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La Plage des Six Pompes, vu par un bénévole

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils.

Le festival de La Plage des Six Pompes, est un festival international des arts de la rue qui se déroule chaque année dans la ville de La Chaux-de-Fonds

La manifestation a eu lieu cette année du 5 au 11 août. Cette année, le festival fêtait ses 25 ans. Il accueille des compagnies professionnelles de toutes disciplines (acrobates, comédiens, danseurs, jongleurs, musiciens…) et de toutes nationalités.

En 1993 a eu lieu la première édition du festival. Il s’appelait alors « La Plage du Marché ». Les organisateurs voulaient offrir une animation culturelle et gratuite aux habitants de la ville qui ne partent pas en vacances. Ils amènent la plage à ceux qui ne peuvent pas s’y rendre.

Essi

Membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils

 

Photoreportage

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils

 

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils

 

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils

 

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils

 

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils

 

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils

 

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils

 

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils

 

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils

 

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils

 

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils

 

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils

 

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils

 

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils

 

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils

 

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils

 




«L’objet de l’exil»

Françoise Kury, initiatrice du projet "L'objet de l'exil". Photo: Voix d'Exils.

Françoise Kury, initiatrice du projet « L’objet de l’exil ». Photo: Voix d’Exils.

Bracelet en or, chaussures, habit traditionnel, Bible, chapelet, guitare sont quelques objets précieux – parmi d’autres – que les requérants d’asile emmènent avec eux dans leur périple jusqu’en Suisse. Dans le cadre du projet «l’objet de l’exil», initié par Françoise Kury, Suissesse d’origine rwandaise, ces objets, ainsi que les photos de leurs propriétaires avec leurs valises, tous requérants d’asile résidant dans le centre d’accueil de Perreux dans le canton de Neuchâtel ont été exposés. L’exposition s’est déroulée le samedi 7 septembre à la salle paroissiale Notre-Dame de la Paix, à La Chaux-de-Fonds.

Françoise Kury, 43 ans, dont 18 passés en Suisse, fait part des motivations qui l’ont poussée à initier le projet «L’objet de l’exil» : «ll y a 18 ans, j’étais à la place des requérants d’asile. L’idée de ce projet m’est venue car je voulais savoir ce qu’une personne, en quittant son pays, amène dans sa valise. Alors j’ai choisi dix personnes de différents pays (Guinée, Somalie, Érythrée, Nigeria, Syrie, Ghana et Kosovo) pour parler de leur parcours. J’ai travaillé sur quelque chose qui leur tenait à cœur: l’objet. Spontanément, avec beaucoup d’émotions, chacun a apporté son objet. Quand on en parle, il leur évoque beaucoup de souvenirs qu’ils ont de leur pays. Ces objets sont attachés à eux et à leur famille – bref à leur vie – et ce sont des choses dont ils ne peuvent pas se séparer».

A travers un objet, estime l’initiatrice du projet «l’objet de l’exil», on peut évoquer beaucoup de détails dans la vie d’un requérant d’asile, doucement, sans brusquer les choses. «J’ai vu que les gens arrivaient à s’ouvrir facilement et à parler de leur parcours et même avec beaucoup d’émotion, beaucoup de sentiments parce qu’avant de venir en Suisse, ils ont passé une vie quelque part. Cela, on ne l’oublie pas et il ne faut justement pas le gommer. C’est une façon de montrer à des gens que chaque personne qui immigre a sa propre histoire qu’il faut respecter et c’est à travers son histoire qu’elle va pouvoir partager et s’intégrer facilement», conclut Françoise Kury.

Témoignages de participants

La guitare de Peter Otubuar. Photo: Voix d'Exils.

La guitare de Peter Otubuar. Photo: Voix d’Exils.

Peter Otubuar, Ghanéen: «Mon objet précieux, qui me rappelle mon pays, c’est ma guitare. J’en joue depuis bientôt 25 ans. La musique, c’est ma passion. Sans ma guitare, je me sentirais perdu et malheureux. Je joue souvent les morceaux qui me rappellent les jours heureux quand j’étais chez moi.»

Adan Ducaale Hajna, Somalien: «J’ai 16 ans et j’ai quitté mon pays très jeune. Je n’ai ni photo de ma famille ni objets. J’ai quitté mon pays sans affaires, donc mes souvenirs sont dans ma tête et dans mon cœur.»

Le chapelet de Rosnaassan Hussein. Photo: Voix d'Exils.

Le chapelet de Rosnaassan Hussein. Photo: Voix d’Exils.

Rosnaassan Hussein, Syrien: «Mon seul objet de souvenir, c’est un chapelet donné par un ami et un short acheté avant de quitter mon pays. Le chapelet est un objet très précieux pour moi, parce que je suis croyant. Donc ce chapelet est devenu un objet qui m’a accompagné pendant mon passage dans ce pays.

James Emma, Nigérian: «Mon seul objet précieux, c’est ma Bible. Ce livre est très important pour moi pendant cette période de ma vie. Je suis attaché à elle, car elle me permet de trouver la force pour continuer à me battre».

Abraham Genet, Erythréen: «J’ai décidé de montrer mon habit traditionnel, car c’est le seul élément qui me tient à cœur. Il me rappelle les plus belles cérémonies que j’ai passées avec ma famille avant de quitter le pays. Cet habit évoque mes beaux souvenirs.»

Les chaussures de Skates de Dragan. Photo: Voix d'Exils.

Les chaussures de Skates de Dragan. Photo: Voix d’Exils.

Skates de Dragan, Somalien: «Le seul objet que j’ai et qui me rappelle mon pays, ce sont mes chaussures avec lesquelles j’ai traversé le désert. Mes chaussures, j’y tiens beaucoup, car je les ai achetées avant de prendre la route, elles ont protégé mes pieds tout au long de mon voyage.»

le braclet en or de Diallo Mamadou. Photo: Voix d'Exils.

Le braclet en or de Diallo Mamadou. Photo: Voix d’Exils.

Diallo Mamadou, Guinéen: «J’ai 21 ans et je vis en Suisse depuis 4 ans. L’objet que j’ai choisi de montrer est un bracelet en or donné par un ami. Il tient une place importante dans ma vie, car chaque fois que je me sens mal, ce bijou me donne de la force.»

Famille Przic Zvonto, Kosovare: «La seule chose que nous avons de très précieuse, ce sont nos enfants. On ne possède pas d’objets amenés de chez nous. Notre fils est notre meilleur souvenir de notre pays, car il est né là-bas. L’objet le plus important pour lui, c’est sa planche à roulettes. Il passe son temps à jouer avec, car il est souvent tout seul pour jouer.»

Paul Kiesse

Membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils




Une Miss Diaspora africaine élue en Suisse pour lutter contre l’excision

De gauche à droite:  2ème dauphine, Miss Diaspora africaine, 1ère dauphine

De gauche à droite: 2ème dauphine, Miss Diaspora africaine, 1ère dauphine. Photo: Voix d’Exils.

Le samedi 24 août a été la soirée de la beauté africaine à La Chaux-de-Fonds, dans le canton de Neuchâtel. En effet, dans le cadre de Neuchatoi 2013, un vaste programme d’activités culturelles et sportives organisé dans le but de permettre une meilleure connaissance et une meilleure compréhension entre Suisses et personnes issues de la migration, l’association ivoirienne «Loucha», qui lutte contre l’excision, a organisé la première édition de l’élection de Miss Diaspora africaine en Suisse.

Douze candidates originaires de sept pays africains (Tchad, Cameroun, Mali, République Démocratique du Congo, Guinée, Côte d’Ivoire et Nigeria) ont participé à ce concours de beauté et l’élue est la Congolaise Vanessa Katambayi, une assistante en soins de santé communautaire de 20 ans dont huit passés en Suisse. La 1ère dauphine et la 2ème dauphine sont la tchadienne Ketsia Manitha et la malienne-camerounaise Fatima Fadimatou Sow Linda.

Sensibiliser le public au problème de l’excision

Devant un parterre composé de spectateurs et spectatrices africains et suisses, qui ont rempli aux trois-quarts la grande salle de la Maison du peuple, le jury a désigné la Congolaise Vanessa Katambayi qui s’est distinguée de ses onze concurrentes par son expression orale, les tenues traditionnelles et modernes qu’elle a portées et la maîtrise de la danse traditionnelle congolaise, a précisé l’informaticien togolais Stephane Tora, président du jury. Les candidates ont défilé en tenue traditionnelle africaine, en maillot de bain et en tenue de soirée et ont exprimé leurs ambitions au cas où elles seraient élues. Émue, la Miss Diaspora africaine en Suisse n’a pas manqué d’exprimer ses sentiments : «Ça me fait plaisir d’avoir participé à ce concours. La lutte contre l’excision me touche et je voudrais soutenir les femmes dans ce combat. »

L’association «Loucha», qui signifie «lève-toi» en yacouba, une langue parlée en Côte d’Ivoire et au Liberia, existe depuis avril 2009. Sa présidente-fondatrice – Odile Parel – explique le motif de l’organisation d’un concours de beauté par la communauté africaine vivant en Suisse: «L’idée est de faire passer le message de la lutte contre l’excision en organisant ce concours».  «On n’a pas besoin d’être excisée pour lutter contre l’excision», soutient-elle. En plus de la couronne et d’autres avantages attachés à son sacre, la Miss africaine en Suisse aura droit notamment à un séjour d’une semaine en Côte d’Ivoire.

L’excision en Afrique

L’excision est une mutilation génitale féminine pratiquée couramment en Afrique et qui touche 125 millions de femmes à travers le monde selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). L’excision est illégale dans presque tous les pays du monde et des ONG luttent pour son abolition. «L’ONG Loucha lutte contre l’excision parce que j’ai été moi-même excisée à l’âge de 9 ans. Aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, 42% de femmes sont excisées et continuent de l’être. La Miss Diaspora africaine élue en Suisse sera notre ambassadrice et rencontrera en décembre de cette année la première dame ivoirienne qui préside aussi une association qui s’occupe d’enfants et la Miss Côte d’Ivoire parce que je suis moi-même membre du comité d’élection de Miss Côte d’Ivoire. En tant qu’ambassadrice, la Miss élue en Suisse parlera de l’excision partout où elle sera, même là où elle administre des soins de santé», déclare Odile Parel.

Quid de l’excision en Suisse?

Selon l’UNICEF, l’excision est aussi pratiquée en Suisse et affectait, en 2008, 7000 fillettes et femmes. Depuis le 1er juillet 2012, l’interdiction explicite de l’excision est entrée en vigueur en Suisse. L’article 124 du code pénal suisse condamne «Celui qui aura mutilé des organes génitaux féminins, aura compromis gravement et durablement leur fonction naturelle ou leur aura porté toute autre atteinte sera puni d’une peine privative de liberté de dix ans au plus ou d’une peine pécuniaire de 180 jours-amende au moins. Quiconque se trouve en Suisse et n’est pas extradé et commet la mutilation à l’étranger est punissable.»

Paul Kiesse

Membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils




Une belle rencontre pour vaincre les préjugés

La sortie du 25 avril 2013 organisée par l'association Bel horizon. Photo: Voix d'Exils

La sortie du 25 avril 2013 organisée par l’association Bel horizon. Photo: Voix d’Exils.

Placée sous les signes de la rencontre, de la solidarité et du dépassement des clichés, la journée du jeudi 25 avril 2013 a été choisie par l’association chaudefonnière Bel Horizon pour offrir aux requérants d’asile un moment de divertissement et de joie. Sortant de l’ordinaire, une rencontre entre deux mondes que tout a l’air d’opposer a eu lieu; à savoir d’une part, celui de demandeurs d’asile d’environ 25 nationalités résidant au Centre d’accueil de Fontainemelon à Neuchâtel, et d’autre part celui des jeunes élèves du Lycée Blaise-Cendrars de la Chaux-de-Fonds.

C’est par un petit déjeuner que les requérants d’asile ont accueillis les élèves de deux classes de première année du Lycée Blaise-Cendrars, question de créer le déclic de la rencontre. S’en est suivi un moment d’échange qui a permis aux requérants d’asile de parler de leurs expériences et aux lycéens d’en apprendre un peu plus sur la réalité des requérants d’asile en Suisse par un contact direct en escamotant les discours médiatiques et politiques.

Photo: Voix d'Exils

Photo: Voix d’Exils

Après avoir établi cette confiance mutuelle par le dialogue et la découverte de l’autre, tous les participants ont pris la route de Neuchâtel pour rejoindre par bateau Portalban dans le Canton de Fribourg. Durant ce périple, l’ambiance était de mise. Requérants et lycéens discutaient avec grand enthousiasme. Même le fait de parler parfois des langues différentes n’a pas bloqué leur envie de communiquer. A les voir, on aurait dit qu’ils se connaissaient depuis fort longtemps. C’est donc dans la joie et la bonne humeur que les 140 participants de l’excursion ont rejoint Portalban sous un ciel ensoleillé. Ici, les responsables de la Joliette, qui ne manquent pas d’imagination, avaient préparé un pique-nique des grands jours. Ce fut un moment de grand partage, de joie et d’échanges fructueux qui a même donné lieu à une partie de foot.

A la fin de cette grande et inoubliable journée, on lisait un réel bonheur sur tous les visages. Requérants et lycéens étaient contents d’avoir passé ce moment ensemble. A en croire Monsieur Gérard Greice, l’un des organisateurs de l’événement, « l’objectif de la journée est atteint, car il y a eu beaucoup de contacts entre différentes personnes et les jeunes ont compris que tous les requérants ne sont pas des malfaiteurs, ce sont des humains comme vous et moi, qui rencontrent parfois des problèmes. D’ailleurs, la proportion des requérants responsables de méfaits tant décriés ne représente qu’une petite minorité ». Et son message aux Suisses est sans équivoque : « Ne vous laissez pas avoir par ceux qui vous disent que les requérants sont des délinquants, laissez parler votre cœur. »

Photo: Voix d'Exils

Photo: Voix d’Exils.

Après avoir écouté les requérants d’asile, « on regrette de ne pas nous rendre compte de la chance que nous avons d’être Suisses », souligne une jeune lycéenne. « On se rend compte que tous les requérants d’asile ne sont pas de dealers de drogues », enchaîne-t-elle. Quant à Alphonse, un requérant d’asile originaire du Congo Brazzaville, pour ce dernier, « ce moment d’échanges nous a permis de voir de près une autre face des Suisses, celle qui, par le dialogue ne se renferme pas sur elle-même, mais va à la rencontre et à la découverte de l’autre. Cela a  constitué pour moi une grande satisfaction et un sentiment de gratitude envers les organisateurs de cette journée. »

On l’aura compris, cette initiative a été saluée tant par les requérants d’asile que par les jeunes lycéens. Son objectif est noble, car elle nous rappelle que sans la connaissance mutuelle, les préjugés, la méfiance et l’incompréhension s’installent. Quoi donc de plus normal que de passer par la jeunesse pour répandre un message de paix, de partage avec des catégories de personnes que le destin a séparé de leurs patries. A chacun d’y jouer son rôle.

Angèle BAWUMUE NKONGOLO

Journaliste, rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils