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Tensions entre aide humanitaire et crise migratoire

Source : Observatoire éthique et santé humanitaire / Nago Humbert

Une journée de conférences à l’Université de Neuchâtel à retrouver en ligne

Le 10 novembre 2023 a eu lieu une journée de conférences intitulée « Tensions entre aide humanitaire et crise migratoire » à l’Université de Neuchâtel. A l’occasion de la mise en ligne sur YouTube des conférences en question, la rédaction de Voix d’Exils a décidé de revenir sur cet événement passionnant.

Cette journée était organisée par l’Observatoire d’Ethique et Santé Humanitaire qui a pour vocation de servir de plateforme de questionnement et de dialogue autour des pratiques actives dans l’action humanitaire et la coopération internationale. A travers 5 conférences, cet événement donne la parole à des acteurs directement impliqués sur le terrain, ainsi qu’à des chercheurs et chercheuses spécialisés dans ces thématiques. Cette approche multidisciplinaire a pour objectif de favoriser une compréhension approfondie de ces enjeux complexes et d’ouvrir des perspectives d’action en vue de l’élaboration de politiques plus cohérentes, humaines et équitables.

La journée a débuté avec l’introduction de M. Thomas Facchinetti, membre de l’exécutif de la commune de Neuchâtel.

S’en est suivi la première conférence donnée par M. Nago Humbert, responsable de l’Observatoire d’Ethique et Santé Humanitaire. Sa prise de parole a porté sur le poids de l’émigration des personnels de santé pour de nombreux pays du Sud. Ce manque de personnel de santé a des répercussions sur le taux mortalité infantile et maternel. Il a également été l’occasion pour M. Humbert de détailler le contexte géopolitique dans lequel s’inscrit cette émigration du personnel de santé et les conséquences que cela entraine.

La deuxième conférence donnée par Mme Cesla Amarelle, professeure de droit des migrations à l’Université de Neuchâtel et ancienne Conseillère d’Etat du canton de Vaud, a présenté les enjeux qui entourent les crises migratoires dans le contexte du déploiement des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle. Elle a développé son propos en rappelant que les situations d’exil forcé risquent de se multiplier étant donné l’enchevêtrement des différentes crises. Mme Amarelle a également partagé ses réflexions quant à la mise en place du futur Pacte européen sur la migration et l’asile ainsi que les risques de violations des droits humains à travers la sécurisation et le développement des techno-frontières.

Dans un troisième temps, Alice Corbet, anthropologue et chercheuse au Centre national de la recherche scientifique français (CNRS), a développé un propos sur la thématique des camps de réfugiés et des conditions sociales vécues à l’intérieur de ces derniers. En effet, l’intervenante a notamment pu montrer la contradiction vécue entre le temps long passé par les personnes dans ces camps alors que ces derniers fonctionnent avec des logiques d’urgence. Il s’agissait également de revenir sur le financement des dispositifs humanitaires et les enjeux de la communication utilisée pour faire ces levées de fonds.

Suite à Mme Corbet, M. Robin Stünzi, membre du centre suisse de recherche sur la migration et la mobilité, a fait une intervention intitulée : «De l’accueil des réfugiés hongrois à celui des ukrainiens : l’inclusivité sélective des politiques d’asile suisses en perspectives historiques» qui a permis de tracer historiquement les grandes orientations des politiques d’asile en Suisse.

La dernière conférence a été dispensée par M. Filippo Furri, anthropologue et consultant pour le CICR à Paris ainsi que pour l’ONG euroMed rights. M. Furri est revenu sur la situation humanitaire épouvantable en mer Méditerranée depuis de nombreuses années. Il a également rappelé la responsabilité de l’Europe face à ces événements ainsi que celle de Frontex comme instance sécuritaire qui s’est renforcée à travers le temps au dépend des programmes de « Search and rescue ».

La journée s’est terminée autour d’une table ronde passionnante regroupant plusieurs intervenantes et intervenants de la journée, politiciennes et politiciens ainsi que des acteurs de la société civile.

 

Interview de M. Nago Humbert 

Suite à cette table ronde, nous avons eu l’occasion d’interviewer M. Nago Humbert, fondateur de Médecins du Monde Suisse, professeur agrégé à la faculté de médecine de Montréal et organisateur de cette journée en tant que fondateur de l’Observatoire d’Ethique et de Santé Humanitaire.

Lors de cette interview, nous avons pu aborder différents sujets à la fois nationaux et internationaux, portant sur les discours et pratiques qui entourent aujourd’hui les enjeux de la migration.  

 

Vous pouvez retrouver les différentes conférences sur la chaine YouTube de l’Observatoire d’Ethique et de Santé Humanitaire 

 

Elvana Tufa et Malcolm Bohnet

Rédaction vaudoise de Voix d’Exils




PWG booste les compétences féminines

Liza Brenda Sekaggya.

« Notre objectif est l’acquisition par les femmes des capacités de leadership »

Liza Sekaggya est co-fondatrice de Phenomenal Women Organisation, une ONG basée en Suisse et en Ouganda. Lors de cette interview menée par notre rédactrice Marie-Cécile Inarukundo, elle présente les différents projets et actions mises en œuvre par son organisation pour que les femmes africaines, les migrantes et les laissées pour compte puissent trouver leur place dans la vie professionnelle et s’épanouir dans leur vie personnelle. 

The english version of the interview is available at the end of the article

Quelle nécessité vous a poussée à fonder cette organisation  ?

J’ai lancé le concept de Phenomenal Women avec quelques autres femmes parce que nous pensions qu’il était nécessaire pour celles d’origine africaine, pour les migrantes et toutes celles qui ne bénéficient pas des mêmes privilèges que les Européennes, de se serrer les coudes pour promouvoir leur vie professionnelle et personnelle ici en Suisse. Alors, en 2018, nous avons organisé une première conférence à Genève. Nous avons mis en avant la solidarité et le soutien mutuel comme moyens d’atteindre le succès professionnel et personnel. S’en sont suivies 4 autres conférences en Ouganda, au Zimbabwe, en Afrique du Sud et à Boston, où nous avons aujourd’hui des points focaux chargés d’exécuter le mandat de notre organisation.

Quand l’organisation a-t-elle commencé et combien de femmes exactement sont à la base de sa création ?

Notre organisation a été officiellement enregistrée en 2019, mais déjà en 2018 le concept était né. Nous avons environ 100 membres, et au niveau du leadership nous comptons 3 membres exécutifs ici en Suisse et une équipe de 5 en Ouganda où nous sommes également enregistrées.

Comment l’idée a-t-elle émergé ? Peut-on avancer que les fondatrices ont eu à gérer les mêmes problèmes ?

Oui, vous avez parfaitement raison. De mon expérience personnelle, comme Human Rights Officer basée à Genève, il m’a été très difficile d’évoluer en termes de carrière aussi rapidement que les Européennes. On peut se retrouver au même poste pendant des années, parfois parce que notre ethnie et notre genre nous empêchent de profiter des mêmes opportunités que les autres. Ou encore, de potentiels employeurs répondent à notre manifestation d’intérêt en nous proposant un poste pour lequel on est surqualifiées. Pour les postes en lien avec nos compétences, il est très frustrant de se voir recalées. Je partage cette expérience avec nombre d’autres femmes pour lesquelles la promotion professionnelle à des postes de responsabilité est quasi impossible, ou celles pour qui le marché du travail est carrément fermé.

Dans ce contexte précis, comment expliquez-vous la présence de votre organisation sur le continent africain ? Est-elle judicieuse ?

Notre présence en Afrique est encore plus nécessaire, car même si elles ne font pas l’objet de racisme, les femmes y ont d’autres défis à relever en matière d’emploi et de carrière. Des défis liés à la violence basée sur le genre, défis liés à aux usages culturels qui peuvent les empêcher d’aller à l’école ou de terminer leurs études, les forcer au mariage précoce, etc. Comme les défis peuvent varier d’un endroit à un autre, les objectifs des conférences que nous animons en Afrique sont différents. Mais dans tous les cas de figure, notre objectif est l’acquisition par les femmes des capacités de leadership. Nous désirons qu’elles soient outillées pour avancer, être autonomes et indépendantes où qu’elles soient. Nous avons également réalisé que partout dans le monde, les femmes avaient à relever pratiquement les mêmes défis liés à la violence et à la ségrégation basées sur le genre.

L’implantation de l’organisation en Suisse a naturellement découlé du fait que vous vivez ici, n’est-ce pas ? Qu’en est-il de son expansion ? De quoi s’est-elle inspirée ?

Notre expansion s’est inspirée des intérêts des unes et des autres parmi nos membres, ainsi que de l’importance de la diaspora féminine là où nous sommes présentes. D’abord, l’Ouganda étant mon pays d’origine, c’est tout naturellement qu’il a été le deuxième pays d’implantation et d’enregistrement. Mon réseau de contacts dans l’économie, la finance et l’administration du pays nous a facilité la tâche. A Boston, nous avons tenu compte de l’immense communauté de femmes africaines et de la présence d’une grande université. Quant au Zimbabwe et à Londres, nous y sommes présentes car j’y ai travaillé.

Quelle est la stratégie pour atteindre les femmes qui ont besoin de votre appui dans des pays comme la Suisse, l’Angleterre ou les USA ?

Notre première stratégie consiste en une Conférence annuelle qui se tient en septembre, mais qui a été annulée en raison du Covid-19 en 2020. Nous avons également une liste de distribution – la mailing list – qui est régulièrement mise à jour et informe sur nos activités. Nous utilisons également les médias sociaux et les webinaires, soit les séminaires sur le web. Nous avons organisé 10 webinaires sur les finances, la santé mentale, ainsi que sur d’autres sujets d’intérêt pour notre population cible. Et nous projetons en 2021 de lancer un programme de mentorat qui donnera lieu à des séances en face à face selon les besoins de nos membres qui pourront profiter de l’accompagnement par nos intervenantes.

Certaines des personnes que vous ciblez sont des migrantes ou des femmes défavorisées vivant dans des conditions difficiles malgré leurs capacités et aptitudes pour être actives sur le marché du travail, et qui gagneraient à bénéficier de votre appui pour sortir du marasme dans lequel elles se trouvent. Quelque chose sera-t-il fait ou est-il fait pour les atteindre ?

Je dois reconnaître que nous ne pouvons pas atteindre tout le monde. Mais nous croyons à l’impact que peuvent avoir sur les autres l’histoire et le parcours personnels par exemple d’une migrante qui a pu s’en sortir et lancer son business ou trouver du travail. Nous comptons ouvrir en 2021 un Centre pour Femmes pour lequel nous devons réunir l’argent nécessaire à son financement. Il servira de centre de formation, d’accompagnement et de mentorat. Ce sera aussi une plateforme de partage, car beaucoup de nos membres travaillent avec des organisations internationales et nous les appelons à partager leurs histoires de réussites, donner quelques conseils, ou même donner aux participantes l’opportunité de faire des rencontres professionnelles intéressantes. J’en connais qui ont lancé leur propre business après s’être rencontrées à l’une de nos conférences, d’autres ont trouvé du travail après avoir été présentées, d’autres encore ont décroché un rendez-vous. Je pense qu’il appartient aux femmes d’être proactives.

Votre Centre, sera-t-il accessible à votre population cible qui a des difficultés financières ?

Notre projet n’étant pas à but lucratif, nous allons tenir compte des conditions de notre groupe cible et appliquer un tarif léger pour pouvoir payer le loyer, l’entretien des locaux, les conférenciers et conférencières, ainsi que les formateurs et formatrices. Mais les formations et autres activités seront gratuites.

Étant moi-même issue de la migration, je suis bien placée pour savoir que certaines femmes qui sont en Suisse avec leurs diplômes et certifications pourraient être intéressées mais se trouvent dans l’incapacité financière d’intégrer votre projet. Pensez-vous qu’il sera possible de les accueillir gratuitement?

Oui, cette option peut être considérée si par ailleurs nous comptons suffisamment de femmes qui sont en position de payer. Nous avons l’intention de collaborer avec les organisations travaillant avec les migrantes.

Ma dernière question concerne votre réseau. Êtes-vous en partenariat avec les associations de femmes ici en Suisse, les institutions œuvrant avec les femmes et la migration ?

Oui, nous venons de lancer des contacts avec celles qui travaillent avec les réfugiées et les migrantes, nous sommes en contacts avec le Canton de Genève, plus précisément le département en charge de la cohésion sociale et de la solidarité, nous travaillons ensemble sur un documentaire sur le racisme qui doit sortir en 2021. Nous essayons également de mettre en place des partenariats avec les organisations qui fournissent des espaces de coworking ainsi que celles qui s’occupent des migrant.e.s. Et certains partenariats vont appuyer notre Centre pour Femmes, afin de pouvoir encadrer les femmes au mieux. Si par exemple nous ne sommes pas en mesure de prodiguer une formation, nous pourrons passer le relai pour qu’une organisation partenaire puisse la prendre en charge.

Propos recueillis et traduits de l’anglais vers le français par:

Marie-Cécile INARUKUNDO

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

The interview of Liza Sekaggya in english is below:

Pour aller plus loin:

Retrouvez PWG sur son site internet: PhenomenalWomenGlobal.com, ou sur ses réseaux sociaux:  facebook, LinkedIn, Twitter




De la fusion à profusion au LAFF

Lausanne Afro Fusions Festival (LAFF) 2018. Photo: Babak / Voix d’Exils CC BY-ND 4.0

Le Lausanne Afro Fusions Festival 2018 fait le bonheur des grands et des petits

Le Lausanne Afro Fusions Festival (LAFF) s’est tenu du 19 au 22 juillet 2018 à à la Place de l’Europe et au centre socioculturel Pôle Sud à Lausanne. Le but du festival: promouvoir différentes formes d’expressions musicales, de les décloisonner et de faire en sorte qu’elles se rencontrent dans un esprit d’ouverture. Au programme: concerts, conférences, expositions, artisanat, garderie, défilés de mode, ateliers de danse, gastronomie. Un photoreportage signé Babak Qodrati de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils.

 

Lausanne Afro Fusions Festival (LAFF) 2018. Photo: Babak / Voix d’Exils CC BY-ND 4.0

 

Lausanne Afro Fusions Festival (LAFF) 2018. Photo: Babak / Voix d’Exils CC BY-ND 4.0

 

Lausanne Afro Fusions Festival (LAFF) 2018. Photo: Babak / Voix d’Exils CC BY-ND 4.0

 

Lausanne Afro Fusions Festival (LAFF) 2018. Photo: Babak / Voix d’Exils CC BY-ND 4.0

 

Lausanne Afro Fusions Festival (LAFF) 2018. Photo: Babak / Voix d’Exils CC BY-ND 4.0

 

Lausanne Afro Fusions Festival (LAFF) 2018. Photo: Babak / Voix d’Exils CC BY-ND 4.0

 

Lausanne Afro Fusions Festival (LAFF) 2018. Photo: Babak / Voix d’Exils CC BY-ND 4.0

 

Lausanne Afro Fusions Festival (LAFF) 2018. Photo: Babak / Voix d’Exils CC BY-ND 4.0

 

Lausanne Afro Fusions Festival (LAFF) 2018. Photo: Babak / Voix d’Exils CC BY-ND 4.0

 

Lausanne Afro Fusions Festival (LAFF) 2018. Photo: Babak / Voix d’Exils CC BY-ND 4.0

 

Lausanne Afro Fusions Festival (LAFF) 2018. Photo: Babak / Voix d’Exils CC BY-ND 4.0

 

Lausanne Afro Fusions Festival (LAFF) 2018. Photo: Babak / Voix d’Exils CC BY-ND 4.0

 

Lausanne Afro Fusions Festival (LAFF) 2018. Photo: Babak / Voix d’Exils CC BY-ND 4.0

 

Lausanne Afro Fusions Festival (LAFF) 2018. Photo: Babak / Voix d’Exils CC BY-ND 4.0

 

Lausanne Afro Fusions Festival (LAFF) 2018. Photo: Babak / Voix d’Exils CC BY-ND 4.0

 

Lausanne Afro Fusions Festival (LAFF) 2018. Photo: Babak / Voix d’Exils CC BY-ND 4.0

 

Lausanne Afro Fusions Festival (LAFF) 2018. Photo: Babak / Voix d’Exils CC BY-ND 4.0

 

Lausanne Afro Fusions Festival (LAFF) 2018. Photo: Babak / Voix d’Exils CC BY-ND 4.0

 

Lausanne Afro Fusions Festival (LAFF) 2018. Photo: Babak / Voix d’Exils CC BY-ND 4.0

 

Lausanne Afro Fusions Festival (LAFF) 2018. Photo: Babak / Voix d’Exils CC BY-ND 4.0

 

Lausanne Afro Fusions Festival (LAFF) 2018. Photo: Babak / Voix d’Exils CC BY-ND 4.0

 

Lausanne Afro Fusions Festival (LAFF) 2018. Photo: Babak / Voix d’Exils CC BY-ND 4.0

 

Lausanne Afro Fusions Festival (LAFF) 2018. Photo: Babak / Voix d’Exils CC BY-ND 4.0

 

Lausanne Afro Fusions Festival (LAFF) 2018. Photo: Babak / Voix d’Exils CC BY-ND 4.0

 

Lausanne Afro Fusions Festival (LAFF) 2018. Photo: Babak / Voix d’Exils CC BY-ND 4.0

 

Babak Qodrati

membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

 

 

 

 

 




Agenda. Les journées des alternatives urbaines débutent demain

Logo des Journées des alternatives urbaines

Logo des Journées des alternatives urbaines

« Les journées des alternatives urbaines » est un nouvel événement qui vise à mener une réflexion de fond à propos de l’évolution des villes suisses, et à faire découvrir au public des initiatives innovantes et écologiques. Ces journées se tiendront à la Maison de quartier sous-gare à Lausanne les vendredi 3 et samedi 4 mai 2013.

« Les journées des alternatives urbaines » est un nouvel événement qui entend stimuler le débat à propos de l’avenir des villes et qui se veut ouvert au grand public comme aux spécialistes.

La journée du vendredi 3 mai sera consacrée à des thèmes aussi variés qu’intéressants, tels que les stratégies foncières et immobilières des grands propriétaires collectifs, les nomades dans les villes, le développement d’une économie de proximité dans les centres urbains, le soutien à la création de coopératives d’habitants ou, encore, la question de la diversité des habitants dans les villes.

Samedi 4 mai, les membres de coopératives d’habitants et d’associations provenant de Bâle, Genève, Lausanne, Zürich, de France et d’Autriche présenteront leurs activités innovantes, notamment dans les domaines de l’agriculture urbaine, des énergies renouvelables et citoyennes, des modèles de communauté et de voisinage, des systèmes d‘échanges locaux, et du partage des connaissances.

L’accès aux conférences est libre.

Voix d’Exils est partenaire média des Journées des alternatives urbaines.

Pastodelou

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

Informations:

Lieu : Maison de quartier sous-gare, avenue Dapples 50, Lausanne

Horaires : vendredi 3 mai de 9h à 21 h et samedi 4 mai dès 9h

Retrouvez le programme complet de l’événement sur : www.altenativeurbaines.ch

 




A conference to understand drugs dealing phenomenon

Comprendre le phénomène du deal de drogue. Des orateurs de la Conférence de Genève

Speakers at the Geneva conference. Photo: Wakida

The “What’s behind deal and dealers?” conference organised by Hospice Général on October 15, 2010 at the Associations House in Geneva was indeed a success. Voix d’Exils’ writers were there.

 

The day began as quite a cold day but many braved the coldness and turned up in big numbers: the Rachel Carson’s hall at the Associations House in Geneva was parked to the maximum, to the extent that a good number of us had nowhere to sit and rather chose to stand as the conference went on.

To start with, the Head of Strategic Studies at Geneva Cantonal police, Didier Froidevaux, was invited to present some statistics on drugs traffic. Mr. Froidevaux said that the police is trying as much as they can to arrest and bring to book the dealers. He said that the police arrested 447 dealers in the month of September 2010 alone. He stretched that the police is not only targeting foreigners, like it has been heard, but really fighting the dealers. The police has also put in place methods of educating those who might fall trap of drugs dealing.

Asked why the police kept on arresting drugs dealers and releasing them after two weeks, he responded by saying that the police releases them on grounds of not enough evidence or just because the dealers were caught with a small quantity of grams, a statement which was contested by a majority of the forum participants.

One lady who works with Hospice général asked him why the police continued arresting dealers with just ten, twenty, fifty grams and not arresting the real mafia behind those grams. She even gave a proverb in Africa which says that to kill a tree, you have to get it by the roots, not the leaves. “The police is doing a great job and we are indeed arresting big mafias behind the deal, answered Mr. Froidevaux. Just two weeks ago we arrested one of the big mafias who had been on our wanted list as the big boss in Suisse Romande.”

A speaker from Voix d’Exils

Voix d’Exils’ writer Gervais Njingo Dongmo was then invited on the floor to present his “The deal and the asylum applicants: a mysterious reality” speech at 11:15 am. He started by saying that in his opinion, cocaine is very little known to Africans seeking asylum until they leave their country of origin. He also said that once in Switzerland in a precarious situation, many sell it but they have never consumed it. Why don’t they use it? He paused. “It’s because they measure the danger of this product. They also don’t have the money to consume on a daily basis like the Swiss people do.” He also said that it’s because they depend on someone else who exploits them. And he believes that for those reasons many African dealers can’t consume it.

He agreed that the deal is on but it’s not easy in terms of climate: the summer favours the dealers but when the winter season comes, it’s not always easy for the dealers to brave the coldness. He also said that the balls are at times placed under the tongue, so it’s not easy for the dealers to speak or laugh. The other places they usually transport it is the rectum, but Gervais also warned that this product packaging, if not done well, can explode in the stomach and cause death.

Why many African Immigrants are pushed into the deal? The Swiss harsh laws on asylum have pushed so many young foreigners into the hands of mafias because they seem not to have any choice with their lives. The Mafias recruits by reminding them that they are suffering harassments from the Swiss government and that they should always remember the fragile status they are in.

Gervais added that African asylum seekers are everyday harassed by consumers in public places and even in accommodation centres where these clients are regular, hard to escape the scourge.

Many immigrants are making efforts to resist the temptation. However, the surroundings, an inability to work and emergency assistance that Swiss provides for the people without papers are major obstacles to this. He gave the example of his Burkina Faso friend who was given a negative response on his asylum case and still tries his best to avoid dealing in drugs, but he is reminded everyday that whether he sells drugs or not, he will be deported to his country since he has no right to live in Switzerland.

One of the speakers, a journalist by profession, said that since he started working with Tribune de Genève, he has seen that the majority of the people in drugs dealing business are Albanese. Every time he writes a story about arrested dealers, he is always mentioning their residence, age and nationality in his story. But the public is wondering if it is really necessary for him to write such details about the dealers. He responded by saying that for him as a journalist, he first wants to know someone better before he can write something about this person, because he finds it disturbing to see someone of a sound mind involving himself in dubious business or dealings.

Health consequences

Later on, Dr. Daniele Zullino, head of Addiction medicine, Dept of Psychiatry at Geneva Hospital, was also invited on the floor to give his speech on “Outlaw medicine”. He said that drugs are used as a dependency. They act as a stimulant and increase resistance to fatigue.

He said many people start taking drugs when they don’t know that they are really going to become addicts. And most of the time they are introduced to it by friends, relatives or in rare cases offered by the dealers themselves. And when they try it for three or four times, it becomes interesting to them and thus more irresistible. He said treating addicts is a challenge because some of them need serious psychological treatment rather than just mere drugs and he stressed that at times they have to use some sceptical methods of treatment that are out of the law. He finally said that the most important way not to go through all this is to avoid getting involved in drugs usage. And he warned that these drugs can cause diseases like cardiac arrhythmias, hypertension, cancer, seizures or epilepsy, to mention but a few. And also not to mention the dangers of overdose that can cause death if not attended to immediately.

And everyone agreed with him that people should indeed be educated every day on the dangers of using drugs.

Shawn Wakida