1

Sauvetages en Méditerranée : le navire de Banksy immobilisé

Source: site internet du Louise Michel: https://mvlouisemichel.org/.

Le Louise Michel : le bateau du célèbre artiste anonyme Bansky qui secoure les personnes migrantes naufragées est immobilisé

Après avoir sauvé « plus de 200 personnes » dans des circonstances extrêmes, le Louise Michel, le navire affrété par Banksy, le célèbre graffeur et peintre anonyme connu pour ses œuvres engagées, s’est retrouvé « immobilisé par les gouvernements européens » le 22 octobre sur les côtes méditerranéennes.

Au cours de la dernière décennie, le flux de personnes migrantes empruntant la voie de la Méditerranée pour se rendre en Europe a considérablement augmenté. Malheureusement, en corollaire, les incidents impliquant des navires de migrants  sont aussi plus fréquents. Selon les estimations de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 20’000 personnes ont perdu la vie en tentant de traverser la mer de 2014 à aujourd’hui. Cette triste réalité a attiré l’attention des organisations non gouvernementales (ONG) actives dans le domaine humanitaire telles que Save the Children, Médecins Sans Frontières, SOS Méditerranée, Sea-Watch et beaucoup d’autres. Ces ONG ont acheté ou affrété au total une quinzaine de navires pour organiser le sauvetage des migrants. Durant l’été 2020, Banksy s’est joint à cette communauté pour sauver des vies humaines en Méditerranée.

Plus de « 200 personnes » secoures en mer

Le bateau que Banksy affrète porte le nom de Louise Michel, une militante anarchiste et féministe du 19ème siècle. L’équipage du bateau est un groupe de dix militantes féministes qui se battent en faveur des droits des personnes migrantes. Ainsi, peint en rose-violet  et arborant l’effigie d’une jeune fille tenant une bouée de sauvetage en forme de cœur constitue en soi une œuvre de Banksy. Le Louise Michel a quitté les côtes espagnoles le 18 août dernier pour  répondre aux appels de détresse et effectuer des opérations de sauvetage en Méditerranée. Sur sa page Twitter, on apprend notamment que le Louise Michel a secouru « plus de 200 personnes », parmi lesquelles figurent des femmes et des enfants ; qu’il n’a reçu aucune réponse à ses appels d’urgence pendant un jour jusqu’à ce que les garde-côtes italiens embarquent près de 50 personnes et qu’un autre navire humanitaire, le « SeaWatch4 », récupère le reste des naufragés pour les emmener en Sicile plusieurs jours après. Beaucoup d’émotions en quelques semaines.

Source: compte Twitter du Louise Michel: https://twitter.com/MVLouiseMichel.

Mais en raison des restrictions croissantes imposées aux navires de sauvetage civils, on apprend que « l’immatriculation du Louise Michel est désormais contestée par les gouvernements européens ». Par conséquent, depuis le 22 octobre, le navire est immobilisé communique l’équipage sur Twitter.  Au moins six autres navires de recherche et sauvetage, dont le « SeaWatch4 » sont dans la même situation.

« All Black Lives Matter »

En attentant de trouver une solution pour pouvoir reprendre le large, il y a beaucoup de spéculations sur qui est Banksy et pourquoi il a affrété le Louise Michel. Malgré de nombreuses spéculations sur l’identité de l’artiste, Banksy a su préserver son anonymat jusqu’à présent. Ses œuvres portent souvent sur des questions politiques, dont celle de la migration et de l’exil. Dans une vidéo publiée sur son compte Instagram, il explique le sens de son dernier projet : il accuse les autorités de l’Union européenne « d’ignorer les appels de détresse de non-européens » et, bien en phase avec les défis du monde actuel, il a simplement ajouté : « All Black Lives Matter » (toutes les vies noires comptent).

 

MHER
Contributeur à Voix d’Exils

Pour plus d’information: consultez le site internet du « Louise Michel » ou son compte Twitter.

 

 

 




Revue de presse #13

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils

Sous la loupe : Les Tunisiennes exigent l’égalité dans le déconfinement / Les lenteurs administratives grecques embrasent un camp de requérants / Les migrants mineurs prennent tous les risques pour traverser la Manche

Tollé en Tunisie : un déconfinement jugé « sexiste »

Jeuneafrique.com 03.05.2020

La Tunisie, qui avait mis en place un confinement très strict depuis le 22 mars dernier, en a annoncé la levée partielle début mai, avec une reprise de l’activité à 50% des effectifs dans de nombreux secteurs de l’économie. Pas très inspiré, le gouvernement avait demandé par décret que certaines personnes continuent de rester confinées, dont les retraités de plus de 65 ans, les personnes atteintes de maladies chroniques, les femmes enceintes et « les mères dont l’âge des enfants ne dépasse pas 15 ans ».

Ce dernier point a aussitôt déclenché la colère de nombreuses associations de défense des droits des femmes, qui ont dénoncé dans un communiqué « cette exception outrageante traduisant une vision machiste et patriarcale des rôles et des attributs sociaux de sexe qui fait porter aux seules femmes la responsabilité des enfants ».

Les militantes ont rappelé à leur gouvernement que l’égalité hommes-femmes était inscrite dans la Constitution tunisienne adoptée en 2014. « Au-delà des droits des femmes, le gouvernement devrait savoir qu’il y a des pères qui veulent s’occuper de leurs enfants et d’autres qui devraient le faire », a martelé Bochra Bel Haj Hmida, ex-présidente de la Commission pour les libertés individuelles et l’égalité.

Assaillies par les critiques, mises en demeure de faire respecter l’égalité, les autorités ont finalement publié un communiqué sur les réseaux sociaux évoquant « une erreur dans la rédaction finale du texte ».

Selon l’Institut national tunisien de la statistique, la participation des femmes au monde du travail n’a rien de marginal, puisqu’elles représentent officiellement 30% de la population active. Un chiffre qui serait sous-évalué selon certaines associations.

Asile en Grèce : la lenteur du traitement des demandes met le feu aux poudres

Infomigrants.net, 13.05.2020

Fortes tensions dans le centre de Fylakio où des demandeurs d’asile se sont rebellés le 12 mai dernier contre la lenteur du traitement de leurs dossiers. A bout de nerfs, les manifestants ont mis le feu à des matelas et lancé des pierres contre les policiers.

Situé à la frontière gréco-turque, Fylakio est un centre de passage qui héberge une centaine de personnes, dont des mineurs non accompagnés, le temps que leur demande d’asile soit traitée. Certains d’entre eux y végètent depuis plus de six mois sans avoir de nouvelles. Interpellés, les responsables grecs invoquent les problèmes de fonctionnement des services d’asile dus à la pandémie de coronavirus qui aggrave encore les retards préexistants.

Un rapport du Conseil de l’Europe publié l’année dernière avait déjà alerté sur les conditions de vie des migrants dans les camps grecs, notamment dans celui de Fylakio. « Maintenir des personnes pendant plusieurs mois dans des conditions aussi épouvantables est une violation de l’interdiction de mauvais traitement. »

Inquiètes, les ONG observent que le gouvernement conservateur grec a restreint dernièrement les droits des migrants. Une loi adoptée début mai permet notamment la détention automatique des demandeurs d’asile dont les appels ont été rejetés et ceux soumis à des procédures de retour. Considérée comme « dangereuse pour la santé des personnes détenues », cette loi va également à l’encontre du droit international en vertu duquel la détention pour migrants ne doit être utilisée « qu’en dernier recours ».

Migrants mineurs : toujours plus nombreux à traverser la Manche

Rtbf.be, 21.05.2020

Malgré les dangers liés à la densité du trafic maritime, aux forts courants et à la faible température de l’eau, les tentatives de traversée de la Manche sont en expansion. En 2019, 2758 migrants ont été secourus par les autorités françaises et britanniques, soit quatre fois plus qu’en 2018.

Et la pandémie n’a pas infléchi la tendance. Seul le mode de transport a changé. Ce ne sont plus les poids lourds – immobilisés pour cause de Covid-19 – qui sont pris comme moyen de transport, mais de petites embarcations à la sécurité douteuse.

Côté anglais, à Douvres, principal port d’entrée depuis le continent, on a recensé plus de 200 jeunes migrants venus demander l’asile en Grande-Bretagne il y a un an, et ce chiffre a presque doublé en 2020. Les arrivants sont essentiellement des garçons de 16-17 ans, originaires d’Iran, d’Irak, ou d’Afghanistan.

Le comté anglais qui n’avait qu’un seul centre d’accueil pour migrants, en a désormais trois. Outre la charge de 469 mineurs, il a aussi la responsabilité de soutenir 932 migrants âgés de 18 à 25 ans qui ont quitté le système de prise en charge.

En 2019, la police a procédé à 418 arrestations pour des infractions liées à l’immigration clandestine et 111 passeurs ont été condamnés à des peines de prison. Depuis le début de l’année 2020, plus de dix passeurs ont été condamnés et emprisonnés.

Pour dissuader les candidats à la traversée de la Manche, la Grande-Bretagne travaille avec la France pour renvoyer davantage de migrants qui tentent la traversée.

 

Oumalkaire / Voix d’Exils