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Voix d’Exils fête ses 20 ans le 1er juin!

Autrice du logo spécial 20 ans de Voix d’Exils: Kristine Kostava / rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Rendez-vous le 1er juin à 19h à la Cinémathèque à Lausanne pour célébrer avec nous les 20 ans d’existence de Voix d’Exils!

Le mercredi 1er juin 2022, Voix d’Exils fête ses 20 ans d’existence à la Cinémathèque suisse à Lausanne. Au menu : des retrouvailles; une rencontre avec Keerthigan Sivakumar, un ancien membre de la rédaction qui est devenu réalisateur de cinéma; et le projet « Cinéma d’Exils », une expérience novatrice autour de la liberté d’expression qui est le fruit d’une collaboration entre la Cinémathèque suisse, une classe de français de l’EVAM et Voix d’Exils.

Découvrez le projet des 20 ans de Voix d’Exils en écoutant le podcast :

Voici déjà 20 ans que Voix d’Exils – le média d’information destiné à l’expression libre des personnes migrantes – traite et documente la réalité de la migration en Suisse et ailleurs du point de vue des personnes migrantes. C’est également cette volonté de permettre l’expression libre des personnes migrantes que la collaboration inédite entre la Cinémathèque suisse et Voix d’Exils entend réaliser lors de cette soirée d’anniversaire.

Le projet est le suivant : donner la possibilité aux apprenant·e·s d’une classe de français de l’Établissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM) d’agir en tant que véritables acteurs et actrices du monde culturel suisse en devenant, le temps d’une soirée, programmateur·trice·s d’une projection à la Cinémathèque. Durant près de deux mois, les participant·e·s de la classe ont eu l’occasion d’échanger autour du 7ème art afin de proposer un film de leur choix au public suisse. Cette plongée dans le monde du cinéma a soulevé de nombreuses questions : Quelles relations entretiennent les personnes migrantes avec le monde du cinéma ? Sont-elles confrontées à un cinéma réellement différent de celui auquel nous sommes habitué·e·s en Suisse ? Mais surtout, dans le cadre de ce projet, quelle(s) réalité(s) les personnes migrantes souhaitent-elles partager au travers du choix de leur film ?

La pertinence de la démarche proposée se situe moins dans son aboutissement – le film choisi – que dans le processus de sélection de ce dernier, les débats animés et les doutes qu’il a suscités au sein des membres du projet. Ainsi, des personnes issues de cultures différentes ont cherché à accorder leurs sensibilités, leurs envies et leurs goûts cinématographiques en poursuivant une volonté commune : porter la voix des personnes migrantes au-delà du monde de l’asile et venir à la rencontre du public suisse, faisant écho à la mission que Voix d’Exils poursuit maintenant depuis 20 ans.

Au plaisir de vous retrouver ou de vous rencontrer aux 20 ans de Voix d’Exils!

La rédaction




L’échappatoire cyanosée

Image extraite du film de Damon (Arash Nurani).

Un court-métrage de Damon au sujet de sa rencontre troublante avec un souvenir de son exil

L’été dernier, Arash Nurani a visité le musée sous-matin « Museo Atlàntico » qui se trouve sur l’île de Lanzarote aux Canaries. Lors de sa plongée, il fait une rencontre des plus perturbantes: celle d’un souvenir traumatisant de son parcours migratoire… Il rend compte de cette expérience de mémoire dans son dernier court-métrage intitulé « L’échappatoire cyanosée », à découvrir en exclusivité sur Voix d’Exils.

Ce film a été réalisé par Arash Nurani (Damon), ancien membre de Voix d’Exils, en co-production avec la rédaction vaudoise de Voix d’Exils.

Les images illustrant la traversée des personnes exilées ont été prises par le réalisateur lui-même lorsqu’il a fui son pays.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils

A voir absolument!

« DANS LE QUOTIDIEN D’UN REQUÉRANT D’ASILE »:  le premier film que Damon a réalisé en collaboration avec Voix d’Exils




« Les racines » ou la nostalgie du pays natal

Kristine Kostava / Voix d’Exils

Un film culte du cinéma géorgien

A travers la trajectoire de Georgi, un jeune Géorgien qui quitte sa terre pour échapper à la misère, le film « Les racines » raconte avec beaucoup de finesse la nostalgie du pays natal ressentie par les émigrés. La première fois que je l’ai vu, j’avais huit ans et il m’a fait beaucoup pleurer. Par la suite, je l’ai revu à plusieurs reprises, toujours avec émotion. C’est pourquoi, je souhaite partager avec les lectrices et lecteurs de Voix d’Exils ce chef d’œuvre qui a joué un grand rôle dans l’amour que je porte à mon pays, la Géorgie.

A sa sortie, en 1987, le film « Les racines », tourné par le grand réalisateur Guguli Mgeladze, a connu un énorme succès populaire. Il a aussi récolté de très bonnes critiques et il est resté depuis un film de référence pour les Géorgiennes et les Géorgiens dont beaucoup vivent en exil.

« Les racines » raconte l’histoire de Georgi Zaqariadze. Orphelin de père, il se voit contraint à l’émigration et laisse derrière lui sa mère, son petit frère et sa petite sœur. La famille vit dans la misère et Georgi espère trouver du travail en France pour pouvoir leur envoyer de l’argent. Son départ coïncide avec le début de la Première Guerre mondiale et la fermeture des frontières. Grâce aux quelques notions de langue française apprises à l’école, le jeune homme obtient de se faire engager comme homme à tout faire sur un navire français. A bord, il se lie d’amitié avec Henry, un jeune matelot de nationalité française.

Chauffeur de taxi à Paris

Georgi va passer trois ans à bord du navire avec l’espoir d’atteindre la côte de la mer Noire, qui borde son pays natal. Malheureusement, il contracte une fièvre tropicale et il est débarqué sur la côte marseillaise. Affamé, il arpente les rues et rencontre un riche homme d’affaires qui lui propose une jolie somme d’argent s’il le ramène à son domicile en le portant sur ses épaules. Malgré la faim, Georgi refuse cette proposition humiliante et lui répond fièrement: « Vous vous trompez Monsieur, je ne suis pas un mendiant ! »

Le jeune homme vivote tant bien que mal lorsque, quelques mois plus tard, il rencontre Henry, le matelot, qui cherche aussi du travail. Pour gagner un peu d’argent, les deux amis décident de fabriquer de la crème aigre selon une recette traditionnelle géorgienne et de la vendre dans la rue. Le propriétaire d’un restaurant, qui apprécie les produits géorgiens, leur offre une jolie somme d’argent en échange de la recette.

Les deux amis vont pouvoir réaliser leur rêve : s’acheter une voiture et monter à Paris pour y exercer le métier de chauffeur de taxi. C’est dans ce taxi que Georgi va faire connaissance avec Madeleine, une charmante cliente française, qui deviendra sa femme. De leur union, naîtront deux garçons, dont un mourra en soldat lors de la Seconde Guerre mondiale.

L’importance des racines

La vie en France est difficile, et avec les années qui passent, Georgi a la nostalgie de son pays natal. Heureusement, il a un petit-fils qu’il adore et à qui il transmet la langue, les traditions et l’histoire géorgienne. La femme de Georgi, qui souhaite voir son mari heureux, décide alors de tout vendre en France et de déménager en Géorgie avec toute la famille. Mais il est très difficile d’obtenir des visas et le voyage tant espéré est retardé.

Georgi, qui désespère de revoir son pays natal, fait un terrible accident vasculaire cérébral et oublie toutes les langues qu’il a apprises, sauf sa langue maternelle. Dorénavant, seul son petit-fils, qui a une vingtaine d’années, peut comprendre ce qu’il dit. Quand Georgi sent la mort approcher, il l’appelle et lui dit: « Souviens-toi, la taille de l’arbre ne se mesure pas depuis le sol, elle se mesure depuis les racines !» Puis, il confie à ce petit-fils, qu’il chérit par-dessus tout, la mission d’aller en Géorgie pour disperser ses cendres sur la terre du cimetière de son village d’origine. Ensuite, le vieil homme pose sur son cœur une poignée de terre géorgienne qu’il avait emportée avec lui lors de son exil, et meurt.

Le jeune homme, qui s’appelle aussi Georgi, décide d’exaucer le dernier souhait de son grand-père. Il emporte ses cendres en Géorgie, en se disant qu’après tant d’années personne ne se souviendra de son aïeul. Mais la nouvelle de sa venue se répand et, à sa grande surprise, les villageois l’accueillent à son arrivée à la gare. Tout le monde s’embrasse sous la pluie. Le film se termine sur ces images de joie populaire.

« Les racines » démontre que pour les Géorgiennes et les Géorgiens, la priorité est leur pays et tout ce qui se rattache à leur patrie. On ne peut pas être considéré comme Géorgien si l’on oublie la langue, l’histoire, la culture, la religion qui définissent notre identité. Malgré les grandes épreuves et la vie difficile au pays, les Géorgiennes et Géorgiens en exil n’oublient jamais leurs racines natales!

Kristine Kostava

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Pour aller plus loin:

Lien pour visionner le film sur Youtube : ფესვები [Full Movie] 1987

 

 

 




Un prix d’excellence pour Keerthigan Sivakumar

Le prix a été remis le 25 juin à Keerthigan Sivakumar par Madame Christine Pirinoli, Vice-rectrice Recherche et Innovation de la HES-SO. Image: ECAL/Jimmy Rachez.

Keerthigan Sivakumar a reçu un prix d’excellence de la HES-SO pour son film « Doosra »

Keerthigan Sivakumar, ancien rédacteur de Voix d’Exils, a reçu le 25 juin dernier le prix d’excellence du domaine Design et Arts Visuels de la HES-SO pour son film « Doosra » qu’il a réalisé dans le cadre de son travail de fin d’études de bachelor de l’Ecole cantonale d’art de Lausanne (l’ECAL).

Le prix d’excellence du domaine Design et Arts Visuels de la HES-SO, d’un montant de 2’500 francs, récompense le travail de diplôme d’un.e étudiant.e parmi toutes celles et ceux qui terminent chaque année leur formation au sein d’une HES-SO. Cette institution est la plus grande haute école spécialisée du pays. Elle accueille 21’000 étudiant.es et compte 28 hautes écoles réparties dans 7 cantons francophones ou bilingues. Cette année, ce prix d’excellence est décerné à Keerthigan Sivakumar pour son film de fin d’études de bachelor de l’ECAL.

« Doosra » est un court-métrage qui s’inspire du parcours de vie d’exilé de Keerthigan Sivakumar. Il sortira en septembre de cette année.

Originaire du Sri-Lanka, Keerthigan Sivakumar est arrivé en Suisse en 2009 et a rejoint le programme Voix d’Exils en 2011. De 2014 à 2016, il a étudié la vidéo à l’Ecole romande d’art et communication (l’Eracom). Puis, il a enchaîné en 2017 avec un bachelor à l’ECAL.

Lors d’une interview accordée à Voix d’Exils le 16 juin, il revient sur son parcours et dévoile – en exclusivité – quelques fragments de « Doosra ». Une interview à écouter sur le site internet de Voix d’Exils ici.

Toutes nos félicitations Keerthigan, bravo!

 La rédaction vaudoise de Voix d’Exils




« Dans le quotidien d’un requérant d’asile »

« Dans le quotidien d’un requérant d’asile », un film documentaire réalisé par Arash Nurani, Suisse, 2020.

Un film de Arash Nurani à découvrir en première mondiale sur Voix d’Exils aujourd’hui!

Il était annoncé en novembre et le voici enfin! Nous avons l’immense plaisir de vous présenter en première mondiale sur Voix d’Exils: « Dans le quotidien d’un requérant d’asile », un film documentaire réalisé par Arash Nurani (alias Damon) et produit par Voix d’Exils.

Damon s’intéresse depuis plusieurs années à la vie quotidienne des personnes en procédure d’asile du canton de Vaud (en Suisse) où il réside. Il décide alors de réaliser son premier film documentaire sur ce sujet, un projet qu’il mène dans le cadre de sa participation à Voix d’Exils. Fin 2019, le projet se concrétise lorsqu’il rencontre Farid Darabi, un requérant d’asile originaire d’Iran comme lui. Un ami commun les présente l’un à l’autre car ils partagent une passion commune pour la musique. Durant quatre mois, entre janvier et avril 2020, Damon partage avec lui son quotidien et réalise son film à partir de cette expérience.

« Ce film parle du quotidien de Farid, un requérant d’asile qui réside dans le Canton de Vaud et aborde les thèmes de la liberté et de l’espoir » Arash Nurani (alias Damon) réalisateur du film.

Le film est d’une durée de 18 minutes et les échanges sont en farsi. Pour activer les sous-titres français ou anglais, merci de suivre les 4 étapes qui se trouvent sous la fenêtre dans laquelle apparaît le film.

Dans le quotidien d’un requérant d’asile, un film documentaire de Arash Nurani (alias Damon), Suisse, 2020.

4 clics pour visionner le film

Étape 1

Suivant votre navigateur, il se peut que l’icône soit différente et se présente ainsi:

Étapes 2 et 3

Étape 4

Un film à diffuser largement

Compte tenu de la situation sanitaire, il n’était pas envisageable d’organiser des projections publiques pour la sortie du film. Du fait qu’il est produit sous licence libre creative commons, à l’instar de tous les contenus de Voix d’Exils, vous pouvez soutenir ce projet en le diffusant largement à travers vos réseaux sociaux.

N’hésitez pas à partager avec nous vos impressions en déposant un commentaire à la fin de cet article.

Bon visionnage!

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils