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Flash Infos #68

Illustration: Kristine Kostava.

Sous la loupe : Les syndicats dénoncent les pratiques de l’office des migrations genevois / Kamala Harris en visite au Texas pour constater les effets de l’afflux record de migrants / Amnesty appelle la Grèce à cesser les refoulements de migrants

Amnesty appelle la Grèce à cesser les refoulements de migrants

RTS, le 23 juin 2020

Dans un rapport publié le 23 juin, l’ONG Amnesty International accuse la Grèce de tortures, mauvais traitements et refoulements illégaux de personnes migrantes vers la Turquie. Selon l’ONG, ces pratiques sont devenues des synonymes de la politique appliquée par la Grèce en matière de contrôle aux frontières. Ainsi, selon le rapport, pour la période de juin à décembre 2020, 21 incidents ont eu lieu à la frontière terrestre gréco-turque, impliquant un millier de personnes. En outre, entre février et mars 2020, alors que des dizaines de milliers de personnes migrantes ont afflué vers la Grèce, le pays avait décidé de suspendre les procédures de demandes d’asile et de renvoyer des personnes migrantes en Turquie. Selon la chercheuse Adriana Tidona, le niveau d’organisation nécessaire pour exécuter ces retours montre jusqu’où la Grèce est prête à aller pour renvoyer illégalement ces personnes et le dissimuler. Par conséquent, Amnesty International appelle la Grèce à immédiatement cesser ces refoulements et à conduire des enquêtes indépendantes et impartiales. Le gouvernement grec a pour sa part toujours démenti de telles allégations.

 

Les syndicats dénoncent les pratiques de l’office des migrations genevois

RTS, le 24 juin 2021

Des syndicats et plusieurs associations ont dénoncé les pratiques de l’Office cantonal de la population et des migrations (OCPM) genevois. Un manque de moyens, une organisation du travail inefficiente et une formation des collaborateurs qui laisse à désirer sont notamment mis en avant. Leurs conclusions rejoignent celles émises, en mai dernier, dans un rapport publié par la Commission de contrôle de gestion du Grand Conseil genevois. A cet effet, une action rapide permettant d’éviter des impacts néfastes sur la vie des personnes dont les dossiers sont aux mains de l’office est demandée. En outre, les syndicats et les associations exigent que les recommandations du rapport soient appliquées. Parmi ces dernières, une augmentation des moyens et des meilleures formations du personnel de l’OCPM sont préconisées. Par ailleurs, ils demandent de renouveler directement les permis pour deux ans, et d’automatiser la remise d’attestations aux personnes en cours de procédure.

 

Kamala Harris en visite au Texas pour constater les effets de l’afflux record de migrants

24 Heures, le 26 juin 2021

Le 25 juin, la vice-présidente américaine – Kamala Harris – s’est rendue dans la ville d’El Paso au Texas, à la frontière du Mexique. Le but de sa visite : constater les effets de l’afflux de personnes migrantes, après les critiques émises par le camp républicain qui lui reproche d’avoir trop tardé à se rendre à la frontière. Lors de sa visite, la vice-présidente a souligné que le président Joe Biden et elle-même sont engagés à s’assurer que le système migratoire du pays fonctionne et qu’il soit humain. Pour rappel, le printemps a été marqué par des records d’arrestations à la frontière sud des États-Unis. En outre, en mai, quelques 180’000 personnes avaient été interpellées après l’avoir traversée clandestinement.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Flash INFOS #67

Permis humanitaire pour Salomon. Illustration de Kristine Kostava / Voix d’Exils

Sous la loupe : Un permis humanitaire pour Solomon Arkisso ? / Mario Gattiker s’exprime sur les violences dans les centres fédéraux / Une fresque géante en l’honneur des jeunes migrants à Lausanne

Un permis humanitaire pour Solomon Arkisso ?

24 Heures, le 15 juin 2021

Le 15 juin, les membres du parlement vaudois ont accepté par 72 voix contre 63 une résolution appelant le Conseil d’Etat à demander l’octroi d’un permis humanitaire à Solomon Arkisso auprès du Conseil fédéral. Pour rappel, ce dernier a été renvoyé de force en Ethiopie fin janvier et jouit d’une interdiction d’entrée sur le territoire de la Confédération jusqu’en 2026. Si le principal concerné venait à retourner en Suisse, le député Guy Gaudard s’est engagé à lui garantir une place d’apprentissage. Le conseiller d’Etat Phlippe Leuba a pour sa part souligné que jusqu’à présent le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) avait refusé de reconsidérer toutes les demandes qui lui avaient été adressées.

Mario Gattiker s’exprime sur les violences dans les centres fédéraux

24 Heures, le 21 juin 2021

« Les centres [fédéraux pour requérants d’asile] ne sont pas des espaces de non-droit, où règne la violence ». Telle est la réaction du secrétaire d’Etat aux migrations – Mario Gattiker – face aux propos de Jean-Claude Huot, membre de la Commission fédérale des migrations, pour qui les centres fédéraux « ne peuvent pas être des zones de non-droit » et la possibilité de porter plainte devrait être un minimum requis. M. Gattiker assure que ce minimum requis est déjà donné aux personnes requérantes d’asile se sentant victimes d’actes injustifiés. En outre, il assure que le Secrétariat d’Etat aux migrations prend très au sérieux les allégations relatives aux actes de violences et abus commis à l’encontre des requérants d’asile dans les centres fédéraux. Le secrétaire rappelle également que pour faire la lumière sur les faits reprochés, une enquête externe et un audit interne ont été ouverts. De plus, les agents de sécurité concernés ont été suspendus et des plaintes pénales sont en cours. Tout en reconnaissant qu’il y a encore à faire, Mario Gattiker se réjouit de l’engagement quotidien du personnel des centres fédéraux pour le bien-être des personnes en procédure d’asile et rappelle que fin 2020, la Commission nationale de prévention de la torture a jugé que ces derniers « sont en général hébergés dans des conditions conformes aux droits humains et aux droits fondamentaux ».

 

Une fresque géante en l’honneur des jeunes migrants à Lausanne

24 Heures, le 19 juin 2021

A l’occasion de la journée mondiale des réfugiés, une fresque géante, conçue par de jeunes migrants, a vu le jour sur la place de l’Europe à Lausanne. Majoritairement originaires d’Afghanistan, les jeunes migrants ont été encadrés par deux graffeurs. La fresque a été produite avec des sprays spéciaux, dont la couleur partira à l’eau. Le projet a été initié par l’entraide Protestent suisse (l’EPER) et comme le souligne Elise Shubs – adjointe du département des projets suisses de l’EPER – le but était que les jeunes migrants puissent faire parler leur imaginaire et se projeter dans le futur. Création éphémère destinée aux passants, la fresque donne une image positive et porteuse d’espoir. Au centre de la fresque, la phrase « Never give up » (n’abandonne jamais) est mise l’honneur. Des phrases dans d’autres langues, des fleurs, des nuages et des étoiles sont également dessinés.

Pour visionner la fresque cliquez ici.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils




MNA jugés trop coûteux à Berne

CC0 Public Domain

CC0 Public Domain.

La Canton de Berne refuse d’augmenter le budget dédié à l’accueil des mineurs non accompagnés

Le 21 mai dernier, les citoyens et citoyennes bernois ont été appelés à se prononcer sur l’augmentation du budget 2016-2019 dédié à l’accueil des mineurs non accompagnés (MNA). Augmentation soutenue par le Grand Conseil et rejetée par la population suite à un référendum.

Le Grand Conseil bernois avait prévu, en septembre 2016, un budget de 105 millions de francs pour financer sa politique d’asile pour la période 2016-2019. Il prévoyait d’augmenter le budget affecté spécifiquement aux MNA pour renforcer leur encadrement à hauteur de 90 millions de francs. Une augmentation du budget affecté aux MNA jugée trop coûteuse par l’UDC et d’autres signataires qui ont alors  lancé un référendum. Les référendaires soutiennent que chaque migrant mineur coûte plus de 5’000 francs par mois, alors que la plupart des familles suisses n’ont pas de tels moyens. Or, selon le Grand conseil bernois, ce crédit est justifié par le fait que les fonds fédéraux ne suffisent pas à couvrir les coûts de l’asile, en particulier pour les mineurs non accompagnés. Ainsi, malgré la recommandation du Grand conseil de voter ce budget, la population bernoise s’est laissée convaindre par les arguments du référendum et a rejeté cette mesure par 157’589 voix contre 132’689.

Selon le Grand Conseil bernois, le Canton de Berne accueille actuellement plus de 400 MNA et dépense, pour chacun d’eux, 171 francs par jour. Or, seuls 36,50 francs sont couverts par les forfaits de la Confédération. Cette votation risque alors de remettre en question les mesures d’accompagnement dédiées aux MNA par le Canton de Berne. D’après Hans-Jürg Käser, conseiller d’État bernois en charge de la police et des affaires militaires, « Privés de l’encadrement spécifique et des mesures d’intégration dont ils bénéficient actuellement, les RMNA éprouveront des difficultés dans leur parcours scolaire ou dans leur formation professionnelle; à long terme, ils risquent de devenir durablement dépendants de l’aide sociale. »

Des mineurs non accompagnés livrés à eux-mêmes ?

Certains cantons ont des structures sommaires dédiées spécifiquement à l’accueil des MNA; alors que leur nombres est en forte augmentation en Suisse. La mise en place de ces structures relève de la responsabilité des cantons. En 2015, déjà, l’émission de la RTS Temps Présent avait mis en lumière des pratiques cantonales choquantes en la matière et la méconnaissance de ces dernières par le Secrétariat d’État aux Migrations « alors que la Confédération de son côté assure que tous les cantons respectent la Convention des droits de l’enfant ». Pour répondre à ces critiques, le Secrétariat d’État aux migrations prévoit d’améliorer son dispositif de prise en charge des requérants mineurs non accompagnés au niveau des centres d’hébergement de la Confédération.

Niangu Nginamau

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Alors qu’ils venaient de traverser l’enfer – Commentaire

Ces enfants n’ont rien demandé à personne, traversant les déserts et les océans au péril de leur vie, parfois violés et battus, leur seul motif est de fuir l’oppression, la misère, les idéologies machiavéliques des grandes personnes ou de politiciens criminels. Chacun d’eux porte son histoire, surtout l’histoire d’un enfant quittant ses parents et voyageant seul pour venir chercher la protection d’un pays réputé être le berceau du droit humanitaire.

N.N