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Le destin de Zaoua s’achève brutalement à Garissa

Cerberus, the three-headed dog of Hades, created using the Sculpt tool in Blender 2.43, by Giuseppe Canino. (CC BY-SA 2.0)

Cerberus, the three-headed dog of Hades, created using the Sculpt tool in Blender 2.43, by Giuseppe Canino. (CC BY-SA 2.0).

Réflexion

Cette année, Zaoua✱, une jeune fille Kalenjin, devait se rendre à un stage d’enseignement. Elle n’y participera pas et ne pourra jamais aider ses parents vieillissants. Sa vie, ainsi que celle de 146 autres camarades étudiants, a été subitement écourtée par les balles des terroristes d’Al-Shabab, le 2 avril dernier, le jour de l’attaque de l’Université kenyane de Garissa.

Elle est née et a grandi dans un milieu modeste. Ses parents gardaient quelques animaux : des porcs, des chèvres et des vaches. C’est grâce à leur travail qu’ils ont pu envoyer leur fille aux études. L’école primaire la plus proche était à 10 km et elle avait pris l’habitude de courir cette distance quotidiennement. Malheureusement, ses parents étaient trop pauvres pour lui financer des études au lycée de Kabianga qui était à seulement 2 km de leur demeure. Cette école-là était réservée aux enfants dont les parents avaient des carrières florissantes. La jeune Zaoua est ainsi devenue forte mentalement et physiquement en raison des épreuves de la vie. Elle excellait dans tous les domaines sportifs et dans toutes les disciplines scolaires. Elle avait refusé les conseils d’amis qui lui disaient de quitter l’école pour se concentrer sur la course longue distance, alors même qu’elle était championne de son école pendant plusieurs saisons sur plusieurs distances. Elle a décidé que sa vocation était d’être enseignante. Son rêve était de travailler au lycée Kabianga comme professeur d’éducation physique. Elle désirait donner à ses parents des moyens de subsistance décents, car ils devenaient vieux et frêles. Ils avaient vendu presque tous leurs animaux pour payer ses études. Elle était maintenant une étoile montante dans le village et, pour tous les enfants, elle était un exemple de progrès. Mais sa vie a été réduite à néant par les terroristes d’Al-Shabab le 2 avril dernier à l’Université kényane de Garissa.

Ces faits tragiques ne sont pas nouveaux en Afrique comme dans d’autres parties du monde. En 2014, deux cents jeunes étudiantes ont été enlevées par le tristement célèbre mouvement extrémiste Boko Haram. Beaucoup trop meurent encore tous les jours ou sont déplacés à l’intérieur du Nigeria.

Le massacre de Garissa a provoqué un choc de plus dans un monde émotionnellement fragile qui essaye de retrouver son équilibre après le tragique massacre de la rédaction de Charlie Hebdo, l’attaque meurtrière du musée du Bardo à Tunis ou le crash suicidaire de l’avion de Germanwings. Les images montrant le massacre perpétré à Garissa sont extrêmement difficiles à supporter, mais il est temps de faire face à la réalité.

La voix du silence

Dans de nombreuses cultures, les morts sont hautement respectés. Il n’est même pas souhaitable de diffuser les photos prises des dépouilles. Mais, dans ce cas, le monde a besoin de savoir ce que les fondamentalistes religieux peuvent faire. Ils sont des suceurs de sang insensés. Aucune rationalité chez eux, ils veulent que nous menions leur mode de vie, ils veulent instiller la peur en nous.

Comme Cerbère, le mythique chien à trois têtes qui garde la porte de l’enfer, le terrorisme s’acharne sur le monde moderne, l’éloigne du bonheur et le précipite dans les chambres obscures de la mort, de la peur et de l’incertitude.

Comme étrangers, nous avons pris l’option de garder le silence, parce que nous vivons dans un pays tranquille. Malheureusement, si nous choisissons la voie du silence, nous serons de bons candidats pour l’enfer de Dante Alighieri car les endroits les plus chauds de l’enfer sont réservées à ceux qui, en période de grande crise morale, maintiennent leur neutralité. »

Nous ne devons pas oublier que la Suisse a aussi dû trouver une manière de traiter la menace du fanatisme après les troubles du Sonderbund en 1847.

Un autre défi auquel nous devons faire face est la peur, car il y a tous ceux qui, frileux, ne parlent pas de ces défis. La peur n’empêchera pas nos restaurants, centres commerciaux et écoles de brûler à cause de ces personnes mal intentionnées. Cette manière de faire de la politique et de jongler avec les questions importantes de la réalité conduit à une perte massive de vies.

Nous sommes des barbares

Pourtant, notre génération a beaucoup progressé dans différents domaines. Nous avons été en mesure de faire atterrir à distance un véhicule téléguidé sur Mars. Nous pouvons commander et contrôler des ordinateurs et d’autres appareils qui sont à des milliards de kilomètres d’ici. Nous pouvons parfaitement battre la gravité à son propre jeu alors que nous flottons dans le ciel. Il y a tout juste un demi-siècle, l’homme devait se rendre dans une bibliothèque pour accéder aux informations, alors que nous avons maintenant toutes les bibliothèques du monde dans nos appareils. L’information circule en millisecondes sur des millions de kilomètres.

Médicalement, il y a tellement de progrès que les maladies qui étaient autrefois mortelles sont maintenant traitables. Des greffes du cœur, des reins et même du pénis sont possibles.

Sans une analyse plus approfondie, on pourrait conclure que nous faisons beaucoup mieux que les Vikings ou les Zoulous et que toutes les civilisations anciennes. Mais, quand nous regardons plus profondément ce qui se passe, nous remarquons que nous sommes en réalité des barbares. Nous avons utilisé nos inventions scientifiques pour exterminer nos semblables. Hitler a trouvé qu’il était facile de se lancer dans l’élimination de toute une ethnie avec la science moderne. Plus de 7 millions de tonnes de bombes ont détruits toute vie dans un petit pays appelé Vietnam. En seulement 3 mois, les Tutsis rwandais ont presque complètement disparu de la surface de la Terre en raison de l’absurdité et la haine qui a fomenté ce génocide. Maintenant, c’est grâce aux différents canaux d’information que se répand la haine comme un feu sauvage. Haine à cause de la race, de l’orientation sexuelle, de la religion. De la haine partout. L’éternelle et inquiétante question est: qu’est-ce qui a mal tourné? Si les gens nobles et honorables des forêts Amazoniennes venaient à apprendre ce qui se passe dans le monde moderne, seraient-ils attirés par nos manières de vivre?

✱ Nom d’emprunt

Marcus

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils




« Je suis Charlie » : stop mobilization!

Auteur: nadassfoto "Je suis Charlie" (CC BY-NC-SA 2.0)

Auteur: nadassfoto « Je suis Charlie », manifestation suite au massacre de la rédaction du journal Charlie Hebdo » (CC BY-NC-SA 2.0)

Is Charlie Hebdo attack new to social phenomena? What are the reasons behind Islamic terrorism? Is freedom of speech a western value? This article attempts to handle these tough questions by giving way to thinking outside the box into which mobilizers are forcefully pushing us.

What shocked me in Paris terror attacks was different from what afflicted a large part of the Occident. Even though much of what I experienced in my life as a free writer would make me identify with humanists and free artists in general, I see in social identification a great part of the problem.

I was stunned by the speed western society mobilized after the 7th of January attacks. This difference in attitudes is due to the fact that I had my secular upbringing in a widely religious society, and I learnt how to deliver, pass and code my messages and my divergent views in an environment that does not acknowledge individuality, human rights, and the freedom of expression. In contrast, Europeans and Americans, generally, think of human rights and freedom of speech as part of their cultural heritage rather than universal values, and tend to think of terrorism as rooted in another culture or other cultures. However, by thinking like that, they are likely to marginalize and exclude a considerable percentage of western citizens who come from oriental origins whether well integrated or not.

I wonder why all those muslims in France feel the need to defend themselves against putative accusation of terrorism as the French law does not convict people of terrorism unless they are complicit in it. In other words, if I were a French Muslim and I trusted the rule of law in France, why would I feel threatened if five million French Muslims turned to be terrorists?

Auteur: Bernard Blanc "Pau est Charlie, Béarn, Pyrénées Atlantiques, Aquitaine, France" (CC BY-NC-SA 2.0)

Auteur: Bernard Blanc « Pau est Charlie, Béarn, Pyrénées Atlantiques, Aquitaine, France » (CC BY-NC-SA 2.0)

I wonder also why a parallel mobilization is taking place in the USA where more extremist reactions are coming out. Paris attacks are being excessively exploited by Obama’s opponents to denounce his policy regarding the Middle East and the Muslim world in general. Moreover, the talk about pausing Muslim immigration is witnessing a renewal. Such reaction is excessive when we realize that France has proportionately a much larger Muslim population than North America. I wonder also why a terrorist attack conducted by a small number of people triggers off such controversy in the American medias about a menacing third world war unless there is a desire to declare it. If we exclude the notion that this kind of mobilization is part of the preparations for this war (which is the worst possible scenario) and tend to think that occidentals are responding to the threat by highlighting a principal emblem of their culture (freedom of expression), then it is also not the best thing to do.

Auteur: Quentin Chandelier "Je suis Charlie" (CC BY-NC-SA 2.0)

Auteur: Quentin Chandelier « Je suis Charlie » (CC BY-NC-SA 2.0)

Occidentals should be very careful with matters of identity and should not overuse the slogan « I am Charlie » for the risk of becoming an alienating slogan as well as paving the way for a rivaling slogan « I am not Charlie » as long as they actually care about stability in and out of the Western world. I would like to bring the attention to the frustration Muslims might feel as a result of finding themselves constantly stigmatized as perpetrators of terrorism. Moreover, the reluctance or the failure at integrating Muslims is liable to lead the frustrated ones to succumb to the call of terrorists. Personally, I think of Islamic terrorism as a natural aggregate result of the failure of integration programs in the west, and the obvious unwillingness of the global powers to make peace in the Middle East.

I would like to direct the attention of those who are involved in the movement of mobilization that stressing certain values is actually a symptom of an imminent crisis because all the human values are consequently reduced to one highlighted value − in this case it is « freedom of expression ». Hitler relied heavily on two values (dignity and pride) to mobilize Germans. Likewise, Islamic terrorists prioritize the value of « martyrdom » to mobilize their recruits. Needless to mention also that to create a crisis is much easier than to solve it. Social identification is a capacity of our minds and a method to defend our identity against the outside world, but also a risky rejection and by extension, knowledge of the « other ». In fact, a Muslim who identifies with his prophet Mohammed is going through the same mental process by which a professor identifies with his/her titles and certificates and gets mad because a student addresses him/her without this title. Both Mohammed and the title work as sources of values. An original problem arises when this Muslim or that professor has no other sources of values to safeguard his/her self-image, and the second problem comes when individuals or the society shakes their self image constantly and pushes them to eliminate the sources of their trouble by murdering or rejecting their « offenders ». I do not pretend that I know all the details or the motives for the Charlie Hebdo massacre, but what I am sure about is that it is not new to social phenomena and if we broaden the scope of our social identification, we will find out that it is not more horrific than what is taking place all over the world.

Auteur: Franck Mée "Hommage" (CC BY-NC-SA 2.0)

Auteur: Franck Mée « Hommage » (CC BY-NC-SA 2.0)

I think it is not reasonable to say that all of France or the western world has been attacked, and those who do so, are actually using the same logic that Islamists use when they say that Islam has been attacked. Really, by adopting this exaggeration for either assessing threats or evading them, occidentals give a justification for Islamists who would have more reason to talk about anti-Muslim attacks after all that chaos in the Muslim world and the overt intervention of different western powers.

If occidentals care about stability and freedom of expression inside their borders they have to work for stability, democracy and human rights outside their borders. By doing so, they would help Muslims and others criticize their own values, broaden their vision of their humanity and bolster their intolerance. By doing the opposite along with an insistent association between Islam and terrorism, they just push them towards radicalism.

Ibrahim Rami

Membre de la rédaction Neuchâteloise de Voix d’Exils

« Je suis Charlie » : arrêtez la mobilisation !

Est-ce que l’attaque contre Charlie Hebdo est un nouveau phénomène social? Quelles sont les raisons qui animent le terrorisme Islamique? Est-ce que la liberté d’expression est une valeur occidentale? Cet article tente de traiter ces questions difficiles en proposant un point de vue qui sort du carcan dans lequel les protestataires du mouvement «Je suis Charlie» nous enferment forcément.

Ce qui m’a choqué dans les attaques terroristes à Paris était différent de ce qui a affligé à une grande partie de l’Occident. Même si une grande partie de ce que j’ai vécu dans ma vie en tant qu’écrivain libre me conduirait à m’identifier aux humanistes et artistes libres, en général, je vois dans l’identification sociale une grande partie du problème de cette mobilisation.

J’ai été stupéfait par la vitesse avec laquelle la société occidentale s’est mobilisée suite aux attaques de janvier 2015 à Paris. Cette différence d’attitude est due au fait que j’ai une éducation laïque dans une société largement religieuse et j’ai appris comment livrer, passer et coder mes messages et mes points de vue divergents dans un environnement qui ne reconnaît pas l’individualité, les droits de l’homme, et la liberté d’expression.

En revanche, les européens et les américains, en général, considèrent les droits de l’homme et la liberté d’expression comme étant l’héritage de leur patrimoine culturel plutôt que des valeurs universelles et tendent à penser que le terrorisme est enraciné dans une autre culture ou d’autres cultures. Toutefois, en pensant de la sorte, ils sont susceptibles de marginaliser et d’exclure une partie considérable des citoyens occidentaux qui sont d’origine orientale, bien intégrés ou non.

Je me demande aussi pourquoi tous ces musulmans en France sentent la nécessité de se défendre contre l’accusation présumée de terrorisme, étant donné que la loi française ne reconnaît pas les gens comme terroristes, à moins d’y être directement impliqué. En d’autres termes, si j’étais un musulman français et que je faisais confiance à la primauté du droit en France, pourquoi devrais-je me sentir menacé si cinq millions de musulmans français se sont tournés vers les terroristes ?

Je me demande aussi pourquoi une mobilisation parallèle se déroule aux États-Unis, où davantage de réactions extrémistes se manifestent. Les attentats de Paris sont excessivement exploités par les adversaires d’Obama pour dénoncer sa politique au Moyen-Orient et dans le monde musulman en général.

En outre, le discours sur la suspension de l’immigration musulmane témoigne d’un renouveau. Cette réaction est excessive, lorsque nous nous rendons compte que la France a une population musulmane proportionnellement beaucoup plus grande que l’Amérique du Nord. Je me demande aussi pourquoi une attaque terroriste menée par un petit nombre de personnes déclenche une telle controverse dans les médias américains qui parlent d’une troisième guerre mondiale menaçante si ce n’est un désir de la déclarer.

Si l’on exclut l’idée d’une telle mobilisation en guise de préparatifs pour cette guerre (ce qui serait le pire scénario possible) et tendons plutôt à penser que les occidentaux font face à la menace en mettant en évidence l’emblème principal de leur culture (liberté d’expression) alors ce n’est également pas la meilleure chose à faire….

Les occidentaux devraient être très prudents avec les questions d’identité et ne doivent pas abuser du slogan «je suis Charlie» qui risque de devenir un slogan aliénant ouvrant la voie à un slogan rivalisant «je ne suis pas Charlie». Ce, bien entendu, pour autant qu’ils se préoccupent vraiment de la stabilité à l’intérieur et en dehors du monde occidental.

Je voudrais aussi attirer l’attention sur la frustration des musulmans qui pourraient se sentir par la suite en étant constamment stigmatisés comme auteurs potentiels d’actes terroristes. Personnellement, je pense que le terrorisme islamique est le résultat naturel de l’échec des programmes d’intégration dans l’Ouest, de la réticence évidente des grandes puissances mondiales à faire la paix aux Moyen-Orient et de la réticence ou l’incapacité à intégrer les musulmans, ce qui est susceptible d’amener les frustrés à succomber à l’appel des terroristes.

Discutons à présent des personnes qui sont impliquées dans le mouvement de mobilisation «Stop Charlie» et qui, en soulignant certaines valeurs, en font le symptôme d’une crise imminente où toutes les valeurs humaines sont réduites à une valeur mise en évidence. Dans ce cas: « la liberté d’expression ». Hitler s’était fortement appuyé sur deux valeurs : la dignité et la fierté pour mobiliser les Allemands… De même, les terroristes islamiques mettent la priorité sur la valeur de « martyrs » pour mobiliser leurs recrues. Inutile de mentionner également que créer une crise est beaucoup plus facile que de la résoudre…

L’identification sociale est une capacité de notre esprit et une méthode pour défendre notre identité contre le monde extérieur, mais aussi, par extension, un rejet risqué de la connaissance de « l’autre ».

En fait, un musulman qui s’identifie à son prophète Mahomed passe par le même processus mental que par lequel un professeur s’identifie avec ses titres et se met en colère parce qu’un élève l’aborde sans faire appel à ses titres. Comme le titre de professeur, le prophète Mohamed est une source de valeurs. Un problème initial se pose lorsque ce musulman ou ce professeur n’a pas d’autres sources de valeurs pour sauvegarder son image et le second problème vient quand les individus ou la société bouscule leur image en permanence en les poussant à éliminer les sources de leur détresse en assassinant ou rejetant leurs « délinquants ».

Je ne prétends pas connaître tous les détails ou les motifs du massacre de Charlie Hebdo, mais ce dont je suis sûr, c’est que ce n’est pas nouveau en tant que phénomène social et que si nous élargissons la portée de notre identification sociale, nous allons découvrir qu’elle n’est pas plus horrible que ce qui se passe partout ailleurs dans le monde.

Je pense que ce n’est pas raisonnable de dire que toute la France ou le monde occidental a été attaqué, et ceux qui le font effectivement utilisent la même logique que les islamistes quand ils disent que l’islam à été attaqué.

Vraiment, en adoptant cette exagération soit pour évaluer les menaces ou les élucider, les occidentaux donnent une justification pour les islamistes qui auraient plus de raisons de parler d’attaques anti-musulmanes après tout le chaos dans le monde musulman généré par l’intervention manifeste de plusieurs puissances occidentales dans cette région…

Si les occidentaux se soucient réellement de la stabilité et de la liberté d’expression à l’intérieur de leurs frontières, ils doivent aussi travailler pour la stabilité, le respect de la démocratie et des droits humains en dehors de leurs frontières.

En faisant de la sorte ils aideraient les musulmans et tous ceux qui critiquent leurs valeurs à élargir leur vision de l’humanité et à renforcer leur tolérance. En faisant le contraire et en associant de manière insistante l’islam au terrorisme, ils ne font que pousser les musulmans  vers le radicalisme.

Ibrahim Rami

Membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils




A toi mon cher Helvète

membre de la rédaction valaisanne de Voix d'Exils, Sabbagh Moaz

Sabbagh Moaz, membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils

Le massacre de la rédaction de Charlie Hebdo, survenu le 7 janvier dernier à Paris, a eu une forte résonance parmi les requérants d’asile. La rédaction valaisanne de Voix d’Exils a choisi la forme du poème pour faire entendre la voix de la paix et de l’espoir.

Toi qui m’as accueilli sur la terre de tes ancêtres,

J’aimerais que tu me comprennes.

Avant que je sois musulman, que tu sois chrétien,

Qu’il soit juif ou athée, nous sommes simplement humains.

Ces costumes que je porte, que tu portes,

Ne sont que des accidents.

Le vrai costume que l’on ne peut nous retirer, c’est l’humanité.

C’est pourquoi, je t’invite

A me donner ta parole et à recevoir la mienne

Et tu verras que les mots nous feront marcher

Ensemble pour la paix.

Je viens d’Afrique, tu viens d’Asie,

Il vient d’Europe ou d’Amérique

Mais nous avons un nom et un visage.

Prenons donc le temps de nous connaître,

Le temps de nous arrêter

Et tu découvriras que je suis ton semblable différent.

Tu sais Alexis, Abel, Abdillahi,

C’est dans cette direction que nous devons aller.

La main dans la main,

Pour briser les murs de rancune et effacer les frontières.

Tu pourras alors vaquer à tes activités tranquillement

Sans te soucier de ce que je porte dans mes mains

Et autour de mon corps.

Ainsi, les préjugés, la peur, la haine, l’insécurité, la méfiance

Céderont la place à un lendemain

qui chante l’altérité.

La rédaction valaisanne de Voix d’Exils

Hani Abbas, membre de la rédaction valaisanne de Voix d'Exils

Hani Abbas, membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils




«For the cartoonists who were killed during the attack against Charlie Hebdo»

Auteur: HosseinAuteur: Hossein, membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils