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FLASH INFOS #172

Sous la loupe : A Gaza, un million de personnes ont été déplacées en une semaine / 6000 personnes dans la rue à Genève pour soutenir le peuple palestinien / La Russie tenterait d’influencer les élections fédérales en Suisse

Nos sources:

A Gaza, un million de personnes ont été déplacées en une semaine

ONU Info, le 15 octobre 2023

La cause palestinienne fait descendre 6000 personnes dans la rue à Genève

RTS, le 14 octobre 2023

Selon un document du SRC, la Russie tenterait d’influencer les élections en Suisse

RTS, le 15 octobre 2023

Réalisation du Flash infos #172

A la technique : Eddy-Claude Nininahazwe et Malcolm Bohnet 

Au micro : Alix Kaneza et Kristine Kostava

A la production : Arienne-Maria Medici, Kristine Kostava, Elvana Tufa et Malcolm Bohnet

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Flash infos #171

Sous la loupe : les changements climatiques provoquent le déracinement de millions d’enfants / Les États membres de l’UE s’accordent sur des règles pour répondre aux crises migratoires / Plus de 260’000 personnes déplacées à Gaza en date du 11 octobre

Nos sources:

Les changements climatiques provoquent le déracinement de millions d’enfants

RTS, le 06.10.2023

 

Les États membres de l’UE s’accordent sur des règles pour répondre aux crises migratoires

France 24 Le 04 Octobre, 2023

 

Attaques du Hamas contre Israël : plus de 120’000 personnes déplacées à Gaza, l’ONU se mobilise

ONU Info, le 9 Octobre 2023 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




La force d’un rêve

Tavre Tebenko

La boxe pour surpasser la vulnérabilité de l’exil

Ce récit inspirant raconte l’histoire de Tavre Tebenko, un jeune réfugié ukrainien qui a trouvé la force de poursuivre son rêve malgré les défis de la guerre et de l’immigration. Dès son plus jeune âge, Tavre s’est passionné pour la boxe, et avec le soutien de sa famille, il a persévéré pour atteindre son objectif : participer aux Jeux olympiques!

Après le début de la guerre en Ukraine, de jeunes réfugiés ont recommencé leur vie avec de nouveaux défis. Chaque étape de l’exil exige la maîtrise de la langue et l’enfance passe rapidement. Leur résilience a été un exemple pour toutes et tous!

Il est généralement admis que les enfants s’adaptent facilement aux changements. Alors que les parents reconstruisent leur vie, les enfants doivent simplement aller dans une nouvelle école, parler une nouvelle langue, uniquement se passer de leurs amis ainsi que de leurs enseignants et enseignantes habituels. La rédaction de Voix d’Exils a rencontré un jeune garçon qui a trouvé sa voie vers l’intégration grâce au sport.

 

A 4 ans il commence le sport

Tavre Tebenko est un adolescent déterminé et rêveur qui adore les animaux et en particulier les chiens. À l’âge de 4 ans, il commence à pratiquer le sport à Kiev, la capitale de l’Ukraine. À l’âge de 6 ans, avec le soutien de sa famille, il trouve en la boxe son sport préféré. Son père l’a beaucoup aidé, notamment en trouvant un bon entraîneur qui avait formé des sportifs célèbres tels que Vladimir et Vitaly Klitschko. Dès l’âge de 9 ans, il commence à rêver et à se préparer sérieusement pour participer aux Jeux olympiques.

 

Le rêve comme source de force

Malgré le fait d’avoir perdu sa patrie, Tavre n’a pas abandonné son rêve. Il continue de travailler dur, s’entraînant sous la direction de son entraîneur par téléphone depuis l’Ukraine, avec la stricte supervision de son père.

Aujourd’hui, ce jeune homme de 15 ans concourt dans la catégorie de poids jusqu’à 54 kg parmi les personnes nées entre 2007 et 2009. Il vise déjà le succès sportif et planifie sa future participation aux Jeux olympiques. En même temps, la mère de Tavre, ainsi que ses deux frères et deux sœurs, le soutiennent énormément en lui fournissant une orientation et, bien sûr, la confiance nécessaire à un boxeur.

L’immigration peut vous rendre vulnérable, mais cela ne signifie pas que vous deviez abandonner votre rêve. Parfois, c’est précisément ce rêve qui vous permet de rester fort mentalement et physiquement.

Yuliia Ryzhuk

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




La médecine en temps de guerre

Nadiia Kutsyna lors d’une opération dans son centre médical.

Le point de vue d’une chirurgienne ukrainienne

Aujourd’hui, notre système médical est soumis à une pression extrême compte-tenu de la situation militaire en Ukraine. En effet, le personnel médical travaille dans des conditions difficiles pour aider les blessés ainsi que les malades. La migration de la population et la perte de spécialistes pendant la guerre s’ajoute à un déséquilibre entre l’abondance de professionnels de la santé dans l’ouest du pays et la pénurie dans l’est et le sud.

Plus de mille établissements médicaux ont été détruits ou endommagés, entraînant un retard dans la fourniture de soins médicaux dans certaines régions. Cependant, selon le ministère de la santé ukrainien, en ce qui concerne les hôpitaux publics, le pays parvient à fournir une aide d’urgence aux citoyen.es grâce à une réorganisation et à des mesures prises pour réguler la charge de travail du personnel.

 

Le 24 février 2022 a changé à jamais notre vie

Je suis une médecin passionnée par mon travail et j’ai consacré une grande partie de ma vie à cette profession. Je me suis spécialisée dans la chirurgie plastique, reconstructive et esthétique. J’ai ouvert mon propre centre médical et je regardais l’avenir avec confiance.

Le 24 février 2022 a changé la vie de tous les Ukrainiens et de toutes les Ukrainiennes à jamais. Mon centre médical était la perle de l’harmonie et du bien-être, orienté vers les besoins naturels des femmes d’être belles. Pendant la guerre, ces besoins ont été relégués au second plan.

Bien que le ministère de la santé ait annoncé une « fuite de cerveaux » du personnel de santé se limitant à 1% du personnel ukrainien, la quasi-totalité du personnel de mon centre est parti à l’étranger ou a déménagé dans une autre ville à l’intérieur du pays. De plus, la situation n’est pas favorable pour les patient.e.s. qui voulaient bénéficier d’un service esthétique surtout dans mon centre médical qui se trouvait dans la ville de Kharkiv à 50 kilomètres de la frontière russe. Cela pouvait donner une impression un peu délirante, étant donné que dans un petit centre esthétique privé, en temps de guerre, les problèmes d’approvisionnement en médicaments et en matériel sont précaires (coupures d’électricité, de chauffage), cela rend l’opération chirurgicale très dangereuses voire même impossible ; ce contrairement aux institutions publiques qui sont mieux équipées grâce à l’aide humanitaire et aux mesures spéciales prises par le gouvernement à cause de la guerre.

Mon centre médical à Kharkiv.

 

Des problèmes difficiles à surmonter

De manière générale, la médecine de guerre fonctionne sur la base de la nécessité et de la gravité. En outre, il existe de nombreux problèmes liés à la logistique comme les problèmes de transport et d’acheminement de médicaments. En ce qui me concerne, il y a deux problèmes fondamentaux : d’une part, la distance qui me sépare de mon pays d’origine ne me permet pas de fournir un service de qualité parce qu’elle exige ma présence physique en tant que chirurgienne. Et d’autre part, en tant que propriétaire de mon centre médical, le plus gros problème est d’avoir le contrôle à distance. Comme le fonctionnement se déroule sur place, je ne peux pas superviser mon centre de manière adéquate et vérifier la qualité des services fournis ainsi que la santé des finances. Par conséquent, j’ai dû fermer mon établissement médical. Mais, en tant que médecin spécialiste, je suis comme d’autres médecins qui quittent l’Ukraine et qui s’installent dans différents pays d’Europe dans l’espoir d’être embauchés afin de pouvoir exercer leur profession. Le fait de ne pas pouvoir exercer est très difficile pour moi !

Mon centre médical à Kharkiv.

 

Reconstruire ma vie

Ce que je trouve essentiel dans la profession de chirurgienne, c’est qu’il y a quelque chose de sacré. Le fait est qu’on ne peut pas enlever sa blouse blanche et cesser d’être médecin. Je crois que dans un avenir proche, je pourrai reconstruire ma vie et mon centre en mettant à profit l’expérience acquise dans les deux pays : celui où je suis née : l’Ukraine ; et celui qui m’a accueillie : la Suisse. Je suis convaincue qu’en tant que médecin, je continuerai à pratiquer ce que j’aime le plus : la chirurgie !

 

Nadiia Kutsyna

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Ma gratitude éternelle

Auteure: Olga Kutsyna.

Une famille d’accueil pour se reconstruire

Pour une femme, quitter son pays d’origine est un pas décisif vers l’inconnu. Il n’y a pas de pays, d’origine ou de confession religieuse, quand il faut fuir une guerre, de surcroît quand vous avez des enfants. L’instinct de mère protectrice impulse une force, un courage et une détermination sans limite ou presque.

Le chemin est unique pour chacune et chacun d’entre nous, mais une femme restera toujours plus vulnérable face à la guerre. Traite des êtres humains, exploitation sexuelle et autres abus laissent des traces sur leur santé et leur avenir, aussi bien physiques que mentales. De plus, la barrière de la langue dans le pays d’accueil, les nouvelles coutumes et lois inconnues rendent la vie difficile.

Une famille d’accueil est le moyen le plus rassurant pour une bonne intégration et commencer une reconstruction. Bien sûr, il peut être difficile pour une adulte habituée à une vie autonome de se retrouver dans l’environnement d’une famille inconnue. Les différences culturelles, le sentiment de dépendance, ainsi que le sentiment de la honte de son propre « échec » peuvent mettre à mal les premiers pas vers une intégration. Mais tout cela ne dure qu’un temps. La gentillesse, la patience et le réconfort de nos familles d’accueil nous donnent la confiance et nous apaisent.

Des sacrifices inestimables

Je tiens à remercier la Confédération suisse de nous avoir accueillis en ces temps troublés ainsi que ma famille d’accueil qui a été, et qui est toujours, un immense soutien pour notre famille.

Ma gratitude restera éternelle car la famille qui nous a accueillis a sacrifié ses ressources et son temps pour nous fournir un abri, de la nourriture et d’autres choses nécessaires. Ils ont essayé de nous protéger des soucis et des problèmes, ils ont pris le temps de nous comprendre, de nous calmer, pour qu’on devienne plus forts et pour qu’on puisse recommencer à vivre d’une nouvelle manière, malgré l’effondrement des espoirs et des rêves. Ils ont aidé mes enfants dans leur formation, en douceur et très délicatement en prenant en compte la complexité de l’adolescence. Le père de famille est devenu un exemple d’homme fort et noble pour mes fils. Et la femme qui est le cœur et l’âme de cette famille est très patiente et gentille, elle m’a aidé à reconstruire ma confiance dans ce monde et m’a motivée pour mes futurs projets.

La volonté de protéger autrui, de ne pas être indifférent à ses souffrances et de lui apporter de l’espoir est une forme de gentillesse qui est donnée gratuitement. Si vous acceptez ce cadeau, vous pouvez changer et reconstruire votre vie grâce à ces personnes autour de nous qui essayent d’améliorer notre vie. Cette merveilleuse expérience restera gravée dans mon cœur et dans ma mémoire pour toujours. C’est la raison pour laquelle je souhaitais partager mon expérience avec vous et apporter mon soutien à celles et ceux qui en ont besoin.

Nadiia Kutsyna

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils