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«Comment vivre avec moins de 12 francs par jour à Lausanne?»

Diane Barraud, médiatrice de l’Eglise Evangélique Réformée du canton de Vaud

Diane Barraud, médiatrice de l’Eglise Evangélique Réformée du canton de Vaud

Le bon filon est une publication regroupant des adresses d’associations vaudoises. Ces associations proposent aux requérants d’asile de nombreuses aides pour avoir accès à des biens de première nécessité, ainsi qu’à différents services. Diane Barraud, médiatrice de l’Eglise Evangélique Réformée du Canton de Vaud et collaboratrice du bon filon, répond aux questions de Voix d’Exils

Ces dernières années, beaucoup d’associations – comme le bon filon – se sont constituées face à l’augmentation des problèmes rencontrés par les personnes migrantes vivant en Suisse. La vie de ces personnes étant devenue plus complexe, plus exigeante et plus stressante. Ainsi, les requérants d’asile doivent vivre avec parfois moins de 12 francs (oui, 12 francs!), ce qui représente l’assistance financière qui leur est allouée pour subvenir à leurs besoins journaliers.

Qui est à l’origine du bon filon et depuis quand existe-t-il ?

Diane Barraud : Le bon filon existe depuis la création de l’association lausannoise Point d’Appui, ce qui remonte à environ 10 ans. Le projet a été initié par Brigitte Zilocchi, ancienne responsable de l’association Point d’Appui, en collaboration avec le pasteur Jean-Pierre Bardey, ainsi que la FAREAS (actuel EVAM).

Quels sont les objectifs du bon filon ?

Le bon filon a été créé pour donner des informations utiles aux requérants d’asile, aux migrants en situation précaire, ainsi qu’aux partenaires qui travaillent avec eux ou qui peuvent être amenés à les rencontrer (comme les pasteurs et prêtres de Lausanne par exemple), à partir de la question : comment vivre avec 12 francs par jour à Lausanne ? Sachant qu’aujourd’hui, pour certains, c’est encore moins… Il s’agissait donc de répertorier les endroits où il est possible de trouver gratuitement ou à bon prix des biens de première nécessité comme : l’alimentation, l’hébergement, les vêtements, les soins médicaux ; mais aussi les aides et services auxquels un migrant peut souhaiter avoir accès, à l’instar de: conseils juridiques et sociaux, d’écrivains publics, d’aides pour les problèmes de dépendances, de maladies ou, encore, les lieux et ressources pour la prise en charge de la petite enfance etc.

Qui recourt aux bonnes adresses proposées par le bon filon ?

Les personnes qui se trouvent en situation de précarité à Lausanne et les différents partenaires qui cherchent à les accompagner. Parmi les facteurs qui conduisent les personnes à venir nous solliciter, il y a sans doute le durcissement des conditions d’existence des migrants et des lois relatives à l’asile en Suisse.

Voyez-vous des changements chez les personnes qui font appel à vous ?

Oui, on constate une nouvelle migration européenne très précaire, couplée aux accords sur la libre circulation des personnes. Nous recevons ainsi, depuis plusieurs mois, des ressortissants des pays européens qui fuient la crise économique et qui viennent en Suisse chercher du travail.

Quels sont les biens et les services les plus demandés ?

Un peu beaucoup de tout ! Mais surtout les biens des première nécessité, l’aide juridique et aussi les agences de placement. Au Point d’Appui, nous recevons beaucoup de personnes qui sont en procédure d’asile ou qui sont passées par l’asile. Elles viennent souvent lorsqu’elles traversent des difficultés.

Comment se profile l’avenir du bon filon ?

Étant donné que la précarité ne semble pas être en voie de diminution à Lausanne, au contraire, je crains qu’elle ait encore de beaux jours devant elle… Nous devons prévoir prochainement une mise à jour de la publication, et peut-être aussi travailler davantage en réseau, puisqu’il existe une plateforme des différentes associations et institutions du nom de « seuil bas » à Lausanne.

Connaissez-vous Voix d’Exils ? Si oui, qu’en pensez-vous ?

Oui, je connais Voix d’Exils, même si je manque dramatiquement de temps pour sa lecture ! Cela me semble être une excellente chose que d’avoir un média qui donne la parole aux requérants d’asile. Dans la société et les médias suisses, l’on parle souvent de sujets concernant les requérants d’asile – et pas toujours de manière juste – mais les principaux concernés ont trop peu la parole. Donc surtout continuez et bonne chance!

Propos recueillis par :

El sam

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Infos :

Téléchargez le bon filon en cliquant sur le lien suivant: Bon_filon_2011

Vous pouvez également vous procurer Le bon filon au secrétariat de Point d’Appui, ainsi que dans les autres associations qui collaborent à la fabrication de la publication.

Adresse de Point d’Appui :

rue Dr César-Roux 8

1005 Lausanne

Tél: 021 312 49 00

Cliquez ici pour accéder à la page internet de Point d’Appui