1

Aller de l’avant

Le jour où j’ai décidé de passer mon permis de conduire

Nous devons regarder la vie d’une manière nouvelle. Nous aimons toutes et tous le changement et la nouveauté éblouit nos yeux ; nous aspirons tous à devenir meilleurs. Il ne s’agit pas d’être les meilleurs mais, du moins, de toujours essayer de nous améliorer.

Certaines tentatives échoueront mais nous devons arriver au bout du chemin que nous avons choisi. Nous devons avancer d’un pas confiant, sans nous soucier des déboires répétés de nos vies.

A partir de cette idée, j’ai commencé à envisager de changer mon monde étroit et j’ai décidé de faire un premier pas : j’ai entrepris de passer mon permis de conduire. Je me suis inscrite à l’examen théorique. Ma première tentative a échoué; mais j’ai ressayé et j’ai finalement réussi. Quelle joie ! Je me suis sentie propulsée en avant pour continuer la réalisation de mon projet.

L’étape suivante fut de commencer les cours pratiques. Au commencement, je souffrais d’anxiété et d’une tension laissée par ma dure éducation et entretenue par ma trajectoire marquée par la guerre et le déracinement. Je me sentais comme un immeuble fragile et fissuré dont les habitants avaient de bonnes raisons de craindre l’effondrement à chaque instant.

J’ai eu la chance d’avoir un moniteur excellent. J’ai essayé de dompter l’anxiété qui dominait mon cœur, mais j’ai échoué. J’ai échoué mais je n’ai pas abandonné. Petit à petit, j’ai pris confiance. J’ai apprivoisé le stress… et j’ai réussi mon examen !

Obtenir mon permis de conduire a été une victoire qui m’a permis de dépasser une partie sombre de ma vie. Ce fut une étape importante, qui m’a prouvé qu’en travaillant dur nous pouvons atteindre nos objectifs.

Khaledah Alzobi

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils                                                                                                        




Nous avons perdu notre chemin

Illustration: Sahar Rezai / rédaction valaisanne de Voix d’Exils

Un poème de Khaledah Alzobi

Mon pays a changé

Il n’est plus le même

Tous ses chemins maintenant

Ne nous mènent nulle part

Les arbres ne ressemblent plus à des arbres

Ils ne portent plus de fruits

Et le chant des oiseaux

Ne touchent plus mon cœur

Comme avant

Tout dans mon pays est soumis

Les chansons des enfants

Ne jaillissent plus librement

De leurs cœurs

Maintenant elles doivent servir

Les oppresseurs

Les livres des intellectuels

Ne racontent plus d’histoires

Ni d’histoires d’amour

Au contraire, ils portent le slogan

Du peuple des péchés

Tout a changé dans ma patrie

Même les poèmes des passants

Notre langue a été frappée par une maladie

La maladie du changement

Khaledah Alzobi

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils