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FLASH INFOS #134

Sous la loupe : la migration: réponse à la pénurie de main-d’œuvre ? / Le patron a répondu :« ici on ne sert pas les arabes ! »/ Asile : le gouvernement argovien déclare l’état d’urgence

Voici nos sources pour creuser les sujets:

La migration, réponse à la pénurie de main-d’œuvre ?

Albinfo.ch, le 21 décembre 2022

Le patron a répondu : ici on ne sert pas les Arabes !

20 minutes, le 13 janvier 2023

Asile : le gouvernement argovien déclare l’état d’urgence

Arc Info, le 13 janvier 2023




FLASH INFOS #131

Sous la loupe :  L’Europe approuve un plan d’urgence pour éviter de reproduire la crise de l’Ocean Viking / L’Allemagne veut encourager les naturalisations pour soutenir l’emploi / Des élus souhaitent durcir les règles de l’asile en Suisse

L’Europe approuve un plan d’urgence pour éviter de reproduire la crise de l’Océan Viking
Le monde, le 25 novembre 2022

Le plan d’action d’urgence, présenté lundi 28 novembre par la Commission européenne et approuvé par les ministres, propose 20 mesures, dont le renforcement de la coopération avec des pays tels que la Tunisie, la Libye et l’Égypte afin de prévenir les départs et augmenter les renvois des personnes migrantes en situation irrégulière. La réunion a été organisée suite à la demande de Paris, qui a accepté « exceptionnellement » le 11 novembre dernier le débarquement de 234 personnes migrantes de l’Ocean Viking sur le sol français, après le refus du gouvernement italien d’extrême droite de Giorgia Meloni d’accueillir ce navire humanitaire, qui a longtemps été bloqué au large des côtes italiennes.

Charles Williams Soumah
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

L’Allemagne veut encourager les naturalisations pour soutenir l’emploi
RTS Info, le 26 novembre 2022

Il sera bientôt beaucoup plus facile d’obtenir la nationalité allemande. Pour les personnes étrangères, le gouvernement allemand prépare une loi destinée à accélérer la naturalisation afin de lutter contre la pénurie de main-d’œuvre et le vieillissement de la population. La naturalisation serait facilitée après 5 ans de résidence sur le territoire, contre 8 ans actuellement. Si une personne étrangère est bien intégrée grâce à ses performances à l’école ou au travail, le délai de naturalisation pourrait même être réduit à 3 ans.

Charles Williams Soumah
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Deux conseillers nationaux veulent durcir les règles de l’asile
Le Matin, le 20 novembre 2022

Le nombre de demandes d’asile est en augmentation en Suisse. En octobre de cette année, la Confédération a recensé 3’208 demandes de personnes originaires d’Afghanistan, de Turquie et de Syrie. C’est plus que les 2’557 demandes de statut « S » en provenance d’Ukraine. Face à ce phénomène migratoire, la conseillère nationale Martina Bircher (UDC/AG) appelle à une réforme du droit international en matière d’asile. En parallèle, L’ancien conseiller national Rudolf Strahm (PS/BE) propose d’introduire la procédure d’asile dans les ambassades suisses des pays d’origine des personnes migrantes.

Charles Williams Soumah
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Revue de presse #37

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils

Sous la loupe : La Suisse condamnée pour le renvoie d’un gambien homosexuel / En matière d’asile, il n’existe aucune solution qui satisfasse tout le monde / L’Europe tire la sonnette d’alarme sur le sort des migrants en Grèce / Le big data pour mieux comprendre les migrations en Europe

La Suisse condamnée pour le renvoi d’un Gambien homosexuel

Le 24 heure, le 17 novembre 2020

La Suisse a été condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) car elle a voulu renvoyer un ressortissant gambien homosexuel dans son pays. Dans un arrêt rendu le mardi 17 novembre 2020, la CEDH a considéré à l’unanimité qu’il y a eu violation de l’article 3 de la Convention qui traite de l’interdiction des traitements inhumains et dégradants. Rappelant que l’existence d’une loi réprimant les actes homosexuels ne suffit pas à exclure un renvoi, la Cour européenne a souligné que l’orientation du recourant pourrait être découverte s’il revenait en Gambie. Le Tribunal fédéral avait considéré en 2018 que le réseau familial de l’intéressé suffirait à le protéger et que la situation des homosexuels s’était améliorée dans ce pays. Les juges de Strasbourg ne partagent pas cet avis. Ils estiment que la Suisse aurait dû s’assurer que les autorités locales auraient la capacité et la volonté de protéger leur ressortissant contre les mauvais traitements qu’il pourrait subir du fait d’acteurs non-étatiques.

Ursula von der Leyen : en matière d’asile, il n’existe aucune solution qui satisfasse tout le monde

Euroactiv, le 19 novembre 2020

Organisée par le Parlement européen et le Bundestag allemand, avec la collaboration des parlements portugais et slovène, la conférence interparlementaire sur la migration et l’asile a eu lieu le 19 novembre 2020. Durant la conférence, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a mis en lumière à quel point l’immigration de travailleurs qualifiés est importante, car elle contribue au développement des entreprises européennes. Néanmoins, le système qui ne fonctionne plus selon ses dires inquiète les pays qui se trouvent aux frontières extérieures de l’UE (l’Italie, la Grèce et l’Espagne) et qui ont besoin de la solidarité des autres États membres.

Selon elle, les points cruciaux qu’il faudrait traiter sont au nombre de trois. Le premier se rattache aux raisons qui poussent les gens à partir. Le second correspond à la nécessité de mettre en place un système de retours commun. Le troisième point concerne les voies légales d’entrées en Europe. Néanmoins, « une solution qui satisfasse tout le monde n’existe pas » conclut la présidente. Il faudrait par conséquent œuvrer à la recherche d’un compromis, sans oublier les préoccupations des pays qui craignent de ne pas réussir à gérer l’accueil des migrants.

L’Europe tire la sonnette d’alarme sur le sort des migrants en Grèce  

La Tribune de Genève, le 19 novembre 2020

Dans le cadre d’un rapport publié le jeudi 19 novembre 2020, le comité anti-torture du Conseil de l’Europe (CPT) a fortement dénoncé le sort réservé aux migrants placés en rétention en Grèce. Conscient que le nombre important de migrants entrant dans le pays place les autorités grecques face à un « défi important », le CPT prône pour une « approche européenne coordonnée ». En regrettant l’approche considérée comme punitive menée par les autorités, le CPT rappelle que la situation migratoire face à laquelle se trouve le pays ne lui permet pas d’être dispensé de ses obligations en matière de droits de l’homme. Concrètement, les auteurs du rapport dénoncent les conditions de rétention des migrants, tout particulièrement à la frontière terrestre avec la Turquie ainsi que sur l’île de Samos. Les observateurs soulignent leur incompréhension face à la rétention de bébés et de jeunes enfants dans des conditions décrites comme traumatisantes. Ils dénoncent également les conditions dans les cellules où sont logés les migrants. Le rapport qualifie ces dernières comme étant inhumaines et dégradantes. En outre, tout en questionnant l’implication de l’agence européenne Frontex dans des cas de refoulements de migrants, les auteurs se disent inquiets des actes commis par les garde-côtes grecs pour empêcher les bateaux transportant des migrants d’atteindre les îles grecques et demandent aux autorités grecques de prendre les mesures nécessaires.

Du côté d’Athènes, on invoque la saturation des centres de rétention afin d’expliquer la situation sur l’île de Samos. La police grecque, quant à elle, considère que les présumées pratiques inhumaines et dégradantes de refoulement à la frontière sont sans fondement.

Le big data pour mieux comprendre les migrations en Europe

Euronews, le 16 novembre 2020

Le Centre de connaissances sur la migration et la démographie (KCMD) envisage la migration à travers le prisme du Big Data. L’objectif de leur travail est d’établir des modélisations pour mieux comprendre la migration et contribuer au développement de programmes d’intégration plus efficaces et plus cohérents. Les données disponibles sur le marché du travail européen permettent d’identifier les secteurs qui font face à une pénurie de main-d’œuvre. Ces données montrent également dans quels secteurs les migrants contribuent à l’atténuation des pénuries de main-d’œuvre. Une étude menée lors de la première vague de la pandémie de Covid-19 a montré qu’en moyenne, 13% des travailleurs des secteurs essentiels – en matière de réponse au coronavirus dans l’Union européenne – étaient des migrants. Les cinq catégories les plus représentées sont les professionnels de l’enseignement, les travailleurs agricoles qualifiés, les professions intermédiaires dans la science et l’ingénierie, les préposés aux soins personnels et enfin, les personnels d’entretien et aidants.

Masar Hoti

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Revue de presse #26

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils

Sous la loupe : Covid-19, les étrangers maltraités en Arabie Saoudite / Attente interminable pour les demandeurs d’asile en Angleterre / Pro et anti migrants manifestent à Douvres

Arabie Saoudite, les travailleurs étrangers parqués dans des hangars

Le Courrier International, le 01.09.2020 

Accusés de propager le Covid-19 dans le royaume, des centaines – voire des milliers – de migrants originaires de la Corne de l’Afrique ont été déportés dans des hangars au sud de l’Arabie Saoudite, où ils survivent dans des conditions inhumaines.

C’est ce que révèle, dans son enquête exclusive, le journal britannique Sunday Telegraph, qui se base sur des photos et des vidéos prises dans des camps de détention dans le sud du pays ainsi que sur les témoignages de personnes avec lesquelles il est entré en contact.

Un Éthiopien enfermé pendant plus de quatre mois témoigne : «C’est l’enfer ici ! Nous sommes traités comme du bétail et battus tous les jours ». Un de ses compatriotes dit avoir reçu des coups de fouet et des décharges électriques. « Nous mangeons un petit morceau de pain chaque jour, et du riz tous les soirs. Il n’y a presque pas d’eau et les toilettes débordent. La chaleur qui règne ici va nous tuer.» 3’000 travailleurs Éthiopiens ont été renvoyés dans leur pays début avril par les services de sécurité.

A noter que 6,6 millions d’étrangers, soit 20% de la population du pays, servent de main-d’œuvre à bas prix en Arabie Saoudite.

Contactée par le Sunday Telegraph, l’ambassade saoudienne au Royaume-Uni n’a pas souhaité réagir à l’enquête.

Angleterre, les délais d’attente pour les demandeurs d’asile s’allongent

infomigrants.net, le 01.09.2020

Selon la BBC, les délais d’attente pour le traitement des dossiers de demande d’asile atteignent des records au Royaume-Uni. Lors des trois derniers mois de l’année 2019, quatre demandeurs sur cinq devaient attendre plus de six mois pour que leur dossier soit instruit alors qu’ils étaient seulement un sur cinq il y a six ans.

Le Home Office, équivalent britannique du ministère de l’Intérieur, affirme avoir reçu «un très grand nombre de dossiers complexes», ce qui expliquerait l’accumulation des retards. Cette situation a un impact direct sur le quotidien des migrants qui ne sont pas autorisés à travailler pendant l’instruction et doivent survivre avec une allocation d’à peine plus de 5 livres sterling (5,60 euros) par jour.

Sans compter que la crise sanitaire et les mesures de confinement rendent la vie quotidienne encore plus compliquée pour les demandeurs d’asile en Angleterre. Farzin, un exilé iranien interrogé par la BBC, souligne que laisser des migrants dans une chambre avec 5 livres sterling par jour, sans qu’ils aient la possibilité de se déplacer ou encore d’accéder à internet pour s’occuper, est la recette parfaite pour provoquer chez eux des problèmes de santé mentale.

Le Royaume-Uni va se retirer du pacte migratoire européen au 31 décembre. Londres compte, après cette échéance, conclure des accords bilatéraux avec les différents pays de l’Union européenne afin de pouvoir renvoyer les migrants plus facilement vers le premier pays qu’ils ont foulé sur le Vieux Continent.

Douvres, affrontements entre manifestants pro et anti-migrants

Le Point, le 05.09.2020

Après les fortes arrivées de migrants par la Manche, les habitants de la ville anglaise de Douvres ont manifesté samedi 5 septembre dans deux camps aux messages très différents : d’un côté « Bienvenue » pour ceux qui sont pro-migrants et de l’autre côté « Débarrassez nos rues de ces ordures » pour les anti-migrants.

Selon la police du Kent, neuf personnes ont été interpellées, notamment pour des troubles à l’ordre public aggravés par leur motivation raciste et des agressions sur les agents des services d’urgence. Les manifestants anti-migrants se sont heurtés aux forces de l’ordre en tentant de forcer un barrage de police et ont bloqué un important axe routier.

Devant une centaine de personnes, un membre de l’association Kent Refugee Help, a déclaré que quand une société rejette des gens qui fuient la guerre, « cela en dit long sur son état. Nous ne sommes pas de ceux-là. Nous nous dressons et accueillons les gens qui, dans des circonstances désespérées, fuient des situations affreuses. »

A quelques mois du durcissement par le Royaume-Uni de sa législation sur l’immigration avec le Brexit, 400 migrants ont traversé la Manche mercredi 2 septembre. Un nouveau record. Face à la hausse des traversées, le Royaume-Uni a mis en cause la France et a promis de mettre fin au phénomène.

Plus de 5’600 migrants ont traversé la Manche à bord de petites embarcations cette année, selon le ministre britannique de l’Intérieur.

Oumalkaire / Voix d’Exils

 




Comment les requérants d’asile vivent-ils l’intégration et ses difficultés en Suisse ?

L’intégration est considérée, dans le domaine de la migration, comme un processus par lequel l’étranger arrivant dans un nouveau pays accède aux ressources économiques, culturelles, sociales et politiques du pays d’accueil. L’idée qui guide la rédaction de cet article est d’aider les requérants d’asile à comprendre l’intégration dans sa globalité et de soulever les difficultés qu’ils rencontrent à s’intégrer en Suisse, pays auquel ils ont demandé protection.

Le 5 juillet 2011, je réalise ma première interview avec Georges, 25 ans, Egyptien, requérant d’asile à Couvet (NE). Selon lui  « les requérants d’asile doivent respecter la société dans laquelle ils font une demande d’asile, même si leur demande est rejetée. Ils doivent s’intégrer dans le système et ne pas devenir un autre, ne pas changer de personnalité ». Dans ce même registre, un jeune homme de 27 ans, de nationalité togolaise, affirme que « de nos jours, l’intégration perd de sa valeur même chez les sujets nationaux. Je vois aussi des Suisses qui travaillent « au noir » pour ne pas payer d’impôts, qui n’achètent pas de billets avant de monter dans les transports publics, qui ne respectent pas les lieux communs, qui abusent de l’aide sociale.

Ce que nous demandons, déclare un requérant Ivoirien âgé de 30 ans vivant au centre d’accueil de Fontainemelon (NE), « c’est un esprit d’accueil de la part du canton dans lequel nous résidons. Nous sommes des êtres humains dans ce monde et devons nous adapter à toutes ces nouvelles choses qui nous sont étrangères. Cela prendra un certain temps, mais c’est pour mieux nous intégrer et espérer par la suite trouver un travail ».

Au centre des préoccupations des requérants d’asile : le travail

Le travail reste la grande préoccupation du requérant d’asile. L’Ivoirien trentenaire interviewé ci-dessus affirme ainsi qu’il a « l’impression que les employeurs des agences de placement du canton ne veulent plus engager de permis N et ne donnent pas de travail à ces derniers. Cela empire encore avec le chômage qui augmente et la crise actuelle qui touche toute l’Europe ». Cela a pour conséquence que les requérants qui, un classeur sous le bras, avec des documents, un CV, qui se rendent dans les entreprises, dans les bureaux de placement qui cherchent pendant des mois du travail finissent par se décourager et déprimer…Les seuls emplois a leur portée restent les travaux d’utilité publique proposés par le canton qui sont payés Frs. 30.- par journée de 8 heures de travail…

Une difficulté majeure que rencontre aussi les requérants d’asile est l’attente, parfois très longue, du développement de leur procédure d’asile. Ne trouvant pas de travail à cause de leur permis N, ils se sentent rejetés par la société. Par exemple, lors de la fête du 1er août 2011 (la fête nationale suisse), j’ai interviewé trois requérants d’asile de nationalités nigériane, congolaise et guinéenne sur des questions relatives au thème de l’intégration. Ma recherche de témoignages concernant l’intégration et le travail me conduit à penser aujourd’hui que ceux qui ont une activité lucrative sont au bénéfice d’une meilleure intégration. Les autres, qui n’ont pas cette chance, sont des proies faciles pour le travail au noir, le vol, le deal et peuvent tomber dans les filières interdites et dangereuses de l’argent facile.

Pour savoir ce qui pousse bon nombre de requérants à travailler au noir, j’ai interviewé l’un d’entre eux, Mamadou, Guinéen de 30 ans, qui affirme que « je n’ai rien à cacher et je vous dis la vérité! Je voulais travailler, je voulais être déclaré selon la loi, mais c’est comme si les autorités suisses avaient signé un accord avec les responsables des agences de placement afin qu’ils n’engagent plus de permis N. Je suis découragé! Ceux qui trouvent du travail, ce sont ceux qui sont en Suisse depuis plus de 5 ans et qui ont obtenu le permis B. Pour  moi, voilà ce qui m’a poussé à travailler au noir. Je gagne Frs. 2500 par mois, en plus des Frs 480.- de l’assistance financière, ce qui fait un total de Frs. 2980.-. En plus je ne paie pas d’impôts et je bénéficie d’un studio pendant 3 ans en Suisse. Je pose la question suivante à la Suisse : qui perd et qui gagne dans cette situation? A vous de juger, mais vos lois sont bloquantes ».

Dans ce même ordre d’idées, un Congolais, âgé de 35 ans, ne bénéficiant ni d’un permis de séjour ni d’un travail, depuis deux ans, déclare que les autorités « nous privent de nos droits à nous intégrer en Suisse pour que nous retournions dans nos pays ».

« Il ne faut pas mettre tous les requérants dans le même panier »

Voici le témoignage d’un requérant qui a la volonté  de travailler mais qui est contraint de prendre ce qui lui est proposé. Il suit actuellement un programme d’occupation du nom de « Neuchâtelroule »*. Il est très déçu car il a reçu une lettre du service de la main d’œuvre qui lui annonçait qu’il a le droit de travailler 10 jours par mois, ce qui lui permet de réunir la somme de Frs. 300.-. Somme qu’il ne doit pas dépasser, car il reçoit déjà l’assistance. C’est un dédommagement plus qu’un salaire. Pourquoi? Parce qu’il a un permis N.

Dans ces circonstances, un autre requérant m’a avoué avoir vendu de la drogue ce qui lui rapportait Frs. 2000.- par jour. Il m’a rétorqué, pour expliquer le motif de son trafic, que « j’ai une famille et je suis responsable, mais le système m’a poussé à faire ça ».

Encore un autre requérant, un nigérian âge de 32 ans me dit : « arrêtez de nous appeler « envahisseurs, profiteurs » : c’est la politique de la procédure de demande d’asile et le travail qui ne nous encourage pas et nous amènent dans l’illégalité pour avoir une meilleure vie… Écoutez-nous, certains de nous veulent garder une bonne réputation dans la société d’accueil, c’est pourquoi le permis B est la première condition pour nous pour trouver un emploi, faciliter notre intégration et pour que la population ne nous juge pas comme des « envahisseurs et des profiteurs ».

En effet, chaque jour, nous pensons au permis B. L’attente est très longue et décourageante. Nous sommes obligés de rester à l’assistance financière en gagnant Frs. 480.- par mois (dans le canton de Neuchâtel), ce qui ne couvre pas nos besoins journaliers. Ce que nous demandons, c’est que L’ODM accélère la procédure et améliore l’ouverture au marché du travail pour les requérants au bénéfice d’un permis N. Il ne faut pas mettre tous les requérants dans le même panier. Il faut ainsi cibler ceux qui ont la bonne volonté de s’intégrer au sens de la lois ».

Nous remercions certaines autorités suisses et associations qui luttent, défendent les réfugiés et qui crient haut et fort que déposer une demande d’asile en Suisse est un droit, malgré la forte pression de la politique de L’UDC quant à « l’immigration massive ».

Le fait de recueillir tous ces propos auprès des requérants d’asile m’a poussé à réaliser cet article sur le blog Voix d’Exils et me conduit, pour conclure, à poser la question suivante:

Que veulent les autorités suisses ? Pousser les étrangers hors de la Suisse ou trouver des solutions pour une meilleure intégration ?

Joseph

Membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils

Informations:

*Neuchâtelroule donne la possibilité d’emprunter des vélos, d’avril à octobre, en déposant une caution de 20 frs, pour une durée de 4h.