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Flash INFOS #67

Permis humanitaire pour Salomon. Illustration de Kristine Kostava / Voix d’Exils

Sous la loupe : Un permis humanitaire pour Solomon Arkisso ? / Mario Gattiker s’exprime sur les violences dans les centres fédéraux / Une fresque géante en l’honneur des jeunes migrants à Lausanne

Un permis humanitaire pour Solomon Arkisso ?

24 Heures, le 15 juin 2021

Le 15 juin, les membres du parlement vaudois ont accepté par 72 voix contre 63 une résolution appelant le Conseil d’Etat à demander l’octroi d’un permis humanitaire à Solomon Arkisso auprès du Conseil fédéral. Pour rappel, ce dernier a été renvoyé de force en Ethiopie fin janvier et jouit d’une interdiction d’entrée sur le territoire de la Confédération jusqu’en 2026. Si le principal concerné venait à retourner en Suisse, le député Guy Gaudard s’est engagé à lui garantir une place d’apprentissage. Le conseiller d’Etat Phlippe Leuba a pour sa part souligné que jusqu’à présent le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) avait refusé de reconsidérer toutes les demandes qui lui avaient été adressées.

Mario Gattiker s’exprime sur les violences dans les centres fédéraux

24 Heures, le 21 juin 2021

« Les centres [fédéraux pour requérants d’asile] ne sont pas des espaces de non-droit, où règne la violence ». Telle est la réaction du secrétaire d’Etat aux migrations – Mario Gattiker – face aux propos de Jean-Claude Huot, membre de la Commission fédérale des migrations, pour qui les centres fédéraux « ne peuvent pas être des zones de non-droit » et la possibilité de porter plainte devrait être un minimum requis. M. Gattiker assure que ce minimum requis est déjà donné aux personnes requérantes d’asile se sentant victimes d’actes injustifiés. En outre, il assure que le Secrétariat d’Etat aux migrations prend très au sérieux les allégations relatives aux actes de violences et abus commis à l’encontre des requérants d’asile dans les centres fédéraux. Le secrétaire rappelle également que pour faire la lumière sur les faits reprochés, une enquête externe et un audit interne ont été ouverts. De plus, les agents de sécurité concernés ont été suspendus et des plaintes pénales sont en cours. Tout en reconnaissant qu’il y a encore à faire, Mario Gattiker se réjouit de l’engagement quotidien du personnel des centres fédéraux pour le bien-être des personnes en procédure d’asile et rappelle que fin 2020, la Commission nationale de prévention de la torture a jugé que ces derniers « sont en général hébergés dans des conditions conformes aux droits humains et aux droits fondamentaux ».

 

Une fresque géante en l’honneur des jeunes migrants à Lausanne

24 Heures, le 19 juin 2021

A l’occasion de la journée mondiale des réfugiés, une fresque géante, conçue par de jeunes migrants, a vu le jour sur la place de l’Europe à Lausanne. Majoritairement originaires d’Afghanistan, les jeunes migrants ont été encadrés par deux graffeurs. La fresque a été produite avec des sprays spéciaux, dont la couleur partira à l’eau. Le projet a été initié par l’entraide Protestent suisse (l’EPER) et comme le souligne Elise Shubs – adjointe du département des projets suisses de l’EPER – le but était que les jeunes migrants puissent faire parler leur imaginaire et se projeter dans le futur. Création éphémère destinée aux passants, la fresque donne une image positive et porteuse d’espoir. Au centre de la fresque, la phrase « Never give up » (n’abandonne jamais) est mise l’honneur. Des phrases dans d’autres langues, des fleurs, des nuages et des étoiles sont également dessinés.

Pour visionner la fresque cliquez ici.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Revue de presse #51

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils

Sous loupe : Changements à la tête du SEM et de l’Office fédéral de la justice / Manifestation pour dénoncer les renvois forcés vers l’Éthiopie /Quarante et une personnes portées disparues après un naufrage en Méditerranée.

Changements à la tête du SEM et de l’Office fédéral de la justice

RTS.ch, le 25 février 2021

Christine Schraner Burgener, 57 ans, succédera le 1er janvier 2022 à Mario Gattiker à la direction du Secrétariat d’État aux migrations (le SEM). Le Département fédéral de justice et police (le DFJP) a souligné que Schraner Burgener dispose d’une riche expérience professionnelle en Suisse et à l’étranger. Elle connaît aussi bien l’administration fédérale que la diplomatie internationale et dispose de grandes compétences sociales et des capacités marquées de communication et de négociation. Selon le DFJP, le Conseil fédéral tient compte, avec ce choix, de l’interconnexion croissante de la politique migratoire au niveau européen et de l’importance de la collaboration avec les pays d’origine et de transit.

Michael Schöll, 47 ans, l’actuel vice-directeur de l’Office fédéral de la justice (l’OFJ) depuis plus de 12 ans, va lui prendre la tête de l’office en septembre prochain en lieu et place de Martin Dumermuth qui partira à la retraite. Selon le DFJP, Michaël Schöll possède un solide bagage académique et justifie d’une longue expérience dans le secteur privé et dans l’administration. La conseillère fédérale Karin Keller-Suter a loué jeudi devant les médias à Berne l’importante expertise de Michael Schöll sur les questions juridiques, ainsi que ses bonnes connaissances de la politique. Le nouveau chef de l’OFJ dispose également de bonnes affinités avec le domaine du numérique.

Une manifestation à Genève pour dénoncer les renvois forcés vers l’Éthiopie

RTS.ch, le 25 février 2021

Les militantes et militants du droit d’asile et les amis de Tahir, un homme Éthiopien renvoyé par avion spécial le 27 janvier dernier alors qu’il était hospitalisé suite à une grève de la faim, se sont réunis sur la promenade de la Treille à Genève. Difficile, pour eux, de comprendre le silence des autorités genevoises et l’indifférence du canton de Genève qui n’a pas empêché le « vol de la honte » du 27 janvier vers Addis-Abeba, comme qualifié par les défenseurs du droit d’asile, qui se disent attendre du Conseil d’État qu’il prenne ses responsabilités.

« Nous avons un devoir d’accueil, on n’a pas le droit de prôner le respect des droits de l’Homme et de ligoter les gens pour les mettre de force dans un avion » réclame Juliette Fioretta initiatrice de ce rassemblement de soutien et membre de Solidarité Tattes, une association citoyenne. Elle trouve honteux et indigne que des policiers viennent chercher Tahir aux urgences des Hôpitaux universitaires genevois (les HUG), alors qu’il y est hospitalisé après quatre jours de grève de la faim et de la soif.

Amnesty International et l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (l’OSAR) ont demandé aux autorités fédérales la suspension immédiate des renvois forcés vers l’Éthiopie, en raison de l’instabilité politique qui prévaut dans ce pays. Mais le Secrétariat d’État aux migrations affirme, de son côté, « suivre de près la situation actuelle en Éthiopie, en particulier dans l’État régional du Tigré ». Selon lui, « il n’y a actuellement aucune situation de violence généralisée dans le pays ».

 

Quarante et une personnes sont portées disparues après un naufrage en Méditerranée

ennaharonline.com, le 25 février 2021

L’Agence des Nations unies pour les réfugiés  (le HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (l’OIM) ont indiqué qu’un canot pneumatique avec environ 120 passagers à bord a quitté la Libye le 18 février et a commencé à prendre l’eau après environ 15 heures de navigation. Huit personnes sont décédées avant qu’un navire marchand ne vienne secourir 77 passagers pour les emmener dans le port sicilien d’Empédocle. Le nombre des disparus de ce triste naufrage est estimé à quarante et une personnes.

 

Masar Hoti

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Revue de presse #47

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils

Sous la loupe : De plus en plus de personnes issues de l’asile intégrées sur le marché du travail vaudois / Frontex suspend ses activités en Hongrie / Un vol spécial pour l’Éthiopie malgré une mobilisation citoyenne / Génération identitaire sur la sellette ?

De plus en plus de personnes issues de l’asile intégrées sur le marché du travail vaudois

swissinfo.ch, le 27 janvier 2021

Lors d’une conférence de presse en ligne qui s’est tenue le 27 janvier, Erich Dürst – directeur de l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (l’EVAM) – s’est réjoui de la progression sur le marché du travail des personnes détentrices d’un permis F (personnes au bénéfice d’une admission provisoire). Si la dynamique est positive depuis plusieurs années, les répercussions du Covid-19 sur leur prise d’emploi s’avèrent quant à elles marginales. Selon M. Dürst, l’an dernier, 1’038 personnes (37%) au bénéfice d’un permis F exerçaient une activité lucrative, contre 990 (35,9%) en 2019. Or, elles n’étaient que 588 (25,7%) il y a trois ans.

Dans la même lignée, le directeur de l’EVAM a souligné que 41% des personnes arrivées en Suisse en 2014 (et même 47% de celles arrivées en 2015 et 2016) ont aujourd’hui un emploi. Les autres cantons constatent des hausses similaires. Ces résultats positifs ont un effet bénéfique important sur l’intégration de ces personnes, mais aussi sur les finances publiques, a également affirmé M. Dürst. L’un des objectifs de l’Agenda Intégration Suisse de la Confédération est donc en voie d’être atteint. En effet, la Confédération a fixé aux cantons un objectif lié à l’emploi : sept ans après leur arrivée en Suisse et le dépôt de leur demande d’asile, 50% des personnes adultes détentrices d’un permis F doivent être durablement intégrées sur le marché du travail. Toutefois, « Si ces chiffres sont positifs, il reste beaucoup à faire » a averti Erich Dürst.

Frontex ne veut pas être complice de la politique migratoire hongroise

Le 24 Heures, le 27 janvier 2021

Le 27 janvier 2021, l’agence de surveillance des frontières de l’Union européenne – Frontex – a suspendu toutes ses activités opérationnelles sur le terrain en Hongrie. Cette décision fait suite au constat établi en décembre dernier par la Cour de justice de l’Union européenne qui soutenait l’existence de nombreuses failles dans les procédures d’asile du pays. A cet effet, Andras Lederer, membre du Comité Helsinki hongrois (HHC) – un organisme de surveillance non gouvernemental – a déclaré que la décision de Frontex est importante puisque l’agence n’a jamais suspendu ses activités auparavant. M. Lederer estime que Frontex a été forcée de suspendre ses opérations en Hongrie car elle risquait d’être tenue pour « complice » de la politique migratoire hongroise.

Un vol spécial pour l’Éthiopie diligenté malgré une mobilisation citoyenne

RTN, le 28 janvier 2021  

La mobilisation en Suisse pour empêcher le renvoi forcé de plusieurs personnes en procédure d’asile déboutées vers l’Éthiopie n’a pas suffi. Le 27 janvier dernier, les principaux concernés (cinq requérants d’asile selon plusieurs organisations) ont pris un vol spécial en direction de l’Éthiopie. L’un d’eux vivait dans le canton de Vaud depuis plusieurs années et y était bien intégré, a relevé Élise Epiney de l’association Stop Renvoi. Du côté du Secrétariat d’état aux migrations (le SEM), on souligne que ce vol spécial était publiquement connu et que plusieurs personnes ont été renvoyées à bord de ce dernier. Alors que le départ du vol était imminent, plusieurs ONG humanitaires ont demandé l’arrêt immédiat des rapatriements forcés depuis la Suisse vers l’Éthiopie. En effet, la situation du pays est jugée particulièrement précaire par de multiples organisations rappelle la section vaudoise de la Ligue suisse des droits de l’Homme. Le SEM estime pour sa part que les voyages de retour de requérants d’asile déboutés restent possibles malgré la pandémie. L’exécution des renvois n’est donc pas stoppée, mais cela dépend toutefois fortement du pays concerné.

Génération identitaire sur la sellette ?

Le 24 Heures, le 26 janvier 2021

En évoquant la possibilité d’une dissolution de « Génération Identitaire » (GI), le ministre français de l’Intérieur – Gérald Darmanin – a condamné publiquement les agissements du groupe militant. Pour rappel, fin janvier, une trentaine de militants de GI se sont installées au Col du Portillon et ont utilisé un drone pour surveiller la frontière franco-espagnole. Selon un message posté sur les réseaux sociaux de GI, cette action entendait lutter contre le « risque terroriste et migratoire dans les Pyrénées ». Ce mouvement politique a également fait parler de lui en multipliant les démonstrations d’hostilité envers les personnes migrantes à la frontière franco-italienne. A cet effet, plusieurs élus du sud-ouest de la France, dont la présidente socialiste de la région, Carole Delga, avaient demandé au ministère de l’Intérieur la dissolution du groupuscule.

Masar Hoti

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

 

 




Revue de presse #45

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils.

Sous la loupe : En route vers un asile climatique en France ? / Les demandes d’asile augmenteront en Suisse en 2021 / Une étude évalue l’impact du Covid-19 sur l’emploi des migrants / Le sort des réfugiés Érythréens inquiète l’ONU

En route vers un asile climatique en France ?

Le Figaro, le 8 janvier 2021

Le 18 décembre 2020, une cour administrative a annulé l’Obligation de Quitter le Territoire Français d’un Bangladais, en qualifiant les critères climatiques de son pays d’origine d’incompatibles avec son état de santé. En effet, dans son arrêt, la cour a cité à plusieurs reprises l’argument du climat pour justifier sa décision de garder l’homme en question sur le sol français, estimant que le renvoyer conduirait à une aggravation de sa pathologie respiratoire en raison de la pollution atmosphérique présente dans son pays d’origine. Selon l’avocat du recourant, on ne peut néanmoins pas parler de réfugié climatique car cette notion n’existe pas dans le droit français. Le Bangladais s’est vu octroyé le statut d’« étranger malade », un statut accordé lorsque la personne accueillie ne peut accéder à un traitement satisfaisant dans son pays et risque la mort en cas de retour. Cependant, l’avocat soutient que c’est la première fois qu’un jugement prend en compte le critère climatique parmi d’autres.

Les demandes d’asile augmenteront en Suisse en 2021

Le Nouvelliste, le 11 janvier 2021

Le nombre de demandes d’asile en Suisse est resté l’année dernière bien en deçà des attentes. Le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) s’attend néanmoins à ce que les chiffres augmentent à nouveau à moyen terme en raison de la pandémie du Covid-19. Alors qu’au début de l’année dernière, le SEM s’attendait à 15’000 ou 16’000 demandes d’asile, ce sont quelque 11’000 demandes qui ont été déposées en Suisse, indique Mario Gattiker, le secrétaire d’État aux migrations. Selon lui, il faut s’attendre à une augmentation significative du nombre de demandeurs d’asile en Europe à moyen terme car l’économie de nombreuses régions a été affaiblie par la pandémie. En raison des tensions politiques internes qui en résultent, il est probable que l’on assiste à une augmentation de l’émigration, ce qui fera grimper les chiffres de l’asile, explique le fonctionnaire. Le SEM n’est pas le seul à faire cette projection, précise-t-il néanmoins. De nombreuses organisations internationales travaillant dans le domaine de l’asile s’attendent également à une augmentation après la fin de la pandémie. Il est cependant difficile de prédire aujourd’hui l’ampleur de ce futur phénomène.

Une étude évalue l’impact du Covid-19 sur l’emploi des personnes migrants

Le Temps, le 8 janvier 2021

Pour la première fois, une étude académique publiée début décembre 2020 par le « Centre for Economic Policy Research », a évalué l’impact de la crise du Covid-19 sur l’emploi des personnes migrantes issues de pays extérieurs à l’Union européenne (UE). Les auteurs de la recherche ont évalué le risque de chômage des personnes migrantes extra-européennes en fonction de quatre critères : l’emploi dans les branches qualifiées d’essentielles par les autorités ; la durée des contrats de travail ; la capacité d’adaptation au télétravail (laquelle a été identifiée comme le meilleur indicateur de risque de chômage durant la pandémie) ; les risques de perdre son emploi en fonction des différentes branches d’activité. Les résultats de l’étude ont mis en lumière que la part de personnes migrantes à haut risque diffère d’un pays à l’autre. Elle dépasse 40% en Allemagne, tandis qu’elle se limite à 20% au Luxembourg. Au total, il apparaît que 1,3 million de personnes migrantes courent un risque de chômage très élevé durant la crise du Covid-19. En outre, l’étude souligne que les femmes courent un risque supérieur aux hommes.

Le sort des réfugiés Érythréens inquiète l’ONU

Le Matin, le 14 janvier 2021

Le 14 janvier, le Haut-Commissaire de l’ONU pour les réfugiés Filippo Grandi s’est dit extrêmement inquiet du sort des Érythréens réfugiés en Éthiopie et victimes collatérales du conflit qui oppose le gouvernement fédéral Éthiopien à la région du Tigré. Filippo Grandi s’est dit particulièrement préoccupé par le sort des personnes réfugiées des camps de Shimelba et Hitsats. Dans le cadre d’un communiqué, M. Grandi a souligné que malgré des demandes répétées, ni l’ONU ni d’autres organisations d’aide n’ont eu accès aux camps de réfugiés depuis le déclenchement de l’opération militaire contre la région début novembre. Selon les chiffres de l’ONU, il y avait en Éthiopie quelques 96’000 réfugiés Érythréens qui ont fui le régime du président Isaias Afwerki lorsque le conflit a éclaté.

Masar Hoti

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




À la mémoire de George Floyd

Crédit: Mugshots / unsplach.com.

Le symbole de millions de personnes dans des dizaines de pays

Bien sûr, je ne connaissais pas personnellement George Floyd. Et pourtant, j’ai l’impression de le connaître aussi personnellement que mes proches amis rédacteurs à Voix d’Exils: Jean-Marie, Billy, Ben, Afkar, Tamara…

Comme d’autres amis inconnus vivant dans différents pays du monde en Syrie, Soudan du Sud, Afghanistan, Érythrée, Iran, Éthiopie, Sri Lanka, Turquie, Somalie, Irak et d’autres encore.

La vérité est que nous portons tous le même nom, au-delà de notre appartenance nationale, raciale, religieuse ou sexuelle: nous sommes des humains.

La violence policière essence de l’humanité?

Je pense que la mort de George Floyd est le résultat de la sauvagerie humaine. L’incident qui a eu lieu le 25 mai 2020 à Minneapolis, aux États-Unis, a également été une conspiration fatale contre l’humanité. Les contradictions au sein de l’humanité sont innombrables. C’est peut-être pour cette raison que les mots «humanité» et «sauvagerie» sont devenus synonymes.

L’arbitraire policier et la violence policière existent aussi dans mon pays natal l’Azerbaïdjan. Aussi triste que cela soit, c’est logique, car le régime en place est autoritaire. Si de tels cas existent aux États-Unis, qui enseignent au monde l’Etat de droit et la démocratie, comment pourrait-il en être autrement ? De tels exemples négatifs ne peuvent qu’inspirer des régimes autoritaires comme l’Azerbaïdjan.

L’humanité s’est égarée à mesure qu’elle progresse. C’est comme si personne ne se souciait de l’avenir du monde. Parfois, il me semble que l’instinct de préserver et de perpétuer la progéniture qui existe chez les animaux sauvages a complètement disparu chez l’homme. L’individualisme, l’intérêt personnel et le gain l’emportent sur toutes les valeurs supérieures. La police est devenue un outil entre les mains de dirigeants malades et de leurs «gouvernements infectés» pour opprimer le peuple et étouffer ses droits. Cette mauvaise tradition a perpétué l’arbitraire policier. Et tant que cela continuera, personne au monde ne sera assuré contre le sort de George Floyd.

George Floyd, son cou sous le genou du policier Derek Michael Chauvin, a supplié: «Je ne peux pas respirer». Aujourd’hui, des millions de personnes dans le monde, dans de nombreux pays, sont exactement dans la même situation : incapables de respirer en raison de la violation des valeurs et droits humains les plus élémentaires. En ce sens, George Floyd peut être considéré comme le symbole de millions de personnes, dans des dizaines de pays.

Oui, l’État est aussi un instrument de violence et la police en fait partie intégrante. Et lorsque son traitement est illégal et inhumain, reste-t-il conforme à l’humanité ?

Il me semble que ce n’est pas seulement George Floyd qui est mort : je suis mort en même temps que lui, avec mes amis : Jean-Marie, Billy, Ben, Afkar, Tamara; tout comme les peuples de Syrie, du Soudan du Sud, d’Afghanistan, d’Érythrée, de l’Iran, de l’Éthiopie, du Sri Lanka, de la Turquie, de la Somalie, de Irak et de bien d’autres pays encore.

Samir Murad
Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils