Sous la loupe : Le chef de l’ONU appelle à continuer à financer l’UNRWA dont dépendent 2 millions de palestiniens à Gaza / Pakistan : 1,7 million d’Afghan.es expulsé.es dans le silence international / Le SEM doit indemniser un canton même après un refus légitime de renvoyer un requérant d’asile
Liana Grybanova et Alix Kaneza, membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils ainsi que Malcolm Bohnet, civiliste à la rédaction
La Fête des Couleurs
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C’est ce week-end à Aigle!
La Fête des Couleurs a vu le jour en 2001 dans le quartier des Planchettes à Aigle. Au fil des années, cette fête est devenue un véritable festival lors duquel des personnes, des cultures et des milieux de tous horizons se réunissent pour faire la fête, pour célébrer leur différence et leur singularité et, en même temps, leurs valeurs communes. La prochaine édition aura lieu ce week-end: les 30 juin et 1er juillet. Pour en parler, nous avons reçu Joëlle Saugy, coordinatrice de La Fête des Couleurs.
Vivre au jour le jour avec une attestation d’aide d’urgence
Les requérant.e.s d’asile déboutée.e.s reçoivent une attestation d’aide d’urgence qui leur donne accès à 10 francs par jour environ et une aide d’urgence ne couvrant que le strict minimum vital (généralement la nourriture, les vêtements, l’hygiène, le logement et les soins médicaux d’urgence). Comment vit-on l’aide d’urgence?
Afin de mieux comprendre le mode sous le régime de l’aide d’urgence, nous avons échangé avec trois personnes qui sont dans cette situation et qui sont membres de la rédaction de Voix d’Exils: Kristine, Géorgienne arrivée en Suisse en 2017; Zahra, Kurde, en Suisse depuis 2015 et Karthik, Sri-Lankais, qui vit en Suisse également depuis 2015.
Comment tombe-t-on dans l’aide d’urgence?
Qu’est-ce que l’aide d’urgence? Le site asile.ch donne la définition suivante: « Les personnes frappées d’une décision de non-entrée en matière (NEM) ou de renvoi (« débouté-e-s ») perdent le droit de travailler et sont exclues de l’aide sociale, y compris lorsque leur besoin de protection n’est pas nié (NEM Dublin). Elles sont réduites à demander l’« aide d’urgence », octroyée en vertu de l’art. 12 de la Constitution fédérale. Cette aide consiste en une prestation de survie, remise la plupart du temps sous forme de bons ou en nature (barquettes de nourriture déjà préparées, etc.), rarement en espèces (environ 10 francs par jour, voire moins). Imposant un contrôle administratif intense, parfois quotidien, l’aide d’urgence est conçue comme un dispositif d’incitation au départ ».
Impact psychologique et matériel
La vie à l’aide d’urgence peut durer indéfiniment et la peur d’un renvoi forcé est constante. Les personnes à l’aide d’urgence sont souvent livré.e.s à elles-mêmes. Seules face à leur désespoir, le sentiment d’être dans une impasse, de vivre une incertitude et une angoisse est permanent. Etant un dispositif d’incitation au départ, les conditions de vie qu’impose ce statut a des effets nuisibles sur la santé physique et psychique des personnes qui le subissent.
Quels sont selon vous les obstacles du papier blanc ?
Kristine
« Il y a trop d’obstacles, nous sommes limités en tout. On ne peut ni étudier, ni travailler, ni voyager. Il est difficile de se développer et de vivre normalement. »
Zahra
« On ne peut pas étudier dans le domaine de notre choix. Nous ne pouvons ni voyager, ni pratiquer un loisir par manque d’argent ou acheter le nécessaire pour du matériel de bureau. De plus, il est généralement difficile de communiquer avec les personnes qui nous entourent. »
Karthik
« Sans autorisation, nous ne pouvons pas voyager ni travailler. Nous n’avons même pas l’autorisation de nous inscrire pour suivre un cours de français afin de ne plus avoir un problème avec la barrière de la langue. »
Une situation sans fin
Pour diverses raisons, le renvoi n’est pas réalisable et pour d’autres raisons encore, certaines personnes ne veulent ou ne peuvent pas rentrer dans leur pays d’origine. Ainsi, « être papier blanc », comme on dit dans le milieu de l’asile, implique souvent de vivre dans des conditions difficiles et ce pendant plusieurs mois; voire pendant plusieurs années.
Peut-on envisager un avenir avec le papier blanc ?
Kristine
« Il est très difficile d’envisager un avenir avec le papier blanc, parce que nous sommes très limités. On ne peut pas apprendre et travailler sans contrat, mais je garde espoir qu’un jour j’obtiendrai une autorisation de séjour. Je me suis toujours battue pour atteindre mes objectifs car se battre pour une chose importante à toujours un sens! »
Zahra
« Jamais! On ne peut pas envisager un avenir avec un papier blanc. C’est un frein pour avancer et construire notre vie. »
Karthik
« Non, c’est impossible! Nous sommes complètement bloqués. Nous ne pouvons rien faire, nous pouvons seulement espérer et attendre que notre situation s’améliore le plus tôt possible. »
Possibilités de changement
Il arrive que certaines personnes obtiennent un statut de séjour qui apporte une certaine stabilité à leur condition de vie. Cela constitue alors un grand changement qui affecte progressivement leur mode de vie et qui peut être déstabilisant.
Quels types de changement imaginez-vous une fois l’autorisation de séjour obtenue ?
Kristine
« Cela changerait toute ma vie. J’étudierais, je travaillerais sous contrat, je voyagerais. Cela me donnerait plus de liberté et me permettrait de m’améliorer personnellement. De plus, avec mes progrès et mon indépendance, je profiterais à nouveau de la Suisse. »
Zahra
« Une vie dans laquelle nous serions considéré.e.s comme des citoyen.ne.s ordinaires, dans laquelle on pourrait travailler et étudier sans ce problème de papier d’aide d’urgence. »
Karthik
« Je souhaiterais obtenir le permis B afin de me sentir libre de trouver du travail et de voyager. »
Pourquoi vous ?
La situation à l’aide d’urgence complique la vie de chaque personne détentrice du papier blanc. Beaucoup ont étudié, travaillé, construit leur vie dans leur pays d’origine, puis ont dû tout recommencer à zéro et surtout s’adapter à leur arrivée en Suisse.
Pourquoi mériteriez-vous une autorisation de séjour en Suisse ?
Kristine
« Après avoir terminé mes onze années d’école obligatoire, j’ai commencé mes études de graphisme qui ont duré un an au collège. Par la suite, j’ai effectué trois mois de stage et j’ai commencé à travailler comme graphiste chez MBM Polygraph. Parallèlement, j’ai suivi de nombreuses formations sur divers sujets et l’une d’elles était de créer un environnement adapté pour les personnes handicapées. J’ai travaillé pendant plus d’un an, puis j’ai dû quitter mon emploi et la Géorgie en raison de ma santé qui se détériorait. Je suis venue en Suisse et j’ai commencé à travailler en tant que bénévole. Actuellement, je contribue à Voix d’Exils comme rédactrice et graphiste. Je suis productive, je suis capable de travailler avec un contrat, mais malheureusement je ne peux pas travailler avec le papier blanc. »
Zahra
« Après avoir terminé l’école obligatoire, j’ai débuté mes quatre années d’études à l’université et je suis partie d’Iran pour des raisons politiques. Arrivée en Suisse, j’ai débuté les cours de français à l’EVAM et par la suite une formation en cuisine dans cet établissement. J’ai effectué un stage à la fondation « Mère Sofia » et j’ai continué à travailler en tant que bénévole dans la même fondation. J’ai commencé à travailler dans un programme d’activité de l’EVAM et aujourd’hui, cela fait un an et demi que je suis rédactrice à Voix d’Exils. Je souhaite avoir une autorisation de séjour car je voudrais travailler afin de construire et stabiliser ma vie pour devenir indépendante. »
Karthik
« Je viens du Sri Lanka où je n’ai pas la liberté de vivre comme en Suisse car il n’y a aucune sécurité et stabilité pour construire une vie. Après avoir terminé l’école obligatoire, j’ai commencé à travailler dans l’entreprise familiale et trois ans après j’ai quitté le Sri Lanka. À mon arrivée en Suisse, j’ai pu obtenir un permis N et ceci m’a permis de travailler pendant trois ans. Je considère la Suisse comme étant un pays ouvert et tolérant envers les cultures de toutes et tous. »
Le succulent pain moelleux géorgien fourré au fromage
Croquer lundi un bon khachapuri, c’est débuter la semaine sur une note gourmande! Le khachapuri est un plat géorgien traditionnel : du pain fourré au fromage. Il existe différents types de khachapuri selon les différentes régions de Géorgie. Aujourd’hui, Kristine Kostava, rédactrice géorgienne à Voix d’Exils, vous présente l’« Imereti khachapuri » qui est le type de khachapuri le plus répandu et le plus populaire dans le monde entier. Goûté et approuvé par la rédaction de Voix d’Exils!
Ingrédients :
Pour la pâte :
1 kilo (kg) de farine
250 millilitres (ml) d’eau tiède
250 ml de lait tiède
4 cuillères à soupe d’huile
2 cuillères à soupe de levure
1 cuillère à café de sel
Pour la farce :
1 kg de fromage (200 grammes (g) de mozzarella et 800 g de fromage Gazi (un fromage de brebis)
2 blancs d’œufs
Préparation :
1) Pour la pâte : Dans l’eau tiède et le lait, incorporez le sel et la levure, puis ajoutez l’huile et pétrissez la pâte jusqu’à ce qu’elle ne colle plus dans les mains.
Laissez ensuite la pâte lever et divisez-la en 4 à 5 portions égales.
2) Pour la farce : Râpez le fromage et ajoutez les blancs d’œufs, puis divisez la farce obtenue en 4-5 portions égales.
3) Prenez une portion de pâte. Ajoutez un peu de farine sur une planche en bois et roulez légèrement la pâte. Incorporez ensuite une portion de fromage dans la pâte.
Prenez garde à bien pétrir la pâte pour que le fromage n’en sorte pas et roulez ensuite la pâte pour obtenir une épaisseur d’environ 1 centimètre (cm). La forme de la pâte doit être ronde. Si nécessaire, ajoutez au besoin de la farine pour que la pâte ne colle pas.
Transférez ensuite le tout dans un moule rond graissé et placez dans un four préchauffé à 275 degrés. Laissez cuire environ 3-5 minutes. Une fois la cuisson terminée, ajoutez du beurre au khachapuri préparé.
Faites cuire le reste des portions de pâte de la même manière. À déguster chaud (de préférence) ou froid, selon votre goût.
Bon appétit !
Kristine Kostava
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils
Photos: Kristine Kostava / Voix d’Exils
J-3 avant le Lauz’One festival!
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Demandez le programme!
Le Lauz’One festival est une nouvelle manifestation gratuite dont l’objectif est de promouvoir la diversité culturelle de la Ville de Lausanne. Voix d’Exils est partenaire du projet. A J-10, Voix d’Exils vous dévoile le programme! Venez nombreuses et nombreux pour célébrer ensemble la multiculturalité lausannoise les samedi 18 et dimanche 19 septembre!