1

80 million scars on world’s conscience

Auteur: dimitrisvetsikas1969. Pixabay Licence.

80 million forcibly displaced people by the end of 2019

La version française de cet article intitulée « 80 millions de cicatrices sur la conscience de l’humanité » est parue dans Voix d’Exils le 3 mars 2020

Wars are provoked, countries are divided and refugees are flooding the world, while terrible images are displayed every day on television screens of migrants drowning in rough seas, dying of exhaustion or starvation, killed by mercenaries, exploited by human traffickers and transformed into merchandise and currency. They are victims of political machinations and « regime change », in other words, man-made misfortunes!

According to the estimates of United Nations Refugee Agency (UNHCR), at the end of 2019, an unprecedented number of 80 million people were forcibly displaced worldwide and delivered to stormy seas, to the burning desert sun and to the whims of the immigration offices of host countries.

Children are the most vulnerable

Children are the most vulnerable among refugees. They are infected with widespread diseases, recruited as child soldiers in armed conflicts and are victims of rape and forced labor.

The other day, as I was scrolling through my Facebook page I came across this piece of news: “Fatima Ibrahim Hadi, aged 12, died of malnutrition on February 4 of this year, after her photos invaded international media as living proof of the ugliness of the war on Yemen and of the crimes committed by the warring parties and their patrons”. In Yemen, an estimated 3.2 million children and women suffer from acute malnutrition and 7,4 million children need humanitarian assistance (ICRC). Then, continuing to scroll down my page, I found this obituary: « The al-Ghai family is devastated by the loss of four family members who perished while crossing the Aegean Sea from Turkey to Greece. Four other members of the same family were saved. Many others have drowned. Most of them were from Hasakeh governorate of Syria ” located in the northeast of the country.

Weaponizing refugees

In October 2019, Turkish President Recep Tayyip Erdoğan and his Syrian Sunni Islamist allies launched a full-scale military offensive in this very region of Hasakeh. The incursion has triggered the displacement of 200,000 to 300,000 people overnight in the towns and villages of Ras al-Ain, Tal Tamer and Tal Abiad, and caused widespread devastation and pillage.
Turkish President Erdogan, whose country has been deeply involved in the war in Syria, and who opened his country’s borders to Syrian refugees at the start of the conflict, is now using them as bargaining chips with the European Union, and his latest attempt to pushing them to the Greco-Turkish border demonstrates his lack of concern for their well-being.
Moreover, the policy of weaponising Syrian refugees and recruiting them in Turkey’s proxy wars in Lybia and elsewhere continues full-scale. The Guardian’s correspondent writes the following from Ankara on 26 may 2020: In Lybia “an estimated 8’000 to10’000” Syrian mercenaries are fighting as “part of Ankara’s plan for supremacy in the eastern Mediterranean” (1). This blatant violation of all international conventions is another clear example of how Turkey is mistreating and manipulating an extremely vulnerable population.

Refugees die twice

Someone has said that these poor refugees die twice: once when their natural habitats is destroyed and they are bombed outside their countries. And a second time, when they struggle along the arduous roads in their quest to reach the host countries!
On an official mission for the United Nations, Jean Ziegler, a sociologist from Geneva, made a research tour in May 2019 to Lesbos, one of five refugee reception centers on Greek’s Aegean Islands. And in his recently published book « Lesbos, la honte de l’Europe », he describes how 20’000 refugees are crammed there in totally inhuman conditions, in a flagrant violation of the most basic principles of human rights! These conditions, he says, are « Set by the European Union for one purpose: to create terror and deterrence in order to prevent the arrival of other refugees »

Mainstream media dare not expose the real causes of these tragedies

Being well aware of the nature of politics, there will be no end to these man-made disasters in the future. The UN, the non-governmental organizations (NGOs) and people of good will do not have the appropriate leverage to end this situation. The mainstream media dare not expose the real causes of these tragedies. Meanwhile, the powerful countries that have been involved in these disasters do care only about how to « divide the cake » in countries like Syria, Libya, Iraq, Yemen, Afghanistan and many others which have become failing states unable to protect their citizens.

Have human values and ethics become empty slogans?

If humanity had lived by certain human principles and values, most of these displaced people would have stayed at home, enjoying a dignified and secure life, even though they had to tolerate difficulties and poverty.

Hayro
Member of the Vaud editorial board of  Voix d’Exils

References:
(1) Turkey and The Weaponizing of Syrian Refugees.

 




80 millions de cicatrices

Unsplash.com. Auteur: Daniel Fazio.

sur la conscience de l’humanité

L’exploitation des réfugiés et leur utilisation comme menace pour faire chanter l’Europe est mise en pratique depuis plusieurs jours par le président turque Recep Tayyip Erdoğan, alors que des milliers de réfugiés affluent vers la frontière greco-turque. La question des déplacés est actuelle et importante. Voici une réflexion approfondie sur ce sujet global.

Les guerres sont provoquées, les pays sont divisés, les réfugiés inondent le monde, tandis que des terribles images sont affichées chaque jour sur des écrans de télévisions et d’ordinateurs de migrants se noyant dans la mer agitée, mourant d’épuisement ou de famine, tués par des mercenaires, exploités par des trafiquants d’êtres humains et transformés en marchandise et monnaie d’échange. Ils sont victimes de l’opportunité des machinations politiques et du « changement de régime », en d’autres termes, des malheurs d’origine humaine ! Les enfants sont les plus vulnérables parmi les réfugiés. Ils sont infectés par des maladies très répandues et affectés par la malnutrition, le viol, le travail forcé et la négligence.

Selon les estimations de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), à la fin de 2019, 70,8 millions d’individus – un chiffre sans précédent – ont été déplacés de force dans le monde entier et ont été livrés aux mers orageuses, au soleil brûlant du désert et aux caprices des bureaux d’immigration qui les attendent dans les pays d’accueil.

En effet, à mesure que l’humanité progresse en terme de technologie, elle est renvoyée à l’âge de pierre quand il s’agit de sa conscience!

Guerres par procuration

L’autre jour, je faisais défiler ma page Facebook lorsque je suis tombé sur cette nouvelle: « Fatima Ibrahim Hadi, 12 ans, est décédée de malnutrition le 4 février de cette année après que ses photos aient envahi les médias internationaux comme preuve vivante de la laideur de l’impact de la guerre sur le Yémen et des crimes des forces en présence dont la seule préoccupation est le pouvoir, au milieu de souffrances humaines aggravées par le silence et l’oubli ». Au Yémen, on estime que 3,2 millions d’enfants et de femmes souffrent de malnutrition aiguë. Puis, en continuant à faire défiler ma page, j’ai trouvé cette nécrologie: « La famille al-Ghai est dévastée par la perte de quatre membres de sa famille qui ont péri en traversant la mer Égée de la Turquie vers la Grèce. Quatre autres membres de la même famille ont été sauvés. Beaucoup d’autres se sont noyés. La plupart sont originaires de Hassaké, gouvernorat de Syrie ».

Récemment, début octobre 2019, de nombreuses villes du gouvernorat de Hassaké, (Ras al-Ain, Tal Tamer, Tal Abiad), situées au nord-est de la Syrie, ont été envahies par les forces turques et ses alliés djihadistes syriens. Cette offensive, qui était le résultat d’un échange entre les présidents Trump et Erdogan, a déclenché le déplacement de 200’000 à 300’000 personnes du jour au lendemain! 

Les réfugiés meurent deux fois

Le président turc Erdogan, dont le pays est profondément impliqué dans la guerre en Syrie, et qui a ouvert les frontières de son pays aux réfugiés syriens au début du conflit, les utilise désormais comme monnaie d’échange et de chantage, menaçant carrément d’inonder l’Europe de 3,6 millions de réfugiés syriens si ses demandes ne sont pas satisfaites!

Quelqu’un a dit que ces pauvres réfugiés meurent deux fois: une fois lorsque leur habitat naturel est détruit et qu’ils sont bombardés hors de leur pays. Et une deuxième fois, lorsqu’ils sont en route pour atteindre les pays d’accueil!

Au cours de sa mission officielle auprès de l’ONU, Jean Ziegler, sociologue genevois, a effectué un voyage d’étude en mai 2019 à Lesbos, l’île qui abrite l’un des cinq centres d’accueil pour réfugiés de la mer Égée en Grèce. Et dans son livre récemment publié « Lesbos, la honte de l’Europe », il décrit comment 20’000 réfugiés y sont entassées dans des conditions totalement inhumaine, en violation flagrante des principes les plus fondamentaux des droits humains! Ces conditions selon lui sont « créées par l’Union européenne dans un seul but: créer la terreur et la dissuasion pour empêcher l’arrivée d’autres réfugiés ».

Médias sous contrôle

Etant bien conscient de la nature de la politique, il n’y aura pas de fin à ces tragédies d’origine humaine à l’avenir. L’ONU, les organisations non gouvernementales (ONG) et les personnes de bonne volonté ne disposent pas des moyens de pression appropriés pour mettre fin à cette situation.

Pendant ce temps, les pays puissants qui ont été impliqués dans ces catastrophes d’origine humaine ne sont intéressés qu’à la façon de « diviser le gâteau » de pays comme la Syrie, la Libye, l’Irak, le Yémen, l’Afghanistan et de nombreux autres qui sont devenus des États défaillants incapables de protéger leurs citoyens; tandis que les médias grand public contrôlés n’osent pas exposer les vraies causes de ces tragédies. Et le reste du monde dort tranquillement la nuit après avoir changé de chaîne de télévision ou avoir communiqué d’autres histoires plus agréables sur leurs écrans d’ordinateurs ou de smartphones.

Si l’humanité avait vécu selon certains principes et valeurs humaines, la plupart de ces personnes déplacées seraient restées chez elles, jouissant d’une vie digne et sûre, même s’ils devaient tolérer la pauvreté.

H. Dono
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

 

 

 




La revue de presse #2

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils

Au plus près de l’actualité internationale de la migration

Discrimination à l’embauche des candidats d’origine maghrébine

Mediapart, 27 janvier 2020

Dans le cadre d’une étude demandée par le gouvernement français, deux types de candidats fictifs ont postulé auprès de grandes entreprises françaises. Les candidats « de référence » portaient des prénoms et des noms «franco-français» comme Julien Legrand ou Emilie Petit, tandis que les candidats «test» étaient affublés de patronymes « maghrébins » comme Hicham Kaidi ou Jamila Benchargui.
Les résultats de l’étude sont sans appel :
• Il existe une discrimination significative à l’encontre des candidats français présumés d’origine maghrébine.
• Ces candidats reçoivent près de 20 % de réponses en moins que les candidats dits de référence.
• Plus l’entreprise est grande (et plus elle reçoit de postulations), plus la discrimination est forte.

Vivre dans le centre d’accueil de Lesbos, en Grèce : cauchemardesque !

Le Courrier, 27 janvier 2020

Dans son dernier ouvrage, Jean Ziegler raconte sa visite dans le plus grand centre d’accueil de réfugiés de la mer Égée. Âgé de 85 ans, le sociologue suisse a effectué des missions pour les Nations Unies en tant que rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation et a assisté à bien de tragédies. Mais au retour de son voyage pour le Conseil des droits de l’homme dans le camp de réfugiés de Lesbos, en mai 2019, ce qu’il a vu l’a d’abord rendu muet.
Puis, il a décidé de briser ce qu’il appelle la «conspiration du silence» en publiant le livre « Lesbos, la honte de l’Europe », qui vient de paraître aux éditions du Seuil. Dans un langage simple et sensible, Jean Ziegler pose l’être humain au centre de son propos. Il dénonce les conditions de vie dantesques des réfugiés de Lesbos qui sont logés dans une ancienne caserne prévue pour 6400 personnes, mais qui en abrite de fait 18 000. A la surpopulation s’ajoutent le manque d’eau, de chauffage et d’électricité. Quant à l’accès à la nourriture, il n’est pas garanti, les plats servis sont avariés et insuffisants. Les droits à la dignité et à la santé sont également défaillants, les sanitaires rarissimes et nauséabonds. Des immondices entourent le camp, entraînant des invasions de rats et la gale. Enfin, les droits de l’enfant sont bafoués. Privés d’éducation, les mineurs sont souvent non accompagnés. Livrés aux violences des adultes – notamment sexuelles – ils souffrent fréquemment de troubles psychologiques et de traumatismes sévères, sans aucun suivi.
Le livre de Jean Ziegler est à la fois un témoignage poignant de première main, une analyse sans appel de la politique migratoire européenne, ainsi qu’une invitation à « l’insurrection des consciences et, espérons-le, à l’insurrection tout court ».

Kosovar, il a fait fortune en Suisse et soutient de jeunes talents au Kosovo

24 heures, 26 janvier 2020

Depuis la fin de la guerre au Kosovo, plus de 35 000 Kosovars qui habitaient en Suisse sont rentrés au pays. L’un d’eux, Vllaznim Xhiha, qui a grandi à Zurich avant de faire fortune au Tessin, se distingue par son investissement dans le soutien aux jeunes talents. Né en 1952, il est passé par les bancs de l’école zurichoise, puis a étudié à l’EPFZ. En 1993, il a lancé « Newave », une petite entreprise spécialisée dans les appareils d’approvisionnement en électricité sans interruption. Entreprise qu’il a revendue en 2012 pour 170 millions de francs. Après 25 ans d’exil, Vllaznim Xhiha a décidé de retourner au Kosovo et d’y créer la fondation « Bonevet », un nom qui signifie « Do it yourself » ou Fais-le toi même. Son objectif: offrir une formation en programmation, électronique et mécanique à des enfants et à des adolescents.

Plus de 200 migrants secourus en Méditerranée

24 heures, 26 janvier 2020

Quelques 223 migrants secourus en Méditerranée, dont des femmes enceintes et des enfants, se trouvaient dimanche 26 janvier à bord du navire humanitaire Ocean Viking en attente d’un port sûr où débarquer. Le sauvetage le plus récent s’est déroulé dans la nuit de samedi à dimanche dans la zone de secours et de recherches (SAR) de Malte. 72 migrants, qui se trouvaient à bord d’une embarcation surpeuplée, ont pu être secourus.

Valmar / Voix d’Exils