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L’inauguration de la Recyclerie

Inauguration de la Recyclerie. Photo: Voix d’Exils

Un nouveau lieu à Lausanne dédié à la mixité sociale, à l’interculturalité et au contact avec la société d’accueil

La Recylerie est un nouvel espace à Lausanne qui regroupe plusieurs associations qui œuvrent autour du recyclage et de la récupération d’objets. Pour inaugurer le lieu, l’atelier couture de l’EVAM a organisé un défilé de mode’récup le 14 mars 2024. 

Dédié au partage, aux rencontres, à la formation et à la récupération des objets de notre quotidien, la Recyclerie se trouve à la rue St-Martin 38 bis à Lausanne. Elle regroupe la bibliothèque d’objets la Manivelle; l’association Ramptogo  qui promeut  l’accessibilité universelle en créant des rampes d’accès à base de LEGO; l’association PAIRES qui est un projet d’Aide à l’Inclusion des personnes réfugié·e·s en Suisse ; ainsi que les ateliers vélo et créatif de l’EVAM.

Le 14 mars dernier, un grand défilé de mode’récup a été organisé par l’atelier couture de l’EVAM qui a présenté plus de 50 pièces confectionnées à partir de tissus récupérés. La rédaction de Voix d’Exils était de la partie!

Carton d’invitation. Auteure: Kristine Kostava / Voix d’Exils.

Film sur le défilé de mode’récup

Réalisation: Vishnuvaran Nagalingam et Firat Kil / Voix d’Exils.

Interview des organisatrices du défilé de mode’récup

De gauche à droite: Céline Christen et Susana Tobias. Photo: Voix d’Exils.

Susanna Tobias, coordinatrice de l’atelier couture de l’EVAM et Céline Christen, adjointe du Pôle formation pratique de l’EVAM. Réalisation: Liana Grybanova et Omar Odermatt / Voix d’Exils.

Interview des créatrices du défilé de mode’récup

De gauche à droite: Sara Mohammadi, Gulbahar Rezaie, Susana Tobias et Maryam Soleymani. Photo: Voix d’Exils.

Interview de Gulbahar et Maryam Rezaie. Réalisation: Zana Mohammed et Zoé Maître / Voix d’Exils.

 

Des broderies pour préserver la mémoire d’un temple Antique de Palmyre

L’Atelier de Couture de l’EVAM s’est associé au projet Collart-Palmyre. Ce projet initié par l’Institut d’archéologie et des sciences de l’Antiquité de l’Université de Lausanne vise à préserver la mémoire du temple antique de Baalshamîn à Palmyre en Syrie qui a été détruit par l’Etat Islamique en 2015.

Cette préservation de la mémoire de ce patrimoine mondial se fait à travers la numérisation de l’ensemble des documents liés au temple.

L’atelier de couture de l’EVAM a contribué ainsi à conserver la mémoire de la beauté du temple de Baalshamîn en proposant des ateliers d’échanges et de broderie et en brodant des motifs issus de ces décors sur les créations qui ont été présentées lors du défilé de mode’récup.

 

Photos du défilé de mode’récup

 

La rédaction de Voix d’Exils 

L’équipe de Voix d’Exils qui a couvert le défilé de mode’récup. De gauche à droite: Liana Grybanova, Vishnuvaran Nagalingam, Zoé Maître, Zana Mohammed, Omar Odermatt.

C’est grâce aux multiples compétences de l’ensemble des membres de la rédaction de Voix d’Exils que ce reportage a pu être réalisé. Bravo à toute l’équipe!

Omar Odermatt

Responsable de la rédaction de Voix d’Exils




Fragments du début de la guerre en Ukraine

Arrivée des troupes russes dans Kharkiv, le 27 février 2022. Capture d’écran réalisée à partir d’une vidéo extraite du photoreportage ci-dessous de Natalia Rafalska.

Deux ans de guerre en Ukraine #3

Le 24 février 2022, la Russie envahit l’Ukraine. Cela fait donc deux ans que la guerre a éclaté. Voix d’Exils a décidé de publier une série d’articles autour de cet événement marquant. Dans cette nouvelle publication, Liana Grybanova, rédactrice à Voix d’Exils originaire d’Ukraine, revient sur les premiers jours de la guerre à travers des témoignages de personnes ayant vécu ces événements et un photoreportage de Natalia Rafalska.

Le 24 février 2022, j’ai été réveillée à 5 heures du matin par un appel de ma voisine. D’habitude, elle ne se réveille pas avant l’heure du petit-déjeuner. Elle m’a dit que trois mots : « Ils bombardent Kharkiv ! ». En un instant, c’était clair: ce que nous ne voulions pas croire était en train d’arriver! En effet, nous ne pouvions pas imaginer que nous pourrions être attaqués un jour par nos frères et sœurs Russes, celles et ceux que nous considérions comme les plus proches par la culture, par l’esprit, par notre passé soviétique commun. C’est ainsi que malgré tous les avertissements que nous ne voulions pas entendre, la guerre avait soudainement commencé. Et le choc était accentué par l’incrédulité et l’incompréhension de ce qui se passait. Mais il fallait néanmoins réagir très vite!

J’ai donc décidé d’appeler ma mère. J’ai essayé de trouver les mots justes pour ne pas l’inquiéter. Mais ce n’était pas la peine: la liaison téléphonique était défaillante car elle ne pouvait pas supporter la vague d’appels qui étaient passés en même temps. Mon mari et moi on vivait alors dans la banlieue de Kiev et nous avons alors décidé de nous rendre en ville. La première chose que nous avons vu c’est une file d’attente de plusieurs kilomètres aux stations d’essence. À 8 heures du matin, il y avait également d’énormes files d’attente dans les magasins d’alimentation, les distributeurs de billets et les pharmacies. En même temps, il était surprenant de voir à quel point les gens restaient calmes, attendaient leur tour et étaient le plus souvent silencieux. Les gens achetaient de la nourriture, des médicaments, des allumettes, des bougies et du ruban adhésif pour sceller leurs fenêtres.

Le compte à rebours de la guerre s’était enclenché et il fallait dorénavant vivre avec !

Porte d’entrée de la maison Liana Grybanova. Au début de la guerre, les Ukrainiens mettaient du ruban adhésif sur les fenêtres pour faire en sorte qu’en cas de bombardements, l’onde de choc ne brise pas le verre. Photo: Liana Grybanova le 24.02.2022.

« Non seulement les événements et les modes de vie ont changé, mais nous avons nous-mêmes changé intérieurement »

Le 24 février 2022, nous avons franchi une ligne de démarcation, une ligne rouge, au-delà de laquelle il ne nous est aujourd’hui plus possible de vivre comme avant. Non seulement les événements et les modes de vie ont changé, mais nous avons nous-mêmes changé intérieurement. Beaucoup de gens ont commencé à aider davantage les autres, à les comprendre, à faire du bénévolat.  D’autres, au contraire, ont commencé à utiliser le malheur commun à des fins égoïstes. La guerre a divisé la vie entre l’avant et l’après, les gens ont été sommés de choisir leur camp et les personnes se sont concentrées sur les valeurs les plus importantes: la paix, la famille, l’amour et la vie.

Une de mes amies, écrivaine et directrice d’un théâtre à Kiev, m’a dit qu’elle n’aurait jamais imaginé qu’elle enverrait à l’un de ses acteurs non pas un scénario pour une nouvelle pièce de théâtre, mais des colis au front. Une autre de mes amies, directrice d’une clinique privée, attend, quant à elle, que sa fille de 19 ans revienne du champ de bataille.

Nous sommes devenus différents, peut-être plus forts. Mais chaque jour de cette guerre, qui dure depuis deux ans maintenant, renforce notre certitude qu’il n’y a rien qui la justifie.

Liana Grybanova

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

« Notre hôtel est situé dans un endroit magnifique au bord du lac. Mais au début, les Ukrainiens ne pouvaient pas apprécier cette beauté »

Ludmila, originaire d’Ukraine, installée à Estavayer-le-Lac en Suisse

Je vis en Suisse depuis 13 ans. Lorsque j’ai appris que les villes Ukrainiennes avaient été bombardées et attaquées par les roquettes russes le 24 février 2022, j’ai été choquée car ma sœur, sa famille ainsi que ma mère étaient sur place. Heureusement, ils ont pu quitter Kiev et venir en Suisse dès les premiers jours de l’invasion russe. Je les ai tous accueillis chez moi.

Mais j’ai réalisé que je pouvais faire plus en aidant d’autres Ukrainiens et Ukrainiennes aussi. Travaillant comme réceptionniste à l’hôtel SeePark, situé à Morat, j’ai proposé aux gérants de l’hôtel d’accueillir des réfugiés Ukrainiens. L’hôtel appartient à une société dont les propriétaires vivent en Europe occidentale et ont des origines Russes. Non seulement ils ont accepté, mais ils ont aussi mis en place toutes les conditions d’hébergement pour accueillir les réfugiés. Les responsables de l’hôtel sont allés personnellement chercher les gens à la gare. Ils ont installé une cuisine provisoire sur le toit de l’hôtel dans une pièce donnant sur le lac. Les autres chambres disposaient de lits supplémentaires pour accueillir les familles avec enfants.

Notre hôtel est situé dans un endroit magnifique au bord du lac. Mais au début, les Ukrainiens et Ukrainiennes ne pouvaient pas apprécier cette beauté. Les enfants pleuraient tout le temps et les femmes s’inquiétaient pour leurs maris restés en Ukraine.

Propos recueillis par L.G.

 

Les premiers jours de la guerre

Un photoreportage de Natalia Rafalska

Réfugiée Ukrainienne actuellement en année préparatoire à l’Université de Lausanne, Natalia Rafalska livre son témoignage qu’elle accompagne de photos qui retracent les premiers jours de la guerre telle qu’elle les a vécus.   

Nous vivions à Kharkiv. Cette ville a été l’une des premières à être bombardée par l’armée russe. Lorsqu’on a entendu les première détonations, nous avons appelé nos connaissances qui vivent en périphérie de la ville. Ils nous ont dit que des soldats russes étaient déjà dans la ville…. sous leurs fenêtres!

La prise de conscience d’un terrible désastre, d’une catastrophe, nous a fait agir rapidement et clairement. Nous avons rassemblé des documents, de l’eau et des rations sèches. Je travaillais alors dans l’un des magasins d’une grande chaîne de produits laitiers fermiers. Les rames du métro circulaient encore durant la matinée et j’ai pu me rendre au travail. Mes jambes tremblaient de peur, mais nous devions travailler car les gens avaient besoin de nourriture, de produits laitiers pour leurs familles.

La première nuit, mon mari et moi avons dormi sur le sol d’une station de métro. Les rames avaient cessé de circuler et les gens utilisaient les stations pour s’abriter des bombardements. Le matin, mon mari est rentré à la maison parce que notre chat était seul. Quant à moi, je suis retournée au travail.

Pendant les neuf jours qui ont suivi, je suis allée travailler et j’ai dormi dans l’abri antiatomique le plus proche. Je n’avais rien d’autre qu’un petit sac à dos et un tapis de yoga pour m’allonger. Il faisait terriblement froid. J’étais émue aux larmes lorsque des inconnus partageaient avec moi un bol de soupe chaude, une couverture ou un vieux manteau. Ils m’ont aidée en silence, sans attendre de remerciements.

Les habitants et habitantes de l’abri, unis par le malheur qui leur est soudainement tombé dessus – la guerre – sont devenus une grande famille. J’ai pu ensuite quitter notre refuge pour rentrer chez moi pendant une courte période et je suis finalement partie pour rejoindre la Suisse.

Vidéo envoyée à Natalia Rafalska et datée du 27.02.2022, 7 heures ou 8h du matin. Traduction des échanges: « Les gars ils réfléchissent à l’endroit où aller. Ils tournent à nouveau. Ils doivent être en train de réfléchir à l’endroit où aller. Le voilà assis dans la voiture, prêt. Il y a deux personnes sur le toit de chaque voiture. Bâtards, pourquoi, pourquoi ? Ici, ils se sont promenés le long du 335 rue Shevchenko, dans le quartier de Lower Shishkovka, Saperca. C’est une matinée amusante. Je suis rentré juste à temps ».

Un engin blindé des défenseurs de la ville touché par les forces spéciales russes lors des combats. Photo prise le 27.02.2022.


Un véhicule blindé tigré des forces spéciales russes détruit par les défenseurs de la ville. Photo prise le 27.02.2022.


L’école numéro 134 à Kharkiv après une bataille entre l’unité spéciale du MUU Kraken, les combattants de la brigade 92, l’unité de volontaires Freikor, l’unité de police de la ville et les forces spéciales russes. Photo prise le 27.02.2022.


« Peaches », le chat de Natalia, attend de monter dans un bus pour quitter Kharkiv. Photo prise le 06.03 2022.


Bus à la gare d’Oujgorod au poste de douane à la frontière entre l’Ukraine et la Slovaquie. Il est inscrit sur la bande lumineuse « Navire de guerre russe, va te faire foutre ! ». Cette phrase a été prononcée par un militaire Ukrainien sur l’île des serpents le 24.02.2022, alors qu’un navire russe le sommait de se rendre sinon il allait bombarder sa position. Au début de la guerre, tous les Ukrainiens connaissaient cette phrase qui était devenue un slogan de ralliement. Photo prise le 08.03.2022.


Natalia Rafalska, ici à un passage piétons entre Oujgorod (Ukraine) et Vyšné Nemecké (Slovaquie). Photo prise le 08.03.2022.

La guerre en quelques chiffres 

En 2 ans de guerre, plus de 14 millions d’Ukrainiens et d’Ukrainiennes ont été contraints de fuir leur foyer à un certain moment. Cela équivaut à presque un tiers de la population du pays. 

Eurostar rapporte que 4.2 millions de réfugiés en provenance d’Ukraine ont été enregistrés pour une protection temporaire ou des mécanismes similaires dans l’Union Européenne.

Selon l’agence des Nations Unies pour les Réfugiés, plus de 8 millions de réfugiés en provenance d’Ukraine ont été enregistrés à travers l’Europe.

Environ 17,6 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence en Ukraine.

Plus de 5 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur de l’Ukraine.

La mission de surveillance des droits de l’homme de l’ONU en Ukraine a indiqué qu’à la fin du mois de novembre 2023, au moins 10’000 civils avaient été tués depuis le début de l’invasion armée de l’Ukraine par la Russie. Quelque 18’000 personnes ont été blessées selon les données disponibles. Les chiffres peuvent être considérablement plus élevés. 

L.G.

Les autres articles de la série « Deux ans de guerre en Ukraine »




Voix d’Exils en fête !

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils / Photo: L. B. / Voix d’Exils

Vous étiez plus de 100 à célébrer avec nous les 20 ans de Voix d’Exils le 1er juin



Mercredi 1er juin, Voix d’Exils fêtait ses 20 ans d’existence. Ce jour-là, il pleuvait, mais cette pluie n’a pas gâché la fête, puisque les invités ont répondu en nombre. Plus de 100 personnes de tous horizons étaient présentes au Casino de Montbenon à Lausanne pour ce grand événement.

Toute l’équipe de la rédaction s’est réjouie de la réussite de cette fête lors de laquelle les invités, dont certains anciens rédacteurs et rédactrices, et certains employés de Etablissement vaudois d’accueil des migrants (l’EVAM) se sont régalés autour d’un buffet décoré : des amuse-bouches, du vin et des boissons sucrées.

La salle de l’apéritif était habillée aux couleurs de Voix d’Exils. Une exposition retraçait les 20 ans d’existence du média en mettant en valeur certaines productions marquantes des trois rédactions vaudoise, valaisanne et neuchâteloise. Les différents supports de l’exposition, créés pour l’occasion, avaient été soigneusement disposés par les membres de la rédaction de Voix d’Exils durant l’après-midi. C’est dans cette ambiance chaleureuse et fraternelle que les anciens et actuels rédacteurs et rédactrices des rédactions se sont enfin retrouvés après deux ans de séparation due au Covid-19.

Après l’apéritif, l’événement s’est poursuivi dans la salle Paderewski avec une présentation de Voix d’Exils par Omar Odermatt, le responsable de la rédaction et le projet Cinéma d’Exils mené en collaboration avec la Cinémathèque suisse. La présentation de Voix d’Exils a mis en valeur les compétences acquises au sein du programme. Et pour témoigner de cela, Keerthigan Sivakumar, ancien rédacteur de Voix d’Exils devenu réalisateur de cinéma, était invité à présenter son parcours et son dernier film « Doosra ». Le projet Cinéma d’Exils, qui a été réalisé pour célébrer les 20 ans de Voix d’Exils, a ensuite été présenté par Giordana Lang, médiatrice culturelle à la Cinémathèque, ainsi que Bankin Ahmad et Rifat Altan, membres d’une classe de français de l’EVAM. Toutes ces présentations ont été accompagnées par des applaudissements nourris avant de laisser la place à la projection du film Sœurs d’armes de Caroline Fourest. A l’issue de la projection, le public était convié à se retrouver autour d’un apéritif pour clôturer la soirée en beauté. On retrouvait le sourire aux lèvres de tous ces collaborateurs et collaboratrices du journal fier.e.s du travail accompli.

Williams Soumah

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Commentaire

Malgré les turbulences dans les médias, malgré la faillite de certains journaux, malgré la rareté des soutiens financiers dans ce monde mouvementé de la presse écrite, Voix d’Exils avec l’aide de tous ses soutiens financiers, suit son chemin. Coup de chapeau à tous ces rédacteurs, rédactrices et leurs responsables qui sont toujours motivés à assurer une bonne qualité éditoriale aux contenus qu’ils produisent. Car sans ces journalistes bien formés, ce média n’existerait point. Étant présent aux 20 ans de Voix d’Exils en tant que nouveau rédacteur en charge de la couverture de l’événement, je peux affirmer que la fête a été un franc succès et je remercie les rédacteurs et rédactrices de Voix d’Exils, ainsi que les collaborateurs et collaboratrices de la Cinémathèque suisse et de l’EVAM qui ont tout donné pour que cette fête soit une réussite inoubliable.

W. S.

Présentation de Voix d’Exils et du projet Cinéma d’Exils, le 1er juin à la Cinémathèque à Lausanne, lors de la fête des 20 ans de Voix d’Exils. Captation réalisée par la Cinémathèque suisse.

Le voyage de la rédaction valaisanne


Les membres de la rédaction valaisanne dans le train le 1er juin en direction de Lausanne.

C’est avec beaucoup de joie et d’enthousiasme que nous avons pris le train qui nous a emmenés à la rencontre de nos collègues à Lausanne pour fêter les 20 ans de Voix d’Exils. En route vers de nouveaux visages et de nouvelles connaissances, l’équipe valaisanne a préparé le voyage comme une belle balade entre amis, Nürten nous a offert un délicieux pique-nique et on s’est régalés ! 

Nous avons partagé des rires qui ont renforcé la relation de l’équipe, heureux et heureuses de nous retrouver dans cet espace tellement libre, fait pour tout le monde, dans ce wagon de train où les frontières n’existent plus.

Martha Campo

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils


Entretien avec Emmanuelle Marendaz Colle, chargée de communication à l’Établissement vaudoise d’accueil des migrants et coresponsable de la rédaction de Voix d’Exils entre 2004 et 2011


Williams Soumah de Voix d’Exils interviewe Emmanuelle Marendaz Colle. Photo: Voix d’Exils.

Williams de Voix d’Exils : Nous nous rencontrons aujourd’hui à l’occasion de la fête des 20 ans de Voix d’Exils. Quel effet cela vous fait d’être présente à cette occasion ?

Emmanuelle Marendaz : Pour moi, c’est très émouvant de voir que 20 ans plus tard le journal existe toujours. Je suis très heureuse d’être invitée à cet événement et de pouvoir y retrouver des visages connus. Forcément – et heureusement – les participants et participantes de Voix d’Exils ne sont plus les mêmes, mais je suis heureuse de voir que la flamme de ce média est toujours allumée et portée par d’autres.

Quelle expérience avez-vous tiré de ce journal ?

J’ai beaucoup apprécié cette partie de mon travail. C’était une activité parmi d’autres que j’avais lorsque je travaillais à l’EVAM. Nous organisions une séance de rédaction hebdomadaire, et il s’agissait là d’un des meilleurs moments de ma semaine. C’était l’occasion pour moi de partager mon expérience de journaliste avec les rédacteurs et rédactrices, et j’en garde un très bon souvenir.


Ce projet me tenait tellement à cœur que lorsque Voix d’Exils a été menacé de mettre un terme à ses activités, notamment en raison du coût financier du journal, mes collègues et moi avons tout mis en œuvre pour trouver des solutions pour que le projet survive. Dans un premier temps, nous avons mis en place des collaborations avec d’autres cantons. Et dans un second temps, nous avons décidé de transformer le journal papier en journal en ligne.

Pourquoi est-ce important pour vous que Voix d’Exils poursuive ses activités ?

Les rédacteurs et rédactrices qui intègrent Voix d’Exils sont souvent très engagé·e·s sur différentes thématiques et il me semble important qu’un programme d’activité de l’EVAM offre la possibilité aux bénéficiaires d’effectuer une activité davantage intellectuelle qui leur permette d’exprimer leurs idées. En effet, la plupart des programmes d’activité de l’EVAM ont une vocation manuelle, tandis que Voix d’Exils a une vocation davantage intellectuelle et, en ce sens, ce programme me paraît nécessaire.

La qualité d’un journal dépend en grande partie de la qualité d’écriture de ses rédacteurs et rédactrices. Pensez-vous que Voix d’Exils peut continuer avec ses rédacteurs et rédactrices actuels qu’il faut former – la plupart n’ayant pas une formation de journaliste, ni un excellent niveau de français – ou faut-il engager des rédacteurs et rédactrices avec de l’expérience ?

Déjà à l’époque où je travaillais à Voix d’Exils, on pouvait observer différents types de compétences. Il est vrai que certains rédacteurs et rédactrices ont une excellente maîtrise du français et certains étaient journalistes dans leur pays. Ce sont donc des personnes bien qualifiées pour participer à Voix d’Exils. À l’évidence, d’autres rédacteurs et rédactrices le sont moins. Toutefois, Voix d’Exils cherche à mettre en valeur toutes sortes de compétences et à favoriser tout type de participation, par exemple par le dessin. Le but de ce journal c’est bien sûr d’être un medium, un porte-parole des personnes migrantes, mais aussi d’apporter des compétences aux gens qui y participent. En ce sens, on ne demande pas aux rédacteurs et rédactrices de tout savoir et Voix d’Exils n’a pas l’exigence de qualité professionnelle. Les articles sont peut-être de qualité inégale, mais le propre de ce journal est de proposer quelque chose de diversifié et de vivant.

Selon vous, le média Voix d’Exils est-il un support de l’EVAM ou un support de la population migrante ?

À mon sens, c’est clairement un support qui porte la voix des personnes migrantes. Voix d’Exils ne doit pas être une voix officielle de l’EVAM, mais au contraire un espace de liberté pour l’expression des personnes migrantes. Il est évidemment important de respecter les codes de la déontologie, de vérifier les informations et de les confronter. Il faut donner la parole à tous les interlocuteurs et interlocutrices nécessaires pour obtenir un article objectif et équilibré.

Quels sont les sujets qui vous tiennent à cœur et que vous aimeriez que Voix d’Exils traite ?

Tout ce qui concerne les droits des personnes migrantes en Suisse, tout ce qui concerne leurs conditions d’accueil et leurs témoignages sur leur réalité. Cela me semble très important.

Et pour terminer, que souhaitez-vous pour ce journal ?

Je souhaite que le journal continue à exister et qu’il continue de permettre aux personnes migrantes d’y écrire librement.

Propos recueillis par:

Williams Soumah

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Galerie photos de l’événement




Flash infos #79

Migrant.e.s haïtiens refoulés de manière inhumaine par les USA. Kristine Kostava / Voix d’Exils

Sous la loupe: refoulements inhumains de Haïtiens aux USA / Mea culpa de Joe Biden / Des millions de Yéménites en danger

Refoulements «inhumains» de milliers de migrants haïtiens par les États-Unis

Le Point, 23 septembre 2021

Les autorités migratoires américaines ont repris le 18 septembre leur programme d’expulsion des personnes migrantes haïtiennes en situation irrégulière du territoire américain qui avait été suspendu suite au séisme du 14 août qui avait ravagé ce pays des caraïbes. En quatre jours, 12 vols ont été affrétés par les États-Unis à bord desquels environ 1’400 personnes migrantes haïtiennes étaient renvoyées – dont plusieurs centaines d’enfants – à destination de Port-au-Prince et de Cap-Haitian, la deuxième ville de Haïti. Cette décision a suscité de vives critiques – y compris de la part de Chuck Schumer, le chef démocrate du Sénat – qui a qualifié ces renvois d’«ignobles» et qui a appelé Joe Biden à y mettre fin immédiatement.

La plus vigoureuse réaction fût celle de Daniel Foote, l’Émissaire Spécial des États-Unis pour l’Haïti, qui a dénoncé l’échec de la politique de l’Administration Biden à Haïti. Et pour bien mettre en évidence son désaccord avec la décision d’expulser les personnes migrantes haïtiennes, il a démissionné de son poste. Dans la lettre qu’il a adressé au Secrétaire d’État américain, M. Foot lance : «Je ne serai pas associé à la décision inhumaine et contre-productive des États-Unis d’expulser des milliers de réfugiés haïtiens et de migrants illégaux vers Haïti, un pays où les responsables américains sont confinés dans des complexes sécurisés en raison du danger que représente les gangs armés contrôlant la vie quotidienne».

Désigné à son poste quelques semaines après la mort tragique du président Jovenel Moïse assassiné début juillet 2021 par un commando dans sa résidence, Daniel Foote avait avait pour mission de «faciliter la paix et la stabilité» et la tenue d’élections «libres et justes» dans un pays plongé dans une crise à la fois politique, institutionnelle, sanitaire, économique et en prise avec des gangs armés qui y règnent en maîtres.

Migrant.e.s haïtiens refoulés de manière inhumaine par les USA. Kristine Kostava / Voix d’Exils.

Mea culpa de Joe Biden face aux mauvais traitements subis par les personnes migrantes haïtiennes

Le Matin, le 24 septembre

Le président Joe Biden a promis que les officiers de la police montée à cheval qui ont brutalisé les personnes migrantes Haïtiennes sur les rives du Rio Grande paieraient le prix de «leurs actes scandaleux». Sur les images, l’on voit des personnes traitées comme du bétail et certains ont assimilé ces images à des scènes du temps de l’esclavage aux États-Unis.

Le président américain s’est retrouvé entre deux feux de critiques: de la part de la gauche pour sa dureté et de la part de la droite pour son laxisme et son appel d’air à l’immigration.

Joe Biden a déclaré qu’il prenait «la responsabilité» des événements.

Yémen : Des millions de personnes migrantes yéménites ont un besoin urgent d’assistance en raison du manque de financement

Organisation internationale des migrations, le 22 septembre 2021

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déclaré que des millions de personnes sont toujours en danger au Yémen. Elle appelle à un financement  indispensable des organisations humanitaires afin qu’elles puissent répondre aux besoins immenses de «la plus grande crise humanitaire du monde».

«Sans financement supplémentaire, les organisations comme l’OIM pourraient n’avoir d’autre choix que de réduire considérablement leurs opérations, ce qui priverait des dizaines de millions de personnes de nourriture, d’eau et de soins de santé dont elles dépendent pour survivre chaque jour» a déclaré Ugochi Florence Daniels, la directrice générale adjointe de l’OIM.

La situation est dramatique pour les plus de 20 millions de personnes touchées par la crise humanitaire. Près de 5 millions de personnes sont à nouveau au bord de la famine, 4 millions ont été déplacées, les deux tiers de la population dépendent de l’aide humanitaire et une nouvelle vague de Covid-19 est arrivée. Environ 32’000 personnes migrantes risquent d’être exploitées et maltraitées. Les partenaires humanitaires ont reçu moins de 10% du budget nécessaire pour fournir des services de première nécessité aux réfugié.e.s et aux migrant.e.s sur place.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

 




Le Montreux Jazz Festival dans tous ses états

Montreux Jazz Festival 2019. Auteur: Yazan Abdalwali / Voix d’Exils.

Photoreportage au cœur de l’édition 2019

La 53ème édition du Montreux Jazz Festival s’est tenue du 28 juin au 13 juillet 2019 à Montreux dans le Canton de Vaud. Notre photographe Yazan Abdalwali a immortalisé quelques instants forts de ce festival mondialement connu le lundi 1er juillet.

Photo: Yazan Abdalwali / Voix d’Exils.

Photo: Yazan Abdalwali / Voix d’Exils.

Photo: Yazan Abdalwali / Voix d’Exils.

Photo: Yazan Alwali / Voix d’Exils.

Photo: Yazan Abdalwali / Voix d’Exils.

Photo: Yazan Abdalwali / Voix d’Exils.

Photo: Yazan Abdalwali / Voix d’Exils.

Photo: Yazan Abdalwali / Voix d’Exils.

Photo: Yazan Abdalwali / Voix d’Exils.

Photo: Yazan Abdalwali / Voix d’Exils.

Yazan Abdalwali

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils