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Pourquoi vivons-nous ?

Source: unsplash.com. Licence Unsplash.

Quel est le sens de l’existence ?

Devant ces questions vertigineuses, chaque humain se transforme en philosophe et cherche une réponse satisfaisant son cœur.

Je veux savoir pourquoi nous sommes en vie… Nous souffrons tout le temps, peu importe à quel point la vie est belle.  Parfois, nous voyons les souffrances des autres, tout en ressentant notre impuissance. Et parfois aussi nous les ignorons.            

Quel est le but de ma vie ? Où est la réponse ? Je n’en sais rien.                           

Quel sens donner à tout cela? Lorsque nous sommes enfants, nous faisons nos études et nous nous faisons des amis.  Nous grandissons. Parfois, nous sommes intimidés et parfois nous intimidons les autres. Nous recevons de l’amour et nous donnons de l’amour. Nous sommes détestés et nous détestons. Nous travaillons dur pour gagner de l’argent que nous dépensons pour nous-mêmes ou nos familles pour des choses qui nous rendent heureux.       

Nous recherchons tous le pouvoir. Nous ressentons le besoin d’obtenir tout ce que nous pensons mériter ou même plus que cela.

Nous recherchons l’acceptation des autres, même si nous disons que nous ne nous en soucions pas. Nous avons tous besoin d’une validation. Parfois, nous nous sentons inspirés, parfois nous nous sentons peu sûrs de nous.

Malgré cela, nous ne sommes jamais satisfaits.                                 

Quelle est la raison de tout cela? À la fin, nous allons mourir.                            

Pourtant, la vie est un privilège. Nous avons tous reçu un cadeau temporaire.

Nous pouvons admirer le coucher du soleil, écouter une musique merveilleuse, manger des plats délicieux, sentir la brise d’une chaude journée d’été ou le froid d’une nuit d’hiver ; nous pouvons avoir des conversations significatives et approfondies avec ceux que nous aimons.                                                                                                 

C’est pour cela que nous vivons.                                                                         

Tigisti Gebrezghi

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils




Shaima

Arrachée à la vie par une bombe aveugle

Avez-vous entendu parler de Shaima de la ville de Gaza ?  C’est une femme de 20 ans qui a la beauté du soleil de minuit. Je ne l’ai jamais rencontrée. C’est aussi une femme qui se préparait pour le jour de son mariage qui a été retardé par des bombardements…

Je sais très bien à quoi ressemble une mariée avant son mariage: elle collectionne les roses, flirte avec les oiseaux, choisit des vêtements et boit du café le matin dans des airs de musique. Je suis très bien placé pour le savoir car ma fille se prépare également pour le jour de son mariage et, dans tous ses mouvements, je vois Shaima.

Savez-vous ce qui est arrivé à ce visage d’ange le 16 mai 2021 ? Soit quelques semaines avant son mariage ? Quelques jours avant qu’elle n’obtienne son diplôme en médecine dentaire ? Quelques heures après avoir choisi sa robe blanche de mariée ?

Elle a été écrasée par une bombe larguée sur sa maison par un F-16 ou un F-35.

Je sais qui fabrique ces avions et à qui on les a donnés en cadeau pour tuer Shaima. Son beau fiancé a creusé avec ses ongles pendant deux jours consécutifs, il ne pouvait pas croire qu’elle était partie… Il disait à celles et ceux qui étaient venus l’aider quand ils s’arrêtaient un instant parce qu’ils étaient fatigués : « Shaima m’a promis qu’elle ne me quitterait jamais. Ne vous arrêtez pas : elle doit avoir peur sous les décombres ». Mais, au bout de deux jours, il découvrit une touffe de cheveux maculée de sang. Alors, il essuya la poussière du visage lumineux de son aimée.  Il ne savait peut-être pas qu’elle le voyait, qu’elle entendait ses gémissements et à quel point elle était heureuse qu’il ait passé deux nuits à sa recherche, à soulever les décombres recouverts de poudre à canon… Moi, je le sais.

Ces beaux yeux de Gaza ne me quittent pas chaque fois que je regarde dans les yeux de ma fille. Shaima n’a pas pris sa part de cette vie et son seul péché est qu’elle est la fille d’un peuple opprimé depuis plus de soixante-dix ans.

Wael Afana

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils

 

Pour aller en savoir plus sur l’histoire tragique de Shaima:

Vidéo accessible ici.

 




Pour chaque début, il y a une fin

La tristesse de la séparation

Quand le moment des adieux de mes enfants est arrivé et que les câlins ont pris fin, tout est devenu amer.  Je ne pouvais même pas lever la main pour leur dire au revoir.

 Il y a des années, je les ai embrassés et leur ai laissé mon cœur.

J’y ai laissé mes sentiments et mes souvenirs d’une belle période. Ma vie avec eux ressemble à un rêve. Le jour du départ est arrivé et j’ai dit au revoir à tout ce qui était en eux, les cœurs, la nostalgie, les larmes et l’espoir.

Le voyage du matin à l’école, les stylos à bille, les sacs à dos, le nœud dans les cheveux et les câlins me manquent.

Oh combien j’ai envie de ces moments, leur odeur, leurs émeutes, leurs sourires, le toucher de leurs joues et leurs baisers. J’ai essayé de ne pas les adorer de peur de m’attacher puis de m’éloigner d’eux mais j’ai échoué.

Je déteste les cérémonies d’adieu. Pour celles et ceux qu’on aime on ne dit pas au revoir car en fait ils restent en nous et on ne les quitte pas. Les adieux sont créés pour les étrangers et non pour les êtres chers.

Mes proches, pourquoi étiez-vous pressés de partir ? La tristesse de l’adieu ne changera pas le goût amer d’un mot ou d’un pur baiser, ou d’une chaude larme, ou d’un signe de l’échelle de l’avion.

Oh mes oiseaux migrateurs et mon rêve dispersé.

Quand ils sont partis, j’ai récupéré leurs jouets, papiers et cahiers et les ai mis dans le sac des souvenirs. Je n’occupais plus mes pensées à réviser les leçons de l’école, ni le type de frites chaudes, ni le prix du chocolat que j’avais l’habitude d’acheter pour elles. J’ai cessé de m’occuper de faire des pizzas ou des gâteaux, car aucune bouche ne le mérite après leur départ.

Et me voilà après des années à essayer d’écrire à leur sujet. Mais que puis-je écrire ?? Tous les mots seraient idiots !!

Quand le cœur éprouve la tristesse de la séparation, les gémissements se dessèchent dans la bouche, le langage engloutit ses mots et la mémoire perd ses expressions. Demain est un nouveau jour, un nouveau désir, une nouvelle tristesse et un espoir lointain.

Wael Afana

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils




Les Golems de l’asile

Illustration : Harith Ekneligoda

Ou l’expérience corrosive du permis F

C’est l’automne et le soleil tardif illumine de mille couleurs la nature en pleine métamorphose. Mes yeux contemplent, mon cœur se tourne vers lui-même et dans cet espace de silence, il devient mon seul interlocuteur. La belle mosaïque du paysage suisse comporte une grosse tache de peur, un petit point de joie et un grand rectangle de souffrances.

J’avais reçu un avis négatif du SEM à ma demande de protection. L’injonction de quitter le territoire m’avait été signifiée quelques jours après. Je me souviens même que je m’étais rapproché de service d’aide au départ volontaire et réfléchissais encore sur la pertinence de la décision finale à prendre car, entre temps, j’avais été diagnostiqué d’une maladie grave et incurable.

Des policiers à ma porte

Il était neuf heures du matin ce jour-là quand j’entendis frapper à ma porte. C’était la police valaisanne.

« Habillez-vous » me dit l’agent qui se tenait devant la porte « Nous avons pour mission de vous conduire à Berne ».

Aucun recours n’était possible.

En bas de l’immeuble, deux autres policiers en civil attendaient près d’un bus ; ils se présentèrent et me lurent leur ordre de mission. Le chef me demanda si j’avais auparavant reçu une convocation directe du Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM), je lui répondis tranquillement « non » . Il s’interrogea :

« Alors pourquoi réquisitionner la force ? Il n’y a manifestement pas refus d’obtempérer ». Ce détail sera important pour la suite des événements ce jour-là.

Arrivés à Berne et après la fouille au corps usuelle, l’agent bernois voulut me mettre en cellule et décharger l’ordre de mission de mon escorte en attendant mon audition.

Le policier valaisan, qui était resté silencieux jusque-là, opposa un refus ferme et dit :

« Vous n’avez jamais adressé de convocation à ce Monsieur. Vous ne pouvez donc pas le traiter comme s’il avait refusé de collaborer. Nous attendrons ensemble l’heure de l’audition et nous repartirons en Valais avec lui ». Et il en fut ainsi.

Un policier qui me soutient contre son collègue? Je n’en revenais pas.

La suite fut plus facile à assumer: même quand la délégation de l’ambassade de mon pays tenta de m’humilier, je restais attentif à mon combat. Le fonctionnaire du SEM mit fin à l’entretien en ces termes :

« Ce n’est pas à moi que reviens le mot final, mais laissez-moi vous dire que vous avez tout au plus un pour cent de chances de rester en Suisse ».

Je répondis « merci de ne pas m’avoir complètement fermé la porte ». Il fut très surpris par ma réaction.

Le permis F, oui mais…

Moins de deux semaines après, je reçois un courrier qui m’annonce que la Suisse m’a accordé un permis F. Une joie immense inonda alors mon cœur et que de projets…

Tout ceci fut de courte durée, quand on m’expliqua exactement quels étaient les contours du permis F (admission provisoire). Entre autres limites, je ne peux pas voyager hors de Suisse et n’ai pas la possibilité de faire venir ma famille en Suisse dans le cadre d’un regroupement familial.

Ainsi, depuis environ sept ans, je suis enfermé dans les limites de mon document de résidence en Suisse.

– Oui je suis reconnaissant à la Suisse.

– Oui je suis en vie.

– Oui j’ai un soutien pour vivre.

La Suisse est un très beau pays et sa population est globalement accueillante. Tout ceci fait sens, quand le système d’accueil ne transforme pas le contexte de notre existence en prison.

Depuis huit ans, j’ai quitté les miens: mon épouse et ma fille.

Aujourd’hui, les conditions de vie que m’accorde mon permis ont fait de moi un mari et un père indigne. J’ai déserté le foyer conjugal, laissant derrière moi une épouse éplorée et une jeune adolescente qui se sent abandonnée. Quels mots puis-je trouver face aux questions de mon enfant qui veut me faire comprendre sa douleur ? Que puis-je lui expliquer de la douleur et du mal qui me ronge la chair et l’âme ? Comment lui faire comprendre qu’elle n’est pas mon dernier choix, malgré les apparences ? Comment expliquer à chaque téléphone à mon épouse que mon absence n’est pas un divorce ?

Le permis F jour après jour fait son œuvre corrosive dans les liens sociaux.

L’alchimie du système d’asile en Suisse a ainsi fabriqué des centaines de milliers de Golems: espèces d’individus, apparemment vivants, qui traînent autour d’eux une tristesse qui tue et qui déshumanise.

On n’en parle pas assez, mais la société est-elle vraiment prête à assumer ce gâchis ? Comment peut-on offrir du miel avec un arrière-goût si amer ?

Jima

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils




Vingt jours, dix pays, un exil

Sur un quai de gare en Macédoine / Photo: Youssef

Le périple de deux jeunes syriens vers la Suisse



Youssef*, un jeune Syrien de 30 ans, a travaillé comme ingénieur électricien dans son pays. Aujourd’hui, il pratique le même métier, mais en Suisse. Au-delà de cette apparente stabilité et continuité dans sa vie, Youssef a connu les dangers de l’exil et les risques pris par toute personne qui quitte son pays pour un avenir meilleur. Vous trouverez ci-dessous les détails du voyage qu’il a entrepris avec sa sœur et les difficultés qu’ils ont a rencontrées sur le chemin de la migration au travers des 10 pays qu’ils ont parcourus pour rejoindre la Suisse depuis la Syrie.

De la Syrie vers le Liban et la Turquie

Youssef et sa sœur ont décidé de fuir la Syrie. Ils se sont rendus, début août 2015, de Damas à Tripoli au Liban où ils sont montés à bord d’un bateau en direction de Mersin en Turquie. Leur voyage a duré deux jours. Puis, ils ont pris un taxi en direction de la ville d’Izmir, mais le trajet a été beaucoup plus long que le premier et a duré 14 heures.

À Mersin, Youssef a contacté un passeur appelé « Abu Mowaffaq » et s’est mis d’accord avec lui sur une somme de 1’100 dollars US. Youssef et sa sœur ont rejoint un groupe de trois personnes et sont restés dans la maison du passeur pendant six jours, où ils ont tous attrapé la gale à cause de l’insalubrité des oreillers et des couvertures.

Six jours plus tard, au soir, ils se sont rendus en compagnie d’autres groupes – au total près de quarante personnes – vers la ville de Bodrum, lieu d’embarcation qui se trouve à deux heures d’Izmir. Comme le bateau n’était pas prêt à partir, tous ont dû attendre sur le rivage pendant quatre heures, mais en vain. Le passeur était absent. Quand ce dernier est finalement arrivé, il leur a apporté de la nourriture et leur a demandé de se cacher pour le lendemain, avant de s’enfuir rapidement.  Après plus de 19 heures d’attente, la police turque les a interpelés et arrêtés pour ensuite les emmener à la gare routière la plus proche. Ils ont donc été contraints de retourner à Izmir.

De la Turquie à la Grèce

Le lendemain, Youssef et sa sœur ont tenté une nouvelle fois d’effectuer la traversée en bateau et sont donc retournés à Bodrum. Ils y sont arrivés au milieu de la nuit à deux heures du matin. Au lever du soleil, ils sont montés dans la barque et le début du voyage a alors été marqué par les prières de toutes et tous et par les pleurs des enfants. Un quart d’heure après le départ, les garde-côtes turcs les ont attaqués en mer afin de les forcer à regagner la côte turque, mais les passagers du bateau ont ignoré ces appels et ont continué à naviguer. Les garde-côtes ont alors tiré en l’air pour les effrayer et ont fait plusieurs tentatives pour les arrêter. Mais en vain. Les garde-côtes ont alors été contraints de les laisser poursuivre leur chemin. Moins de dix minutes plus tard, ils ont rapidement été interceptés par les garde-côtes grecs qui les ont emmenés sur l’île de Kos. A leur arrivée, ils ont été escortés jusqu’à un bureau pour enregistrer leurs noms afin que les autorités puissent statuer sur leur décision d’expulsion de la Grèce.

Île Kos, Dodécanèse, Grèce / Photo: Ibrahim
Sur l’Île de Kos, Dodécanèse, Grèce / Photo: Youssef

La police grecque les a ensuite emmenés dans un camp dans lequel ils devaient passer plusieurs jours dans l’attente d’une décision de renvoi. Mais tous, y compris Youssef et sa sœur, ont décidé d’aller immédiatement acheter des billets de transports pour se rendre à Athènes.

Lieu indéterminé, Grèce / Photo: Ibrahim
Lieu indéterminé, Grèce / Photo: Youssef

De la Grèce à la Macédoine et de Macédoine à la Serbie

Le lendemain matin, Youssef et sa sœur ont embarqué sur un petit bateau et ont voyagé ainsi pendant près de 14 heures. Lorsqu’ils sont arrivés, un ami de la famille, qui possédait un appartement à Athènes, les attendait sur place. Ils sont restés chez lui quatre jours.

Au port d'Athènes, Grèce / Photo: Ibrahim
Au port d’Athènes, Grèce / Photo : Youssef

Après cela, ils sont montés dans le bus et se sont dirigés vers la frontière macédonienne avec pour destination une gare ferroviaire. Ils sont alors montés à bord du train destiné à transporter les réfugiés à la frontière serbe et leur voyage a duré huit heures. Ils sont arrivés à minuit, puis ils ont attendu jusqu’au petit matin par peur des voleurs et des bandes qui rôdaient sur la route des voyageurs le long de la frontière serbo-macédonienne. Puis, ils ont marché vers le premier village de Serbie et de là ils ont pris un bus vers la capitale, Belgrade, où ils ont séjourné dans un hôtel pendant deux jours. Ils se sont ensuite dirigés vers la frontière hongroise à travers les champs de maïs. En chemin, ils ont été surpris par la présence de policiers qui arrêtaient et empêchaient les exilé·e·s de poursuivre leur chemin. Youssef et sa sœur ont donc décidé de se cacher dans les champs jusqu’à ce que la police quitte les lieux.

De la Serbie à la Hongrie

Le lendemain matin, un homme et sa femme sont passés, par hasard, par là et leur ont proposé de les emmener en voiture jusqu’à la ville hongroise de Budapest en échange d’une somme d’argent. Ils les ont alors effectivement conduits à destination, en compagnie d’une vingtaine d’autres personnes. Toutefois, lorsqu’ils sont arrivés en ville et qu’ils sont sortis de la voiture, ils se sont retrouvés face à deux voitures de police. Tout le groupe s’est alors mis à courir et s’est caché dans un parking pendant quatre heures où ils ont contacté un autre passeur qui les avait informés que deux voitures les attendraient dans le centre-ville à côté d’un hôtel. Malheureusement, la police était à l’affût et a confisqué les véhicules et arrêté les chauffeurs.

De la Hongrie à l’Autriche et de l’Autriche à l’Allemagne

Peu de temps après, ils ont recontacté le passeur qui leur a demandé d’attendre le lendemain de sorte à ce qu’il puisse se débrouiller pour leur fournir deux nouvelles voitures pour les emmener en Allemagne. Ils ont alors passé cette nuit dans le jardin jusqu’au lendemain matin, puis sont partis dans des directions différentes, traversant l’Autriche, sans s’arrêter, jusqu’à ce qu’ils rejoignent le premier village d’Allemagne appelé Passau où Youssef et sa sœur se sont arrêtés. Certains autres membres du groupe qui se trouvaient avec eux à ce moment ont été malheureusement pris dans un piège frauduleux et ont été renvoyés en Serbie.

De l’Allemagne à la Suisse

Après être arrivés vers deux heures du matin au village de Passau, Youssef, sa sœur et leurs compagnons de route encore présents ont passé quatre heures dans les rues. À six heures du matin, la police allemande les a arrêtés et emmenés au poste de police. Deux heures plus tard, ils ont été relâchés et ont pris le train en direction de Munich. À leur arrivée à Munich, Youssef et sa sœur se sont séparés du reste du groupe. Leur oncle les attendait sur place et c’est lui qui les a conduits pendant quatre heures dans sa voiture jusqu’à ce qu’ils entrent sur le territoire suisse et plus précisément par la ville de Rheinfelden, le 20 août de la même année.

Durant les 20 jours qu’a duré le périple de leur migration, Youssef et sa sœur ont traversé pas moins de dix pays avant de finalement demander l’asile en Suisse.

*Youssef: nom d’emprunt

Doaa Sheikh al Balad

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils