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FLASH INFOS #148

Sous la loupe : Au Rwanda, les autorités se disent « prêtes » à accueillir les demandeurs d’asile expulsés par le Royaume-Uni / De plus en plus de Russes demandent l’asile en Allemagne / Outils pratiques pour aider les jeunes personnes migrantes et réfugiées dans leur transition vers l’âge adulte présentés à Strasbourg



Nos sources:

Au Rwanda, les autorités se disent « prêtés » à accueillir les demandeurs d’asile expulsés par le Royaume-Uni

Info Migrants, le 21 avril 2023

De plus en plus de Russes demandent l’asile en Allemagne

Info migrants, le 21 avril 2023

Outils pratiques pour aider les jeunes migrants et réfugiés dans leur transition vers l’âge adulte présentés à Strasbourg

Conseil de l’Europe, le 18 avril 2023




FLASH INFOS #132

Sous la loupe : Un migrant franchit en parapente une palissade ultra-sécurisée / Un jeune requérant d’asile se suicide à Genève après avoir reçu une décision de renvoi dans un pays tiers / A Montpellier, une expérience pilote cherche à intégrer réellement les Roms

Un migrant franchit en parapente une palissade ultra-sécurisée
Le matin, le 2 décembre 2022

Le 1er décembre, vers 18h15, deux personnes ont vu un migrant voler avec un parapente au-dessus de la haute barrière ultra-sécurisée séparant l’enclave du Maroc et Melilla. Pour l’instant, ce migrant n’a pas encore été localisé par les autorités espagnoles. Sur cette frontière, il y a souvent des tentatives de passage de différentes manières, mais, selon le porte-parole de la préfecture de l’enclave, c’est la première fois qu’un migrant entre à Melilla en parapente.

Kristine Kostava
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Un jeune requérant d’asile se suicide à Genève après avoir reçu une décision de renvoi dans un pays tiers
RTS info, le 5 décembre 2022

Alireza, un jeune requérant d’asile afghan a mis fin à ses jours cette semaine au Foyer de l’Etoile à Genève, qui accueille des mineurs et jeunes adultes non accompagnés, après avoir appris le refus de sa demande d’asile et la décision de le renvoyer en Grèce. Ce jeune était arrivé en Suisse au printemps 2021, à l’âge de 17 ans, avec derrière lui un parcours migratoire traumatisant. Son entrée en Europe s’est faite via la Grèce, où il avait subi de terribles violences dans un camp de réfugiés, qui le décrivait comme un « trou noir ». Le corps médical a, déjà, averti les autorités fédérales que le jeune Afghan avait manifesté des intentions suicidaires.

Elvana Tufa
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

A Montpellier, une expérience pilote cherche à intégrer réellement les Roms
Le Monde, le 29 novembre 2022

La ville de Montpellier a mené une expérience sans précédent pour intégrer les Roms. Elle les a évacué du bidonville de Celleneuve pour les établir dans un « village transitoire » constitué d’une série de bungalows équipés d’eau et d’électricité. Une cinquantaine de familles ont accepté ce transfert. L’objectif est de parvenir à une insertion professionnelle durable, afin de leur permettre par la suite de disposer d’un véritable logement.

Elvana Tufa
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




FLASH INFOS #120

Sous la loupe : Le football, outil d’intégration sociale en Suisse / Les droits politiques ne sont pas un outil d’inclusion / Ottawa lance 2 projets d’intégration en Amérique latine

 

Le football, outil d’intégration sociale en Suisse

Radiolac.ch, le 17.08.2022

Selon une étude de l’Institut des sciences du sport de l’Université de Berne (ISPW), au moins 179 nationalités sont représentées dans les quelques 1400 clubs de l’Association suisse de football (ASF). Elle se base sur les déclarations des principaux fonctionnaires et des membres des clubs issus ou non de la migration. 

« Cette étude est la preuve que le football est une clé pour la société et pour une intégration réussie », souligne le président de l’ASF Dominique Blanc. Par ailleurs, l’enquête montre que les femmes migrantes se retrouvent rarement sur les terrains de foot.

Tsering
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Les droits politiques ne sont pas un outil d’inclusion

Swissinfo.ch, le 05.09.2022

Selon Demi Hablützel, présidente des Jeunes UDC du canton de Bâle-Ville, les droits politiques devraient rester réservés au peuple suisse. Juriste de profession, elle s’exprime dans une série appelée « série inclusion » que des droits politiques accordés trop tôt ne sont pas une garantie d’inclusion.

A l’opposé des milieux écologistes de gauche qui réclament une possibilité d’être intégré au processus politique sans obstacle pour chaque individu, Hablützel pense qu’il faut saisir la chance d’obtenir le passeport suisse, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de récompense avant la performance.

Charles Williams Soumah
Membre de la rédaction vaudoise de Voix dExils

Ottawa lance 2 projets d’intégration en Amérique latine

MCI, le 17.08.2022

Le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté au Canada, Sean Fraser annonce lors d’une célébration le lancement de deux grands projets afin de renforcer l’intégration des personnes migrant.e.s en Amérique latine.

Ces 2 projets ont le but d’intégrer les personnes migrant.e.s et les réfugié.e.s dans les marchés du travail, en assurant la certification des compétences et en facilitant l’accès aux formations nécessaires pour divers métiers et secteurs.

Charles Williams Soumah
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




« En Suisse, je me sens valorisée et acceptée »

Source: pixabay.com

La culture de l’encouragement

Lorsqu’elle dépose sa demande d’asile en Suisse, il y a cinq ans, Zahra découvre progressivement ce qu’on pourrait définir comme la culture de l’encouragement. A son grand étonnement, plutôt que de relever son ignorance des us et coutumes locaux, ses différents interlocuteurs répondent à sa curiosité, la soutiennent dans ses démarches et la félicitent pour ses progrès. Malgré son statut précaire – elle est à l’aide d’urgence -, la jeune Kurde veut croire qu’elle a un avenir possible dans ce pays où elle se sent bien.

Elle a souhaité partager avec les lecteurs et lectrices de Voix d’Exils quelques expériences marquantes et dire sa reconnaissance aux personnes qui l’ont aidée depuis son arrivée sur le sol helvétique.

En Iran, on échange beaucoup de critiques et peu de compliments

« En 2016, j’habitais dans le foyer d’accueil des migrants de Sainte-Croix, dans le canton de Vaud. Grâce à l’aide d’un groupe de bénévoles qui venaient trois soirs par semaine nous donner des cours, j’ai appris le vocabulaire de base pour me débrouiller dans la vie quotidienne.

Un jour, j’ai reçu un courrier pour un rendez-vous médical mais sans précision de l’adresse. J’ai croisé mon assistante sociale dans les corridors et je lui ai demandé si elle pouvait m’aider. Pascal, le responsable du foyer qui passait par là, m’a entendue et il a pris la peine de s’arrêter pour me complimenter sur mes progrès en français.

J’ai été très surprise par la façon chaleureuse et encourageante dont il s’est adressé à moi. D’ailleurs, des années plus tard, je m’en souviens comme si c’était hier… Pour que vous compreniez ma réaction, je dois préciser que dans mon pays d’origine, ça ne se passe pas du tout comme ça. Les relations interpersonnelles sont plutôt rugueuses, et les compliments sont très rares contrairement aux critiques qui sont faites pour un oui ou pour un non.

En Suisse, mon handicap n’a pas été une barrière

Avant d’arriver à Sainte-Croix, j’avais été hébergée pendant deux semaines dans le foyer de Vallorbe. Je venais d’arriver en Suisse, et je découvrais une nourriture dont le goût, la préparation, les couleurs étaient très différents de la nourriture que j’avais l’habitude de manger en Iran. Comme le domaine culinaire m’a toujours beaucoup intéressée, j’ai cherché des informations sur Internet et j’ai aussi posé des questions aux cuisiniers du foyer pour connaître les recettes et les ingrédients des plats qui nous étaient proposés. Ils ont répondu à ma curiosité avec une patience et une gentillesse qui m’ont beaucoup touchée.

Par la suite, je me suis inscrite dans le Programme cuisine proposé aux migrant.e.s par l’Établissement vaudois d’accueil des migrants (l’EVAM). J’avais peur de ne pas être acceptée, parce que j’ai une main handicapée à laquelle il manque des doigts. Mais j’ai été rapidement rassurée, mon handicap ne constituait pas une barrière pour la réalisation de mon projet qui était d’obtenir le certificat d’aide en cuisine. J’ai fait une semaine de stage préliminaire dans le self-service de l’EVAM à Lausanne et tout s’est très bien passée. Là encore, personne ne m’a fait de remarques désobligeantes, et personne n’a mis en doute mes capacités à travailler en cuisine.

A la fin de ma formation, avant d’obtenir mon certificat, j’ai fait un mois de stage à la Fondation Mère Sophia, à Lausanne. Avec une petite équipe de bénévoles, nous préparions la soupe que nous servions tous les soirs, dans la grande salle de la fondation, aux personnes dans le besoin. J’épluchais et je coupais les légumes, le travail était simple et se faisait dans une très bonne ambiance. Les bénévoles m’ont tout de suite adoptée et j’ai pu prolonger le stage d’un mois. J’aurais bien voulu continuer, mais l’expérience s’est ensuite arrêtée parce que mon statut – je suis à l’aide d’urgence -, ne me donne pas le droit de travailler.

J’ai été rassurée sur mes compétences

Je suis une jeune femme célibataire qui – comme beaucoup de migrant.e.s – vit seule, loin de sa famille. Mes parents et une de mes sœurs sont restés en Iran. Mon autre sœur habite en Suisse alémanique, dans le canton d’Argovie, mais je la vois seulement deux-trois fois par année, car le train coûte très cher et j’ai un tout petit budget.

Cet isolement est difficile à supporter. Comme tout le monde, j’ai besoin de contacts humains pour préserver mon équilibre, j’essaie aussi d’avoir des objectifs, un but à atteindre. J’ai l’espoir de voir ma demande d’asile évoluer. Je rêve d’obtenir le permis B et de pouvoir enfin travailler dans mon domaine de formation qui est la comptabilité.

En attendant, et pour ne pas rester les bras croisés après mon passage en cuisine, je me suis intéressée à une autre activité proposée par l’EVAM : le Programme Cybercafé. Ma mission consistait à gérer de façon presque autonome le relais internet destiné prioritairement aux migrants hébergés dans le foyer de Sainte-Croix. Malheureusement, un mois après mes débuts dans ce programme, le Cybercafé a été fermé pour cause de Covid…

Que faire ? J’ai alors été orientée vers le Programme Voix d’Exils. Omar, mon responsable, m’a proposé d’écrire des articles pour le site Voix d’Exils. Le premier jour, je n’avais aucun sujet d’article à proposer. Pour moi, qui vient de la comptabilité, c’était un exercice très difficile. J’étais très stressée et déçue, j’étais sûre que Omar allait me dire que je n’avais pas les compétences nécessaires et que je ne pouvais pas rester. Mais, à ma grande surprise, il m’a rassurée, il m’a dit qu’on allait en parler avec Afif, le deuxième responsable du programme. Les deux ont pris le temps de m’expliquer à nouveau quel était mon rôle et ce qu’ils attendaient de moi. Comme ils m’ont fait confiance et qu’ils m’ont encouragée, je n’ai pas voulu les décevoir, je me suis accrochée et maintenant, cinq mois après mes débuts, grâce à l’aide et au soutien de différents collaborateurs de ce média en ligne, j’ai écrit et publié plusieurs articles dont je suis très fière.

Ma situation n’est pas facile, mais j’essaie d’avancer, de ne pas perdre l’espoir. À toutes les personnes qui, depuis mon arrivée en Suisse, m’ont soutenue, à toutes celles et ceux qui m’ont redonné confiance et qui m’ont permis de grandir, je voudrais ici vous dire : MERCI !

Zahra Ahmadiyan

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Keertigan Sivakumar, réalisateur de films avec un excellent parcours

Keerthigan Sivakumar, Réalisateur de film / Photo: Ahmed Jasim Mohammad

Doosra, un court-métrage qui retrace les étapes importantes de la vie d’un exilé en Suisse

Keerthigan Sivakumar, originaire du Sri-Lanka, arrivé en Suisse en 2009, a rejoint le programme Voix d’Exils en 2011 avant d’entrer à l’Ecole romande d’art et communication – l’Eracom – où il a étudié entre 2014 et 2016. Puis, il a enchaîné en 2017 avec un bachelor à l’Ecole cantonale d’art de Lausanne – l’ECAL – où il a réalisé un film intitulé « Doosra » ; un court-métrage qui a la particularité d’intégrer des éléments de son parcours de vie d’exilé en Suisse.

Keerthigan Sivakumar répond aux questions de la rédaction de Voix d’Exils; il explique les moments phares de son parcours de migrant et nous donne accès aux coulisses de la réalisation de son dernier film « Doosra ». Un podcast produit par Voix d’Exils et réalisé par Ezio Leet.

Rédaction vaudoise de Voix d’Exils