1

FLASH INFOS #99

Photo: Voix d’Exils

Sous la loupe : Polémique autour d’un projet de centre sécuritaire à la gare de Lausanne / L’exposition « Quitter la Suisse » à découvrir au Musée national / Des travailleur·euse·s migrant·e·s dénoncent des violences dans une usine en Malaisie

Polémique autour d’un projet de centre sécuritaire à la gare de Lausanne

RTS, le 19.02.2002

Depuis le lundi 21 février, le collectif « Droit de rester » et des personnalités des milieux culturels, associatifs et politiques lausannois manifestent leur opposition au nouveau projet de grand centre sécuritaire à la gare de Lausanne. Ce projet vise à construire un centre de 3’000 m2 sous les rails qui réunirait les administrations de la douane, de la police des transports et un bureau de la police cantonale.

Les opposant·e·s au projet craignent une possible augmentation des renvois ainsi que la mise en place de cellules de rétention et de salles d’audition. La conseillère d’Etat vaudoise en charge de la Sécurité – Béatrice Métraux – a pris la parole suite à ces oppositions et a déclaré que le projet ne prévoyait pas la construction de cellules pour renvoyer des personnes migrantes.

Une lettre ouverte à signer du collectif « Droit de rester » est accessible en ligne à l’adresse suivante: https://chng.it/25GynJXY

L. B.

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

L’exposition « Quitter la Suisse » à découvrir au Musée national

RTS, 18.02.2022

Ouverte jusqu’au 24 avril au Musée national Suisse à Zurich, l’exposition « Quitter la Suisse » expose les récits de personnes qui sont parties du pays à la recherche de meilleures conditions de vie. Elle rend compte de la façon dont la famine et le climat ont rythmé l’exil des Suisses.

La Suisse étant réputée être un pays où l’on s’établit et où l’émigration est rare, l’exposition a l’avantage de mettre en lumière qu’en réalité plus d’un dixième de la population part s’installer à l’étranger.

L. B.

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

Des travailleur·euse·s migrant·e·s dénoncent des violences dans une usine en Malaisie

Centre de Ressources sur les Entreprises et Les Droits de l’Homme, le 21.02.2022

En Malaisie, des travailleurs et travailleuses migrant·e·s d’une usine fabriquant des produits Dyson ont décrit à la chaîne britannique Channel 4 News les conditions de travail difficiles et les abus qu’ils subissent.

Ces derniers sont notamment amenés à travailler de longues heures, (parfois 18 heures par jour). De plus, nombre d’entre eux vivent dans des conditions insalubres et des logements surpeuplés, avec dans certains cas 80 personnes dans une chambre.

Zahra AHMADIYAN

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Revue de presse #53

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils.

Sous loupe: Le Centre d’asile de Boudry accusé de maltraiter des personnes migrantes / La guerre en Syrie : une catastrophe qui n’est pas encore terminée / Migration et asile: l’UDC recalée à deux reprises

Le Centre d’asile de Boudry accusé de maltraiter des personnes migrantes

RTS.ch, le 13 mars 2021

L’association Droit de rester Neuchâtel a envoyé une lettre ouverte au Secrétariat d’État aux migrations (le SEM) pour dénoncer un accroissement préoccupant, depuis plusieurs mois, de mauvais traitements envers les personnes migrantes du Centre fédéral d’asile (CFA) de Boudry à Neuchâtel. L’association pointe du doigt les abus de pouvoir de certains agents de sécurité de l’entreprise Protectas qui auraient fait preuve de mépris et de comportements racistes et auraient créé un climat de peur.

Denise Graf, juriste, militante et signataire de la lettre adressée au SEM, appelle à mettre immédiatement fin à cette situation. Invitée à l’émission Forum de la RTS samedi dernier, elle souligne que le système actuel n’est pas adapté à la situation de certaines personnes migrantes qui arrivent en Suisse avec des traumatismes graves. Elle demande d’arrêter toute sous-traitance avec des sociétés de sécurité privées très mal formées et d’engager des professionnels qui ont des compétences pour s’occuper de ce public comme cela était présenté par le SEM dans le « Centre test » où l’encadrement a été assuré par des institutions de droit public et où la sécurité a été peu visible.

La guerre en Syrie : une catastrophe qui n’est pas encore terminée

Caritas.ch, le 10 mars 2021

La guerre en Syrie est l’une des plus grandes catastrophes humanitaires depuis la deuxième guerre mondiale. Après dix ans de guerre, l’aide humanitaire en Syrie et dans les pays voisins est toujours essentielle. Après dix ans de guerre, environ 80 % des habitantes et habitants du pays vivent dans la pauvreté. Caritas Suisse a mis en œuvre des projets humanitaires d’un montant de plus de 76 millions de francs en Syrie, au Liban et en Jordanie. Depuis 2012, les mesures d’aide de Caritas ont bénéficié à environ 670’000 personnes selon l’organisation.

La guerre a engendré énormément de déplacés. Sur une population de 21 millions de personnes, plus de 6,5 millions de Syriennes et Syriens ont fui leur pays pour se réfugier principalement dans les pays voisins. Environ un million de réfugiés Syriens sont arrivés en Europe et un peu plus de 6 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays. Environ 20’000 Syriennes et Syriens vivent actuellement en Suisse. Près de la moitié d’entre eux — 8’500 personnes environ — n’ont pas le statut de réfugié, mais seulement celui de personnes admises à titre provisoire et Caritas demande au Conseil fédéral de leur octroyer le plus rapidement possible le statut de réfugiés.

Migration et asile: l’UDC recalée à deux reprises

www.msn.com, le 16 mars 2021

Dans ces temps de Covid-19, l’Union démocratique du centre (UDC) a réussi à obtenir une session extraordinaire du parlement suisse sur le thème « Migration et asile ». Michaël Buffat UDC/VD est le conseiller national qui a défendu deux motions pour durcir les conditions d’entrée en Suisse des personnes qui font l’objet de programmes de réinstallation avec l’aide du l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés.

L’UDC demande que la Suisse n’octroie plus l’asile à des groupes de réfugiés « comprenant des personnes qui ne disposent pas d’une identité attestée » ou « s’il est avéré ou soupçonné qu’elles sont originaires d’une région à forte concentration de courants radicaux ». Elle demande aussi que cette catégorie de personnes en Suisse soit mise dans des centres fermés ou surveillés en permanence. Du côté alémanique, Andreas Glarner UDC/AG accuse le Conseil fédéral de jouer le rôle de « passeur ».

En guise de réponse, Ada Marra PS/VD a rappelé des chiffres: « En 8 ans, 4’752 personnes ont bénéficié de ces programmes de réinstallation, dont 4’000 environ de Syrie. On peut y ajouter 90 mineurs non accompagnés. Elle a accusée l’UDC de chercher des poux à des mesures « lilliputiennes ». Marco Romano, pour le groupe du Centre tessinois, a déploré de son côté deux motions « qui stigmatisent et créent de la peur », alors le programme de réinstallation concerne des enfants et des familles en détresse. Un point que Damien Cottier (PLR/NE) a repris parlant de « la Suisse de la Croix-Rouge » qui vient en aide et protège « des femmes, des enfants et des personnes qui n’ont plus rien ».

Résultat: lors du vote du parlement, l’UDC a essuyé deux revers consécutifs au refus de ces deux motions.

Masar Hoti

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

 




CORONAVIRUS

Auteur: Rudychaimg. CC-BY-SA-4.0.

Procédures d’asile suspendues ou pas?

La plupart des activités non essentielles en Suisse et un peu partout dans le monde s’arrêtent pour essayer de stopper la propagation du Covid-19. Qu’en est-il des procédures d’asile en Suisse ? Point de situation.

Les défenseurs des droits humains et/ou des droits des requérants d’asile et des étrangers, requièrent des institutions la suspension des procédures d’asile.

La Section Suisse d’Amnesty International, préoccupée par la situation des requérants d’asile dans les centres d’accueil collectifs, a appelé les autorités à « suspendre les procédures d’asile avec effet immédiat et jusqu’à nouvel ordre ». Elle soutient qu’en raison de la propagation du coronavirus, une procédure d’asile équitable ne peut plus être garantie : les conseils juridiques étant réduits ou absents, les examens médicaux impossibles à assurer, les possibilités de recours improbables, etc… Amnesty Suisse appelle les autorités à veiller à ce que les directives de l‘Office fédérale de la santé publique (l’OFSP) et des mesures de protection soient assurées dans le détail aussi bien dans les centres d’asile fédéraux que dans les centres de transit et les lieux d’hébergement d’urgence.

Stopper l’expansion du virus et protéger les plus vulnérables

Le souci majeur de la Section Suisse d’Amnesty dans le contexte actuel est de suspendre toute activité pouvant participer à l’expansion du virus et de se concentrer d’abord à éviter d’exposer les plus vulnérables, entre autres les personnes âgées et/ou souffrant d’affections préexistantes ainsi que les requérants d’asile ne bénéficiant pas de titre de séjour légal en Suisse, et pour lesquels il est plus difficile d’accéder aux soins médicaux.

A l’instar d’Amnesty Suisse, des organisations de défense des droits des requérants d’asile ont aussi réclamé d’une seule voix des mesures de protection pour tout le monde. Il s’agit notamment de Solidarité Sans Frontières, Anlaufstelle für Sans-Papiers/Basel, Droit de Rester/Neuchâtel, L’AMAR, Solibrugg Beratung und Schreibstube für Flüchtling/Asylsuchende, Suhr/Aarau, Solinetz/Zurich, Vivre Ensemble.

Pour les mêmes raisons qu’Amnesty Suisse, ces organisations exigent du Secrétariat d’État aux migrations (le SEM) et du Tribunal administratif fédéral (TAF) chacun en ce qui le concerne, de surseoir sur toute la procédure d’asile, c’est-à-dire la suspension des entretiens et des auditions, ainsi que l’arrêt de prononcer des décisions. Elles demandent également le désengorgement des centres d’accueil fédéraux.

Elles requièrent, cependant, la poursuite de l’enregistrement des nouvelles demandes d’asile, la libération des personnes en détention administrative ainsi que l’information des requérants sur leur situation, notamment sur la suspension de tous les renvois en raison des mesures de restrictions sur tous les vols conséquentes à la pandémie.

Pour les sans-papiers, les organisations demandent à ce que priorité soit donnée à leur accès aux soins en leur assurant une couverture médicale liée au Covid-19 et une confidentialité absolue dans tous les établissement d’accueil, afin de ne pas les effaroucher et qu’ils en viennent à renoncer aux soins. Elles insistent également – tout comme Amnesty Suisse – sur les mesures destinées aux plus vulnérables et mettent l’accent sur le besoin de solutions flexibles et inclusives, c’est-à-dire qui tiennent compte du fait que les bénéficiaires n’ont ni adresse fixe, ni permis de séjour valide, ni fiche de salaire, etc.

Les auditions momentanément suspendues par le SEM

Dans son interview en date du 22 mars 2020 pour le journal suisse « Blick » Mario Gattiker, le directeur du SEM,  a déclaré, entre autres, que le SEM ne suspendrai pas les procédures d’asile, mais uniquement les auditions et ce, pendant une semaine. Le temps d’équiper notamment les salles d’audition de parois en plexiglas pour protéger les participants.

D’ailleurs, la page d’accueil du SEM sous le titre « Centres fédéraux pour requérants d’asile », affirme que des cas de coronavirus ont été identifiés parmi les demandeurs et le personnel soignant des centres d’asile fédéraux «le SEM a suspendu tous les entretiens en matière d’asile et a pris des mesures de sécurité structurelles . L’objectif est d’assurer le Social Distancing (la distanciation sociale ndlr.) dans les centres d’asile fédéraux. »

Ce jusqu’à la fin des travaux en cours dans les centres d’audition pour protéger les participant.e.s, notent dans une tribune commune parue dans le quotidien Le Courrier en date du 26 mars Sophie Malka, coordinatrice et rédactrice de Vivre Ensemble, et , secrétaire générale de Solidarité sans frontières. Dans leur prise de position commune, elles questionnent si les priorités du SEM sont bien judicieuses, eu égard à la pandémie et aux instructions sanitaires qui ne cessent d’être martelées par la Confédération. « Eriger la politique migratoire au-dessus de la santé publique comme le font le directeur du SEM, les responsables du Tribunal administratif fédéral et leur supérieure hiérarchique, la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter, relève de l’irresponsabilité et du déni de réalité. », peut-on lire en conclusion.

Donc, à l’heure actuelle, seules les auditions sont interrompues momentanément. Les autres aspects des procédures d’asile se poursuivent.

Les procédures d’asile s’arrêteront-elles ou ne s’arrêteront-elles pas ? En ces temps d’incertitudes extrêmes, nul ne peut prédire ce qu’il en sera demain.

Valmar et MCI

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

 

 




Mieux protéger les requérantes d’asile en Suisse

L’appel d’elles le 8 mars 2018. Photo: Voix d’Exils

50 associations déposent à Berne un appel pour exiger une meilleure protection des requérantes d’asile par la Confédération 

Quand j’étais dans mon pays d’origine, je n’avais aucune idée de ce que signifiait le terme « réfugié ». Quel sens ce mot avait vraiment. Après mon arrivée en Suisse, j’ai partagé la douleur des réfugiés qui ont quitté leur pays à cause de la guerre, des problèmes politiques et sociaux et de la violence.

Je voulais écrire mon expérience à l’accueil de personnes suisses réfugiées. La journée de 8 mars 2018 m’a aidé à savoir quelle est la réalité.

Le 8 mars 2018, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’Appel d’elles a déposé à la chancellerie fédérale un appel avec 8371 signatures de personnalités et de personnes issues des professions et milieux les plus divers : artistique, social, académique, politique, juridique, paysan. Soutenu par 50 associations, cet  appel demande au Conseil fédéral et au Parlement de mieux protéger les femmes requérantes d’asile en Suisse, suite à des agressions sexuelles et des viols subis dans leur pays d’origine ou sur la route de l’exil.

L’appel d’elles le 8 mars 2018. Photo: Voix d’Exils

Beaucoup de gens de différents cantons de suisse ont participé à Berne à la journée de la femme. Ils portaient des vêtements noirs et tenaient une pancarte rose.

A la conférence de presse, en plus des femmes venues témoigner, étaient présentes les représentants des organisations qui ont lancé l’appel (Collectif R, Droit de Rester, Viol Secours, la Marche Mondiale des Femmes), ainsi que la députée Sibel Arslan du groupe des Verts au Conseil national, Ada Marra, conseillère nationale socialiste et Coline de Senarclens, qui a modéré la conférence. Le dépôt de la pétition s’en est suivi, accompagné par un chœur de militantes qui ont chanté une chanson adressée à la ministre Simonetta Sommaruga.

Ce fut une belle journée, cela m’a impressionné de voir ces gens qui se battent pour nous.

Seada

Membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils

Témoignage : la vie des femmes dans mon pays l’Ethiopie

L’Ethiopie a l’un des taux de violence contre les femmes les plus élevé au monde.

De nombreuses femmes Ethiopiennes sont victimes de violences sexuelles. Dans les grandes villes, le viol collectif est monnaie courante. Dans les régions rurales l’armée a commis des viols systématiques et des enlèvements de femmes.

Spécialement dans les régions reculées, dans les campagnes, la vie d’une femme ne compte pas beaucoup. Elles se font souvent violer. Elles sortent pour prendre soin des bœufs et des moutons et elles se font violer. Elles vont dans la forêt pour ramasser des branches pour les faire les feux de bois et elles se font violer. Même quand elles vont à l’école, qui est souvent très loin de leur village, elles marchent des heures, et pendant le trajet, elles se font violer. Elles peuvent ainsi contracter toutes les maladies sexuellement transmissibles comme le HIV. Et une fois qu’elles sont violées, elles ne parlent à personne de leur souffrance, les parents peuvent les répudier et elles finissent dans la prostitution.

Le mariage précoce (à l’âge de 8 ou 9 ans) est également un gros problème pour les jeunes filles.

D’autres quittent le foyer pour se réfugier dans d’autres pays.

Personnes ne les protège. Ni le gouvernement, ni la famille, ni la société.

En Ethiopie, les femmes souffrent énormément.

Seada