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Revue de presse #13

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils

Sous la loupe : Les Tunisiennes exigent l’égalité dans le déconfinement / Les lenteurs administratives grecques embrasent un camp de requérants / Les migrants mineurs prennent tous les risques pour traverser la Manche

Tollé en Tunisie : un déconfinement jugé « sexiste »

Jeuneafrique.com 03.05.2020

La Tunisie, qui avait mis en place un confinement très strict depuis le 22 mars dernier, en a annoncé la levée partielle début mai, avec une reprise de l’activité à 50% des effectifs dans de nombreux secteurs de l’économie. Pas très inspiré, le gouvernement avait demandé par décret que certaines personnes continuent de rester confinées, dont les retraités de plus de 65 ans, les personnes atteintes de maladies chroniques, les femmes enceintes et « les mères dont l’âge des enfants ne dépasse pas 15 ans ».

Ce dernier point a aussitôt déclenché la colère de nombreuses associations de défense des droits des femmes, qui ont dénoncé dans un communiqué « cette exception outrageante traduisant une vision machiste et patriarcale des rôles et des attributs sociaux de sexe qui fait porter aux seules femmes la responsabilité des enfants ».

Les militantes ont rappelé à leur gouvernement que l’égalité hommes-femmes était inscrite dans la Constitution tunisienne adoptée en 2014. « Au-delà des droits des femmes, le gouvernement devrait savoir qu’il y a des pères qui veulent s’occuper de leurs enfants et d’autres qui devraient le faire », a martelé Bochra Bel Haj Hmida, ex-présidente de la Commission pour les libertés individuelles et l’égalité.

Assaillies par les critiques, mises en demeure de faire respecter l’égalité, les autorités ont finalement publié un communiqué sur les réseaux sociaux évoquant « une erreur dans la rédaction finale du texte ».

Selon l’Institut national tunisien de la statistique, la participation des femmes au monde du travail n’a rien de marginal, puisqu’elles représentent officiellement 30% de la population active. Un chiffre qui serait sous-évalué selon certaines associations.

Asile en Grèce : la lenteur du traitement des demandes met le feu aux poudres

Infomigrants.net, 13.05.2020

Fortes tensions dans le centre de Fylakio où des demandeurs d’asile se sont rebellés le 12 mai dernier contre la lenteur du traitement de leurs dossiers. A bout de nerfs, les manifestants ont mis le feu à des matelas et lancé des pierres contre les policiers.

Situé à la frontière gréco-turque, Fylakio est un centre de passage qui héberge une centaine de personnes, dont des mineurs non accompagnés, le temps que leur demande d’asile soit traitée. Certains d’entre eux y végètent depuis plus de six mois sans avoir de nouvelles. Interpellés, les responsables grecs invoquent les problèmes de fonctionnement des services d’asile dus à la pandémie de coronavirus qui aggrave encore les retards préexistants.

Un rapport du Conseil de l’Europe publié l’année dernière avait déjà alerté sur les conditions de vie des migrants dans les camps grecs, notamment dans celui de Fylakio. « Maintenir des personnes pendant plusieurs mois dans des conditions aussi épouvantables est une violation de l’interdiction de mauvais traitement. »

Inquiètes, les ONG observent que le gouvernement conservateur grec a restreint dernièrement les droits des migrants. Une loi adoptée début mai permet notamment la détention automatique des demandeurs d’asile dont les appels ont été rejetés et ceux soumis à des procédures de retour. Considérée comme « dangereuse pour la santé des personnes détenues », cette loi va également à l’encontre du droit international en vertu duquel la détention pour migrants ne doit être utilisée « qu’en dernier recours ».

Migrants mineurs : toujours plus nombreux à traverser la Manche

Rtbf.be, 21.05.2020

Malgré les dangers liés à la densité du trafic maritime, aux forts courants et à la faible température de l’eau, les tentatives de traversée de la Manche sont en expansion. En 2019, 2758 migrants ont été secourus par les autorités françaises et britanniques, soit quatre fois plus qu’en 2018.

Et la pandémie n’a pas infléchi la tendance. Seul le mode de transport a changé. Ce ne sont plus les poids lourds – immobilisés pour cause de Covid-19 – qui sont pris comme moyen de transport, mais de petites embarcations à la sécurité douteuse.

Côté anglais, à Douvres, principal port d’entrée depuis le continent, on a recensé plus de 200 jeunes migrants venus demander l’asile en Grande-Bretagne il y a un an, et ce chiffre a presque doublé en 2020. Les arrivants sont essentiellement des garçons de 16-17 ans, originaires d’Iran, d’Irak, ou d’Afghanistan.

Le comté anglais qui n’avait qu’un seul centre d’accueil pour migrants, en a désormais trois. Outre la charge de 469 mineurs, il a aussi la responsabilité de soutenir 932 migrants âgés de 18 à 25 ans qui ont quitté le système de prise en charge.

En 2019, la police a procédé à 418 arrestations pour des infractions liées à l’immigration clandestine et 111 passeurs ont été condamnés à des peines de prison. Depuis le début de l’année 2020, plus de dix passeurs ont été condamnés et emprisonnés.

Pour dissuader les candidats à la traversée de la Manche, la Grande-Bretagne travaille avec la France pour renvoyer davantage de migrants qui tentent la traversée.

 

Oumalkaire / Voix d’Exils




La revue de presse #5

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils

Sous la loupe: migrations en Afrique/ voix de femmes tunisiennes noires/ un plan d’urgence migration en Tunisie ->

Des millions d’Africains émigrent sur leur propre continent

Jeune Afrique, 26 février 2020

On le sait, le périple des migrant.e.s africain.e.s en quête d’un avenir meilleur les conduit souvent en Europe. Ce que l’on sait moins, c’est qu’ils sont aussi très nombreux à migrer sans quitter le continent africain. De la Somalie au Kenya, du Soudan à l’Ouganda, fuyant les conflits et les catastrophes, des millions d’entre eux se déplacent en quête de nouvelles opportunités. Ils s’installent, temporairement ou pour toujours, dans les pays voisins, ou alors ils se déplacent à l’intérieur des frontières de leur propre pays.

Cette dernière décennie, ces migrations de grande ampleur ont atteint un niveau alarmant selon le rapport de l’Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC) qui note qu’en 2018, près de 70 % des cas de déplacements mondiaux causés par les conflits et les violences à travers le monde – soit 7,5 millions – ont eu lieu en Afrique. Ces déplacements sont également suscités par le fort taux d’urbanisation du continent, les inégalités socio-économiques, ainsi que par des aléas climatiques toujours plus intenses qui réduisent les moyens de subsistance des communautés.

Pour faire face, trente pays africains ont ratifié la Convention de Kampala, qui a fêté ses dix ans fin 2019. Elle est le seul instrument juridiquement contraignant au monde qui exige des gouvernements signataires de garantir protection et assistance aux personnes déplacées.

L’espoir réside aujourd’hui dans la capacité des gouvernements africains à reconnaître l’urgence de la question et à s’associer aux organisations internationales pour combiner savoir local, accès au terrain et expertise technique.

La voix des femmes tunisiennes noires

Jeune Afrique, 28 février 2020

Docteure en géographie sociale, chercheuse au Centre arabe de recherches et d’études politiques, la Tunisienne Maha Abdelhamid ne manque ni de courage ni d’esprit combatif. Le 23 janvier dernier, elle a lancé avec l’aide de six compatriotes le groupe de réflexion « Voix des femmes tunisiennes noires ».

Maha Abdelhamid a d’abord fait ses gammes en 2012 au sein de l’association ADAM pour l’égalité et le développement. Pionnière de la dénonciation des discriminations contre les noirs dans le pays, elle est devenue membre du Comité pour le respect des libertés et droits de l’homme en Tunisie. Installée en France depuis 2013, elle poursuit sa mobilisation pour son pays d’origine sur les réseaux sociaux et au travers de ses recherches.

Son objectif : faire reconnaître par la société tunisienne la pluralité de sa population. Petite précision, son groupe de femmes ne tient pas à exclure les hommes, mais plutôt à créer une nouvelle dynamique dans la sphère des femmes tunisiennes où les femmes noires ne sont pas représentées. Ou alors seulement comme des victimes.

Tunisie, un plan d’urgence pour l’accueil des migrants

Jeune Afrique, 10 janvier 2020

La Tunisie a déjà accueilli près d’un million de Libyen.ne.s au début de la guerre civile en 2011. Suite à une nouvelle escalade militaire en Libye, elle se prépare à recevoir prochainement une nouvelle vague de personnes fuyant les combats. Les autorités tunisiennes ont donc prévu un plan d’urgence pensé conjointement avec l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Croissant rouge. Ce plan sera activé si le nombre d’arrivées atteint, à la frontière, 300 personnes par jour ou 2’000 personnes par semaine.

Prévu pour la prise en charge de 25’000 personnes, dont 12 000 Libyen.ne.s, un nouveau camp sera si nécessaire installé rapidement dans la région de Bir El Fatnassiya. Pour faciliter le traitement des dossiers, il sera divisé en trois parties : les Libyens d’un côté, les demandeurs d’asile et les réfugiés de l’autre, et enfin les migrants.

Mais ce projet a un prix. Rien que l’installation de l’eau potable et des services nécessaires devrait coûter des millions de dollars. Des dépenses difficiles à assumer pour la Tunisie qui est exsangue économiquement. C’est pourquoi, les organisations internationales impliquées se tourneront vers l’aide de l’Union européenne (UE) et de donateurs internationaux.

La Tunisie a averti qu’elle refusait de servir de « hotspot » (sous-traitance de l’accueil) à l’UE pour les migrants qui rêvent d’Europe et qui sont présents en nombre et dans des conditions extrêmement difficiles en Libye. Si le temporaire venait à durer, des solutions de réinstallation dans un pays tiers ou les retours volontaires pourraient être envisagés. La Tunisie en appelle à la communauté internationale et aux pays européens qui ont fermé leurs frontières maritimes pour qu’ils se montrent solidaires.

 

Oumalkaire / Voix d’Exils




La revue de presse #2

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils

Au plus près de l’actualité internationale de la migration

Discrimination à l’embauche des candidats d’origine maghrébine

Mediapart, 27 janvier 2020

Dans le cadre d’une étude demandée par le gouvernement français, deux types de candidats fictifs ont postulé auprès de grandes entreprises françaises. Les candidats « de référence » portaient des prénoms et des noms «franco-français» comme Julien Legrand ou Emilie Petit, tandis que les candidats «test» étaient affublés de patronymes « maghrébins » comme Hicham Kaidi ou Jamila Benchargui.
Les résultats de l’étude sont sans appel :
• Il existe une discrimination significative à l’encontre des candidats français présumés d’origine maghrébine.
• Ces candidats reçoivent près de 20 % de réponses en moins que les candidats dits de référence.
• Plus l’entreprise est grande (et plus elle reçoit de postulations), plus la discrimination est forte.

Vivre dans le centre d’accueil de Lesbos, en Grèce : cauchemardesque !

Le Courrier, 27 janvier 2020

Dans son dernier ouvrage, Jean Ziegler raconte sa visite dans le plus grand centre d’accueil de réfugiés de la mer Égée. Âgé de 85 ans, le sociologue suisse a effectué des missions pour les Nations Unies en tant que rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation et a assisté à bien de tragédies. Mais au retour de son voyage pour le Conseil des droits de l’homme dans le camp de réfugiés de Lesbos, en mai 2019, ce qu’il a vu l’a d’abord rendu muet.
Puis, il a décidé de briser ce qu’il appelle la «conspiration du silence» en publiant le livre « Lesbos, la honte de l’Europe », qui vient de paraître aux éditions du Seuil. Dans un langage simple et sensible, Jean Ziegler pose l’être humain au centre de son propos. Il dénonce les conditions de vie dantesques des réfugiés de Lesbos qui sont logés dans une ancienne caserne prévue pour 6400 personnes, mais qui en abrite de fait 18 000. A la surpopulation s’ajoutent le manque d’eau, de chauffage et d’électricité. Quant à l’accès à la nourriture, il n’est pas garanti, les plats servis sont avariés et insuffisants. Les droits à la dignité et à la santé sont également défaillants, les sanitaires rarissimes et nauséabonds. Des immondices entourent le camp, entraînant des invasions de rats et la gale. Enfin, les droits de l’enfant sont bafoués. Privés d’éducation, les mineurs sont souvent non accompagnés. Livrés aux violences des adultes – notamment sexuelles – ils souffrent fréquemment de troubles psychologiques et de traumatismes sévères, sans aucun suivi.
Le livre de Jean Ziegler est à la fois un témoignage poignant de première main, une analyse sans appel de la politique migratoire européenne, ainsi qu’une invitation à « l’insurrection des consciences et, espérons-le, à l’insurrection tout court ».

Kosovar, il a fait fortune en Suisse et soutient de jeunes talents au Kosovo

24 heures, 26 janvier 2020

Depuis la fin de la guerre au Kosovo, plus de 35 000 Kosovars qui habitaient en Suisse sont rentrés au pays. L’un d’eux, Vllaznim Xhiha, qui a grandi à Zurich avant de faire fortune au Tessin, se distingue par son investissement dans le soutien aux jeunes talents. Né en 1952, il est passé par les bancs de l’école zurichoise, puis a étudié à l’EPFZ. En 1993, il a lancé « Newave », une petite entreprise spécialisée dans les appareils d’approvisionnement en électricité sans interruption. Entreprise qu’il a revendue en 2012 pour 170 millions de francs. Après 25 ans d’exil, Vllaznim Xhiha a décidé de retourner au Kosovo et d’y créer la fondation « Bonevet », un nom qui signifie « Do it yourself » ou Fais-le toi même. Son objectif: offrir une formation en programmation, électronique et mécanique à des enfants et à des adolescents.

Plus de 200 migrants secourus en Méditerranée

24 heures, 26 janvier 2020

Quelques 223 migrants secourus en Méditerranée, dont des femmes enceintes et des enfants, se trouvaient dimanche 26 janvier à bord du navire humanitaire Ocean Viking en attente d’un port sûr où débarquer. Le sauvetage le plus récent s’est déroulé dans la nuit de samedi à dimanche dans la zone de secours et de recherches (SAR) de Malte. 72 migrants, qui se trouvaient à bord d’une embarcation surpeuplée, ont pu être secourus.

Valmar / Voix d’Exils




L’image des migrants dans les médias

Photo: Leyla Benkais pour le CCCI

Était au menu des 16ème Assises de l’immigration

Les 16ème Assises de l’immigration organisées par la Chambre cantonale consultative des immigrés (CCCI), se sont tenues le 29 septembre 2018 dans le Collège du Lac à Villeneuve dans le canton de Vaud. Retour sur cet événement dédié cette année au thème de l’image des migrants dans les médias et au dialogue entre la société civile et les médias.

Cette rencontre annuelle a réuni des professionnels des médias, des représentants des associations oeuvrant dans le domaine de la migration, des citoyennes et citoyens et des élus. La rencontre s’est donc ouverte tôt le matin à 8h30 par une allocution de Monsieur Nicolas Rouge, Président de la Chambre cantonale consultative des immigrés (CCCI), suivie par celle de Madame Annick Morier-Genoud, Municipale de la commune de Villeneuve.

Plus de 100 personnes présentes

Cette 16ème édition des Assises de l’immigration, qui s’est tenue à quelques encablures de la capitale vaudoise, a réuni un peu plus de 100 personnes venues des quatre coins de la Romandie pour s’informer et débattre de la question de la représentation des personnes migrantes dans les médias et de leur perception par la société. Au fil des années, cette rencontre a pris de l’importance tant pour les politiques, les medias que pour la société civile. De nombreux représentants du monde associatif et de l’information ont fait le déplacement pour se retrouver tous autour d’une même table et pour parler le même langage.

L’initiative a marqué la bonne volonté de tous les participants de changer un état de fait, et de ne pas se contenter d’une simple rencontre entre medias et participants. A savoir, le message véhiculé par les medias à propos des requérants d’asiles et l’image aléatoire de ces derniers aux yeux de la société suisse entière. Les intervenants ont tous mis l’accent sur la nécessité de bien scruter l’information, de veiller à bien la transmettre et surtout de bien choisir la terminologie qui fait mouche !

Photo: Leyla Benkais pour le CCCI

L’enjeu des mots

L’association genevoise « Vivre ensemble » a présenté aux participants et aux participantes de la rencontre son opus consacré à la terminologie et aux mots usités par les journalistes. Madame Giada de Coulon, représentante de ladite association, a souligné dans son discours l’importance du vocabulaire employé dans la rédaction d’articles touchant au domaine de l’asile qui peuvent parfois menés à des malentendus.

Le Docteur Iseni  Bashkim, Directeur de la plateforme Albinfo.ch a pour sa part présenté aux participants son programme « Albinfo.ch » qui consiste « à développer perspectives de manière positive pour les migrants, à identifier les nouveaux acteurs émergents issue de la migration, et à changer la perception de la population vis-à-vis des migrants et enfin à sensibiliser les journalistes pour améliorer le climat social migratoire ».

Pour sa part Dominique Von Burg, Président du Conseil suisse de la presse, a bien rappelé lors de son intervention l’existence de la déclaration des devoirs et des droits des journalistes suisses, ainsi que la nécessité du respect par les journalistes du code déontologique de la profession. Et de souligner le rôle de la presse en tant qu’organe d’information, de sensibilisation et de faiseur d’opinions.

Bien au-devant du conseil qu’il préside, Monsieur Dominique Von Burg a réitéré le fait que le Conseil suisse de la presse protège les minorités du risque discriminatoire et de la généralisation abusive! Il précise que si un média cite les nationalités, il doit le faire également pour les ressortissants suisses!

Des ateliers de réflexion

Après la pause et la dégustation de quelques gâteaux et boissons fraîches lors du buffet mis en place pour la circonstance dans le hall de l’entrée principale, les participants se sont départagés en trois groupes afin de débattre le sujet : « quelle place pour la parole des migrants dans les médias ? » avec des journalistes venus en renfort pour animer ces ateliers. Parmi ces professionnels, de la presse écrite, de la radio et de la télévision, on cite la présence de Messieurs, Florian Barbey, rédacteur en chef de « Radio Chablais », Laurent Dufour, chef rubrique suisse de « la Radio Télévision Suisse (RTS) », Luis Lema, journaliste au « Temps », Valérie Passello, journaliste « Le Régional », Nicolae Schiau, journaliste et chef d’antenne de Couleur 3.

Les participantes et participants ont souvent souligné les limites des médias dans ce domaine de la migration. A notre avis, la place dans les médias pour chaque parole dépend aussi de la demande de s’exprimer. Une solution serait la création de médias destinés à la parole des migrants par les organisations actives dans le domaine de la migration.

Photo: Leyla Benkais pour le CCCI

Remise du Prix du Milieu du Monde

Une généreuse récompense au menu du programme pour l’attribution du « Prix du Milieu du Monde », qui consacre des initiatives exemplaires en faveur de l’intégration des personnes migrantes. Doté d’un montant de Cinq milles francs suisse, le prix a été remis à l’issue des Assises par Nicolas Rochat Fernandez, président du Jury, député et deuxième vice-président au Grand Conseil vaudois, à deux lauréats : le centre socioculturel de l’arrondissement scolaire de Rolle pour son projet de fresque intitulé « La différence fait la beauté de ce monde » et l’association vaudoise « Couleur Respaix » – qui et entraîne une équipe de football pour jeunes requérants d’asile mineurs non accompagnés. Pour terminer, Amina Benkais-Benbrahim, déléguée cantonale à l’intégration a clôturé l’événement en synthétisant les principaux points soulevés lors de la rencontre.

Epilogue

L’évènement a suscité un vrai dialogue entre les professionnels et les participants. Une belle occasion de débattre tous ensemble et de cerner la problématique afin de déterminer les lacunes dont chacun et chacune est responsable à son niveau et qui peuvent être améliorées. La rencontre a bien mis en exergue la volonté de l’ensemble des participants de faire, ensemble à l’occasion de cette journée, une évaluation concrète et bien réelle de l’image que renvoient les medias sur des requérants d’asiles.

Arslan Zoheir Bouchemal

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 




Etre jugé d’avance

Auteur: Askal Hailu

Le problème des clichés sociaux

Voici deux boucles d’oreilles : l’une est neuve et l’autre est cassée. A cause du bijou cassé, la paire sera éliminée. Que peut-on reprocher à la boucle d’oreille intacte ? Rien, hormis le fait d’être la « partenaire » de la boucle cassée.

Nous vivons tous quelque chose de similaire. Peu importe ce que nous souhaitons, nous ne sommes pas considérés comme des personnes singulières et uniques. Le jugement social fait des généralités et des catégories. On parle, par exemple, des Éthiopiens, des réfugiés, des Noirs, des Blancs, des femmes, des hommes, des Arabes, des Suisses.

Que nous sachions pourquoi ou non, que nous agissions ou pas, nous sommes jugés pour ce qu’ont fait d’autres. Parce que nous venons de la même région, les gens présument que nous « sommes les mêmes » et agissons de la même façon.

Si un des nôtres refuse de s’intégrer, même si nous n’approuvons pas son comportement, nous sommes blâmés et nous perdons la confiance du public.

À la suite de l’échec de quelques réfugiés, tous les réfugiés à venir ne devraient pas être sous-estimés ni insultés.

Chaque personne est un ambassadeur de son pays quand il vit dans un pays d’accueil.

Tout ce qu’il fait peut être nuisible ou bénéfique pour son peuple et contribuera à son image au sein de la population.

Il est de notre devoir de créer une bonne image de nous et de détruire les mauvais jugements basés sur des raccourcis. Nous devons ainsi nous employer à faire le bien, en respectant la loi, et en travaillant dur.

Dans tous les pays il y a des bons et des mauvais. Aucun peuple n’est parfait! Tous devraient s’en tenir aux mêmes valeurs : respect, confiance, politesse, entraide et empathie.

Askal Hailu

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils