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Flash infos #171

Sous la loupe : les changements climatiques provoquent le déracinement de millions d’enfants / Les États membres de l’UE s’accordent sur des règles pour répondre aux crises migratoires / Plus de 260’000 personnes déplacées à Gaza en date du 11 octobre

Nos sources:

Les changements climatiques provoquent le déracinement de millions d’enfants

RTS, le 06.10.2023

 

Les États membres de l’UE s’accordent sur des règles pour répondre aux crises migratoires

France 24 Le 04 Octobre, 2023

 

Attaques du Hamas contre Israël : plus de 120’000 personnes déplacées à Gaza, l’ONU se mobilise

ONU Info, le 9 Octobre 2023 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




La migration: un choix plutôt qu’une croix

Les espoirs des femmes migrantes colombiennes

Les femmes migrantes colombiennes quittent leur pays pour des raisons telles que la violence sexiste, la persécution politique, le chômage et, dans certains cas, les menaces de groupes armés illégaux, pour avoir enfin une vie décente dans un autre pays. Avec l’élection récente d’un président progressiste en Colombie, la situation des femmes pourra peut-être enfin changer.

Avec l’accession de Gustavo Petro à la présidence le 19 juin dernier, la Colombie vient de virer à gauche pour la première fois de son histoire. Une nouvelle ère pour le peuple colombien et surtout pour les femmes. Si le programme du nouveau gouvernement de la coalition électorale du Pacte historique se réalise, il garantira une vraie amélioration de la situation des femmes comme l’affirme Gustavo Petro : « J’ai proposé la création du Ministère de l’Égalité avec comme objectifs immédiats : 1. Atteindre l’égalité salariale entre les hommes et les femmes.  2. Reconnaître le temps des femmes passé à l’entretien du foyer comme du temps de travail comptabilisé pour leur retraite ».

De même, la vice-présidente, Francia Marquez, promet que « la première mesure est l’égalité pour les femmes en Colombie car nous voulons que les femmes aient une autonomie économique, nous voulons que les femmes aient une autonomie politique, nous voulons que les femmes aient des droits garantis. Nous voulons l’égalité et des opportunités pour les jeunes femmes ».

La mobilité de la population colombienne

Depuis des décennies, la Colombie enregistre une grande mobilité de la population, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de ses frontières. Selon la chancellerie de Colombie, dans le cas de la mobilité externe, trois vagues migratoires ont été enregistrées durant trois périodes : la première, dans les années soixante, en direction des États-Unis ; la deuxième, la décennie des années huitante, en direction du Venezuela ; et la troisième vague, la décennie des années nonante, vers l’Espagne et d’autres pays européens. « Les conflits pour le contrôle des terres, la recherche de meilleures conditions de vie et les persécutions pour des raisons idéologiques ou politiques ont été des facteurs de déplacements de la population » explique José Francisco Niño Pavajeau, doctorant en géographie humaine à l’Université de Barcelone, dans une étude parue en 1999.

La migration a un genre

Les femmes représentent désormais près de la moitié de la population migrante dans le monde. Selon l’Organisation des Nations unies (ONU) le nombre de personnes migrantes de par le monde recensé le plus récemment est de 272 millions, dont 52% d’hommes et 48% de femmes (OIM, 2020), ce qui révèle que la migration sous l’angle des sexes est aujourd’hui presque symétrique. L‘inégalité, l’exclusion, la violence politique et la violence machiste qu’elles subissent en tant que femme sont des causes importantes qui augmentent la migration féminine.

La migration à un genre. Malgré le fait que les conditions de la migration sont généralement difficiles pour toute personne de n’importe quel pays, il est nécessaire de faire une distinction de genre, en tenant compte des différentes causes pour lesquelles les femmes décident de quitter leur pays, ceci à un niveau général, pour ensuite mener une réflexion plus spécifique sur le cas des femmes colombiennes.

Les raisons qui expliquent les migrations féminines dans le monde sont semblables dans les différents pays que quittent les femmes migrantes.  Les femmes migrantes colombiennes quittent leur pays pour des raisons telles que la violence, la persécution politique, les menaces de groupes armés illégaux. A cela s’ajoute une autre cause qui est le facteur économique, avec le désir d’améliorer la qualité de vie et d’accéder à des études supérieures dans d’autres pays. Les femmes migrantes souffrent de la censure, des coutumes patriarcales ou du manque d’égalité dans leur pays d’origine et même de destination. De même, elles migrent également pour fuir la violence, pour des raisons de discrimination ou de genre. L’identité de genre est un facteur qui contrait les femmes colombiennes à migrer.

Ainsi, lorsqu’elles décident de migrer, les femmes peuvent être confrontées à une plus grande discrimination. Elles sont plus vulnérables aux abus et subissent une double discrimination en tant que femmes et migrantes. Par exemple, elles se font manipuler par des personnes qui profitent de leur vulnérabilité dans leur pays de destination et qui les obligent à travailler dans des conditions très difficiles. Dans le pire des cas, on leur fait miroiter des emplois bien rémunérés et elles finissent par être victimes de traite des êtres humains et de prostitution.

Témoignages

Voici trois migrantes colombiennes qui ont été accepté de témoigner des raisons qui les ont poussées à quitter leur pays:

Sara Garcia, journaliste, habite sur l’Île de Malte depuis quatre mois : « J’ai décidé de migrer vers un autre pays pour étudier et commencer une nouvelle vie. Dans mon lieu de travail, je n’ai pas subi de violence machiste, mais j’ai été témoin de harcèlements sexuels dont ont été victimes certaines de mes collègues féminines que j’ai dû défendre, car la plupart d’entre elles ne parlent pas bien la langue. Ici, les femmes latines sont également très demandées sur les réseaux sociaux, principalement pour le travail d’escorte, c’est-à-dire pour travailler soi-disant comme dames d’honneur pour certains hommes fortunés, mais en réalité il s’agit d’une sorte de prostitution ».

S’il est vrai que la migration dans sa globalité n’est pas forcée, comme c’est le cas de Sara Garcia, cette option doit également être libre et se faire avec toutes les garanties, c’est-à-dire que les droits des femmes ne soient pas violés afin qu’elles puissent se déplacer sur tous les territoires sans craindre d’être victimes de toutes sortes de violences.

Lina M. Figueredo, sociologue, habite à Genève en Suisse : « Après avoir vécu 10 ans en Suisse, je commence aujourd’hui à relancer l’idée d’aller en Colombie. Je dis « aller », parce que pour moi, en raison de l’histoire particulière de ma vie, mais aussi de la façon dont je vois ce qui se prépare pour la société colombienne avec ce nouveau gouvernement, il ne s’agit plus de « retourner », mais d’aller en Colombie. Un gouvernement ne peut pas faire tous les changements fondamentaux qui sont nécessaires, mais il peut fournir des bonnes conditions de vie. C’est de cela que je parle. Au-delà des promesses concrètes, je parle d’une Colombie dans laquelle nous pouvons proposer, créer et imaginer d’autres façons de vivre sans peur. Une façon savoureuse de vivre ».

Laura Sanchez, réfugiée politique, habite en Suisse depuis huit mois : « J’ai décidé de quitter la Colombie à cause de la persécution des militantes syndicalistes, la stigmatisation dont je fais l’objet, les menaces contre ma vie ne me permettaient plus de vivre en paix dans mon pays. Si je n’avais pas quitté pas mon pays, j’irais en prison ou au cimetière ».

Laura a décidé de venir en Suisse pour demander l’asile politique afin de sauver sa vie. Elle a dû fuir son pays du jour au lendemain en laissant tout derrière elle. Et la chose la plus triste, c’est qu’elle a dû partir sans ses deux petits enfants. Cependant, malgré le nouveau gouvernement du Pacte Historique, Laura ne veux pas retourner en Colombie car pour elle il n’y a toujours pas la garantie d’une vie sans danger et sans violence.

La migration sera un choix

Espérons que la migration ne sera plus une obligation mais un choix comme le mentionne Karmen Ramirez qui a dû demander l’asile en Suisse il y a onze ans et qui est actuellement membre de la chambre des représentants du Pacte Historique en Colombie : « Les femmes colombiennes dans le monde seront protégées et construiront notre histoire. Je promouvrai une migration sûre, libre et volontaire pour les femmes, en luttant pour une participation égale dans toutes les sphères de la vie. Je travaillerai à l’élimination de la violence sexiste dans la communauté colombienne à l’intérieur et à l’extérieur du pays par le biais, par exemple, de programmes de formation sur le genre pour les migrants destinés aux fonctionnaires des ambassades et des consulats ».

Renata Cabrales

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Pour approfondir le sujet: 

« Vous devez partir immédiatement, ils vont vous tuer », article publié dans Voix d’Exils le 17.05.2021.




FLASH INFOS #103

Photo: Voix d’Exils

Sous la loupe: En Suisse, les réfugié·e·s ukrainien·ne·s peuvent utiliser les transports publics gratuitement / Des solutions pour enseigner le français aux mineur·e·s ukrainien·ne·s / Vingt exilé·e·s indonésien·ne·s secourues en mer après un naufrage

En Suisse, les réfugié·e·s ukrainien·ne·s peuvent utiliser les transports publics gratuitement 

Le Matin, le 22.03.2022

En Suisse, depuis le lundi 21 mars, les réfugié·e·s ukrainien·ne·s  ont la possibilité de voyager avec tous les transports publics gratuitement en 2ème classe et ce en présentant leur permis S en guise de titre de transport.

L’abonnement est valide jusqu’au 31 mai au moins selon l’Alliance SwissPass. Cette décision a été prise pour faciliter les déplacements des réfugié·e·s ukrainien·ne·s ainsi que pour simplifier la distribution des titres de transports qui, jusqu’à présent, étaient remis individuellement à chaque réfugié·e.

Karthik

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

Des solutions pour enseigner le français aux mineur·e·s ukrainien·ne·s

Tribune de Genève, le 18.03.2022

En raison du conflit russo-ukrainien qui sévit depuis maintenant plusieurs semaines, les associations Le Petit Escabeau et Les Enfants du Parc, qui proposent une aide scolaire aux jeunes migrant·e·s depuis plusieurs années, recherchent des bénévoles pour soutenir les enfants réfugiés ukrainien·ne·s.

Les cours sont dispensés dans différents lieux. Tandis que Les Enfants du Parc disposent de locaux à Plainpalais et à La Jonction, Le Petit Escabeau propose une aide scolaire au domicile de l’enfant. Cette dernière souhaite par ailleurs prolonger ses actions en intervenant au sein de l’école même où le bénévole peut aider l’enfant directement en classe.

Zahra Ahmadiyan

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

Vingt exilé·e·s indonésien·ne·s secouru·e·s en mer après un naufrage

20 Minutes, le 21.03.2022

Un bateau de pêche en bois transportant environ nonante Indonésien·nes a chaviré, samedi 19 mars dernier, au large de Tanjung Api, une côte de l’île de Sumatra. L’embarcation se dirigeait en direction de la Malaisie en empruntant une route peu surveillée.

Vingt-six des nonante passager·ères ont été porté·e·s disparu·e·s après le naufrage avant d’être retrouvé·e·s lundi dernier après deux jours passés en mer. Deux personnes exilées qui se trouvaient à bord du bateau n’ont pas survécu.

En tant que pays riche, la Malaisie est une destination choisie par de nombreux et nombreuses exilé·e·s issu·e·s de régions plus démunies d’Asie. C’est notamment le cas de l’Indonésie où le manque de travail pousse la population à s’engager régulièrement dans des traversées en mer.

L. B.

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Le permis de conduire

Le permis de conduire

Kakar Mohammad Tariq. Photo: rédaction valaisanne de Voix d’Exils.

Un passeport pour l’emploi!

Le permis de conduire est une étape importante dans le processus d’intégration : on se sent comme les autres, plus libre de se déplacer et, pour l’accès à l’emploi, c’est un atout immense !

La Suisse est un pays démocratique qui offre l’égalité des chances pour tous. Devant le permis de conduire, les citoyens suisses et les étrangers jouent à égalité : il faut maîtriser le code de la route et son véhicule pour décrocher son permis !

La procédure à suivre

L’obtention d’un permis de conduire en Suisse peut prendre beaucoup de temps, mais tout dépend de la capacité du demandeur. Celui qui dispose d’un permis de conduire valable de son pays d’origine peut l’échanger pour un permis suisse après vérification. Le demandeur va recevoir une carte provisoire de 90 jours non-renouvelable. Il vaut la peine de mentionner que, dans ce cas, le demandeur a seulement une chance de passer l’examen pratique pour avoir un permis de conduire suisse. En cas d’échec, il devra suivre la procédure normale, c’est-à-dire obtenir un nouveau permis de conduire selon la loi suisse.

Les conditions à remplir

Il faut être âgé au minimum de 18 ans, remplir un formulaire attesté par la commune du demandeur et l’envoyer à l’autorité compétente. Il faut ensuite suivre un cours de samaritains (premier secours) avant l’examen théorique sous la forme de questions à choix multiples au centre de circulation routière. Les candidats à l’examen théorique, en cas d’échec, ne peuvent se représenter que 7 fois. Après, ils sont obligés de se soumettre à un examen psychologique.

Après l’examen théorique, il y a le cours de sensibilisation pour avoir accès à l’examen pratique. Si vous échouez pour la quatrième fois à l’examen pratique, vous ne serez admis à un nouvel examen qu’à la suite d’une expertise psychologique favorable.

Une longue liste de coûts

Les coûts varient selon les régions, mais ils restent toujours élevés pour le budget d’un requérant d’asile, si l’on tient compte de toutes les dépenses nécessaires : photos d’identité, test de vue, CD de préparation à l’examen théorique, cours de Samaritains, cours de sensibilisation, taxe de l’examen théorique, cours de pratique avec auto-école, taxe pour l’examen pratique et frais pour l’établissement du permis de conduire ! Cet investissement exige de gros sacrifices mais peut se révéler très fructueux.

Personnellement, j’ai échangé mon permis d’Afghanistan sans rencontrer de problème administratif. Ensuite, j’ai passé mon permis de chauffeur de taxi B121. J’ai financé moi-même les deux permis. Peu de temps après, j’ai eu la chance de trouver un emploi auprès d’une compagnie de taxis, ce qui est très exceptionnel en Valais pour un titulaire de permis N. La série de bonnes nouvelles a continué, puisque ma famille s’est ensuite vu reconnaître le statut de réfugié et que nous avons reçu un permis B !

Votre ordinateur ne marche pas !

Un compatriote Afghan, lui, a perdu son permis de conduire d’origine et pour cette raison a été obligé de tout refaire à nouveau. Après avoir passé par toutes les procédures administratives, il a malheureusement raté quatre fois son examen théorique. Il est un peu découragé, mais il va continuer à se battre, parce que dans sa famille ils sont 8 personnes et que les déplacements avec d’autres moyens de transports pourraient être très chers et difficiles.

Un autre Afghan est resté combatif après un échec à son examen théorique lorsqu’il a dit au moniteur : «  C’est votre ordinateur qui ne marche pas ! J’ai réussis l’examen sans problème sur mon smartphone et ici rien ne va. Comment est-ce possible ? ».

Pour traverser le long chemin jusqu’au permis, c’est sûr, il vaut mieux garder le sens de l’humour !

Kakar Mohammad Tariq

Ancien membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils

Sources:

http://www.ocn.ch/ocn/fr/pub/ocn_online/formulaires___notices.htm

https://www.ch.ch/fr/examen-theorique-de-conduite

https://www.vs.ch/web/guest/search?_3_keywords=combien+de+la+chance+pour+l%27examen+theorique&_3_struts_action=%2Fsearch%2Fsearch&_3_groupId=18119&p_p_id=3&x=0&y=0