1

FLASH INFOS #154

Sous la loupe: Droits de l’enfant : un comité de l’ONU appelle la France à des mesures urgentes / La Grèce va secourir 80 personnes migrantes bloquées sur un fleuve frontalier avec la Turquie / Pologne dit non au programme de relocalisation des personnes migrants proposé par l’UE

Nos sources:

Droits de l’enfant : un comité de l’ONU appelle la France à des « mesures urgentes »

France Info, le 2 juin 2023 

 

La Grèce va secourir 80 migrants bloqués sur un fleuve frontalier avec la Turquie

Le Figaro, le 4 juin 2023

 

Pologne dit « non » au programme de relocalisation des migrants proposé par l’UE

Info Migrants, le 2 juin 2023




La légende de la reine du Meran, Shahmeran

Illustration: Lia / Voix d’Exils

Une légende kurde #2

Voici la deuxième « histoire du monde de Voix d’Exils ». A chaque publication de la série: une légende, un mythe ou une fable du pays d’origine d’un rédacteur ou d’une rédactrice. 

Shahmeran est une créature mythologique que l’on trouve en Anatolie, en Iran et en Irak. Elle a une tête de femme et un corps de serpent.

Il y a des milliers d’années, des serpents appelés Meran vivaient en paix sous terre. Ils étaient intelligents, compatissants et discrets. Parmi eux vivait une jeune et belle femme, Shahmeran, la reine des Meran.

Un jour, le fils d’une famille pauvre qui vendait du bois pour gagner sa vie, Cemşab (Djemşab), découvrit une grotte sombre pleine de miel. Pour extraire le miel, Cemşab resta dans la grotte pour en recueillir le plus possible.

Peu après, il s’est rendu compte que de la lumière sortait d’un trou. Lorsqu’il agrandit le trou avec son couteau de poche, il vit un jardin plus beau qu’il n’en avait jamais vu de sa vie, dans lequel il y avait des fleurs uniques, un grand lac et de nombreux serpents. Après avoir rencontré et gagné la confiance de Shahmeran, il décida de vivre dans ce jardin pendant de nombreuses années.

Des années plus tard, sa famille lui manqua tellement qu’il supplia Shahmeran de rentrer auprès des siens. La reine de Meran accepta à une condition: qu’il promette de ne dire à personne où il était durant tout ce temps. Cemşab promit à Shahmeran de garder le secret puis est partit ensuite rejoindre sa famille.

Cemşab respecta sa promesse pendant de nombreuses années, jusqu’au jour où le sultan du pays tomba malade. Les médecins lui dirent que le seul remède était la chair de Shahmeran et la nouvelle se répandit partout. 

Ils appelèrent donc tous les hommes du pays et les obligèrent à se rendre au hammam pour voir celui qui avait des écailles sur le dos, preuve qu’il avait rencontré Shahmeran. Cemşab fut alors reconnu.

Forcé de révéler l’emplacement du puits, Shahmeran a été retrouvée puis emmenée au palais où elle fut donnée à manger au sultan. Après la mort de Shahmeran, Cemşab se sentant coupable du sort qui lui avait été réservé décida de se rendre dans la grotte où il l’avait rencontrée pour demander au peuple des serpents de le punir.

À l’entrée de la grotte, Cemşab tomba nez à nez avec un vieux sage. Il expliqua son intention, mais le sage lui demanda d’y renoncer : « Si le peuple des serpents apprend la mort de Shahmeran, ce serait la fin de l’humanité. Personne ne pourrait arrêter les serpents. »

Cemşab accepta de garder alors le silence et partit. Mais avant qu’il ne reparte, le vieux serpent sage lui chuchota : « Shahmeran s’est sacrifiée pour toi, son âme, son pouvoir de guérison et son savoir seront en toi. Va, pars sur les chemins, toute la nature, les fleurs, les buissons, les plantes, même la plus petite herbe t’aideront et te donneront leurs secrets. Tu rendras ces secrets aux hommes en les guérissant. »

Cemşab appela alors deux serpents et leur dit : « Vous avez devant vous Lokman Hekim, cet homme sera guérisseur et vous l’accompagnerez dans toutes ses recherches pour comprendre ce que la terre et les plantes ont à lui apprendre. » Devenu Lokman Hekim, (hekim : médecin), Cemşab partit sur les routes pour apporter guérison et depuis ce jour, les deux serpents sont le symbole de la pharmacie et de la médecine.

Selon la légende, les serpents ne savent pas jusqu’à aujourd’hui que Shahmeran a été tuée. On dit que le jour où les serpents apprendront que Shahmeran a été tuée, ils envahiront la terre des hommes.

L.B

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




FLASH INFOS #130

Sous la loupe : « C’est juste de l’hypocrisie » la contre-leçon de morale de Gianni Infantino à l’Europe / Les kurdes commémorent « 100 ans de souffrances » à Lausanne / A Madrid, Lakook Casa Arabe, un restaurant solidaire tenu par des personnes réfugiées

« C’est juste de l’hypocrisie » la contre-leçon de morale de Gianni Infantino à l’Europe
Le Temps, le 19 novembre 2022

A la veille de l’ouverture de la Coupe du monde 2022, dans une conférence de presse à Doha, Gianni Infantino, le président de la Fédération internationale de football association (FIFA) a dénoncé « l’hypocrisie » des voix qui se sont levées contre son organisation à cause des Qataris, accusés de maltraiter les travailleurs migrants sur les chantiers de la Coupe du Monde de football au Qatar. Il a mis en avant ses origines italiennes pour assurer se sentir proche des personnes migrantes venues travailler à Doha.

Dhondup Tsering BANJETSANG
Membre de la rédaction vaudoise de Voix dExils

Les kurdes commémorent « 100 ans de souffrances » à Lausanne
Le matin, le 21 novembre 2022

Le 24 novembre, les membres du Centre démocratique kurde de Suisse, de l’association Lajîn de Vaud et du Centre culturel du Kurdistan de Lausanne se sont réunis sur la place de la Riponne à Lausanne pour annoncer une série de manifestations qui se tiendront jusqu’au 24 juillet 2023 qui comémorera le 100ème anniversaire de la signature du Traité de Lausanne qui a causé la séparation du peuple kurde entre quatre États (Turquie, Irak, Iran et Syrie).

Dhondup Tsering BANJETSANG
Membre de la rédaction vaudoise de Voix dExils

A Madrid: Lakook Casa Arabe, un restaurant solidaire tenu par des personnes réfugiées
Info migrants, le 18 novembre 2022

Situé en plein centre de Madrid, La Casa Arabe, l’équivalent de l’Institut du monde Arabe en Espagne, a mis une partie de son bâtiment à disposition pour un restaurant saisonnier solidaire – Lakook Casa Arabe – qui est tenu par des personnes réfugiées. Ouvert durant le printemps et l’été, il permet de donner une opportunité d’emploi à des personnes aux parcours migratoire difficiles.

Dhondup Tsering BANJETSANG
Membre de la rédaction vaudoise de Voix dExils

 




Tout travail mérite le respect

Mohamed Shadan. Rédaction valaisanne de Voix d’Exils.

Merci et bravo aux femmes de ménage !

Il est de coutume dans les médias d’écrire sur les célébrités et les personnes qui ont « réussi » . J’aimerais parler, aujourd’hui, des femmes exilées en Suisse qui effectuent un travail non qualifié qui n’est pourtant pas à la portée de tout le monde.

Ce métier attire peu de candidates, beaucoup de femmes le considèrent comme l’un des domaines d’activité des plus désagréables. Je parle du métier de nettoyeur.

L’idée d’écrire cet article m’a été donnée par un collègue de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils qui a relevé la diligence des femmes de ménage du Centre de formation Le Botza, à Vétroz en Valais. Il me confie: « Ces femmes exécutent un travail difficile, peu reconnu et, malgré tout, elles ont toujours le sourire aux lèvres ».

Les raisons pour lesquelles des personnes quittent leur pays sont très diverses : chacun.e a sa propre histoire mais, souvent, c’est à cause d’une guerre. L’adaptation à un nouveau pays, avec une culture et une langue différentes, n’est pas facile. Le travail représente l’un des principaux facteur d’intégration et, à contrario, c’est le manque de travail qui est le principal problème sur la voie de l’adaptation sociale.

Roman Mekonen. Photo: Rédaction valaisanne de Voix d’Exils

Ma première interlocutrice s’appelle Roman Mekonen. Ethiopienne de 38 ans, elle a une posture  modeste et timide. Elle est arrivée en Suisse en 2016. Cela n’a pas été facile pour elle au début… Trois mois après son arrivée, sa mère est décédée. En cette heure difficile, Roman a été soutenue par des amis qui l’ont aidée à faire face au chagrin. Mais on dit que les difficultés ne viennent pas seules, et bientôt Roman a divorcé de son mari et a reçu plusieurs réponses négatives à sa demande d’asile. 

Roman a refusé le découragement; elle a pris sa volonté dans son poing et a commencé à étudier le français et s’est inscrite à des cours de coiffure. Très vite, elle a réalisé que le meilleur remède contre la dépression est le travail. En Ethiopie, elle n’avait pas eu l’occasion d’étudier ni de travailler, donc le choix à sa disposition était limité. Elle a ainsi accepté de travailler comme femme de ménage, d’abord dans un bureau à Martigny, puis au Centre de formation du Botza.

Lorsqu’on lui demande pourquoi elle a choisi ce métier, Roman répond avec le sourire :

« Je sais comment nettoyer – ma mère me l’a appris depuis l’enfance. C’est très difficile de trouver un emploi dans notre canton, alors je suis satisfaite de ce que Dieu m’a donné ». Elle ajoute: « J’aime mon travail, malgré le fait qu’il soit pénible, non seulement parce que je dois travailler huit heures par jour mais, psychologiquement, ce n’est pas toujours facile, quand on nettoie les toilettes, par exemple. Malgré tout, je fais bien mon travail, car j’aime la propreté. »

 

Shadan Mohamed. Photo: rédaction valaisanne de Voix d’Exils.

Ma deuxième interlocutrice s’appelle Shadan Mohamed. Elle est Kurde d’Irak et a des yeux bruns pleins de bonne humeur. Elle est arrivée en Suisse en 2016. Shadan a 35 ans, elle est mariée et habite à Monthey. Elle travaille comme femme de ménage au Centre du Botza depuis 2018. Lorsqu’on lui demande pourquoi elle a choisi le métier de femme de ménage, elle répond : « Ce qu’on m’a proposé, je l’ai accepté. Je n’avais pas d’autre choix, parce que ma demande d’asile a été rejetée et que je n’ai pas accès à un véritable emploi ». Elle précise: « Dans mon métier, c’est le repassage que je préfère. Cette activité m’apaise. Nous avons une très bonne cheffe, très gentille, prévenante et réactive. Travailler sous sa direction est facile. En cas de problème, elle vous aidera et vous guidera toujours ». Et d’ajouter:  « Aussi je suis heureuse en Suisse. C’est un pays magnifique avec une nature incroyable, où les gens sont gentils. Mon mari et moi allons souvent nous promener à la montagne. Ma seule tristesse est notre situation administrative. »  A ces mots, son sourire s’efface. Shadan espère malgré tout qu’un jour son dossier soit accepté. Ce jour-là, elle respirera l’air alpin la poitrine grande ouverte.

Peu importe votre profession, il est important d’aimer ce que vous faites, tout comme Roman et Shadan. Le principal avantage de la profession de nettoyeur est la possibilité de travailler sans expérience de travail ni formation professionnelle. Ce métier a aussi des inconvénients : c’est le manque d’évolution de carrière et le bas salaire.

J’espère qu’un jour le travail des nettoyeurs et nettoyeuses sera mieux reconnu et mieux payé, car tout travail doit être tenu en haute estime et celui de nettoyeur ne fait pas exception.

Tamara Akhtaeva

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils

 




FLASH INFOS #116

Sous la loupe: Inauguration à Berne d’un « village de conteneurs » pour les réfugié·e·s ukrainien·ne·s / Un réseau de passeurs actif dans 5 pays européens est démantelé / La Commission européenne demande l’arrêt des refoulements illégaux de réfugié·e·s



Inauguration à Berne d’un « village de conteneurs » pour les réfugié·e·s ukrainien·ne·s

RTS, le 07.07.2022

À Berne, près de 1’000 réfugié·e·s ukrainien·ne·s pourront être accueilli·e·s dans un nouveau village temporaire de conteneurs. Les dizaines de conteneurs réunis sont aménagés en chambres, cuisines communautaires, écoles et autres services. Les résident·e·s, dont les premiers et premières ont pris possession des installations le lundi 11 juillet, pourront y vivre de façon autonome et pourront également partir quand ils le souhaitent.

Le projet a toutefois été critiqué par certaines personnes qui assimilent la structure des conteneurs à celle d’une prison. En outre, selon Peter Meier, responsable de la politique d’asile à l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR), « ces villes de conteneurs ne peuvent être qu’une solution temporaire ».

Renata Cabrales

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Un réseau de passeurs actif dans 5 pays européens est démantelé

Info Migrants, le 05.07.2022

Une opération de police a été organisée mardi 5 juillet dans cinq pays européens pour démanteler un réseau de passeurs qui faisait traverser illégalement par la Manche des exilé·e·s clandestins. L’Allemagne, la France, la Belgique, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas étaient au centre de l’opération. Au total, 36 personnes ont été interpellées pour être soupçonnées de faire partie du réseau organisé de trafic de personnes étrangères.

Informés par la police, certains médias ont annoncé que ce réseau de passeurs serait composé de Kurdes irakiens ayant permis jusqu’à 10’000 personnes de rejoindre le Royaume-Uni dans de petites embarcations.

Renata Cabrales

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

La Commission européenne demande l’arrêt des refoulements illégaux de réfugié·e·s

Euronews, le 05.07.2022

La Commissaire européenne en charge des Affaires intérieures – Ylva Johansson – a accusé la Grèce de procéder à des expulsions illégales et violentes de personnes migrantes à sa frontière. De nombreuses ONG dénoncent depuis un certain temps le fait que les autorités grecques exploitent, attaquent et volent des exilé·e·s afghan·es, y compris des enfants, avant de les renvoyer en Turquie via le fleuve d’Evros.

De son côté, Athènes dément ces accusations et critique le manque de solidarité des autres Etats membres de l’Union européenne (UE) face à l’afflux de personnes réfugiées.

Zahra Ahmadiyan

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils