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Flash Infos #173

Sous la loupe : Des manquements médicaux lors de renvois de personnes migrantes par avion / Aux îles Canaries, près de 1500 personnes migrantes sont arrivées en l’espace de deux jours / Le Soudan est confronté à la plus grande crise de déplacement interne au monde

Nos sources:

 

Des manquements médicaux lors de renvois de personnes migrantes par avion

20 min, le 17.10.2023

 

Aux îles Canaries, près de 1500 personnes migrantes sont arrivées entre samedi et dimanche

RTS, le 22.10.2023

 

Le Soudan est confronté à la plus grande crise de déplacement interne au monde

OIM, 16 octobre 2023

 

Réalisation du Flash infos #173

A la technique : Eddy-Claude Nininahazwe et Malcolm Bohnet 

Au micro : Tsering et Arienne-Maria Medici

A la production : Julia Ryzhuk, Tsering, Elvana Tufa et Malcolm Bohnet.

 

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils




« J’aimerais que toutes les armes se taisent »

Prières dans les décombres d’une église bombardée de la région de Shuschi.

Entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, une guerre sans fin

En automne 2020, l’Azerbaïdjan attaque l’Arménie dans l’indifférence quasi générale. Exilée en Suisse avec son mari et ses deux fils, notre rédactrice arménienne Anahit vit la guerre à distance à travers les médias et les appels téléphoniques avec sa famille, restée sur place. Une année après, la guerre n’est toujours pas finie. Elle continue à faire des ravages dans une autre région du pays.

Arménie. Source: Wikipédia

« C’était le 27 octobre 2020. J’avais rêvé que des bombes explosaient partout et que le feu tombait du ciel sur l’Arménie. Tout le monde criait et il y avait beaucoup de morts. J’étais effrayée, paralysée, je ne pouvais rien faire…

A mon réveil, je tremblais de peur et j’ai entendu mon mari crier depuis la salle à manger : « L’Azerbaïdjan a de nouveau attaqué l’Arménie. Il a déclenché une guerre violente ! »

Mon premier réflexe a été d’appeler mes parents qui vivent là-bas, dans la région du Haut-Karabagh. En neuf ans d’exil, c’est la première fois que ma maman était contente que nous ayons quitté l’Arménie. Cette fois, elle était heureuse de nous savoir en sécurité en Suisse.

Beaucoup d’amis perdus

En fait, les tensions entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan ne sont pas un phénomène récent puisque la guerre s’arrête et reprend par intermittence depuis 30 ans. Comme beaucoup de compatriotes, j’ai perdu beaucoup d’amis et de connaissances pendant cette longue période.

Et ce n’est pas fini. En 2020, quand je suis allée sur internet pour m’informer, j’ai vu passer des photos de jeunes hommes que je connaissais et j’ai découvert avec tristesse qu’ils étaient morts au combat. Ils avaient l’âge de mes garçons. Je me suis sentie tellement coupable… Quand on est loin de son pays natal, la distance et l’absence rendent la douleur encore plus insupportable.

La guerre de 2020 a été particulièrement violente et également inattendue, dans la mesure où le nouveau président de l’Arménie, Armen Sarkissian, avait assuré que le président d’Azerbaïdjan se voulait constructif dans sa relation avec le peuple arménien et qu’il n’y avait donc pas de risque de guerre.

Du soutien en Suisse

Dans ce contexte de tensions permanentes, la Russie, qui est censée soutenir l’Arménie, joue malheureusement un double jeu. D’une part, elle considère l’Arménie comme un pays partenaire dans lequel elle a installé plusieurs bases militaires ; d’autre part, elle poursuit l’objectif caché de partager l’Arménie entre la Turquie et l’Azerbaïdjan.

Lors de la guerre de 2020, la Russie a attendu 44 longs jours avant d’intervenir ! Elle a ensuite présenté à l’Arménie une proposition absurde, à savoir : céder 7 de ses régions à l’Azerbaïdjan en échange d’un cessez-le-feu. Cette proposition révoltante et absurde a également étonné mes amis ici en Suisse qui suivaient les nouvelles avec nous. Je profite d’ailleurs de cette occasion pour les remercier d’avoir partagé notre douleur et d’avoir prié avec nous. Leur soutien a été précieux.

L’indifférence générale

Je me souviens qu’en été 2020, de terribles incendies ont ravagé l’Australie, faisant des dizaines de morts et détruisant des habitations, des forêts, des animaux… Tout le monde, y compris en Arménie, ne parlait que de ça et voulait aider les Australiens. La mobilisation pour sauver les kangourous et les koalas en danger a été générale.

Mais, sur la scène internationale, qui s’est mobilisé pour défendre les Arméniens de la région du Haut-Karabagh qui ont vécu l’enfer? Qui s’est élevé contre les bombardements azéris qui ont fait des morts, détruit des habitations, des églises et des hôpitaux ? Qui a dénoncé l’utilisation par les Azéris d’armes chimiques non autorisées ?

Aujourd’hui encore, des femmes attendent le retour de leurs fils et de leur mari. Des centaines d’hommes ont été fait prisonniers et croupissent dans des prisons azéries.

Un nouveau front de guerre

Après ses attaques meurtrières sur le Haut-Karabagh, l’Azerbaïdjan s’en est pris à la région du Syunik. On n’en parle pas, mais la guerre continue et les agresseurs ne sont toujours pas punis. Les pays européens qui auraient dû intervenir restent silencieux pour des raisons économiques : le sous-sol de l’Azerbaïdjan est riche en produits d’exportation comme le gaz et le pétrole…

Quand j’entends sur internet les déclarations mensongères du gouvernement azéri, je m’interroge : Est-ce que la communauté internationale croit en ses mensonges ? Je pense à l’affirmation selon laquelle le Haut-Karabagh est un territoire historique appartenant à l’Azerbaïdjan. Ce qui est complètement faux ! L’Azerbaïdjan a été créé par la Russie il y a 100 ans, alors que l’Arménie a été créée il y a 2500 ans.

Malheureusement, l’Arménie est un vaste champ de bataille depuis sa création, en 782 avant Jésus-Christ. Entourée par des voisins essentiellement musulmans, elle s’est démarquée par sa conversion au christianisme à partir du 4ème siècle après Jésus-Christ. Autrefois, son territoire était beaucoup plus vaste que celui que l’on connaît aujourd’hui. Il s’étendait sur des régions qui sont maintenant occupées par la Turquie, la Géorgie et l’Azerbaïdjan.

L’espoir malgré tout

Beaucoup d’Arméniens ont été chassés par les Turcs après le génocide de 1915. Le pays compte une vaste diaspora à travers le monde, notamment aux États-Unis. Je conseille à celles et ceux qui voudraient comprendre notre histoire d’écouter le groupe de rock System of a Down. Ses musiciens et leur chanteur, Serj Tankian, sont tous des Américains d’origine arménienne. En 2020, en soutien au peuple arménien, ils ont organisé une grande collecte et sorti deux nouveaux titres : « Protect the Land » (Protège le pays) et « Genocidal Humanoidz » (Humanoïdes génocidaires).

Je voudrais souligner encore que les Arméniens ne sont pas des envahisseurs, mais des citoyens qui défendent leur terre et demandent que la justice fasse son travail. Même si la justice internationale est malade, comme c’est le cas actuellement, elle ne va pas mourir pour autant… Je veux garder l’espoir ! ».

Anahit

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




La République Démocratique du Congo retient son souffle

Des jeunes hommes de République Démocratique du Congo reagardent dans le vide

Julien Harneis (CC BY-SA 2.0)

La prolongation du mandat présidentiel de Joseph Kabila est le scénario de la classe dirigeante 

La République démocratique du Congo traverse une période d’incertitudes depuis la réélection contestée du président Joseph Kabila, en novembre 2011, à l’issue d’un scrutin entaché de fraudes massives. Son mandat présidentiel arrive à terme le 19 décembre prochain, mais ce dernier ne lâchera pas les rênes du pouvoir.

Arrivé deuxième de la course à la présidence de la RDC en novembre 2011, selon les résultats officiels, l’opposant Etienne Tshisekedi, fondateur de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), n’a cessé de contester la réélection de M. Kabila. Le blocage institutionnel est aujourd’hui tel qu’aucune élection directe n’a eu lieu depuis novembre 2011. Mis à part le Président, dont le mandat s’achèvera en décembre 2016, les députés nationaux élus (députés provinciaux, sénateurs, gouverneurs), qui sont en fonction également depuis 2011, siègent toujours alors que leurs mandats ont expirés.

Une situation explosive

La crise économique que traverse le pays, depuis bientôt un an, contribue à aggraver les conditions de vie déjà misérables des 10 millions de Kinois – les habitants du pays – ce qui attise un sentiment de frustration et de rejet du pouvoir de M. Kabila qui s’est manifesté à plusieurs reprises ces dernières années. En janvier 2015, déjà, un projet de loi électorale contesté avait donné lieu à trois jours d’émeutes anti pouvoir qui ont été sévèrement réprimandées et lors desquelles 150 personnes ont péri. Puis, le 19 septembre 2016, suite à la non convocation du scrutin présidentiel par la Commission électorale nationale indépendante (le CENI), la majorité des partis politiques de l’opposition, réunis au sein d’une plateforme dénommée « le Rassemblement », ont appelé à manifester dans tout le pays. A Kinshasa, la capitale, la manifestation avait dégénéré et avait fait 53 morts selon le rapport final des Nations-Unies.

La position de la Communauté internationale

L’Union Européenne assène depuis des mois que la Constitution congolaise de 2006 doit être respectée afin de réussir la première transition démocratique de l’histoire de la RDC. Ralliée désormais à l’idée que la présidentielle ne pourra avoir lieu cette année, la Communauté internationale appelle tous les partis à conclure un accord politique permettant l’organisation du scrutin en 2017. Elle déplore par ailleurs l’interruption du signal de deux stations radio : Radio France internationale (RFI) et Radio Okapi, la radio des Nations-Unies. Interviewé le 16 novembre dernier à ce sujet lors d’une émission télévisée sur RFI, le Président français François Hollande a déclaré que « chaque fois que la liberté de la presse est mise en cause, c’est pour nous un sujet d’alerte ».

Les manœuvres du pouvoir

Réunies le 18 octobre 2016 à la demande de l’Organisation de l’Unité Africaine (l’OUA), la majorité présidentielle et une frange minoritaire de l’opposition ont signé un accord à l’issue d’un « dialogue national ». Ce dialogue repousse la présidentielle à avril 2018. Cependant, aux yeux du Rassemblement, qui boycotte cette démarche, ceci constitue une manœuvre afin de maintenir Joseph Kabila au pouvoir alors que son mandat prend fin le 19 décembre 2016 et que la Constitution lui interdit de se représenter.

Entendu le 15 novembre 2016 devant le congrès, M. Joseph Kabila reste vague sur son avenir politique. Le Rassemblement appelle donc à un soulèvement populaire le 19 décembre 2016 dans tout le pays. Wait and see !

Dina N.

Membre de la rédaction Neuchâteloise de Voix d’Exils

 




Légalisation de l’homophobie en Ouganda : les réponses paradoxales de la communauté internationale

Action de protestaton contre la promulagation de la loi anti-homosexualité en Ouganda

Action de protestation contre la promulgation de la loi anti-homosexualité en Ouganda. Auteur: Kaytee Riek riekhavoc (CC-BY-NC-SA 2.0)

 

D’origine ougandaise, Marcus a demandé l’asile en Suisse en 2011. Contraint de fuir le régime en place, il jette un regard froid et sévère sur la gestion politique de son pays, à commencer par la loi anti-homosexulité promulguée le 24 février dernier.

L’année 2014 a vu l’Ouganda faire les titres de l’actualité mais malheureusement pour de mauvaises raisons.

On a d’abord parlé de son implication militaire dans les affaires du Sud Soudan, lorsque l’ancien vice-président, Riek Machar, a tenté un coup d’État contre son ancien chef, Salva Kiir. On a ensuite évoqué la très controversée loi anti-homosexualité signée par le président Yoweri Museveni, qui a provoqué un tollé. La communauté internationale s’est mobilisée contre ce projet, en vain. Le président a bénéficié d’un fort soutien des conservateurs.

Le problème de l’Ouganda n’est pas l’homosexualité, ces gays et lesbiennes ne dérangent personne. Ils ont le droit de choisir la personne avec laquelle ils veulent une relation, celle qu’ils veulent aimer. Le problème de l’Ouganda, c’est M. Museveni et son gouvernement corrompu. Quand j’ai vu la signature de l’acte contre l’homosexualité, j’ai su que dorénavant la douleur, jusque-là réservée à l’opposition et aux militants des droits humains, allait s’étendre aux minorités sexuelles.

De sauveur à corrompu

M. Yoweri Museveni, Président de l'Ouganda

M. Yoweri Museveni, Président de l’Ouganda. Photo: Glenn Fawcett (CC-BY 2.0)

 

Les ennuis de l’Ouganda remontent presque à l’indépendance, en 1962 : coup d’État 4 ans plus tard, puis 9 ans avec Idi Amin Dada, au pouvoir entre 1971 et 1979, suivis d’une rébellion cruelle menée par Museveni et 24 ans de terreur avec son opposant Joseph Kony. Les Ougandais ont vécu dans un brasier de souffrances.

Pourtant, quand Yoweri Museveni a accédé au pouvoir en 1986, beaucoup l’ont accueilli comme un sauveur. Les premières années furent pleines d’espoir. Son programme en 10 points avait des airs de Déclaration des Droits de l’homme après la Révolution française.

Les années passant, Museweni a commencé à se laisser corrompre par le pouvoir. Il a fait changer la constitution pour annuler la limite du mandat présidentiel. Il a traité toute opposition d’une main de fer, fermé les radios qu’il jugeait trop critiques. Beaucoup de membres des partis d’opposition ont été torturés, jetés en prison ou tués. Les plus chanceux ont trouvé leur salut dans la fuite.

Alors qu’Idi Amin utilisait la bouffonnerie et l’idiotie pour couvrir les maux qu’il générait, Museveni a toujours joué le rôle d’homme d’Etat sur la scène internationale pour cacher le désordre du pays. Il a toujours cherché à protéger les libertés dans les pays étrangers comme le Liberia, la Somalie et le Sud Soudan, entre autres, alors que son propre peuple ne bénéficie pas de telles libertés. Quand l’Ouganda et le Rwanda ont été accusés de déstabiliser la République démocratique du Congo, il a fait pression sur l’Amérique en menaçant de rappeler les soldats ougandais déployés en Somalie. Washington a alors choisi le silence pour sauvegarder ses intérêts en Somalie : le combat contre le groupe islamiste Al Shabab et contre la piraterie dans l’Océan indien.

Les incohérences occidentales

Après la promulgation de cette loi anti-homosexualité, beaucoup de pays développés comme les Pays Bas, le Danemark et la Norvège ont décidé de couper leur aide à l’Ouganda. Cela ne va pas changer l’attitude du président Museveni. Il est malheureux de constater que ces pays développés n’ont pas compris que la suppression de ces aides allait occasionner plus de souffrance, par exemple parmi les personnes atteintes par le VIH. Que va-t-il se passer pour elles, quand elles n’auront plus accès aux soins médicaux ?

La seule solution est de s’en prendre aux racines du problème et non à ses conséquences. Ironiquement, lorsque le président américain Barack Obama critiquait la loi anti-gays, son gouvernement continuait à soutenir militairement l’armée ougandaise ! Or, si rien n’est véritablement entrepris rapidement par les puissances de l’Ouest, les Ougandais vont être laissés encore longtemps à la merci d’un dictateur corrompu.

Marcus

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils




Guerre ouverte entre l’Union Africaine et la Cour pénale internationale

La Cour pénale internationale. Photo: josef.stuefer.  (CC BY-NC-ND 2.0)

La Cour pénale internationale. Photo: josef.stuefer
(CC BY-NC-ND 2.0)

Le samedi 5 octobre dernier, à l’occasion d’une session extraordinaire, l’Union Africaine (UA) a demandé l’ajournement des procédures engagées par la Cour pénale internationale (CPI) contre deux têtes de l’exécutif kenyan pour crimes contre l’humanité.

La CPI est accusée d’être impérialiste et raciste par l’UA ; et plus particulièrement par le Premier ministre éthiopien Hailemarian Desalegn.

La Cour pénale internationale et l’Union Africaine

Fondée par le Statut de Rome en juillet 1998 sous l’impulsion des Nations Unies et officiellement instituée le 1er juillet 2002 lors de l’entrée en vigueur du Statut de Rome, la Cour Pénale Internationale est une organisation internationale indépendante, qui n’appartient pas au système des Nations Unies. Il s’agit d’une juridiction permanente dont le but est de contribuer à mettre fin à l’impunité des auteurs des crimes les plus graves qui touchent la communauté internationale.  Elle ne se substitue pas aux tribunaux nationaux des États membres de la CPI et elle est saisie qu’en dernier recours : en cas d’incompétence d’un État à organiser un procès juste et équitable.

Quant à l’Union Africaine, il s’agit d’une organisation d’États africains créée en 2002, à Durban en Afrique du Sud, en application de la déclaration de Syrte du 9 septembre 1999. Ses buts sont d’œuvrer à la promotion de la démocratie, des droits de l’homme et du développement à travers l’Afrique, surtout par l’augmentation des investissements extérieurs par l’intermédiaire du programme du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).

La CPI et les dirigeants africains

Cette cour pénale a une relation très particulière avec l’Afrique car, depuis sa création, elle a en ligne de mire 29 dirigeants Africains. Notamment Laurent Gbagbo, ex-président de la Côte d’Ivoire, ou William Ruto actuel vice-président du Kenya.

Lors de sa session extraordinaire du 5 octobre, l’UA a émis le souhait de se retirer de la CPI «qui ne fait que juger les Africains» selon ses dires… Cette intention a fait couler beaucoup d’encre et des voix se sont élevées pour s’opposer à ce projet. Pour Desmond Tutu, défenseur des droits humains sud-africain, «Nous devons unir nos forces et interpeller les voix responsables au sein de l’UA – le Nigeria et l’Afrique du Sud – pour s’interposer afin de garantir que les persécutés restent protégés par la CPI».

Davis Malombe, vice-directeur de la commission kenyane des droits de l’homme, n’est pas en reste car il estime que la demande d’ajournement des procédures «n’était rien d’autre qu’une nouvelle tentative de faire dérailler et retarder la justice pour les victimes kényanes». Il souligne par ailleurs que des requêtes similaires avaient déjà été refusées et devraient l’être à nouveau. Quant à Koffi Annan, ancien Secrétaire Général des Nations Unies, sa position est que le débat visait davantage à protéger les leaders que les victimes.

Se retirer de la CPI pour se mettre à l’abri

Notre regard de journalistes nous permet de lever une voix critique contre cette décision de l’UA. Ce sommet aurait pu être dédié à une réflexion approfondie sur les maux qui minent le continent notamment la misère, la famine, l’emploi des jeunes ou l’absence de gouvernance démocratique. Qui plus est, au lendemain du dernier naufrage de Lampedusa, l’Afrique n’a même pas observé de journée de deuil en mémoire de ses enfants disparus mais a essayé de se soustraire à la justice internationale.

L’enjeu est donc bien, selon nous, que le retrait de la CPI de l’UA permettrait aux dictateurs d’exercer leur pouvoir en toute impunité. Et c’est bien l’exercice de ce pouvoir sans limite qui fait que des milliers d’Africains prennent des risques considérables pour quitter leur pays.

Hervé, Serge et Balla

Membres de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils