rend compte que les personnes qui ont le plus besoin d’aide ne viennent pas; c’est donc à nous d’aller vers elles ». Dans le cas de la communauté érythréenne, la première séance de rencontre a été organisée en 2014 ; le projet a été présenté aux parents, il leur a été expliqué comment les parents-relais pouvaient les aider dans l’éducation de leurs enfants, notamment pour comprendre tous les documents qu’ils reçoivent de l’école et qu’ils ne comprennent pas mais aussi pour apprendre les bonnes pratiques en termes d’alimentation ou de stimulation. La majorité des familles a adhéré au projet. Elles ont été invitées à compléter un questionnaire visant à déterminer leurs besoins. Une fois les données recueillies et analysées, il s’est avéré qu’une quinzaine de familles avait réellement besoin d’accompagnement. L’OSEO Valais s’est concentrée sur elles et, à la dernière rencontre du printemps 2016, elles ont pu s’inscrire à différents ateliers.

En 2017, l’accompagnement des parents-relais sera également proposé à d’autres communautés. Chaque parent-relais se verra confier cinq ou six familles.

Un délicat travail d’approche des communautés

Il n’a pas été facile d’aller chercher les personnes-ressources dans les différentes communautés. Pour chacune, il a fallu trouver la bonne approche, en tenant compte des particularités et des sensibilités.

Pour la communauté arabe (qui regroupe les pays du Moyen-Orient et certains pays d’Afrique), le fait que plusieurs pays partagent une même langue semble être un avantage; il permet d’appliquer un croisement des interventions, c’est-à-dire qu’on fera intervenir de préférence un parent-relais irakien dans une famille syrienne, par exemple. On note que, très souvent, il est plus facile de recevoir un conseil d’une personne qui ne fait pas partie de son cercle connu.

Chez les Erythréens, la problématique est différente : ici, beaucoup de complications et de points de frictions se manifestent entre les anciens et les nouveaux arrivés.

Dans la communauté turque c’est encore différent, car le contexte de cette population en Valais est particulier. Véronique Barras précise : « Ce sont des gens qui se sont installés il y a une trentaine d’années, majoritairement du côté d’Ardon et de Vétroz, pour travailler dans la fonderie. Actuellement, on est à la troisième génération, mais des problématiques d’intégration persistent parce que les enfants et même les petits-enfants continuent d’aller chercher maris et femmes en Turquie ».

« Pour la communauté somalienne, c’est une autre réalité. C’est une communauté où le poids des anciens est écrasant. On a dû apprendre à slalomer pour pouvoir atteindre les personnes qui allaient être efficaces dans le projet, en donnant l’impression à ceux qui contrôlent tout qu’on s’adressait à eux ».

Un projet qui s’adresse à tous les migrants sans discrimination

L’objectif est d’arriver à l’égalité des chances pour tous les enfants. Pour l’OSEO Valais, les enfants ne doivent pas attendre que les parents aient un permis de séjour durable avant de commencer à s’intégrer. Le statut de résidence en Suisse d’un migrant n’est pas son affaire ; ce qui compte, ce sont les personnes.

Des migrants qui prennent leur destin en main

Véronique Barras décrit le cœur du projet : « notre objectif final est de permettre aux migrants de devenir les acteurs de leur vie, de casser cette image qui les place toujours dans la posture de recevoir. On donne au migrant un appartement, de l’aide sociale, alors que là, c’est la communauté qui se mobilise, c’est elle qui prend en charge ses propres compatriotes, avec le soutien des professionnels de l’intégration. On peut avoir une intégration réussie sans renier sa culture, ses origines et en partageant une vie associative très forte au sein de sa communauté. Pour moi, c’est une évidence ». Véronique Barras tient aussi à adresser, en conclusion, un message aux Suisses : « L’intégration, ça prend du temps ; les Italiens ne se sont pas intégrés du jour au lendemain, ni les Portugais, ni les gens des Balkans. Aujourd’hui, je crois que c’était déjà le cas avec le Kosovo, les migrants arrivent chez nous, en plus, avec des traumatismes, avec des expériences de vie très rudes et cela constitue une difficulté supplémentaire dans leur processus d’intégration ». Un appel à la mémoire, à la patience et à la confiance.

Moumouni Ibrahim,

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils

Ibrahim Moumouni est très actif dans le bénévolat auprès des requérants d’asile valaisans. De ce fait, il collabore régulièrement avec plusieurs projets d’entraide.




Les Rencontres d’ici et d’ailleurs à Sion

Le défilé des communautés. Photo : rédaction valaisanne de Voix d’Exils.

Le défilé des communautés. Photo : rédaction valaisanne de Voix d’Exils.

Un 10ème anniversaire très festif

Cela fait 10 ans que les Rencontres d’ici et d’ailleurs (REDIDA) favorisent la bonne entente interculturelle dans la ville de Sion, où 120 nationalités cohabitent paisiblement. Une décennie, cela se fête !  

Au terme d’une semaine culturelle du 20 au 27 août, le week-end a fait place à de nombreuses animations. Le vendredi soir, la place du Scex à Sion était noire de monde, certes avec plus de gens d’ailleurs que d’ici : une vraie mosaïque humaine composée d’Asiatiques, d’Occidentaux, d’Africains, de Latino-américains. Tous les âges étaient représentés. Les gens se pressaient pour voir le défilé des communautés en costumes traditionnels, apprécier la danse, la musique et aussi déguster les cuisines du monde. Les enfants, de leur côté, avaient accès à un espace de loisirs et à un jardin de rencontre avec des conteurs.

La rédaction valaisanne de Voix d’Exils a pu rencontrer les organisateurs, Monsieur Jean-Pascal Fournier, Président de REDIDA et Madame Christel Jost Sawadogo, déléguée à l’intégration de la Ville de Sion et coordinatrice des événements organisés par REDIDA. Elle a aussi approché quelques communautés participantes pour leur demander quel sens elles donnaient à cette fête.

Un langage universel

Dans son discours d’ouverture, Jean-Pascal Fournier a souligné que tous ces ingrédients de la fête avaient un langage universel. Il a souligné que la manifestation était vivante et que le côté novateur de l’édition 2016 se remarquait à travers le défilé et la présentation des communautés étrangères dans leurs habits traditionnels.

En expliquant les objectifs de REDIDA, Christel Jost Sawadogo a, quant à elle, insisté sur l’importance de « la sensibilisation de la population aux questions de rencontre, de diversité culturelle et du vivre ensemble ». A travers la participation d’une trentaine de communautés étrangères aux côtés des Suisses avec leur légendaire raclette, il y a lieu de se dire que le fruit est palpable.

Pour perpétuer son festival culinaire, REDIDA a mis à disposition de chaque communauté deux tentes pour « leur permettre […] d’échanger et de discuter avec le public», comme l’a souligné Christel Jost Sawadogo. Et Jean-Pascal Fournier de poursuivre : « si vous voulez réunir les gens, […] la cuisine est une porte d’entrée, […] un bon moyen de rentrer en contact avec eux ».

Un régal

La fête a été un régal, non seulement pour le palais, mais aussi pour les yeux, le nez, les oreilles, bref, l’humain avec ses cinq sens était convié. Dans une ambiance chaleureuse, Valaisans et étrangers ont pu trouver ce qui les rassemble et amène leurs cœurs à communier.

Pour le président et la coordinatrice des REDIDA, le bilan est positif malgré la mauvaise surprise faite par la pluie le samedi soir. L’échange, la discussion et le dialogue avec le public ont bel et bien eu lieu. La satisfaction est de mise également pour les communautés étrangères.

Que vive REDIDA!!!

La rédaction valaisanne de Voix d’Exils

Christel Jost Sawadogo et Jean-Pascal Fournier.

Christel Jost Sawadogo et Jean-Pascal Fournier.

 

Angola. C’est leur première participation. « Cette fête permet aux gens de se connaître et de se rapprocher des autres communautés. Nos enfants en grandissant connaîtront ainsi d’autres cultures. ». Photo : rédaction valaisanne de Voix d’Exils.

Angola. C’est leur première participation. « Cette fête permet aux gens de se connaître et de se rapprocher des autres communautés. Nos enfants en grandissant connaîtront ainsi d’autres cultures. ». Photo : rédaction valaisanne de Voix d’Exils.

 

Communauté tamoule originaire du nord du Sri-Lanka. Photo : rédaction valaisanne de Voix d’Exils.

Communauté tamoule originaire du nord du Sri-Lanka. Photo : rédaction valaisanne de Voix d’Exils.

 

Thaïlande. Cette dame qui participe aux REDIDA pour la quatrième fois apprécie beaucoup et trouve qu’il y a une belle équipe organisatrice. Photo : rédaction valaisanne de Voix d’Exils.

Thaïlande. Cette dame qui participe aux REDIDA pour la quatrième fois apprécie beaucoup et trouve qu’il y a une belle équipe organisatrice. Photo : rédaction valaisanne de Voix d’Exils.

 

Quelques spécialités d’ailleurs. Photo : rédaction valaisanne de Voix d’Exils.

Quelques spécialités d’ailleurs. Photo : rédaction valaisanne de Voix d’Exils.