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Le Sommet européen des grèves du climat débute le lundi 5 août à Lausanne

Voix d’Exils suivra de près le sommet SMILE For Future 

Plus de 450 jeunes grévistes pour le climat venus de toute l’Europe participeront au sommet SMILE For Future qui se tiendra à l’Université de Lausanne du 5 au 9 août prochain.

Les activistes du climat du mouvement européen #FridaysForFuture se rassembleront une semaine durant à l’Université de Lausanne pour débattre de l’avenir de leur mouvement qui a réuni « plus d’un million et demi de personnes » à travers le monde ces derniers mois.

Les délégués de chaque pays, dont Greta Thunberg, échangeront sur leurs expériences et initiatives afin de concrétiser leurs revendications. Des assemblées auront pour but de dégager des consensus autour des valeurs et principes cardinaux du mouvement.

Soutenus par des personnalités du monde scientifique et des experts de la question du climat, ce sera une semaine riche en échanges d’expériences et d’opinions, qui se clôturera par une grève du climat à Lausanne le vendredi 9 août.

La rédaction de Voix d’Exils suivra l’événement de près et donnera la voix aux jeunes activistes qui s’engagent pour la protection du climat de notre planète. Au programme : comptes rendus, interviews radio et vidéo.

Suivez l’actualité du sommet SMILE sur voixdexils.ch et sur nos réseaux sociaux : Facebook, Twitter et Instagram

Pour plus d’informations à propos du sommet : smile-fff.eu

Cette publication est la 700ème parue sur voixdexils.ch.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

 

Le mouvement #FridaysForFuture

#FridaysForFuture est un mouvement qui a débuté en août 2018 après que Greta Thunberg, 15 ans, se soit assise devant le Parlement suédois tous les jours pendant trois semaines, pour protester contre le manque d’action face à la crise climatique. Elle a partagé sa mobilisation sur Instagram et Twitter et le message est rapidement devenu viral.

Le 8 septembre, Greta décide de continuer de faire grève chaque vendredi jusqu’à ce que les politiques suédois assurent que le réchauffement climatique sera stabilisé en dessous de 2 degrés Celsius, c’est-à-dire conformément à l’accord de Paris.

Les hashtags #FridaysForFuture et #Climatestrike se sont répandus et beaucoup d’étudiants et d’adultes ont commencé à manifester devant les parlements et les mairies de leurs pays dans le monde entier. Cela a également inspiré les grèves du jeudi en Belgique.

Pour plus d’informations au sujet du mouvement: fridaysforfuture.org




Grève des femmes

La Grève des femmes du 14 juin 2019. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

Une migrante du Burundi nous raconte son 14 juin

Vendredi 14 juin, le ton de LA journée de la grève est donné à la gare de Bex : une dame d’âge mûr, coiffée et maquillée avec grand soin, vêtue d’une jupe et d’une veste de couleur violette assorties d’une légère écharpe bleuâtre, fait les cent pas sur le quai d’un pas ferme et sûr. Elle est d’une élégance juste époustouflante. A quel rendez-vous matinal peut-elle bien se rendre? Suis-je bête ? A Lausanne of course !!!

Par Marie-Cécile Inarukundo

Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

 

Groupes de discussion à l’EVAM

A 10h30 j’entre dans le hall des bureaux EVAM près de Vidy où quelques femmes en pleine discussion s’affairent à distribuer les dépliants et les autocollants de la manifestation. Une réunion va avoir lieu dans quelques instants dans le restaurant du rez-de-chaussée. Elles portent des habits aux couleurs du jour.

Autour d’un café, de petits groupes de femmes se forment dans le rire. Cadres et non cadres, bénéficiaires de l’EVAM, elles relèvent à tour-de-rôle les « nœuds-clés » de leur vécu : le « sexisme » des hommes qui se cache parfois sous l’humour ; le poids du vocabulaire ordurier utilisé au quotidien, même par les plus jeunes (comme par exemple le mot « putain ! ») ; le plafond de verre qui relègue les femmes au second plan dans les milieux professionnels ; etc.

La Grève des femmes du 14 juin 2019. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

 

La Grève des femmes du 14 juin 2019. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

Je suis personnellement interpellée par les paroles d’une des intervenantes qui traduit, à mon avis, le quotidien de la majorité d’entre nous. Elle pointe du doigt « la double journée de la femme », lorsque, aux heures de travail de bureau s’ajoutent une quarantaine d’heures supplémentaires hebdomadaire à s’occuper des tâches ménagères et du soin aux enfants. Pendant que l’homme, lui, sa journée de travail terminée, se prélasse sur le canapé et zappe gentiment entre son portable et la télé, en attendant de se coucher. Et parfois, en criant par-dessus le bruit des enfants qui jouent, lance : « C’est l’heure d’aller au lit ! A l’intention de la femme, bien sûr ! »

Au cœur de l’action

La Grève des femmes du 14 juin 2019. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

En début d’après-midi, départ pour Lausanne, un des lieux de rassemblement. Sur la place Saint-François et dans les rues adjacentes, les jeunes filles, les femmes adultes et les plus âgées sont plutôt détendues et de bonne humeur. Elles sont blanches, bronzées, franchement brunes et même carrément noires. Portent les cheveux longs ou courts, des mèches colorées, le voile… Aujourd’hui, elles ne se croisent pas dans une totale indifférence. Elles se regardent dans les yeux et s’envoient des sourires, des coups d’œil complices, font des commentaires sur le contenu des pancartes, rient ensemble. Il y a beaucoup de bébés aussi et de femmes enceintes.

Dans une moindre mesure, mais présents aussi, on peut voir des hommes venus les soutenir.

« Non à la violence », « Je ne suis pas un objet », « Je ne veux plus rentrer de soirée en flippant », « Fortes, Fières et en Colère » sont quelques-uns des slogans qui expriment le ras-le-bol et qui accompagnent les revendications d’égalité de salaire et de considération au travail. Il y a plein de discours et la foule rose et mauve entonne des chansons.

Les leçons du jour 

Plus les heures passent, plus les femmes arrivent en nombre. Sûrement du travail, pour celles qui n’ont pas pu libérer leur journée. Elles viennent aussi d’autres villes du canton. La gare de Lausanne n’en finit plus de voir passer des grappes de femmes qui vont former un magnifique cortège sillonnant les rues jusqu’au grand rassemblement au « QG » du canton : la Place Saint François.

Dans le train du retour qui me ramène chez moi, je repense à ce que j’ai vécu et découvert dans le courant de cette journée très spéciale. L’anatomie très précise de deux parties très intimes de la femme en 3D et la démonstration de deux bonnes prises d’auto-défense en cas d’agression…

Mais ce qui m’a le plus frappé, c’est que les femmes aient pris leur temps pour préparer cette grève qui s’est déroulée dans la plus parfaite sérénité et qui a réuni entre 40’000 et 60’000 personnes rien qu’à Lausanne. Du jamais vu. Elles ont ainsi assuré le succès de leur entreprise à l’échelle du pays. Mon sentiment est que les destinataires de leurs messages ne devraient pas prendre leurs revendications à la légère. Ne dit-on pas : « ce que femme veut, Dieu le veut » ?

Je souris en repensant au message musclé de la dernière pancarte que j’ai lue juste avant de partir :

La Grève des femmes du 14 juin 2019. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

Marie-Cécile Inarukundo

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

Photoreportage d’Eddietaz, photographe de Voix d’Exils

La Grève des femmes du 14 juin 2019. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

 

La Grève des femmes du 14 juin 2019. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

 

La Grève des femmes du 14 juin 2019. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

 

La Grève des femmes du 14 juin 2019. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

 

La Grève des femmes du 14 juin 2019. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

 

La Grève des femmes du 14 juin 2019. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

 

La Grève des femmes du 14 juin 2019. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

 

La Grève des femmes du 14 juin 2019. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

 

La Grève des femmes du 14 juin 2019. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

 

La Grève des femmes du 14 juin 2019. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

 

La Grève des femmes du 14 juin 2019. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

 

La Grève des femmes du 14 juin 2019. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

 




Les réfugiés Erythréens se mobilisent

 

Manifestation pour l’Erythrée. Photo: rédaction valaisanne de Voix d’Exils

Retour sur la manifestation d’opposition au projet de levée de l’admission provisoire des Erythréens réfugiés en Suisse

 

Face à l’intention de la Confédération de lever l’admission provisoire de quelque 3200 ressortissants Erythréens, une grande manifestation s’est tenue à Berne le 18 mai dernier pour s’opposer à ce projet.

Le 18 mai 2018, je me suis mêlée aux milliers d’Erythréens qui convergeaient vers la place fédérale à Berne. Ils venaient de tous les cantons pour se joindre à la manifestation organisée en faveur du droit d’asile des Erythréens.

Encadrés par la police, nous n’étions pas seuls : il y avait aussi des journalistes, des citoyens suisses, des membres d’associations humanitaires sensibles à la situation en Erythrée. Sur les banderoles et pancartes portées par les manifestants on pouvait lire :

« Nous sommes des réfugiés politiques et non des migrants économiques »

« Asile en CH pour les Erythréens »

« Pour une Suisse qui respecte les droits humains ! »

« Pour une politique d’asile digne de la Suisse »

Manifestation pour l’Erythrée. Photo: rédaction valaisanne de Voix d’Exils.

Les manifestants ont témoigné sur la situation réelle qui prévaut en Erythrée, puis ils ont remis une pétition signée par 12 000 personnes à la ministre de la Justice, Madame Simonetta Sommaruga.

Au fil des interventions des différents orateurs, j’ai retenu les points forts suivants :

  • Comment peut-on accepter que les jeunes Erythréens soient soumis au service militaire pendant plus de 10 ans ?
  • Comment peut-on envisager de renvoyer les Erythréens alors que les ONG et le Haut-Commissariat des Nation-Unies reconnaissent que la situation est dangereuse en Erythrée?
  • Depuis l’indépendance de l’Érythrée en 1993, il n’y a pas d’élection présidentielle, il n’y a pas non plus de presse libre.
  • Certaines personnes sont en prison depuis plus de 18 ans.
  • Est-ce que les vies que nous avons perdues sur le chemin de l’Europe ne signifient rien ?

Manifestation pour l’Erythrée. Photo: rédaction valaisanne de Voix d’Exils.

Tous ensemble, nous espérons. Demain est un autre jour. Nous attendons que notre voix soit entendue.

Mebrahtu Kokob

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils

A lire aussi:

Manifestation de soutien aux Erythréens réfugiés en Suisse, Article paru dans Voix d’Exils le 15 mai 2018.

 




Manifestation suite à la mort du jeune Lamine en prison

Photo: Eddie, Voix d’Exils

 

Suite au décès de Lamine, le jeune Gambien, requérant d’asile attribué au Canton de Vaud, qui est survenu le mardi 24 octobre dans une cellule de la police cantonale vaudoise, le Collectif Jean Dutoit a organisé une manifestation le Mercredi 1 novembre. Cette manifestation a réuni plusieurs organisations ainsi que de nombreuses personnes à Lausanne pour réclamer une clarification de la situation et que justice soit rendue.

Le dimanche 22 octobre, un jeune Gambien de 23 ans a été arrêté à la gare de Lausanne en raison de son statut illégal en Suisse. Ensuite, il a été placé en détention au Centre de police de la Blécherette où il a mystérieusement trouvé la mort le 24 octobre. L’enquête en cours n’a pas permis à ce jour d’expliquer ce qui s’est passé, mais a néanmoins révélé qu’il y a eu une erreur d’identification, étant donné que la personne décédée portait le même nom et avait la même date de naissance que la personne recherchée.

Photo: Eddie, Voix d’Exils

Des manifestants consternés

La manifestation qui a été appelée par le Collectif Jean Dutoit a réuni des centaines de participants. Elle était aussi soutenue par plusieurs associations, dont le Collectif R. Les manifestants scandaient non à l’injustice ; non à la négligence ; non à la marginalisation des migrants et plus particulièrement à celle des personnes de couleur noir. Les banderoles des manifestants transmettaient des messages tels que : « arrêtez de nous zapper », « La vie des noirs compte », « la police est coupable ».

La rédaction de Voix d’Exils a recueillie les paroles de quelques manifestants et manifestantes pour mieux comprendre cette mobilisation.

Photo: Eddie, Voix d’Exils

Une manifestante évoque qu’elle participe à la manifestation car bien que « Nous ne pouvons pas dire ce qui s’est passé exactement, ce n’est pas la première fois. Cet incident est la preuve de mépris vis-à-vis des gens de couleur noir. A la gare de Lausanne la police ne m’arrête pas, mais elle arrête les noirs. »

Un membre du Collectif R a déclaré avoir rencontré Lamine dans l’association au sein de laquelle elle milite. Elle n’est pas très surprise d’avoir des nouvelles pareilles, parce qu’elle rencontre souvent les gens qui sont maltraités par le système. Elle est venue pour montrer son soutien à la famille, aux amis de Lamine et aux autres migrants. « Il faut de la visibilité, il faut parler et manifester, pour demander d’éclairer la cause de ces situations. Et particulièrement dans ce cas-là, on attend le résultat de l’enquête. »

« Je suis venu pour manifester mes émotions et avec les autres demander que la situation du décès de Lamine soit éclaircie et que justice soit rendue » déclare un prêtre, membre de l’Eglise catholique et proche du Collectif R.

Photo: Eddie, Voix d’Exils

L’enquête se poursuit

Dans son communiqué en date du 28 octobre, la Police cantonale vaudoise mentionne que « les contrôles effectués vendredi 27 octobre 2017 ont permis d’établir que le ressortissant de Gambie de 23 ans qui est décédé dans sa cellule le mardi 24 octobre n’était pas la personne signalée et recherchée par les autorités du canton de Lucerne en vue de son prochain renvoi ». Elle ajoute que « l’autopsie effectuée par le Centre universitaire romand de médecine légale à Lausanne n’a pas permis, à ce stade des investigations, de déterminer les causes exactes de sa mort », mais qu’elle a toutefois « permis d’exclure toute intervention d’un tiers, tout acte de violence par auto-agression ». Et de conclure que « les investigations menées par la Police de sûreté sous la conduite de la procureure en charge de l’enquête se poursuivent ».

Anush et Mamadou

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 




Grande manifestation à Milan en solidarité avec les migrants

 CC0 Public Domain

CC0 Public Domain

« Nous ne construirons pas avec les briques de l’intolérance, du racisme et de la peur de nouveaux murs »

Plusieurs dizaines de milliers de personnes, dont des personnalités politiques et le maire de la ville, ont défilé samedi 20 mai à Milan, dans le nord de l’Italie, pour manifester leur solidarité avec les migrants. Le cortège était précédé d’une banderole « Ensemble sans murs » selon le site d’information l’Essentiel

Malgré l’aggravation des conditions météorologiques en Méditerranée, l’afflux de migrants en Italie ne cesse de se renforcer et la capitale du pays a du mal à y faire face. Des centaines d’entre eux sont actuellement bloqués à Rome. Les autorités de la capitale italienne ont mis en place un réseau de centres d’accueil, mais il n’y avait pas assez de places disponibles pour abriter tout le monde.

Malgré ces conditions difficile, la grande manifestation de samedi dernier a eu lieu et a rassemblé beaucoup de monde dans les rues de Milan. Plusieurs personnalités se trouvaient à la tête du cortège, dont le président du Sénat Pietro Grasso, le maire de Milan Giuseppe Sala ou l’ex-commissaire européenne aux droits de l’Homme, Emma Bonino. M. Grasso, membre du Parti démocrate (PD, gauche), a assuré que depuis ce jour « nous avons commencé à respirer un nouvel air, un air de liberté et d’espérance ». « Aujourd’hui nous disons à voix haute, avec fermeté et sérénité, que nous ne ferons pas marche arrière, nous ne construirons pas avec les briques de l’intolérance, du racisme et de la peur de nouveaux murs et de nouvelles divisions », a poursuivi le président du Sénat. « Intégrer les étrangers qui ont le droit de vivre dans notre pays », c’est-à-dire en règle avec les papiers, « n’est pas un cadeau ou un geste de générosité, cela sert à rendre le pays plus fort », a conclu M. Grasso. Propos rapportés par L’essentiel

Commentaire

Face à la politisation de la question des migrants, leur stigmatisation et la xénophobie croissante créée par les politiciens et les médias occidentaux nous observons une autre tendance. Il y a une énorme solidarité grandissante avec les réfugiés et la prise de conscience par la population de ces pays que leurs problèmes sont le produit de la nouvelle politique colonialiste des États-Unis et d’autres pays occidentaux et que les réfugiés sont des victimes impuissantes de ces politiques qui ont besoin d’aide et de sympathie.

Hayro

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils