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FLASH INFOS #148

Sous la loupe : Au Rwanda, les autorités se disent « prêtes » à accueillir les demandeurs d’asile expulsés par le Royaume-Uni / De plus en plus de Russes demandent l’asile en Allemagne / Outils pratiques pour aider les jeunes personnes migrantes et réfugiées dans leur transition vers l’âge adulte présentés à Strasbourg



Nos sources:

Au Rwanda, les autorités se disent « prêtés » à accueillir les demandeurs d’asile expulsés par le Royaume-Uni

Info Migrants, le 21 avril 2023

De plus en plus de Russes demandent l’asile en Allemagne

Info migrants, le 21 avril 2023

Outils pratiques pour aider les jeunes migrants et réfugiés dans leur transition vers l’âge adulte présentés à Strasbourg

Conseil de l’Europe, le 18 avril 2023




« L’armée russe n’a aucune chance de gagner cette guerre »

Valerii Martseniuk. Photo: Guillaume Stern / Voix d’Exils

Une interview de Valerii Martseniuk, réfugié ukrainien en Suisse

Valerii Martseniuk est un réfugié d’origine ukrainienne et un ancien rédacteur de Voix d’Exils. Il a trouvé refuge avec sa famille en Suisse suite au premier conflit russo-ukrainien qui est survenu en 2014. Lors de cette interview réalisée le 8 mars, Valerii Martseniuk partage avec nous sa vision de la situation 13 jours après le début l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Erratum:

* L’invasion russe a débuté le 24 février et non pas le 24 janvier comme évoqué à 3’12 »

** 200’000 soldats russes sont mobilisés dans ce conflit et non pas 20’000 comme évoqué à 10’42 »

 




Revue de presse #33

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils.

Sous la loupe : baisse sans précédent des flux migratoires dans les pays de l’OCDE / Suisse : entre 145’000 et 420’000 francs pour obtenir un Permis B / Grèce : une clôture de 27 KM pour renforcer la frontière avec la Turquie / États-Unis : 545 enfants migrants toujours sans parents

Baisse sans précédent des flux migratoires dans les pays de l’OCDE

RTS info, le 19 octobre 2020

Alors que le nombre de personnes migrantes permanentes est resté stable en 2018 et 2019 (environ 5,3 millions par an), le nombre de nouveaux permis délivrés a baissé de 46% au premier semestre 2020, a souligné Jean-Christophe Dumont, chef de la division migrations internationales de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE). Au deuxième trimestre, la baisse a même atteint 72% par rapport à la même période de l’année précédente : en Suisse 31%, en Allemagne 57% et en Autriche 40%.

Compte tenu de la fermeture des frontières en raison de la pandémie du COVID-19 qui a engendré une perturbation des mobilités internationales pendant plusieurs mois, cette baisse sans précédent est qualifiée de « sans surprise ». Elle pourrait néanmoins être partiellement compensée au deuxième semestre, estime le rapport de l’organisation publié le lundi 19 octobre 2020.

Par ailleurs, alors qu’en 2019 plus des deux tiers des personnes migrantes avaient un emploi, les conséquences économiques de la pandémie du COVID-19 pourraient faire reculer les progrès réalisés pour leur intégration sur le marché du travail, estime également l’OCDE. En 2019, Les travailleurs et travailleuses migrant.e.s représentaient en moyenne un quart du personnel médical dans la zone OCDE qui regroupe une quarantaine de pays développés. En Suisse, c’est même près de la moitié. Les secteurs des transports, du nettoyage, de l’industrie alimentaire et des services informatiques sont également concernés.

Suisse : entre 145’000 et 420’000 francs pour obtenir un Permis B

RTS, le 25 octobre 2020

Les cantons suisses peuvent accorder des permis de résidence à des personnes migrantes non européennes, s’ils jugent les rentrées fiscales intéressantes. Depuis 2008, selon une enquête de l’émission de la Radio Télévision Suisse (RTS) Mise au Point, 653 personnes ont bénéficié de cette dérogation à la loi sur les étrangers. Ces grandes fortunes s’installent en négociant un forfait fiscal annuel qui varie beaucoup d’un canton à l’autre. La majorité des bénéficiaires sont des Russes avec environ 30% des permis de résidence accordés. Les Turcs, les Chinois, les Ukrainiens et les citoyens des pays du Golfe sont aussi friands de cette possibilité offerte par la Suisse.

En outre, depuis l’arrivée de la pandémie du COVID-19, afin d’échapper à l’épidémie ou aux infrastructures de santé défaillantes de leur pays, des millionnaires du monde entier contactent des cabinets de consultants pour acheter des permis de résidence en Suisse souligne l’émission.

Néanmoins, les conditions pour déroger à la règle sont strictes. Au-delà des montants financiers révélés par Mise au Point, le bénéficiaire doit habiter au moins six mois par an en Suisse. Il doit également renoncer à exercer une activité lucrative. En revanche, grâce au permis B, il peut circuler librement dans tout l’espace Schengen. Selon les montants planchers transmis à la rédaction de Mise au Point par les cantons romands, c’est dans le Jura que le forfait fiscal, et donc le permis B, revient le moins cher. Pour une personne migrante non européenne célibataire, il faut payer minimum 146’816 francs d’impôts. Suivent Neuchâtel (190’000.-), Fribourg (209’000.-) puis le Valais (287’882.-). Genève et Vaud sont les cantons qui exigent le plus avec respectivement 312’522 francs et 415’000 francs d’impôts à payer. Malgré cela, Genève est le canton qui a délivré le plus de permis B aux fortunés extra-européens depuis 2015 (58). Vaud (24) et le Valais (16) complète le podium.

 

Grèce : une clôture de 27 km pour renforcer la frontière avec la Turquie

Infomigrants, le 16 octobre 2020

Annoncée en août dernier par le gouvernement grec, la construction d’une nouvelle clôture le long de la frontière avec la Turquie a débuté le 15 octobre 2020, rapporte le quotidien grec Kathimerini. Après l’arrivée massive de migrants en Grèce en février et mars, Athènes avait annoncé qu’elle étendrait la barrière de ciment et de barbelés située à sa frontière avec la Turquie, l’objectif étant d’empêcher les migrants de pénétrer dans le pays.

Pour un coût total de 62,9 millions d’euros, la clôture mesurera 27 kilomètres et huit postes d’observation situés en hauteur seront construits et utilisés par l’armée. Endommagée en 2015, la barrière actuelle sera également renforcée grâce à un garde-corps en acier qui mesurera 4,3 mètres de haut, soit près d’un mètre supplémentaire.

 

États-Unis : 545 enfants migrants toujours sans parents

lematin.ch, le 21 octobre 2020

Séparés de leurs enfants après avoir illégalement franchi la frontière des États-Unis, les parents de 545 enfants n’ont pas pu être localisés a indiqué le 20 octobre 2020 la puissante association American Civil Liberties Union (ACLU) œuvrant pour la défense des droits humains. « Via notre action en justice, nous avons informé le tribunal que les parents de 545 enfants sont toujours manquants », a indiqué l’association sur son compte Twitter. Selon un document judiciaire publié par la chaîne CNN, les deux-tiers de ces parents manquants ont probablement été expulsés.

Afin de lutter contre l’immigration clandestine, une politique de « zéro tolérance » avait été instaurée par le Président américain Donald Trump. Conformément à cette politique, les États-Unis ont commencé à séparer les enfants de leurs parents en mai 2018, provoquant une vague d’indignation dans le pays et à l’étranger. Après six semaines de mise en œuvre de la politique, l’administration avait toutefois renoncé à cette pratique, sauf si les parents présentaient « un risque » pour leurs enfants. En outre, une décision de justice datant de 2018 oblige le gouvernement américain à faire le nécessaire pour réunir ces familles.

Masar Hoti / Voix d’Exils




La revue de presse #4

La revue de presse: la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur: Damon / Voix d’Exils.

Sous la loupe: les champions de la naturalisation / bilan de l’opération Papyrus / des expulsions coûteuses ->

Les Russes, champions de la naturalisation en Suisse

Swissinfo.ch, 20 février 2020

Le passeport rouge à croix blanche serait plus attractif pour les résidents venus de loin que pour les Européens. La Commission fédérale des migrations (CFM) et l’Université de Genève ont publié récemment des chiffres détaillés sur la naturalisation qui montrent que 10,3% des Russes vivant en Suisse ont été naturalisés entre 2011 et 2017, ce qui les place en pole position.
« Les personnes qui se lancent dans une procédure comptent s’établir dans le pays sur le long terme et participer à la vie politique », explique Philippe Wanner, professeur ordinaire à l’Institut de démographie et socio économie de l’Université de Genève, et co-auteur de l’étude.
Parmi les autres ressortissants étrangers qui présentent un taux de naturalisation élevé, on compte 6,01% d’Irakiens et 3,16% de Sri lankais – l’un des groupes de migrants les plus importants de Suisse. « Ce sont des populations qui n’ont pas l’envie ou la possibilité de rentrer dans leur pays d’origine pour des raisons politiques. Pour ces personnes, la naturalisation peut aussi être un signe de reconnaissance envers le pays qui les a accueillies. »

Genève régularise des milliers de sans papiers

Le Courrier, 21 février 2020.

L’ « opération Papyrus », visant à régulariser un nombre important de personnes sans permis de séjour vivant à Genève depuis des années, a été un succès. Lancée en 2017, « Papyrus » a permis la régularisation de 2390 personnes à Genève. Parmi elles, on compte 437 familles (676 parents et 727 enfants), ainsi que 24 couples sans progéniture et 939 célibataires.
Seuls 47 dossiers ont été refusés à cause de l’important tri des candidatures ayant été fait en amont. Quelques cas de tentatives de fraude ont été dénoncés à la justice, mais elles sont restées «l’exception». Alors que 744 dossiers sont encore à l’étude, la démarche ne devrait cependant pas être renouvelée.
Sans surprise: 74% des dossiers concernaient des personnes travaillant dans le domaine de l’économie domestique, à des postes majoritairement occupés par des femmes. 7% concernaient le bâtiment et 4% l’hôtellerie et la restauration.

Des expulsions qui coûtent cher à la France

Mediapart, 24 février 2020

Ces derniers mois, les vols charters français à destination de l’Albanie et de la Géorgie se sont multipliés, avec l’appui de l’agence européenne de garde-frontières: Frontex.
Depuis l’été dernier, Frontex a été mobilisée à six reprises pour renvoyer des demandeurs d’asile vers Tirana, en Albanie, ou Tbilissi, en Géorgie, des pays considérés comme « sûrs » et dont les ressortissants – qui représentent les deuxième et troisième contingents de demandeurs d’asile en France – sont accusés de détourner la procédure d’asile pour des raisons économiques.
A titre d’exemple, le site d’information français Mediapart, cite le vol du Boeing 737 parti le 28 juin dernier de Toulouse en direction de la Géorgie, et qui a coûté 103 784 euros (environ 110 500 francs suisses). Un prix très élevé qui s’explique par la présence de 48 «escorteurs» de diverses nationalités (notamment des policiers et des interprètes), accompagnant sept adultes et six enfants renvoyés vers Tbilissi, alors que 90 personnes devaient initialement faire le voyage. Un authentique fiasco.
Même si l’agence Frontex prend en charge une partie du coût des vols charters, les expulsions coûtent très cher à la France qui a déboursé presque un demi-milliard d’euros en 2018.

Valmar / Voix d’Exils

Pour aller plus loin:

A propos de l’opération Papyrus: « Une lueur d’espoir au bout du tunnel des sans-papiers genevois », article publié dans Voix d’Exils le 30.03.2017.




La guerre s’éternise en Afghanistan

« Il n’y a pas de paix dans la fuite ! » Auteur: Rahmat GUL

Jeudi 31 août, le secrétaire à la Défense américain Jim Mattis annonce l’envoi de troupes supplémentaires en Afghanistan. Aux 11’000 militaires déjà présents s’ajouteraient 3900 soldats afin de « permettre aux forces afghanes de combattre plus efficacement ». Mais combattre quoi précisément ?

L’Afghanistan est un pays d’une grande importance stratégique, entouré par les pays d’Asie centrale, de l’Iran, du Pakistan et de la Chine. Il a été ravagé par la guerre durant près de quatre décennies. C’est une zone de convergence d’intérêt des superpuissances mondiales qui y interviennent pour leurs objectifs stratégiques. Les Russes l’ont d’abord envahi au début des années 1970, ce qui a causé 1,5 million de morts et 1,3 million de blessés et les Américains leur ont succédé avec leurs alliés et y ont « lutté » contre le terrorisme pendant les treize dernières années sans résultats tangibles.

Des espions étrangers érigés en gouvernants

Le seul moyen d’envahir un pays, c’est de corrompre les principales composantes de sa société: les communautés politiques, religieuses, sociales et économiques. L’Afghanistan est gangrené par les mêmes maux depuis plus de 40 ans. Les Russes ont établi et soutenu différents partis politiques et les ont ensuite utilisés pour gouverner le pays conformément à leurs intérêts. Pour les chasser, les Américains ont dû créer une armée de guerriers connue sous le nom de « guerriers gorilles », aussi appelés les Moujahidines. Les dirigeants religieux et les prédicateurs islamiques ont été repérés et choisis comme chefs des sept groupes armés qui se sont combattus. Ils ont été soutenus en permanence, directement ou indirectement, par les Américains et leurs alliés de l’OTAN dans le but de se faire une guerre dont l’objectif final leur est inconnu.

Une éducation qui se cherche

Sous la présidence de Sardar Mohammad Daud Khan, l’Afghanistan était très connu pour son rapide taux de croissance économique et son haut niveau d’éducation. Comme le système éducatif était capable d’absorber plus d’étudiants que les besoins de la population locale, les gens des pays voisins venaient à l’université de Kaboul pour suivre une  formation supérieure. Mais, malheureusement, avec les interventions des forces étrangères, le système s’est affaibli. À l’arrivée des Moujahidines, les écoles mixtes n’étaient plus autorisées. Les filles et les femmes allaient à l’école couvertes d’une burka. Avec le régime des Talibans, c’est devenu pire, la scolarisation des filles et des femmes a été totalement interdite. Depuis que Karzai a accédé au pouvoir, le système scolaire s’est beaucoup amélioré et maintenant 38% de la population a accès à l’enseignement secondaire et supérieur.

Absence d’état de droit et taux élevé de corruption

Dans un pays où coexistent 45 alliances étrangères soutenant le développement d’un pays en conflit, l’afflux de milliards de dollars pour une nation désespérée était indigeste. Ce qui rendait la plupart des membres du gouvernement, des députés, des dirigeants politiques, des juges, des responsables de la police peu motivés par la mise en œuvre et le soutien de l’Etat de droit. Tout en approuvant l’afflux en masse et en vrac de dollars, ils ont promu la culture de la corruption jusqu’à faire oublier aux Afghans la monnaie locale (l’Afghani). Par conséquence, les personnes qui ont eu accès à cette manne sont très vite devenues riches. Alors que les couches moyennes et pauvres n’ont eu d’autres choix que de participer, en spectatrices, au meurtre de leurs droits. Ils voient les gratte-ciels de luxe des chasseurs de dollars pousser comme des champignons.

Le travail des mineurs devient la normalité

Vu que la guerre continue dans le pays, les infrastructures, les systèmes éducatifs, judiciaires et de défense ont été complètement détruits. Beaucoup de chefs de famille ont été tués ou handicapés à vie, ce qui a eu pour conséquence l’explosion du travail des enfants. La misère et les ravages de la guerre qui ont fait une trentaine de millions de victimes expliquent le travail des enfants est accepté et même très demandé parce qu’il coûte moins cher. Les enfants sont actifs dans le lavage de voitures, la boulangerie, la boucherie, la couture, la construction, les travaux mécaniques etc…

De bas salaires et un taux de chômage élevé

Aujourd’hui en Afghanistan, toute la population n’a pas accès aux emplois publics parce que les postes disponibles sont vendus ou attribués par les clans plutôt que par compétence et niveau d’éducation. Le salaire minimum se situe autour de 3’000 Afghani (50$) à 10’000 Afghani (166$) alors que le coût de la vie est élevé. Ce qui pousse certains employés du gouvernement à entrer dans le système de corruption. Dans ce contexte, les jeunes diplômés ne trouvent pas l’occasion de gagner leur vie et fuient le pays ou se suicident. La population analphabète se joint aux Talibans ou Daesh parce que ceux-ci paient 10’000 Afghani par mois pour faire le Jihad.

L’émergence de nouveaux groupes terroristes : les Talibans et Daesh

L’invasion des Talibans et de Daesh est la principale menace pour la nation Afghane. Les Américains et leurs alliés ont échoués dans leur guerre en Irak et en Afghanistan. Ils justifient leur présence par le soutien à l’armée afghane dans la région. Cependant, ils visent uniquement la réalisation de leurs objectifs stratégiques initiés il y a plus de 50 ans. Ils ont établi, formé et soutenu les Taliban et Daesh par l’intermédiaire de l’agence ISI du Pakistan et les leaders Arabes. Tout en faisant semblant de les combattre en apparence. Le plus étonnant, c’est que les gens qui servent les deux groupes ne connaissent ni l’islam, ni le Coran et encore moins la prière. Par contre, ils croient que s’ils tuent d’autres personnes, ils entreront au paradis, ce qui est purement non Islamique et non humanitaire. Un verset du Coran dit : « Lorsque tu tues un innocent c’est comme si tu as tué toute l’humanité ».

La rédaction valaisanne de Voix d’Exils

Principale source:

Le Huffington Post