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Le paradoxe

Justice libérale. Par Gégé

Conte réaliste en deux parties

1ère partie

Au début de chaque année, comme d’habitude, se réunissent les grands hommes des différentes régions de la planète. Ces grands hommes que Bacon appelle criminels et que Machiavel appelle entrepreneurs se retrouvent pour parler de tout : politique, économie-finance, réchauffement climatique et immigration pour, soi-disant, le bonheur de l’humanité.

Cette année, j’ai eu l’occasion d’assister à cette réunion et je vais essayer de vous en faire un compte-rendu. Je vais commencer par vous présenter les deux principaux groupes de participants.

Le premier vient d’une région de la planète qui est le berceau de l’humanité avec plus d’un milliard d’enfants mais considérée comme une terre marâtre. Ce groupe est constitué de brigands politiques, liberticides compétents pour les coups d’Etat, les guerres tribales et les génocides. Ceux-ci souffrent d’une anémie intellectuelle et d’une asthénie morale qui les empêchent de voir, d’entendre et de comprendre la souffrance de leurs peuples. Ce qui les caractérise le plus c’est leur cupidité et leur soif inextinguible du pouvoir.

Le second groupe vient d’un territoire du monde où il y a à manger et à boire pour tous, mais où il n’y a pas assez d’oxygène pour tout le monde. Dans ce groupe se retrouvent les meilleurs législateurs et les meilleurs concepteurs de traités de lois démocratiques, telles que la Convention de Genève ainsi que celle qui interdit l’esclavage.

Paradoxalement, dans les geôles de ces concepteurs, on retrouve des prisonniers dont le seul crime est d’avoir quitté une terre barbare qui les faisait travailler comme des esclaves pour un autre horizon où ils espèrent y trouver le bonheur.

Donc Alain Fournier avait raison quand il écrit que le paradoxe humain c’est que tout est dit et que rien n’est compris.

Pita

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils