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Revue de presse #54

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils.

Sous loupe : Comment les pays européens et l’agence Frontex persécutent les exilés qui se présentent à leurs frontières / Migration: le parquet de Palerme veut traduire Salvini en justice / Citoyenneté : la naturalisation facilitée n’est pas si simple en Suisse

Comment les pays européens et l’agence Frontex persécutent les exilés qui se présentent à leurs frontières

bastamag.net, le 16 mars 2021

Du Nord de la France aux Balkans, de la Manche à la mer Égée, jusqu’aux frontières extérieures de l’Europe, les droits des réfugiés sont quotidiennement bafoués.

La police française chasse les exilés à Grande-Synthe et des dizaines de cas de refoulements ont lieu à la frontière entre la Grèce et la Turquie en mer Égée, selon le rapport 2020 de l’ONG allemande Mare Liberum, qui s’est donnée pour mission d’observer la situation des droits humains dans cette zone. On compte plus d’un refoulement par jour en moyenne.

Les garde-côtes grecs ont développé plusieurs stratégies qui se surpassent les unes les autres en termes de cruauté. Ils forcent les réfugiés à embarquer dans des radeaux ou des bateaux de sauvetage, les entraînent dans les eaux turques et les laissent dériver. Ces garde-côtes grecs sont même accusés d’embarquer des réfugiés sur leurs navires pour ensuite les faire débarquer sur des îles turques « souvent inhabitées ».

Depuis des mois, des organisations de la société civile et des médias documentent ces abus. À l’automne 2020, un groupe de médias de différents pays européens (le magazine allemand Der Spiegel, les sites d’investigation Bellingcat et Lighthouse Reports ont aussi révélé l’implication active des forces de l’agence européenne de protection des frontières Frontex, dirigée par le diplomate français, Fabrice Leggeri, dans six cas de refoulements illégaux à la frontière gréco-turque en mars et octobre 2020.

Migration: le parquet de Palerme veut traduire Salvini en justice

msn.com, le 21 mars 2021

Le bureau de Palerme en Sicile veut traduire en justice Matteo Salvini pour une affaire de migrants bloqués en mer en 2019 alors qu’il était ministre de l’Intérieur et le chef du parti italien d’extrême droite de la Ligue. Il est soupçonné de séquestration de personnes et d’abus de pouvoir pour avoir interdit le débarquement d’une centaine de migrants secourus en mer par Open Arms en août 2019 et refusé pendant des jours d’accorder un port sûr au navire de l’ONG espagnole. Le bateau mouillait au large de la petite île de Lampedusa alors que les conditions à bord s’aggravaient.

Open Arms a déclaré, de son côté, que violer les droits de personnes vulnérables est un crime dans n’importe quel pays démocratique qui respecte la Constitution et les conventions internationales, confirmant également le renvoi en justice réclamé par le parquet de Palerme.

Matteo Salvini, qui risque 15 ans de prison, était présent au tribunal pour la deuxième audience sur cette affaire. Il dit ne pas être inquiet et « fier d’avoir œuvré à la protection de mon pays, dans le respect des lois ».

Citoyenneté : La naturalisation facilitée n’est pas si simple en Suisse

24 heures, le 21 mars 2021

La nouvelle loi sur la naturalisation facilitée approuvée à 60,4% par le peuple suisse le 12 février 2017, visait à permettre à quelques 25’000 personnes étrangères de troisième génération d’obtenir plus facilement le passeport à croix blanche. Trois ans après son entrée en vigueur, seules 1868 personnes ont effectué la démarche selon les recherches menées par la NZZ am Sonntag. Ce, malgré la rapidité et l’abaissement du prix des procédures.

La raison principale de cet échec réside plutôt dans la difficulté des démarches à entreprendre pour l’obtention du sésame à croix blanche. Parmi les conditions requises, il faut attester de manière vraisemblable qu’au moins l’un des grands-parents du requérant est né en Suisse ou qu’il a acquis un droit de séjour en Suisse. « Imaginez que vous deviez trouver un document non numérisé de votre grand-mère décédée » commente Walter Leimgruber, président de la Commission fédérale des migrations (CFM), dans la NZZ am Sonntag. Deuxième difficulté majeure: il faut également donner la preuve qu’au moins l’un des deux parents du requérant a accompli cinq ans au moins de scolarité obligatoire en Suisse.

De nombreux travailleurs saisonniers de première génération n’étaient pas autorisés à amener leurs enfants en Suisse que lorsque ceux-ci étaient en bas âge, rappelle Walter Leimgruber. Selon ce spécialiste, de nombreux jeunes commencent ainsi les démarches et abandonnent par frustration. La Commission des institutions politiques du Conseil national se penchera prochainement sur la question pour résoudre ce paradoxe.

Masar Hoti

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 




Revue de presse #50

Auteur: Damon / Voix d’Exils.

Sous la loupe : En route vers la naturalisation de 11 millions de sans-papiers aux États-Unis / Frontex dans le collimateur des ONG / Une vague de froid frappe les migrants en Grèce

En route vers la naturalisation de 11 millions de sans-papiers aux Etats-Unis

SudInfo, le 18 février 2021

Le 18 février, les démocrates ont présenté au Congrès américain l’ambitieux projet de réformes en matière d’immigration soutenu par le nouveau président Joe Biden. A cet effet, le sénateur du New Jersey – Robert Menendez – l’un des coauteurs du projet de loi a soutenu que les personnes migrantes sont des travailleurs et travailleuses sans lesquels l’économie du pays ne pourrait pas fonctionner. Par conséquent, il est temps de faire sortir de l’ombre 11 millions de sans-papiers souligne-t-il. Pour rappel, le projet de loi proposé prévoit d’ouvrir la voie vers la citoyenneté américaine à près de 11 millions de personnes en situation irrégulière. La réforme ouvrirait également le chemin de la naturalisation aux « Dreamers », ces quelques 700’000 jeunes adultes entrés clandestinement aux États-Unis pendant leur enfance.

Frontex dans le collimateur des ONG

RTBF, le 17 février 2021

Dans un rapport documenté fourni par l’ONG grecque Legal Center Lesvos, il est soutenu que l’Agence européenne de surveillance des frontières (Frontex) a enfreint le droit européen et a violé la Convention de Genève de 1951 relative aux droits des réfugiés. Ainsi, selon le rapport, l’Agence européenne est non seulement accusée d’être complice de violences à l’encontre des personnes migrantes en mer Égée et en Grèce, mais aussi d’avoir échoué à rendre compte de manière transparente, fidèle et exacte les circonstances et le nombre de refoulements dans lesquels elle est impliquée. Par conséquent, l’ONG demande la cessation des activités de l’agence en mer Égée. Dans la même lignée, l’ONG allemande Mare Liberum a fait état d’une escalade inédite des refoulements de personnes migrantes en mer Égée en 2020 impliquant également Frontex. Pour le porte-parole de Frontex, Chris Borowski, le recours de ces ONG est basé sur des allégations non prouvées et semble faire partie d’une intention plus large visant à affaiblir la solidarité européenne. Ce dernier rappelle également qu’aucune preuve de violation des droits de l’Homme n’a été apportée par une enquête interne ni par un rapport préliminaire d’un groupe de travail spécial désigné par le Conseil d’administration. Le gouvernement grec a de son côté toujours nié et a qualifié les accusations de fausses.

Une vague de froid frappe les personnes migrantes vivant dans les camps grecs

InfoMigrants, le 16 février 2021

Les conditions de vie des personnes migrantes en Grèce se sont compliquées suite à une vague de froid qui a touché le pays. Ainsi, le camp de Malakasa à Athènes, où vivent plus de 1’500 personnes – dont 700 enfants – a été submergé par la neige. L’eau et l’électricité ont été coupés. Même constat dans le camp athénien d’Eleonas. Mahmoud, un demandeur d’asile afghan, qui vit dans le camp de Diavata à Thessalonique, dans le nord du pays, témoigne des mêmes conditions météo. « On m’a attribué une place dans un conteneur. Il fait moins froid à l’intérieur, c’est vrai, mais dès qu’on sort, on se met à grelotter. Cette année l’hiver est glacial, c’est l’enfer pour ceux qui dorment sous les tentes », raconte-t-il à InfoMigrants. Inquiète, la section grecque de L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (le HCR) a offert des radiateurs dans les camps à travers le pays. Le gouvernement grec se veut quant à lui plus rassurant, en assurant que personne n’est en danger dans le camp situé sur l’île de Lesbos.

Masar Hoti

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Le grand jour #2/2

« Tous les jours, 7 jours sur 7 et parfois 7 fois par jour je cherchais la lettre du SEM dans ma boîte aux lettres »Photo: Ahmad Mohammad / rédaction vaudoise de Voix d’Exils.

« Quand la réponse du SEM arriva enfin dans ma boîte aux lettres »

« Il n’y a rien de plus difficile au monde que d’attendre. » J’avais écrit cette phrase dans l’un de mes récits, il y a des années en Azerbaïdjan. Je ne me doutais pas que je serai un jour aussi intimement convaincu de la justesse de cette idée, suite à mon audition au Secrétariat d’état aux migrations en Suisse (le SEM).

Cet article est la deuxième partie de mon témoignage paru dans Voix d’Exils le 21 janvier intitulé « Mon audition au SEM 1/2 ».

Tous les jours, sans exception, sept jours sur sept et peut-être sept fois par jour, je regardais dans notre boîte aux lettres. J’y trouvais diverses annonces et bulletins publicitaires, des factures, mais jamais la lettre que j’attendais. Les questions et les commentaires de mon entourage augmentaient mon stress : « Avez-vous reçu une réponse ? » ; « Je me demande pourquoi ils tardent tant à vous répondre… »

« Je ne suis pas un menteur ! »

Bien sûr, celles et ceux qui posent ces questions n’ont pas de mauvaises intentions. Mais, avec le temps, je me sentais bouleversé à chaque fois : j’imaginais qu’ils doutaient de mon honnêteté et qu’ils pensaient que si j’étais dans cette situation, c’était parce que j’avais menti au SEM. Et cela a touché ma fierté. Pour moi, il n’y a rien de plus précieux que la dignité. À mon avis, le mensonge est l’une des choses les plus insultantes au monde. Par exemple, si quelqu’un me dit: « Vous mentez », je me sens insulté.

Alors que je vivais encore en Azerbaïdjan, de nombreux articles sur mon dossier ont été publiés dans divers médias du monde entier, du New York Times à la presse Suisse. Au début, j’ai montré ces écrits à celles et ceux qui m’entouraient. Je voulais que les gens croient que j’étais une personne honnête. « Je ne suis pas un menteur ! ». Je voulais que celles et ceux qui m’entourent le sachent. Cette période fut très difficile psychologiquement. J’avais les nerfs tendus, j’étais toujours stressé.

J’ai ensuite été fatigué de tout cela. J’en étais arrivé au point où je renonçais à convaincre qui que ce soit. Cela ne m’importait plus que celles et ceux qui m’entourent ne me croient pas ! Qu’au SEM aussi on ne me croie pas! D’accord, que personne ne me croie !

J’étais tellement fatigué de tout que j’ai même cessé de vérifier notre boîte aux lettres. Chaque fois que je passais devant, je me disais que la lettre que j’attendais n’y était sûrement pas.

A mon avis, l’asile politique est plus une question morale qu’une question géographique. Les demandeurs d’asile sont des statues de souffrance et de douleur. Des personnes dont le cœur est déchiré par les ouragans et les tempêtes, qui sont persécutées, insultées, isolées et exclues de leur société.

Nous, requérants et requérantes d’asile, nous voulons survivre, nous voulons continuer à vivre, nous voulons repartir à zéro. Nous voulons qu’on croie en nous, qu’on nous fasse confiance, qu’on nous donne une nouvelle chance, qu’on nous valorise non pas en tant que main-d’œuvre bon marché, mais en tant qu’individus qui peuvent apporter quelque chose à la société. Nous avons besoin d’un réel soutien, de motivation et pas de faux sourires !

« J’ai regardé amèrement la boîte aux lettres »

Ce jour-là, j’ai regardé amèrement la boîte aux lettres. J’ai fait quelques pas et une petite voix m’a suggéré : « Vérifie si la lettre est arrivée » J’ai protesté avec colère : « Ça ne sert à rien! Je ne regarderai pas ! ». C’était comme si je cherchais à punir cette voix en moi, mon entourage, le SEM, le monde entier!

Quinze minutes plus tard, à peine, ma femme m’a appelé la voix tremblante : « En rentrant de mon cours de français, j’ai trouvé un avis de la poste pour retirer un envoi recommandé. C’est peut-être la réponse du SEM ? »

J’ai essayé de paraître indifférent et de masquer mon émotion : « Je ne sais pas… Il peut très bien s’agir d’autre chose aussi. Ne sois pas trop optimiste. »

Après avoir raccroché, j’ai commencé à me maudire. « Pourquoi n’ai-je pas regardé dans la boîte aux lettres ? Si je l’avais fait, je connaîtrais déjà le contenu de ce courrier ! » J’étais en colère devant cette ironie du destin et me sentais puni comme je le méritais.

Rassemblés autour de la lettre du SEM

La lettre de SEM était sur la table. Encore fermée. Devant la famille rassemblée.

« Ils doivent nous répondre positivement. C’est notre droit. Je ne peux même pas imaginer une autre réponse. Nous ne sommes pas en Azerbaïdjan il ne peut pas y avoir d’injustice nous sommes en Suisse: on respecte la loi ici! Mais il faut être prêts à tout. Personne ne peut prétendre que tout est absolument parfait en Suisse. Il peut y avoir des problèmes ici aussi. Cette lettre est une preuve de la vérité ou de l’injustice, de la loi ou de l’anarchie en Suisse ». S’il s’agit d’une réponse négative: « Ne soyez pas tristes mes chers. Cela peut être une erreur. Cela peut être la faute aussi d’un officiel. N’oubliez pas qu’une réponse négative n’est pas la fin de tout. Je me battrai jusqu’à ce que nous obtenions ce que nous méritons. Cela peut être un peu difficile, mais soyez assurés que nous recevrons notre dû à la fin. »

Ma femme, mon fils et ma fille m’écoutaient attentivement. Il y avait quelque chose comme un sourire sur leurs visages. Même s’ils s’efforçaient de ne pas le montrer, je pouvais voir passer dans leurs yeux l’angoisse, la peur, la tristesse et surtout un immense espoir.

J’ai ouvert l’enveloppe. Je ne sais pas comment ma fille l’a vu, « Positif » a-t-elle dit doucement. J’ai regardé la lettre avec attention. « Oui positif ! » Tout à coup, nous avons tous crié de joie et nous nous sommes pris dans les bras.

Puis ma fille a dit avec regret: « J’aurais dû filmer ce moment avec mon téléphone. »

Puis mon fils a déclaré: « Même si cela a pris du temps, la vérité a trouvé sa place. »

Puis ma femme a ri et s’est exclamée : « Il me semble que tu es ivre de joie ! »

Puis… puis… puis…

Puis, je me suis mis à réfléchir : « Est-ce le début d’une nouvelle vie ? Quel futur nous attend ici en Suisse ? »

Samir Sadagatoglu

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils

Lire la première partie:

Dans un article publié le 21.01.2021 dans Voix d’Exils intitulé: Mon audition au SEM #1/2.

 

 




Revue de presse #46

Damon / Voix d’Exils.

Sous la loupe : Premier sauvetage depuis le retour en mer de l’Ocean Viking / Berne soutient le contrôle des téléphones portables des requérants d’asile / Mauvaise gestion de la violence dans les centres fédéraux pour requérants d’asile / Biden lance un projet de régularisation de millions de sans papiers

Premier sauvetage depuis le retour en mer de l’Ocean Viking

RTS, le 21 janvier 2021

La directrice de l’association « SOS Méditerranée », Sophie Beau, a indiqué que le navire « Ocean Viking » a secouru environ 120 personnes lors de son premier sauvetage depuis son retour en mer. Les personnes secourues étaient à bord d’un canot surchargé à près de 70 km des côtes libyennes. Parmi les rescapé.e.s, en provenance d’Afrique subsaharienne, 58 mineurs étaient à bord ainsi que quatre bébés, dont un d’un mois seulement. Selon Sophie Beau, l’Ocean Viking est actuellement le seul navire de secours dans la région, les autres étant bloqués par les autorités italiennes comme l’était l’Ocean Viking auparavant. Pour rappel, le navire de sauvetage, bloqué cinq mois durant par les autorités italiennes qui on exigé des travaux coûteux avant qu’il puisse repartir en mission, a repris la mer le 11 janvier.

Le Conseil fédéral soutien le contrôle des téléphones portables des requérants d’asile

La Tribune de Genève, le 20 janvier 2021

Le 20 janvier 2021, le Conseil fédéral a approuvé un projet du Parlement visant à permettre aux autorités de contrôler les téléphones portables des personnes en procédure d’asile, si cela s’avère nécessaire pour établir leur identité. Le Conseil fédéral s’est dit favorable au but poursuivi par le projet et estime que « l’analyse des supports électroniques contenant des données peut aider dans des cas particuliers, en complément des moyens existants, à établir l’identité, la nationalité et l’itinéraire d’un requérant d’asile ». Les indications obtenues contribueront ainsi à l’accélération de l’exécution des renvois, estime-t-il. Le contrôle d’un support électronique contenant des données représente toutefois une grave atteinte aux droits fondamental à la protection de la sphère privée, reconnaît le gouvernement. Pour rappel, cette initiative a été déposée en 2017 par un conseiller de l’Union démocratique du centre (UDC).

Pour aller plus loin:

Fouiller le téléphone portable des requérants d’asile: bientôt légal? Article publié dans Voix d’Exils le 24.09.20218.

Comment protéger ses données ? Article publié dans Voix d’Exils le 24.10.2018.

Mauvaise gestion de la violence et des conflits dans les centres fédéraux pour requérants d’asile

RTS, le 18 janvier 2021

La Commission nationale de prévention de la torture (CNPT) a publié le 18 janvier des nouvelles recommandations relatives à la gestion des centres fédéraux pour personnes en procédure d’asile. Pour la commission, la manière de résoudre les conflits et la violence laisse à désirer dans ces hébergements et un système de gestion des conflits y fait défaut. A plusieurs reprises, le personnel de sécurité des centres fédéraux a utilisé des moyens disproportionnés, relève le rapport de la CNPT. Il s’agit par exemple de l’immobilisation corporelle, de l’utilisation de gel au poivre ou du placement en salle de réflexion. A cet effet, des procédures pénales ont été engagées contre des agents de sécurité pour usage arbitraire ou disproportionné de la force ou abus de pouvoir. La commission a néanmoins également relevé plusieurs points positifs. Les personnes en procédure d’asile sont en général hébergées dans des conditions conformes aux droits humains et fondamentaux. La mise en place de l’enseignement de base pour les enfants et les jeunes en âge de scolarité est saluée, tout comme la création d’une consultation pour les personnes souffrant de dépendances dans le centre de Kreuzlingen (TG).

Biden lance un projet de régularisation de millions de sans-papiers

Le soleil numérique, le, 21 janvier 2021

Le 20 janvier 2021, le nouveau président américain – Joe Biden – a annulé le décret qui interdisait aux ressortissants de pays en majorité musulmans (Iran, Libye, Somalie, Syrie et Yémen) d’entrer aux États-Unis. Pour rappel, ce décret controversé avait été promulgué par Donald Trump en janvier 2017. Par ailleurs, le mur à la frontière mexicaine, projet phare de l’ex-président républicain, est également suspendu. Les quelque 700’000 « Dreamers » – ces immigrés arrivés enfants aux États-Unis et qui souvent connaissent à peine leur pays d’origine, retrouvent quant à eux une protection juridique. A cet effet, un texte de loi est déjà sur la table. Ce dernier promet de légaliser définitivement les « Dreamers », ainsi qu’une grande partie des quelques 11 millions de sans-papiers actuellement aux États-Unis. De nombreuses associations de migrants ont salué ces mesures. Néanmoins, le combat n’est pas encore gagné, car le Congrès devra se prononcer sur cette ambitieuse réforme.

Masar Hoti

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

 




REVUE DE PRESSE #40

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils.

Sous la loupe : Fin d’un accord controversé sur la migration entre la Chine et la Suisse / Le nombre de réfugiés et déplacés dépasse la barre des 80 millions / La Suisse ne fait pas figure de bon élève en matière d’intégration

Fin d’un accord controversé sur la migration entre la Chine et la Suisse

Le Matin, le 06 décembre 2020

Le 6 décembre de cette année, un accord migratoire entre la Suisse et la Chine a pris fin; et pour le moment, la Confédération s’est abstenue de le prolonger. Entré en vigueur en 2015, le texte était controversé en raison de la situation liée aux droits humains en Chine et, surtout, de sa nature secrète. Selon la NZZ, l’accord en question, permettait à des fonctionnaires de la sécurité chinoise d’entrer en Suisse sans statut officiel. Ces derniers étaient autorisés à établir l’identité des personnes séjournant illégalement en Suisse et présumées de nationalité chinoise. A ce sujet, Daniel Bach, chef de la communication du Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM), a soutenu que la base légale est suffisante dans la loi sur l’asile. Il a également indiqué qu’une seule délégation chinoise est venue en Suisse dans le cadre de cet accord en cinq ans.

 

Le nombre de réfugiés et déplacés dépasse la barre des 80 millions

Le Temps, le 09 décembre 2020

En pleine pandémie de Covid-19, un triste nouveau record a été atteint. En début d’année, le nombre de personnes qui avaient été forcées de quitter leur foyer en raison de persécutions, conflits et violations des droits humains, s’élevait au niveau mondial à 79,5 millions. Ce chiffre a même dépassé les 80 millions à la mi-2020, selon un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Il s’agit d’un chiffre record. Parmi les 79,5 millions, 45,7 millions sont des personnes déplacées dans leur pays, 29,6 millions sont des réfugiés et d’autres personnes déplacées de force hors de leur pays, et 4,2 millions sont des demandeurs d’asile. Dans un communiqué, le Haut-Commissaire de l’ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi, a déploré que le monde ait atteint ce nouveau record et a averti que la situation allait s’empirer si les dirigeants mondiaux ne résolvaient pas les conflits.

 

La Suisse ne fait pas figure de bon élève en matière d’intégration

swissinfo.ch, le 10 décembre 2020

Chaque année, le Migrant Integration Policy Index (MIPEX) compare les politiques d’intégration de 52 pays et établit un classement. Dans la nouvelle classification publiée le 9 décembre 2020, la Confédération suisse se trouve au 25e rang, juste derrière: la France, l’Allemagne, l’Italie ou encore le Royaume-Uni. La Suisse obtient 50 points sur 100, soit sept à huit points de moins que la moyenne des autres pays d’Europe occidentale. L’étude place la Suisse parmi les pays qui proposent aux migrants de pays tiers des possibilités d’intégration temporaires, mais pas la garantie de pouvoir s’établir de manière permanente. Une position similaire à celle de l’Autriche et du Danemark. S’inscrivant dans une forme de continuité, la politique d’intégration de la Confédération n’a pas évolué au cours de la dernière décennie, montre également l’index.

 

Masar Hoti

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils