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FLASH INFOS #148

Sous la loupe : Au Rwanda, les autorités se disent « prêtes » à accueillir les demandeurs d’asile expulsés par le Royaume-Uni / De plus en plus de Russes demandent l’asile en Allemagne / Outils pratiques pour aider les jeunes personnes migrantes et réfugiées dans leur transition vers l’âge adulte présentés à Strasbourg



Nos sources:

Au Rwanda, les autorités se disent « prêtés » à accueillir les demandeurs d’asile expulsés par le Royaume-Uni

Info Migrants, le 21 avril 2023

De plus en plus de Russes demandent l’asile en Allemagne

Info migrants, le 21 avril 2023

Outils pratiques pour aider les jeunes migrants et réfugiés dans leur transition vers l’âge adulte présentés à Strasbourg

Conseil de l’Europe, le 18 avril 2023




Revue de presse #13

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils

Sous la loupe : Les Tunisiennes exigent l’égalité dans le déconfinement / Les lenteurs administratives grecques embrasent un camp de requérants / Les migrants mineurs prennent tous les risques pour traverser la Manche

Tollé en Tunisie : un déconfinement jugé « sexiste »

Jeuneafrique.com 03.05.2020

La Tunisie, qui avait mis en place un confinement très strict depuis le 22 mars dernier, en a annoncé la levée partielle début mai, avec une reprise de l’activité à 50% des effectifs dans de nombreux secteurs de l’économie. Pas très inspiré, le gouvernement avait demandé par décret que certaines personnes continuent de rester confinées, dont les retraités de plus de 65 ans, les personnes atteintes de maladies chroniques, les femmes enceintes et « les mères dont l’âge des enfants ne dépasse pas 15 ans ».

Ce dernier point a aussitôt déclenché la colère de nombreuses associations de défense des droits des femmes, qui ont dénoncé dans un communiqué « cette exception outrageante traduisant une vision machiste et patriarcale des rôles et des attributs sociaux de sexe qui fait porter aux seules femmes la responsabilité des enfants ».

Les militantes ont rappelé à leur gouvernement que l’égalité hommes-femmes était inscrite dans la Constitution tunisienne adoptée en 2014. « Au-delà des droits des femmes, le gouvernement devrait savoir qu’il y a des pères qui veulent s’occuper de leurs enfants et d’autres qui devraient le faire », a martelé Bochra Bel Haj Hmida, ex-présidente de la Commission pour les libertés individuelles et l’égalité.

Assaillies par les critiques, mises en demeure de faire respecter l’égalité, les autorités ont finalement publié un communiqué sur les réseaux sociaux évoquant « une erreur dans la rédaction finale du texte ».

Selon l’Institut national tunisien de la statistique, la participation des femmes au monde du travail n’a rien de marginal, puisqu’elles représentent officiellement 30% de la population active. Un chiffre qui serait sous-évalué selon certaines associations.

Asile en Grèce : la lenteur du traitement des demandes met le feu aux poudres

Infomigrants.net, 13.05.2020

Fortes tensions dans le centre de Fylakio où des demandeurs d’asile se sont rebellés le 12 mai dernier contre la lenteur du traitement de leurs dossiers. A bout de nerfs, les manifestants ont mis le feu à des matelas et lancé des pierres contre les policiers.

Situé à la frontière gréco-turque, Fylakio est un centre de passage qui héberge une centaine de personnes, dont des mineurs non accompagnés, le temps que leur demande d’asile soit traitée. Certains d’entre eux y végètent depuis plus de six mois sans avoir de nouvelles. Interpellés, les responsables grecs invoquent les problèmes de fonctionnement des services d’asile dus à la pandémie de coronavirus qui aggrave encore les retards préexistants.

Un rapport du Conseil de l’Europe publié l’année dernière avait déjà alerté sur les conditions de vie des migrants dans les camps grecs, notamment dans celui de Fylakio. « Maintenir des personnes pendant plusieurs mois dans des conditions aussi épouvantables est une violation de l’interdiction de mauvais traitement. »

Inquiètes, les ONG observent que le gouvernement conservateur grec a restreint dernièrement les droits des migrants. Une loi adoptée début mai permet notamment la détention automatique des demandeurs d’asile dont les appels ont été rejetés et ceux soumis à des procédures de retour. Considérée comme « dangereuse pour la santé des personnes détenues », cette loi va également à l’encontre du droit international en vertu duquel la détention pour migrants ne doit être utilisée « qu’en dernier recours ».

Migrants mineurs : toujours plus nombreux à traverser la Manche

Rtbf.be, 21.05.2020

Malgré les dangers liés à la densité du trafic maritime, aux forts courants et à la faible température de l’eau, les tentatives de traversée de la Manche sont en expansion. En 2019, 2758 migrants ont été secourus par les autorités françaises et britanniques, soit quatre fois plus qu’en 2018.

Et la pandémie n’a pas infléchi la tendance. Seul le mode de transport a changé. Ce ne sont plus les poids lourds – immobilisés pour cause de Covid-19 – qui sont pris comme moyen de transport, mais de petites embarcations à la sécurité douteuse.

Côté anglais, à Douvres, principal port d’entrée depuis le continent, on a recensé plus de 200 jeunes migrants venus demander l’asile en Grande-Bretagne il y a un an, et ce chiffre a presque doublé en 2020. Les arrivants sont essentiellement des garçons de 16-17 ans, originaires d’Iran, d’Irak, ou d’Afghanistan.

Le comté anglais qui n’avait qu’un seul centre d’accueil pour migrants, en a désormais trois. Outre la charge de 469 mineurs, il a aussi la responsabilité de soutenir 932 migrants âgés de 18 à 25 ans qui ont quitté le système de prise en charge.

En 2019, la police a procédé à 418 arrestations pour des infractions liées à l’immigration clandestine et 111 passeurs ont été condamnés à des peines de prison. Depuis le début de l’année 2020, plus de dix passeurs ont été condamnés et emprisonnés.

Pour dissuader les candidats à la traversée de la Manche, la Grande-Bretagne travaille avec la France pour renvoyer davantage de migrants qui tentent la traversée.

 

Oumalkaire / Voix d’Exils




Interview de Dick Marty

Dick Marty au Salon du livre romand 2019. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils

Au Salon du livre romand

Ancien procureur général, parlementaire et magistrat chargé d’enquêtes internationales auprès du Conseil de l’Europe, Dick Marty s’est engagé dans toutes ses missions avec courage et sans concessions.

Il a travaillé en tant que rapporteur dans des dossiers sensibles au Kosovo, en Tchétchénie et sur les prisons secrètes de la CIA, mais aussi en Suisse dans son rôle de procureur sur des enquêtes difficiles liées au trafic de drogues et au terrorisme.

En 2018, lors d’une longue convalescence, Dick Marty décide de réunir ses souvenirs dans un livre au titre explicite :

« Une certaine idée de la justice ».

Dans ce récit, l’auteur ose dénoncer les implications de nos démocraties occidentales dans les conflits au Moyen-Orient et ailleurs. C’est aussi un livre émouvant qui relate ses rencontres avec des victimes d’injustices partout dans le monde. Car pour Dick Marty, il ne faut jamais perdre de vue les victimes a qui l’on doit reconnaissance et réparation.

Son livre se termine par un hommage dédié aux femmes courageuses qu’il a rencontré dans ses nombreuses missions : « Les femmes qui sauront bien mieux que nous avons su le faire, œuvrer pour un monde plus juste. »

Marie-France Hamou

Contributrice à Voix d’Exils

Interview de Dick Marty

Photos de Dick Marty au Salon du livre romand 2019

 

Dick Marty au Salon du livre romand 2019. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils

 

Dick Marty au Salon du livre romand 2019. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils

 

Dick Marty et la rédaction de Voix d’Exils au Salon du livre romand 2019. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils

 




Opération coup de poing contre l’immigration clandestine en Europe

Auteur: Philippe Pujol (CC BY-NC-SA 2.0)

Auteur: Philippe Pujol (CC BY-NC-SA 2.0)

La présidence européenne italienne lance du 13 au 26 octobre une opération policière d’envergure contre «l’immigration clandestine» et «le crime organisé». Initialement secrète, cette opération baptisée «Mos Maiorum» a été révélée par le site Statewatch. Voix d’Exils s’est procuré le document confidentiel qui enjoint les États à participer à l’opération.

L’opération policière «Mos Maiorum» poursuite globalement un double objectif selon le document adopté par le Conseil de l’Europe. D’une part, il s’agit d’ «affaiblir les capacités des groupes de crime organisé qui facilitent l’immigration illégale dans l’UE» et d’autre part, «d’arrêter les migrants en situation irrégulière et rassembler des informations utiles au renseignement» afin de mieux comprendre les routes qu’emprunte l’immigration clandestine en Europe.

Mos Maiorum dans les faits

L’opération Mos Maiorum est conduite par l’Union européenne (UE), les États membres de l’Espace Schengen (dont la Suisse), les agences européennes Frontex et Europol, et l’office de police criminelle intergouvernemental de l’UE qui coordonne le travail des polices nationales en matière de terrorisme, de trafic de stupéfiants et de criminalité organisée. La zone de contrôle s’étendra sur les territoires de 32 pays, les 28 de l’UE plus 4 non-membres de l’UE mais de l’Espace Schengen. 18’000 policiers et garde-côtes sont mobilisés. Sur les eaux territoriales, les ports et les aéroports, les frontières extérieures et intérieures de l’UE et de Schengen, les gares et les trains, les autoroutes, les transports en commun, les rues, les lieux de travail et les administrations.

Chaque contrôle recensera des informations sur les sans-papiers interpellés dont les routes empruntées, les moyens de transports, la destination finale, les documents en possession, les démarches administratives entreprises et le paiement de passeurs. Les migrants en situation irrégulière seront renvoyés dans leur pays d’origine, si ce dernier a signé une convention de réadmission avec l’UE. Sinon, ils pourront être placés en rétention, pour des durées variables selon les pays, ou laissés en liberté avec avis d’expulsion.

Des opérations similaires par le passé

«Il y a plus ou moins une opération de ce genre tous les six mois, sous la direction du pays qui préside l’Union européenne. Avant Mos Maiorum, il y avait eu Aerodromos, pilotée par la présidence grecque, et encore avant ça Perkunas, pilotée par la présidence lituanienne, etc.» explique Chris Jones de Statewatch.

M.B et Timaj

Membres de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils