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FLASH INFOS #193

Sous la loupe : 30 jours pour sauver l’UNWRA / Chypre s’inquiète des arrivées de personnes migrantes syriennes depuis le Liban / L’Ouganda : un modèle d’accueil des personnes réfugiées à l’épreuve des crises internationales

Nos sources :

Phillippe Lazzarini, 30 jours pour sauver l’UNRWA

RTS,  le 4 avril 2024


Chypre s’inquiète des arrivées de migrants syriens depuis le Liban

Infomigrants, le 05.04.24


Ouganda : un modèle d’accueil des réfugiés à l’épreuve des crises internationales

RFI, le 2 avril 2024


Ce podcast a été réalisé par : 

Liana Grybanova et Zana Mohammed, membres de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils et Alexis Akodjenou, civiliste à la rédaction.




FLASH INFOS #122

Flash Info n°122

Illustration: Kristine Kostava – Voix d’Exils

Sous la loupe : Liban : 100 morts dans le naufrage d’un bateau de migrant.e.s / En Tunisie, la migration devient un projet familial / Migration illégale : « La Suisse devient de plus en plus un pays de transit »

Liban : 100 morts dans le naufrage d’un bateau de migrant.e.s

Courrier international, le 23.09.2022

Depuis le 22 septembre, une centaine de corps de migrant.e.s clandestin.e.s ont été retrouvé.e.s mort.e.s au large de la ville de Tartous en Syrie. Parmi ces derniers des libanais, syriens et palestiniens. Une vingtaine de survivant.e.s ont déjà étaient secouru.e.s. En plus de la charge extrême et de l’agitation de la mer, une fuite d’eau dans le bateau serait à l’origine du naufrage.

D’après le Haut-Commissariat des Nations unis pour les réfugiés (UNHCR), le nombre de personne tentant de quitter illégalement le Liban par la mer a énormément augmenté en 2022, en raison de la dégradation de la situation socioéconomique dans le pays d’origine.

L.B.
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Flash Info n°122

Illustration: Kristine Kostava – Voix d’Exils

En Tunisie, la migration devient un projet familial

France24, le 25.09.2022

Plus de 13000 personnes migrantes tunisiennes ont atteint illégalement les côtes italiennes depuis le début de l’année 2022. Tous et toutes cherchent à fuir un pays ravagé par une crise politique et économique sans précédent. Après avoir vu leurs amis et proches profiter de leur vie en Europe via des réseaux sociaux, ils vendent tous leurs biens et prennent le risque d’une traversée clandestine.

Selon Wael Garnaoui, psychologue et auteur, ils partent en famille car ils ont une grande communauté là-bas. Étant donné que les procédures de visa sont très restreintes et inaccessibles, la majorité des personnes traversent la Méditerranée en bateau de fortune jusqu’à la frontière italienne. Réussir ce voyage est désormais considéré comme une réussite sociale. L’échouer est par contre synonyme d’échec familial.

Dhondup Tsering Banjetsang
Membre de la rédaction vaudoise de Voix dExils

Flash Info n°122

Illustration: Kristine Kostava – Voix d’Exils

Migration illégale : « La Suisse devient de plus en plus un pays de transit »

RTS Info, le 20.09.2022

La conseillère fédérale Karin Keller-Sutter a participé le 20 septembre 2022 à la deuxième édition du dialogue en matière migratoire à Sarajevo en Bosnie-Herzégovine. Elle a souligné que les pays des Balkans sont devenus un passage très important du flux migratoire parce que certains pays comme la Serbie permettent l’entrée sans visa pour certaines nationalités sur leur territoire. Des ressortissants tunisiens et indiens, Burundais ou Cubains, en particulier, poursuivent fréquemment leur route de la Serbie vers l’Autriche, la Hongrie ou la Suisse puis transitent ensuite vers le Royaume-Uni, l’Allemagne ou la France.

La Confédération suisse appuie l’hébergement des migrants dans certains pays comme la Bosnie-Herzégovine avec qui elle a déjà un accord et prévoit, d’ailleurs, d’étendre son aide à d’autres États de la région comme la Macédoine du Nord avec qui elle signera un partenariat de migration.

Elvana Tufa
Membre de la rédaction vaudoise de Voix dExils




Vingt jours, dix pays, un exil

Sur un quai de gare en Macédoine / Photo: Youssef

Le périple de deux jeunes syriens vers la Suisse



Youssef*, un jeune Syrien de 30 ans, a travaillé comme ingénieur électricien dans son pays. Aujourd’hui, il pratique le même métier, mais en Suisse. Au-delà de cette apparente stabilité et continuité dans sa vie, Youssef a connu les dangers de l’exil et les risques pris par toute personne qui quitte son pays pour un avenir meilleur. Vous trouverez ci-dessous les détails du voyage qu’il a entrepris avec sa sœur et les difficultés qu’ils ont a rencontrées sur le chemin de la migration au travers des 10 pays qu’ils ont parcourus pour rejoindre la Suisse depuis la Syrie.

De la Syrie vers le Liban et la Turquie

Youssef et sa sœur ont décidé de fuir la Syrie. Ils se sont rendus, début août 2015, de Damas à Tripoli au Liban où ils sont montés à bord d’un bateau en direction de Mersin en Turquie. Leur voyage a duré deux jours. Puis, ils ont pris un taxi en direction de la ville d’Izmir, mais le trajet a été beaucoup plus long que le premier et a duré 14 heures.

À Mersin, Youssef a contacté un passeur appelé « Abu Mowaffaq » et s’est mis d’accord avec lui sur une somme de 1’100 dollars US. Youssef et sa sœur ont rejoint un groupe de trois personnes et sont restés dans la maison du passeur pendant six jours, où ils ont tous attrapé la gale à cause de l’insalubrité des oreillers et des couvertures.

Six jours plus tard, au soir, ils se sont rendus en compagnie d’autres groupes – au total près de quarante personnes – vers la ville de Bodrum, lieu d’embarcation qui se trouve à deux heures d’Izmir. Comme le bateau n’était pas prêt à partir, tous ont dû attendre sur le rivage pendant quatre heures, mais en vain. Le passeur était absent. Quand ce dernier est finalement arrivé, il leur a apporté de la nourriture et leur a demandé de se cacher pour le lendemain, avant de s’enfuir rapidement.  Après plus de 19 heures d’attente, la police turque les a interpelés et arrêtés pour ensuite les emmener à la gare routière la plus proche. Ils ont donc été contraints de retourner à Izmir.

De la Turquie à la Grèce

Le lendemain, Youssef et sa sœur ont tenté une nouvelle fois d’effectuer la traversée en bateau et sont donc retournés à Bodrum. Ils y sont arrivés au milieu de la nuit à deux heures du matin. Au lever du soleil, ils sont montés dans la barque et le début du voyage a alors été marqué par les prières de toutes et tous et par les pleurs des enfants. Un quart d’heure après le départ, les garde-côtes turcs les ont attaqués en mer afin de les forcer à regagner la côte turque, mais les passagers du bateau ont ignoré ces appels et ont continué à naviguer. Les garde-côtes ont alors tiré en l’air pour les effrayer et ont fait plusieurs tentatives pour les arrêter. Mais en vain. Les garde-côtes ont alors été contraints de les laisser poursuivre leur chemin. Moins de dix minutes plus tard, ils ont rapidement été interceptés par les garde-côtes grecs qui les ont emmenés sur l’île de Kos. A leur arrivée, ils ont été escortés jusqu’à un bureau pour enregistrer leurs noms afin que les autorités puissent statuer sur leur décision d’expulsion de la Grèce.

Île Kos, Dodécanèse, Grèce / Photo: Ibrahim
Sur l’Île de Kos, Dodécanèse, Grèce / Photo: Youssef

La police grecque les a ensuite emmenés dans un camp dans lequel ils devaient passer plusieurs jours dans l’attente d’une décision de renvoi. Mais tous, y compris Youssef et sa sœur, ont décidé d’aller immédiatement acheter des billets de transports pour se rendre à Athènes.

Lieu indéterminé, Grèce / Photo: Ibrahim
Lieu indéterminé, Grèce / Photo: Youssef

De la Grèce à la Macédoine et de Macédoine à la Serbie

Le lendemain matin, Youssef et sa sœur ont embarqué sur un petit bateau et ont voyagé ainsi pendant près de 14 heures. Lorsqu’ils sont arrivés, un ami de la famille, qui possédait un appartement à Athènes, les attendait sur place. Ils sont restés chez lui quatre jours.

Au port d'Athènes, Grèce / Photo: Ibrahim
Au port d’Athènes, Grèce / Photo : Youssef

Après cela, ils sont montés dans le bus et se sont dirigés vers la frontière macédonienne avec pour destination une gare ferroviaire. Ils sont alors montés à bord du train destiné à transporter les réfugiés à la frontière serbe et leur voyage a duré huit heures. Ils sont arrivés à minuit, puis ils ont attendu jusqu’au petit matin par peur des voleurs et des bandes qui rôdaient sur la route des voyageurs le long de la frontière serbo-macédonienne. Puis, ils ont marché vers le premier village de Serbie et de là ils ont pris un bus vers la capitale, Belgrade, où ils ont séjourné dans un hôtel pendant deux jours. Ils se sont ensuite dirigés vers la frontière hongroise à travers les champs de maïs. En chemin, ils ont été surpris par la présence de policiers qui arrêtaient et empêchaient les exilé·e·s de poursuivre leur chemin. Youssef et sa sœur ont donc décidé de se cacher dans les champs jusqu’à ce que la police quitte les lieux.

De la Serbie à la Hongrie

Le lendemain matin, un homme et sa femme sont passés, par hasard, par là et leur ont proposé de les emmener en voiture jusqu’à la ville hongroise de Budapest en échange d’une somme d’argent. Ils les ont alors effectivement conduits à destination, en compagnie d’une vingtaine d’autres personnes. Toutefois, lorsqu’ils sont arrivés en ville et qu’ils sont sortis de la voiture, ils se sont retrouvés face à deux voitures de police. Tout le groupe s’est alors mis à courir et s’est caché dans un parking pendant quatre heures où ils ont contacté un autre passeur qui les avait informés que deux voitures les attendraient dans le centre-ville à côté d’un hôtel. Malheureusement, la police était à l’affût et a confisqué les véhicules et arrêté les chauffeurs.

De la Hongrie à l’Autriche et de l’Autriche à l’Allemagne

Peu de temps après, ils ont recontacté le passeur qui leur a demandé d’attendre le lendemain de sorte à ce qu’il puisse se débrouiller pour leur fournir deux nouvelles voitures pour les emmener en Allemagne. Ils ont alors passé cette nuit dans le jardin jusqu’au lendemain matin, puis sont partis dans des directions différentes, traversant l’Autriche, sans s’arrêter, jusqu’à ce qu’ils rejoignent le premier village d’Allemagne appelé Passau où Youssef et sa sœur se sont arrêtés. Certains autres membres du groupe qui se trouvaient avec eux à ce moment ont été malheureusement pris dans un piège frauduleux et ont été renvoyés en Serbie.

De l’Allemagne à la Suisse

Après être arrivés vers deux heures du matin au village de Passau, Youssef, sa sœur et leurs compagnons de route encore présents ont passé quatre heures dans les rues. À six heures du matin, la police allemande les a arrêtés et emmenés au poste de police. Deux heures plus tard, ils ont été relâchés et ont pris le train en direction de Munich. À leur arrivée à Munich, Youssef et sa sœur se sont séparés du reste du groupe. Leur oncle les attendait sur place et c’est lui qui les a conduits pendant quatre heures dans sa voiture jusqu’à ce qu’ils entrent sur le territoire suisse et plus précisément par la ville de Rheinfelden, le 20 août de la même année.

Durant les 20 jours qu’a duré le périple de leur migration, Youssef et sa sœur ont traversé pas moins de dix pays avant de finalement demander l’asile en Suisse.

*Youssef: nom d’emprunt

Doaa Sheikh al Balad

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




FLASH INFOS #87

Kristine Kostava / Voix d’Exils

Sous la loupe :  Douze boxeurs afghans bloqués en Serbie / Liban : un frein à la promotion des voyages vers la Biélorussie / Tragédie au large de Calais

Douze boxeurs afghans bloqués en Serbie

infomigrants.net, le 25.11.2021

Le secrétaire général de la Fédération afghane de boxe et les 12 athlètes qui l’accompagnent sont bloqués en Serbie suite à leur refus de rentrer dans leurs pays. Arrivés dans la capitale serbe le 23 octobre dernier à l’occasion du championnat du monde amateur organisé par la Fédération internationale de boxe (AIBA), ils craignent désormais un retour forcé en Afghanistan, où les Talibans ont pris le contrôle en août dernier. Ces derniers considèrent le sport comme une activité illégale qui va à l’encontre la Charia (c.-à-d., la loi islamique), ce qui obligeait les boxeurs à vivre et à s’entrainer en secret avant leur venue à Belgrade.

La délégation sportive a demandé le renouvellement de ses visas aux autorités serbes qui ont refusé avant d’exiger un départ du pays avant le 28 novembre.

Suite à cela, les athlètes ont demandé à être transférés dans plusieurs pays. Tandis que l’Allemagne, le Royaume- Uni, la Turquie, la Suède et le Canada ont déjà refusé, la France, l’Espagne, l’Italie n’ont pas encore répondu à la demande de soutien.

Zahra Ahmadiyan

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

Liban : un frein à la promotion des voyages vers la Biélorussie

L’Orient-Le jour, le 25.11.2021

Le 12 novembre dernier, le gouvernement libanais a ordonné aux agences de voyage locales de cesser de promouvoir la Biélorussie comme destination, dans le but de freiner le flux de migrants qui tente de rejoindre les pays l’Union européenne (UE). Ces personnes en situation d’exil viennent principalement du Liban, de la Syrie et de l’Irak. Une semaine auparavant, les autorités aéroportuaires libanaises avaient déjà refusé certaines réservations sur les vols de la compagnie biélorusse Bélavia en fonction de la nationalité des voyageurs et voyageuses. La mesure avait été prise suite à l’augmentation massive du nombre de départ depuis Beyrouth.

Rachid Boukhemis

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

Tragédie au large de Calais

Tribune de Genève, le 24.11.2021

Parties de Dunkerque, vingt-sept personnes en situation d’exil sont décédées, mercredi 24 novembre dernier, suite au naufrage de leur embarcation dans la Manche, proche de Calais. Deux personnes ont été sauvées par les marins de la marine nationale.

Ce drame est de loin le plus meurtrier depuis l’envolée en 2018 des traversées migratoires illégales de la Manche. Ceci s’explique en raison du verrouillage croissant du port de Calais et du tunnel sous la Manche, empruntés jusque-là par les personnes exilées tentant de rallier les côtes britanniques. Face à l’évènement, le Premier Ministre britannique Boris Johnson a affirmé vouloir « faire plus » avec la France pour arrêter les traversées illégales de la Manche.

Selon les sauveteurs, le drame s’est déroulé sur un bateau gonflable à fond souple, un type d’embarcation particulièrement dangereux qui a tendance à se courber quand il prend l’eau et est surchargé.

L. B.

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




« J’ai divisé mon cœur, la moitié est encore en Syrie »

pixabay.com.

Mohammed Assaf un jeune Syrien de 12 ans suscite l’émotion grâce à un poème

Ayant fui la Syrie où son école a été détruite par une bombe, Mohammed Assaf est resté pendant deux ans dans un camp de réfugiés au Liban avant de se rendre en Angleterre. Arrivé là-bas, il a écrit le poème « J’ai divisé mon cœur » qui a fait sensation sur Twitter où il a été partagé plus de 3000 fois. Au moment de la rédaction de ce poème, en 2017, il n’avait que 12 ans.

J’ai divisé mon cœur,
Et la moitié est encore en Syrie.
Quand le soleil brille en Syrie,
La chaleur fleurit sur ma joue.
Et quand le soleil se couche ici,
Mon cœur se souvient des ombres,
Et des fleurs qui se referment.

Poème traduit de l’anglais vers le français par:

Elvana Tufa
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils