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Des couleurs pour réunir les cultures

Elvana Tufa / Voix d’Exils

Reportage au cœur de la 22ème édition de la Fête des Couleurs à Aigle dans le Canton de Vaud

Il est toujours étrange de constater qu’après une période relativement longue de pandémie mondiale, les gens ont repris leurs activités normales, leurs réunions et leur vie comme avant 2019. Pas de masques, pas de restrictions, pas de certificat – ce qui signifie se rassembler pour célébrer la vie, les valeurs, les cultures et s’amuser. C’est ainsi que le Fête des Couleurs d’Aigle, après deux ans d’interruption due au Covid-19, a repris une tradition vieille de plus de 20 ans.

Les 1er et 2 juillet derniers ont été un véritable festival des couleurs, réunissant les cultures du monde, les musiques, les traditions culinaires et plus encore. La 22e édition de ce festival a été une énorme organisation, dont la conception et l’organisation avaient commencé bien avant. En tant que bénévole pour cette activité, j’ai eu la chance d’avoir un aperçu de ce que c’est de travailler dans l’ombre pour le genre d’événements auxquels nous participons habituellement au premier rang ou en tant que spectateurs.

Premiers jours de préparation sur le site

C’est un grand jour le 25 juin. Trois camions déchargent la plus grande tente que j’ai vue jusqu’à présent: d’une dimension de 20 sur 60 m, elle abrite tous les stands des associations qui participent à cet événement, le stand de l’Espace Amis, le joli bar de service à 360° avec des dizaines de tables devant et, bien sûr et surtout, l’immense scène à fixer le lendemain. Tout est prévu, ce n’est plus qu’une question de temps et d’effort physique. Il y a un bel esprit de communication entre les équipes, où l’on apprend à se connaître par des blagues, un coup de main et bien sûr, des directives sur ce qu’il faut faire et aider. En fin d’après-midi, tout l’immense parc vide en face de La Planchette – le quartier où se tient la fête – est maintenant couvert par cette énorme tente, donnent déjà une idée de l’ampleur que prendra le festival. La coordination entre les responsables de l’infrastructure, Pascal Bontems et Jonathan Liaudat, fonctionne à merveille pour toutes les personnes qui donnent un coup de main: après avoir plaisanté pendant le montage des tentes, Julien Suter, responsable d’animation, Christian Ramel, responsable d’artistes et la poignée de bénévoles étaient assez occupés pour les jours à venir.

Enfin, après 7 jours de travail, tout semble être à sa place. Le lendemain est le grand jour car c’est le premier juillet: le premier jour du festival! Le soundcheck est en route et l’atmosphère devient très musicale pour l’instant. Les stands sont nommés et on peut repérer, non seulement par les affiches, mais aussi par les couleurs: ceux de la Colombie, du Mexique, de la Mongolie, de la Bosnie, du Liban… De l’autre côté, le stand de l’Espace Amis, un véritable accueil de toutes les saveurs du monde, du kebab au poulet biryani, des crêpes aux rouleaux de feuilles de vigne et ainsi de suite. Ce n’est qu’une question d’heures pour venir à bout de tous ces menus alléchants.

Ainsi, la dernière journée de préparation s’achève et doucement. Après quelques heures de préparation, j’ai pu voir le lendemain comment les gens commençaient à arriver un par un, en groupes et en familles avec leurs enfants, après le cortège des écoles d’Aigle, avec plus de 300 écoliers et des fanfares folkloriques.

Ce qui m’impressionne le plus, c’est que le nom du festival correspond vraiment et totalement à ce que je vois devant moi: une véritable célébration de couleurs, de personnes, de cultures, de milieux, qui se réunissent pour faire la fête. Célébrer leur différence et leur singularité et, en même temps, les valeurs communes et partagées au-delà des frontières d’un État ou des clichés ordinaires. Il faut beaucoup d’efforts pour surmonter les différences, sinon les surmonter pour les utiliser comme une valeur partagée et non comme un complexe qui vous empêche de trouver votre propre place dans un pays que vous devez désormais considérer comme le vôtre…

Une fête qui perdure depuis plus de 20 ans

La Fête des Couleurs a vu le jour en 2001. Le Service Communautaire de la Planchette en est à l’origine. Ce service solidarité de l’Eglise Evangélique Réformée du Canton de Vaud travaille depuis l’automne 2000 dans le quartier de la Planchette à Aigle pour développer des projets qui favorisent l’échange multi et inter culturel. C’est ainsi que naissent des cours de français, des animations pour les enfants et les familles, des soupers, des fêtes, divers soutiens administratifs et l’association AMIS en 2005. La Fête des Couleurs, qui est devenue un festival au fil des années est la cerise sur le gâteau, la mise en valeur d’un quartier et de personnes de tous horizons. Ce Festival du monde existe grâce aux soutiens des artistes, du Canton de Vaud, de la commune d’Aigle, de nombreux sponsors privés, mais aussi de tous les bénévoles qui s’engagent tout au long de l’année et de ceux qui viennent aider durant la Fête.

L’ancien directeur de cette fête, aujourd’hui retraité, M. Serge Paccaud, vient tous les jours et donne un coup de main pour les idées et le travail en cours. C’est naturel pour lui et à vrai dire pour toutes les personnes qui travaillent pour le festival de voir M. Paccaud donner des conseils ou aider à monter la scène, transporter les tables ou même monter les tentes colorées. D’après ce que je peux voir autour de moi, il a laissé un bon héritage et que tout se passe bien : il est drôle, respectueux et plein d’idées, répétant souvent mi-sérieux et mi-blagueur : C’est bien de laisser les jeunes prendre les devants, mais les vieux ne doivent pas être complètement évités ou vidé. Bon sang, il a raison !

« Le plus gros festival que nous ayons eu jusqu’à présent »

J’ai réussi à distraire M. Pascal Bontems, qui a immédiatement enfilé le tablier de chef de cuisine et toutes les tâches et maux de tête qui viennent avec cette charge, pour une courte interview. J’adore sa façon de plaisanter, avec un ton très sérieux et j’ai un peu de mal à deviner s’il est sérieux ou s’il se moque de moi. Mais je suppose qu’il parlait pour de vrai quand il m’a dit que, par rapport aux éditions précédentes de la Fête des Couleurs, celle-ci était la plus grande et la plus importante jamais réalisée jusqu’à présent. Tant en termes de fréquentation que d’organisation: « Nous avons eu énormément de monde le premier jour du festival et nous attendons la même fréquentation aujourd’hui ». En ce qui concerne les bénévoles, il affirme que par rapport aux éditions précédentes, ils sont peu nombreux cette année: « Nous avons beaucoup de gens qui viennent pour s’amuser et prendre le meilleur de ce festival, mais moins pour donner un coup de main, donc quand nous n’avons pas assez de bénévoles, les choses commencent à devenir un peu compliquées ». J’aimerais alors connaître son point de vue sur l’objectif, le but de ce festival. M. Bontems affirme que la Fête des Couleurs a pour but avant tout de mettre en lumière l’association AMIS et, dans la mesure du possible, lever des fonds destinés aux divers projets de l’association. « Nous essayons de lever des fonds pour l’Espace Amis, l’Espace d’Intégration des Étrangers, les cours de français, donc ce festival les concerne. Tout l’argent que nous avons va à l’Association Amis et est totalement consacré à cela ». A cette égard et par rapport aux éditions précédentes, il est heureux de dire qu’il y a eu une grande participation des gens.

Joëlle Saugy: une directrice pas comme les autres

Elle est jeune, joyeuse et n’a pas l’air d’une directrice de festival autoritaire. On pourrait penser qu’elle est trop jeune et trop mince pour porter un tel poids sur ses épaules, mais non. Ses douze années passées à l’Espace Amis et en tant que programmatrice, puis coordinatrice du festival font d’elle la personne idéale pour être aux commandes. Je n’ai pu la retrouver pour une petite conversation qu’après le festival, évidemment.

C’était « une grande première », comme elle le dit avec toutes les responsabilités qu’elle avait cette fois, en coordonnant les parties techniques, infrastructurelles et artistiques du programme. « Au vu des tâches, je fais ce que j’ai fait pour les éditions précédentes. Mais cette fois, le stress de savoir si tout allait bien se passer était immense. Mais quand je vois le résultat, c’est très gratifiant, considérant que nous avons commencé à travailler depuis le mois de février et, ayant le Covid-19 autour de nous, nous ne savions pas trop nous-mêmes quel type d’organisation nous allions suivre : si cela allait être un petit festival ou non et puis, soudain, nous avons accéléré le rythme. Nous nous sommes dits que les gens avaient envie d’un grand festival, d’une grande scène et nous avons donc développé cette idée. C’était un travail difficile, mais quand on voit le résultat, le sourire des gens, les bénévoles qui nous aident, ça en valait la peine, c’est une expérience qui nous motive à la répéter chaque année ». Je suis curieuse de savoir comment l’idée du festival a changé ou s’est développée au cours des années, depuis le début, et Joëlle m’assure qu’il a pris de l’ampleur, concernant la participation des stands, les spectacles et les artistes se produisants. « Ce qui n’a pas changé, ce sont les valeurs, les motivations et le but du festival de mettre en avant la diversité culturelle de la Planchette, mais aussi de la région par le biais des spectacles, de la cuisine traditionnelle, en favorisant les découvertes et les rencontres entre les gens ».

Les quatre coins du monde réunis en un seul endroit

J’ai été émerveillée par les pays et les traditions représentés à ce festival. La Mongolie, la Syrie, le Liban, la Bosnie, la Colombie, le Mexique, l’Éthiopie, le Sri Lanka, et bien d’autres encore, tous réunis autour d’un seul et même endroit : la grande tente du festival.

J’ai eu le plaisir de m’aventurer un peu parmi les stands et de m’entretenir avec certains des participants. Tere Naecher est la représentante de l’Association des Mexicains et Amis du Mexique dans le Canton de Vaud et de Neuchâtel. Elle dit que c’est un honneur pour eux en tant qu’association de participer à ce festival, depuis quelques années maintenant, car ils se sentent accueillis dans un environnement multiculturel. « Nous aimons être ici et avoir l’opportunité de présenter la culture mexicaine, sa cuisine et ses traditions ». J’ai eu le plaisir de visiter leur stand de produits artisanaux, riches en couleurs et presque tous faits à la main.

Semir Muratovic représente le stand de la Bosnie au Festival des couleurs. Leur collaboration avec le festival dure depuis longtemps, en termes de soutien technique, mais aussi en termes de participation à un stand, pour montrer aux gens, pour interagir avec eux, la culture, les traditions et la cuisine de Bosnie. Son équipe a servi de bras droit en termes d’infrastructure du festival; et pendant toute la durée de ce festival, ils ont aimé montrer et offrir aux gens leurs spécialités, comme la broche d’agneau rôti ou le burek. 

Je pourrais dire la même chose des artistes invités cette année : d’Afrique de l’Ouest, du Cap-Vert, d’Erythrée. Ont également été invitées différentes cultures du monde représentées par des artistes vivant en Suisse, comme le spectacle de l’Association Mongole de Suisse Romande, le spectacle de flamenco de l’école Made 4 you de Sion, Ilirët, un groupe folklorique albanais et aussi des musiques modernes et contemporaines de hip-hop, break-dance, etc.

Diversité des cultures, mais aussi d’âges

Dans un joli coin on trouve le stand AJAMIS, dédié aux jeunes de la région. L’Espace AJAMIS c’est l’Aja, l’Association pour la Jeunesse Aiglonne, et AMIS, Association multi et interculturelle de la Planchette qui ont alliés leurs forces et leurs compétences pour apporter un espace dédié aux jeunes à la Fête des Couleurs. Baby-Foot géant, bar à cocktails sans alcool (tenu par les Jeunes Paroissiens du Chablais), atelier DJ, chaises longues et bonne ambiance. La tente ne s’est pas désemplie de tout le week-end! Le samedi soir, le 2 juillet, ils ont inauguré le projet de prévention par les Pairs « On en Parle? » avec deux jeunes formées à la prévention primaire pour aller à la rencontre d’autres jeunes et parler des sujets comme la sexualité et la consommation d’alcool. Cette première expérience « AJAMIS » démontre qu’ensemble le gens sont plus forts et que les jeunes aiment venir à la Fête des Couleurs et ont apprécié être accueillis par leurs animateurs préférés.

Deux journées entières remplies de spectacles, de visites et d’expositions de cultures, plusieurs jours et mois de préparation, deux jours de démontage intense, beaucoup de personnes que j’ai personnellement appris à connaître, un peu d’épuisement physique, mais ! Je peux dire avec certitude que j’aimerais revenir à ce festival l’année prochaine, que ce soit en tant que spectateur, en tant que bénévole ou peut-être plus que cela.

Elvana Tufa

Membre de la rédaction de Voix d’Exils




Revue de presse #55

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils

Sous la loupe : La migration, un « élément essentiel pour l’équilibre et la stabilité du monde » / Rapport 2020 sur les activités de politique migratoire extérieure de la Suisse / Camps de réfugié.e.s : le Conseil fédérale doit agir!

La migration, un élément essentiel pour l’équilibre et la stabilité du monde

maexpress.ma, le 30 mars 2021   

« La migration constitue un élément essentiel pour l’équilibre et la stabilité du monde » s’est exprimé ainsi à Rabat Abdellah Boussouf, Secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger CCME, lors de la 98ème rencontre diplomatique organisée le mardi 30 mars 2021 par la Fondation diplomatique.

Il a souligné que la migration facilite le dialogue et le rapprochement entre les religions, les cultures et les peuples, étant donné qu’elle constitue l’un des principaux éléments de la construction de l’avenir et du monde de demain.

La migration constitue, selon lui, un acteur principal dans la lutte contre la Covid-19. Dans ce cadre, il a rappelé les rôles principaux des migrants du Maroc, de la Turquie et de la Grèce dans le développement du vaccin anti-Covid, ajoutant que dans d’autres pays, les migrants ont joué des rôles pionniers dans l’opération de solidarité avec leurs pays de résidence ou leur pays d’origine, comme c’est le cas pour le Maroc.

Le rapport 2020 sur les activités de politique migratoire extérieure de la Suisse

admin.ch, le 31 mars 2021

Le Conseil fédéral a publié le 31 mars 2021 un communiqué au sujet de son rapport 2020 sur la politique migratoire extérieure de la Suisse. Ce document met en évidence les différents défis auxquels est confrontée la politique européenne en matière de migration et d’asile malgré le recul du nombre de demandes d’asile et d’entrées irrégulières dû à la pandémie. Cette problématique est prise très au sérieux par la Suisse puisqu’elle a renforcé son engagement en Grèce en assurant son soutien concret à un certains nombres de mesures, telles que : apporter une aide humanitaire dans les centres d’accueil des migrants, appuyer des projets menés par des organisations d’entraide et accueillir sur son territoire des requérants d’asile mineurs non accompagnés.

Le rapport relève également la grande importance du nouveau pacte sur la migration et l’asile pour la Suisse puisqu’il prend en considération de nombreuses préoccupations et priorités que le pays a exprimé à plusieurs occasions, notamment au sujet du renforcement de la politique en matière de retour et la solidarité entre les États Dublin.

Hors de l’Europe, la Suisse a continué la mise en œuvre des partenariats migratoires existants et renforcé la coopération migratoire bilatérale. Malgré le contexte difficile dû au COVID-19, toujours selon le rapport, la Suisse a pu mener des dialogues migratoires avec d’importants pays partenaires, tels que l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, l’Iran, le Kosovo et le Sri Lanka, et a réussi à négocier un accord migratoire avec la Gambie.

Suisse/Grèce : Camps de réfugié.e.s: le Conseil fédéral doit agir

Amnesty.ch, le 29 mars 2021

Il y a un an maintenant, #evacuerMAINTENANT, 132 organisations et 50’000 personnes, ont lancé un appel pour demander au Conseil fédéral d’accueillir un important contingent de réfugié·e·s des îles grecques de la mer Égée. Des dizaines de villes, communes et paroisses ont, alors, répondu favorablement et proposé leur soutien au Conseil fédéral pour participer, d’une manière significative, à soulager la souffrance de plusieurs dizaines de milliers de réfugiés bloqués sans aucune protection.

À ce jour, ni le Conseil fédéral ni le Secrétariat d’État aux migrations n’a fait usage de ces disponibilités. Raison pour laquelle, l’Alliance « Villes et municipalités pour l’accueil des réfugiés », qui comprend les 8 plus grandes villes de Suisse et 8 autres municipalités dont Montreux, Bienne, Fribourg, Lausanne et Genève, réitère, aujourd’hui, sa volonté d’accueillir des réfugié·e·s en provenance de Grèce et demande au Conseil fédéral un geste politique clair dans cette direction.

Il convient de rappeler ici que le Conseil fédéral avait décidé, dans le cadre de son programme de réinstallation, l’admission en Suisse d’un contingent de 1’600 réfugié.e.s particulièrement vulnérables pour 2020/2021. À ce jour, seules 330 personnes en provenance de Grèce ont été admises. Amnesty International souligne que « l’accueil de ces quelques dizaines de réfugié.e.s est une bonne chose, mais demeure largement insuffisant ».

Amnesty International appelle, de son côté le gouvernement à soutenir, au niveau européen, l’évacuation complète du camp de Moria et demande l’entrée en matière de Madame la Conseillère Karine Keller-Sutter à propos de la proposition des villes d’accueillir rapidement un fort contingent de réfugiée.e.s des îles grecques.

Masar Hoti

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

 

 




Un défilé de mode haut en couleurs au Botza

Photo: David Crittin, Voix d'Exils

Photo: David Crittin, Voix d’Exils.

Le 11 juin 2013 fut une journée spéciale pour la communauté du Botza, le principal centre de formation et d’occupation du Valais. Le bruit habituel des outils et des machines a cessé pour laisser la place à d’autres sons comme de la musique, des rires et le claquement des talons hauts: c’était le jour de la mode.

Les femmes qui ont participé aux ateliers de couture de Rarogne, Ardon, Martigny et Saint-Gingolph

Photo: David Crittin, Voix d'Exils.

Photo: David Crittin, Voix d’Exils.

étaient fières de présenter leurs productions lors d’un véritable défilé. Pour une journée – leur journée – elles ont toutes été transformées en top modèles, avec de lumineux maquillages, des coiffures sophistiquées et des robes incroyables.

Les origines de ces femmes, qui viennent de pays tels que la Somalie, l’Erythrée, le Sri Lanka, le Nigeria, le Soudan, la Russie, le Kosovo, la Turquie et le Tibet ont donné une diversité unique aux œuvres présentées. Par ailleurs, une petite fille et deux mannequins hommes ont pris part au spectacle et ont reçu, plus particulièrement la petite fille, bien sûr, de grands applaudissements.

Le programme était un enchantement autant pour les tops modèles d’un jour que pour le public. «C’était merveilleux de voir ces costumes et le style des femmes qui défilaient sur le podium», a déclaré un spectateur érythréen. Un autre observateur provenant du Gabon s’est exclamé: «je voudrais voir un événement aussi surprenant encore et encore ! Cela m’a fait plaisir et je me suis souvenu des robes traditionnelles de mon pays. »

Photo: David Crittin, Voix d'Exils.

Photo: David Crittin, Voix d’Exils.

De même, deux travailleuses sociales, Marylin Duc et Sarah Kesteloot, ont déclaré que le spectacle était une bonne initiative et un moyen d’intégrer les gens dans la société.
Victoria, un modèle nigérian, a souligné que «depuis toute jeune, j’avais le souhait de travailler dans la mode. Étonnamment, mon rêve a commencé à devenir réalité aujourd’hui. C’est la première fois que je faisais face au public dans un défilé de mode et, pourtant, je crois avoir réalisé une bonne performance. J’ai surtout appris que j’avais encore une vie en attendant le résultat de ma procédure de demande d’asile. Je suis vraiment heureuse de cela. »

La top modèle érythréenne Ayesha nous a fièrement dit que: «C’était très stimulant. J’ai passé un bon moment. Je n’oublierai jamais cet événement et le sentiment que j’ai ressenti pendant la manifestation. » Selamawit, une autre top model  érythréenne, a confié que: «C’était une première et cela a changé quelque chose en moi. Je suis maintenant plus confiante et la couture va être mon hobby. Ce fut une bonne expérience pour moi. »

Tous les mannequins d’un jour ont réalisé leurs robes lors des cours de formation dans les ateliers de

Photo: David Crittin, Voix d'Exils.

Photo: David Crittin, Voix d’Exils.

couture. Les styles et les inspirations sont très variés: certaines robes étaient absolument modernes et le public a eu le plaisir d’apprécier des robes traditionnelles africaines ainsi que tibétaines.

Cette journée spéciale laissera une impression lumineuse derrière elle. Vous vous demandez peut-être quand aura lieu le prochain défilé? Si c’est le cas, vous devrez être patient car la réponse est : en 2015 seulement! Le temps nécessaire pour les couturières de renouveler leurs inspirations.

La rédaction valaisanne de Voix d’Exils