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Flash Infos #182

Sous la loupe : Gaza : 100 jours de guerre qui semblent 100 ans / En France, des milliers de manifestants dans la rue contre la loi Immigration / Un centre fédéral d’urgence ouvre ses portes à Thônex

Nos sources:

Gaza : 100 jours de guerre qui semblent 100 ans

UN, Le 15 janvier, 2024

En France, des milliers de manifestants dans la rue contre la loi Immigration

RFI, le 14 janvier 2024

Un centre fédéral d’urgence ouvre ses portes à Thônex

Le Temps, le 12 Janvier 2024

Ce podcast a été réalisé par : 

Liana Grybanova et Alix Kaneza, membres de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils ainsi que Malcolm Bohnet, civiliste à la rédaction.




La violence à l’encontre des femmes en Afghanistan

Photo: Renata Cabrales / Voix d’Exils.

Parole à Jamail Baseer : jeune femme afghane refugiée en France

À leur retour au pouvoir en Afghanisant le 14 août 2021, les Talibans ont fermé les écoles aux filles et aux femmes et les ont exclues de l’espace public ce qui a provoqué l’indignation de la communauté internationale.

« En Afghanistan, j’ai travaillé comme traductrice avec des journalistes français, j’ai aussi travaillé en collaboration avec une ONG. Ma sœur était footballeuse professionnelle et travaillait avec un ingénieur civil. Ce n’était pas notre choix de quitter le pays. Le 15 août 2021, ma famille et moi avons quitté le pays. Ce sont les premiers mots de Jamail, une jeune femme afghane qui partage avec nous son témoignage de victime du système extrémiste mis en place par les talibans.

Perspective historique

Quelques faits historiques tirés d’un vieil article de la BBC montrent qu’en 1973, Zahir Shah a été renversé par le militant de gauche Mohammed Daoud Khan, mettant ainsi fin à plus de 200 ans de monarchie en Afghanistan. Depuis lors, sous la République dite d’Afghanistan, les droits des femmes ont progressé puisque qu’elles ont pu entrer au parlement, recevoir une éducation universitaire et obtenir des fonctions publiques. Tout cela grâce aux régimes soutenus par l’Union soviétique à la fin des années 1970, lorsque le Parti démocratique populaire (marxiste) d’Afghanistan a pris le pouvoir lors de la révolution d’avril 1978. La progression de ces droits s’est poursuivie donc après l’invasion soviétique en 1979.

Cependant, lorsque les talibans sont arrivés au pouvoir en 1996, les droits des femmes à l’éducation et à l’emploi ont été totalement anéantis. Les femmes afghanes ne pouvaient sortir qu’accompagnées d’un parent masculin et devaient porter une burqa qui les couvre entièrement. Elles ont également été condamnées à des mesures cruelles imposées par des règles fondamentalistes et rétrogrades, telles que les décapitations et les lapidations, pour une prétendue désobéissance.

Plus tard, lors de l’invasion américaine, la situation a un peu changé, non qu’elle se soit améliorée, car selon le mouvement des femmes RAWA, l’Association révolutionnaire des femmes d’Afghanistan, leurs droits ont été obtenus à cette époque grâce à la lutte du mouvement et non à l’intervention des États-Unis.

Cependant, ce répit a été de courte durée car après le retrait des troupes américaines en août 2021, les talibans (un mot qui signifie ironiquement « étudiants ») sont revenus au pouvoir, redoublant toutes les formes de misogynie. Puis les femmes ont commencé à subir les mêmes violences puis les portes des écoles et des universités leur ont été fermées.

« Nous aidons les professeurs à enseigner à certaines filles, car nous savons que les écoles sont fermées et que, dans les villages, la plupart des familles ne permettent pas à leurs filles d’aller à l’école. C’est donc une bonne occasion pour elles d’étudier près de chez elles » explique Jamail qui, d’ailleurs, avec sa sœur Fanoos, recherchent des aides financières pour les enseignants qui scolarisent clandestinement les filles en Afghanistan.

En guise de protestation contre les nouvelles réformes des talibans, une jeune femme afghane s’est tenue à l’entrée d’une université le 25 décembre 2022 (alors que le monde entier – ou presque – célébrait les fêtes de fin d’année), en tenant une pancarte sur laquelle était inscrit en arabe : « iqra » qui signifie « lire »;  la première parole révélée par Dieu au prophète Mahomet selon la religion musulmane. « Dieu nous a donné le droit à l’éducation. Nous devrions craindre Dieu, pas les Talibans, qui veulent nous priver de nos droits » a déclaré la jeune femme à la BBC. Après avoir exclu les filles de la plupart des écoles secondaires au cours des 16 derniers mois, les talibans ont également interdit il y a quelques jours l’enseignement universitaire aux femmes qui y voyaient le seul moyen de se libérer du joug religieux imposé par le gouvernement fondamentaliste des talibans.

L’Afghanistan aujourd’hui

Aujourd’hui, l’Afghanistan est un pays frappé par la misère que les gens fuient chaque jour à la recherche d’une vie meilleure car s’ils ne sont pas tués par la faim, ils sont tués par les affrontements entre groupes religieux extrémistes. Des familles entières font d’interminables voyages à la recherche d’un avenir meilleur mais, selon la plupart des gouvernements des pays où elles arrivent, il n’y a pas de guerre officielle en Afghanistan. C’est la raison pour laquelle de nombreuses demandes d’asile sont rejetées.

« Il y a aussi beaucoup de femmes exerçant une profession, comme maîtresse d’école, qui mendient dans les rues, ce qui me fait vraiment pleurer » raconte Jamail, les larmes aux yeux. Puis, reprenant son souffle, elle poursuit : « Ce n’était pas notre choix de quitter notre pays. Tout d’un coup, en une heure, beaucoup de gens ont dû quitter l’Afghanistan. Aujourd’hui, ma famille et moi sommes sûres que nous aurons une vie meilleure ici, mais nos pensées sont toujours dans notre pays bien-aimé. Pour ma part, les rues illuminées de Shari, une place célèbre à Kaboul, me manquent toujours. Ma maison, ma chambre et toutes mes affaires me manquent encore, celles que je n’ai pas pu emporter en France… Je ne suis pas heureuse » regrette la jeune femme.

Propos recueillis par:

Renata Cabrales

Membre de la rédaction de Voix d’Exils

 

Jamail Baseer

Je m’appelle Jamail Baseer. J’ai 33 ans et j’ai quitté l’Afghanistan le 17 août 2012. J’étais traductrice en Afghanistan pour des journalistes français et je travaillais également avec des ONG internationales. J’ai travaillé comme interprète et traductrice auprès de journalistes français et de militants des droits des femmes en Afghanistan. Maintenant, je vis en France en tant que réfugiée.

 

 




Mon premier jour à Voix d’Exils

pixabay.com / Pixelcreatures / Pixabay licence

Des nouvelles rencontres et tant d’histoires à raconter

Je m’appelle Tamara, je viens de Tchétchénie et j’ai deux fils de 9 et 12 ans. Je n’oublierai jamais le 11 février 2020, date à laquelle j’ai pris ma place au sein de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils.

Ce jour-là, mon réveil a sonné une heure plus tôt que d’habitude : c’était mon premier jour à la rédaction de Voix d’Exils et il n’était pas question pour moi d’être en retard !

Une toilette « expédiée »

J’ai expédié ma toilette et me suis mise à préparer le petit-déjeuner et le repas de midi de mes fils qui mangeront seuls à la maison. Puis, j’ai réveillé les enfants. J’ai grignoté un sandwich sur le pouce, avec quelques gorgées de café noir. En regardant mon reflet dans le miroir, j’ai ajouté la touche finale à mon image : un peu de rouge à lèvres. J’étais prête!

Au moment de partir, j’ai fait mes dernières recommandations aux garçons sur ce qu’ils devront faire pendant mon absence. La liste était tellement longue qu’ils ont fini par crier d’une seule voix: « Maman, tu vas être en retard pour le train! Ne t’inquiète pas, nous ferons tout bien! »

Je les ai embrassés, j’ai pris mon sac à dos à la hâte et suis sortie comme une flèche de la maison.

Comment j’ai raté le train…

Après une centaine de mètres, j’ai fouillé nerveusement mon sac pour vérifier l’heure sur mon téléphone. Il n’était pas là ! Oooh, non! Je l’avais oublié à la maison! Je suis vite retournée chez moi. Être sans téléphone, c’est comme être sans mains. De nos jours, seul un nourrisson peut se passer d’un téléphone !

Il me restait moins de huit minutes pour attraper mon train… mon cœur battait très fort et, dans ma tête, une seule pensée tournait en boucle : « je ne dois pas être en retard ! »

En montant les escaliers menant au quai, j’ai entendu le train s’arrêter. J’ai mobilisé toute mon énergie et même bousculé quelques personnes en m’excusant… mais la porte s’est refermée devant mon nez, le train s’est ébranlé, traînant ses wagons comme une queue en me laissant seule sur le quai dans un courant de vent froid.

Je suis finalement arrivée à mon rendez-vous avec un retard de 40 minutes. J’ai frappé à la porte…

La responsable de la rédaction m’a accueillie et m’a brièvement présenté Voix d’Exils : c’est un projet collectif d’écriture ouvert à celles et ceux qui veulent témoigner de l’expérience de l’asile en Suisse. Nous sommes allées ensuite faire connaissance avec l’équipe des rédacteurs et rédactrices.

A la rencontre des journalistes de Voix d’Exils

J’ai fait la connaissance du groupe. Un homme africain, aux cheveux blancs, m’a frappée : il ressemblait à l’acteur afro-américain Morgan Freeman ; calme comme un lion, il parlait lentement et sans mots inutiles. Dans ses yeux, j’ai lu de la tristesse … Il y avait une dizaine d’autres personnes, des femmes, des hommes. Ils venaient du Togo, du Yémen, de Turquie, du Burundi, de la Syrie, de l’Azerbaïdjan, de la République démocratique du Congo… J’ai discuté avec tout le monde, chacun avait sa propre histoire et sa propre douleur. Avec moi, la Tchétchénie s’invitait dans ce microcosme du monde, cette géographie de l’exil. A moi de l’enrichir… J’ai pris cette mission très au sérieux.

Dorénavant, tous mes mardis seront les mêmes : je me lèverai une heure plus tôt que d’habitude, j’embrasserai mes enfants et je partirai vers mes amis de la rédaction de Voix d’Exils pour écrire ensemble.

Sans plus jamais rater mon train !

Tamara Daya

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils

 




« Les journalistes au Yemen font face au chantage, à la détention, aux enlèvements et sont assassinés »

Nabil Alosaidi.

Rencontre avec Nabil Alosaidi, journaliste yéménite

Nabil Alosaidi est un journaliste yéménite membre du Conseil du Syndicat des journalistes yéménites depuis 2009. Il était le président du comité de formation et rééducation et le superviseur du comité des libertés du Syndicat. Il vit en Suisse depuis trois ans maintenant à cause de la guerre dans son pays.

Alosaidi participe à de nombreux événements organisés au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies pour faire entendre la voix des victimes et identifier les violations de la liberté d’opinion et d’expression au Yémen. Reporters sans frontières a classé le Yémen parmi les pays les plus dangereux pour les journalistes.

Les débuts

 « J’ai commencé mon engagement dans la presse comme un hobby. Pendant mes études secondaires, j’ai commencé à écrire pour certains journaux yéménites. Puis, j’ai continué à acquérir plus de compétences en journalisme en étudiant au Media collège et à l’Université de Sana. J’ai travaillé pour de nombreux journaux yéménites jusqu’à ce que je devienne un correspondant et directeur du bureau d’Okaz, un journal saoudien au Yémen » relève Nabil Alosaidi.

La lutte pour le professionnalisme et l’indépendance

 Alosaidi affirme que « les difficultés aux niveaux professionnel et personnel ne permettent pas à la presse indépendante yéménite de paraître. Les activités politiques et partisanes, les disputes politiques et les confits entre les centres de pouvoir interfèrent avec le fonctionnement de la presse au Yémen. La presse indépendante est importante dans le pays où les gens ont besoin d’entendre une voix indépendante qui leur appartient ».

« Personnellement, j’ai affronté ces difficultés avec courage, comme le font beaucoup de journalistes yéménites qui rêvent d’une patrie avec une presse indépendante et la liberté d’expression. Je me bats toujours pour ça, alors que la guerre continue d’attaquer la presse en permanence. Toutes les parties au conflit arrêtent les journalistes et empêchent les voix dissonantes. Les journalistes font face au chantage, à la détention, aux enlèvements et sont assassinés. Maintenant, dix de nos jeunes journalistes sont en procès, faisant face au risque d’exécution » alerte Nabil Alosaidi.

La demande d’asile en Suisse

Nabil Alosaidi estime que la profession de journaliste a toujours été dangereuse au Yémen, en particulier au cours des dernières années de la guerre entre de nombreuses parties contestant le pouvoir. Par exemple, en septembre 2014, les milices Houthi ont balayé Sana et renversé le gouvernement en prenant le contrôle de ses institutions, y compris les médias et la presse. Ils ont occupé les journaux, les bâtiments de radio et de télévision et ont fermé les journaux de l’opposition.

Nabil Alosaidi raconte l’histoire de sa survie : « Je devais me déplacer d’une ville à l’autre jusqu’à ce que j’atteigne la ville Taiz, où je suis resté caché avec l’aide de proches et d’amis. Après quelques mois, je devais quitter la ville assiégée avant qu’ils puissent découvrir ma cache. C’était comme une tâche impossible à cause de la fermeture de toutes les sorties de Taiz. J’ai parcouru une longe distance jusqu’à ce que je réussisse à sortir de la ville et puis, je me suis déplacé entre les villes pour arriver en Arabie Saoudite. J’y suis resté quelques mois avant que je puisse voyager en Suisse. Je faisais partie d’une délégation de presse accompagnant les négociations entre le gouvernement yéménite et les milices Houthi à Genève. Parce que la guerre ne permettait pas une presse indépendante et forçait les journalistes à côtoyer l’une des parties au conflit, j’ai décidé de rester en Suisse en quête de protection et de liberté. »

Alosaidi est persuadé que son exil en Suisse a beaucoup influencé sa carrière professionnelle dans la presse. Ici, il a commencé à défendre les victimes des violations des droits de l’homme au Yémen. La protection et la liberté obtenues en Suisse lui permettent de faire entendre la voix des journalistes yéménites auprès de la communauté internationale et des organisations de défense des droits de l’homme. Il est déterminé à continuer à défendre la liberté de la presse et les détenus journalistes dans les forums de la presse internationale et des droits de l’homme jusqu’à ce que la presse libre revienne au Yémen. Depuis qu’il est en Suisse, Nabil Alosaidi a pu aussi mener une campagne de presse, la plus connue et la plus forte de tous les temps, contre la corruption au gouvernement yéménite. Pour cette campagne, il a reçu le Prix du journalisme pour l’intégrité et la lutte contre la corruption et le Prix de la personnalité publique anti-corruption en 2018.

Wafa Al Sagheer

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Article traduit de l’anglais vers le français par MHER

Contributeur externe de Voix d’Exils




L’image des migrants dans les médias

Photo: Leyla Benkais pour le CCCI

Était au menu des 16ème Assises de l’immigration

Les 16ème Assises de l’immigration organisées par la Chambre cantonale consultative des immigrés (CCCI), se sont tenues le 29 septembre 2018 dans le Collège du Lac à Villeneuve dans le canton de Vaud. Retour sur cet événement dédié cette année au thème de l’image des migrants dans les médias et au dialogue entre la société civile et les médias.

Cette rencontre annuelle a réuni des professionnels des médias, des représentants des associations oeuvrant dans le domaine de la migration, des citoyennes et citoyens et des élus. La rencontre s’est donc ouverte tôt le matin à 8h30 par une allocution de Monsieur Nicolas Rouge, Président de la Chambre cantonale consultative des immigrés (CCCI), suivie par celle de Madame Annick Morier-Genoud, Municipale de la commune de Villeneuve.

Plus de 100 personnes présentes

Cette 16ème édition des Assises de l’immigration, qui s’est tenue à quelques encablures de la capitale vaudoise, a réuni un peu plus de 100 personnes venues des quatre coins de la Romandie pour s’informer et débattre de la question de la représentation des personnes migrantes dans les médias et de leur perception par la société. Au fil des années, cette rencontre a pris de l’importance tant pour les politiques, les medias que pour la société civile. De nombreux représentants du monde associatif et de l’information ont fait le déplacement pour se retrouver tous autour d’une même table et pour parler le même langage.

L’initiative a marqué la bonne volonté de tous les participants de changer un état de fait, et de ne pas se contenter d’une simple rencontre entre medias et participants. A savoir, le message véhiculé par les medias à propos des requérants d’asiles et l’image aléatoire de ces derniers aux yeux de la société suisse entière. Les intervenants ont tous mis l’accent sur la nécessité de bien scruter l’information, de veiller à bien la transmettre et surtout de bien choisir la terminologie qui fait mouche !

Photo: Leyla Benkais pour le CCCI

L’enjeu des mots

L’association genevoise « Vivre ensemble » a présenté aux participants et aux participantes de la rencontre son opus consacré à la terminologie et aux mots usités par les journalistes. Madame Giada de Coulon, représentante de ladite association, a souligné dans son discours l’importance du vocabulaire employé dans la rédaction d’articles touchant au domaine de l’asile qui peuvent parfois menés à des malentendus.

Le Docteur Iseni  Bashkim, Directeur de la plateforme Albinfo.ch a pour sa part présenté aux participants son programme « Albinfo.ch » qui consiste « à développer perspectives de manière positive pour les migrants, à identifier les nouveaux acteurs émergents issue de la migration, et à changer la perception de la population vis-à-vis des migrants et enfin à sensibiliser les journalistes pour améliorer le climat social migratoire ».

Pour sa part Dominique Von Burg, Président du Conseil suisse de la presse, a bien rappelé lors de son intervention l’existence de la déclaration des devoirs et des droits des journalistes suisses, ainsi que la nécessité du respect par les journalistes du code déontologique de la profession. Et de souligner le rôle de la presse en tant qu’organe d’information, de sensibilisation et de faiseur d’opinions.

Bien au-devant du conseil qu’il préside, Monsieur Dominique Von Burg a réitéré le fait que le Conseil suisse de la presse protège les minorités du risque discriminatoire et de la généralisation abusive! Il précise que si un média cite les nationalités, il doit le faire également pour les ressortissants suisses!

Des ateliers de réflexion

Après la pause et la dégustation de quelques gâteaux et boissons fraîches lors du buffet mis en place pour la circonstance dans le hall de l’entrée principale, les participants se sont départagés en trois groupes afin de débattre le sujet : « quelle place pour la parole des migrants dans les médias ? » avec des journalistes venus en renfort pour animer ces ateliers. Parmi ces professionnels, de la presse écrite, de la radio et de la télévision, on cite la présence de Messieurs, Florian Barbey, rédacteur en chef de « Radio Chablais », Laurent Dufour, chef rubrique suisse de « la Radio Télévision Suisse (RTS) », Luis Lema, journaliste au « Temps », Valérie Passello, journaliste « Le Régional », Nicolae Schiau, journaliste et chef d’antenne de Couleur 3.

Les participantes et participants ont souvent souligné les limites des médias dans ce domaine de la migration. A notre avis, la place dans les médias pour chaque parole dépend aussi de la demande de s’exprimer. Une solution serait la création de médias destinés à la parole des migrants par les organisations actives dans le domaine de la migration.

Photo: Leyla Benkais pour le CCCI

Remise du Prix du Milieu du Monde

Une généreuse récompense au menu du programme pour l’attribution du « Prix du Milieu du Monde », qui consacre des initiatives exemplaires en faveur de l’intégration des personnes migrantes. Doté d’un montant de Cinq milles francs suisse, le prix a été remis à l’issue des Assises par Nicolas Rochat Fernandez, président du Jury, député et deuxième vice-président au Grand Conseil vaudois, à deux lauréats : le centre socioculturel de l’arrondissement scolaire de Rolle pour son projet de fresque intitulé « La différence fait la beauté de ce monde » et l’association vaudoise « Couleur Respaix » – qui et entraîne une équipe de football pour jeunes requérants d’asile mineurs non accompagnés. Pour terminer, Amina Benkais-Benbrahim, déléguée cantonale à l’intégration a clôturé l’événement en synthétisant les principaux points soulevés lors de la rencontre.

Epilogue

L’évènement a suscité un vrai dialogue entre les professionnels et les participants. Une belle occasion de débattre tous ensemble et de cerner la problématique afin de déterminer les lacunes dont chacun et chacune est responsable à son niveau et qui peuvent être améliorées. La rencontre a bien mis en exergue la volonté de l’ensemble des participants de faire, ensemble à l’occasion de cette journée, une évaluation concrète et bien réelle de l’image que renvoient les medias sur des requérants d’asiles.

Arslan Zoheir Bouchemal

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils